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s'il veut nous en apporter lui-même, il nous épargnera le chemin.

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L'empereur trouve que rien ne prouve encore que l'ennemi marche en force sur Braunsberg; la réunion de deux de vos divisions à Spanden est convenable le principal est de se tenir maître du pont et de la tête du pont, afin de déboucher si cela devenait nécessaire. Jusqu'à cette heure sa majesté trouve que tout porte à penser que l'ennemi est en force du côté de Heilsberg; on lui a rendu compte y avoir vu ces jours passés plus de trente mille Russes, et sept à huit mille du côté de Serburg et de Bischop stein. L'évacuation de Guttstadt paraît avoir fait penser à l'ennemi que nous étions toujours en mouvement rétrograde, et la suppression du pont de Braunsberg lui a ôté toute inquiétude d'un mouvement offensif de ce côté. Dans cet état de choses, si l'ennemi se porte en force sur Braunsberg il se portera aussi sur Spanden, puisqu'il sait que nous y avons un pont; enfin tout cela doit s'éclaircir dans la journée. Votre position de Spanden, celle du maréchal Soult, celle du maréchal Davout à Mohrungen concentrant toutes les forces, l'empereur me charge de vous dire que sans aucun doute il nous convient de rester tranquilles; mais si l'ennemi attaque Braunsberg, il faut le défendre avec toutes les forces possibles.

On peut défendre Braunsberg en passant la Pas

sarge et tombant sur le flanc de l'ennemi, ou en marchant sur la rive gauche au secours du général Dupont.

Ceci sera long-temps un combat d'artillerie, il faudrait donc lui envoyer quinze à seize pièces de canon. Placez une de vos divisions entre Spanden et Braunsberg, de manière à pouvoir les trouver sur l'un ou l'autre point; mais surtout tâchez de garder le pont de Spanden, ou la position que vous avez choisie, pour nous donner passage sur la rive droite; l'existence seule de ce pont fait une grande diversion pour le général Dupont et la défense de Braunsberg.

Tout porte à penser, si l'ennemi attaque sérieusement Braunsberg, que ce sera un nouveau sujet de triomphe pour votre armée. L'empereur désire que vous correspondiez avec le maréchal Soult et avec le maréchal Davout qui est à Mohrungen.

Au maréchal BERNADOTTE.

Osterode, le 6 mars, six heures du matin.

JE reçois, monsieur le maréchal, votre lettre de quatre heures après midi; l'ennemi, qui était du côté du maréchal Soult, a battu en retraite par Heilsberg et Landsberg; nos avant-postes étaient sur la route de Landsberg à Frauendorff; les Prussiens

seuls paraissaient s'être retirés sur notre gauche à Launau.

Il est donc probable, et tout porte à penser que c'est une division ennemie qui vient prendre position à Braunsberg, afin d'être certain qu'on ne fait aucun mouvement sur Königsberg par notre gauche. Toutefois, si elle tentait de vous pousser, sa majesté s'en rapporte à vous pour la culbuter. Correspondez avec les maréchaux Davout et Soult.

Les officiers que vous expédiez arrivent lentement, il est fâcheux qu'on n'ait pas pu garder une tête de pont à Landsberg.

Au maréchal MASSENA.

Osterode, le 6 mars.

L'INTENTION de l'empereur, monsieur le maréchal, est de réunir à Neidenburg un corps de Polonais composé d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie, sous les ordres du général de division Zayoncheck, et de quelques généraux de brigade polonais; en conséquence, deux régimens polonais de Kalitsch ont reçu l'ordre de partir du côté de Graudentz où ils étaient, pour se rendre à Neidenburg où ils arrivent aujourd'hui 6. Ces deux régimens sont forts d'environ quatre mille hommes. L'intention de sa majesté est que vous donniez l'ordre au commandant de la légion polonaise qui est à Varsovie, de faire partir sur-le

champ pour Neidenburg deux régimens de la re légion polonaise, choisis parmi ceux habillés et armés; vous veillerez à ce que ces deux régimens forment un complet de quatre mille hommes, ce qui portera l'infanterie de la division du général, Zayoncheck a buit mille hommes, indépendamment d'un régiment de cavalerie de la levée polonaise qui se rend à Neidenburg; vous donnerez également l'ordre pour que la Ire légion polonaise fasse marcher, avec ses deux régimens, une compagnie d'artillerie avec six pièces approvisionnées. J'envoie des ordres à Kalitsch pour que tout ce qu'il y a de disponible appartenant aux deux régimens de cette province, se rende à Posen, où il sera donné des fusils, des gibernes et des cartouches; de là, ils recevront des ordres pour rejoindre leurs régimens.~

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Je donne l'ordre au général qui est devant Graudent de faire partir quatre pièces d'artillerie hessoise approvisionnées pour rejoindre la division Zayoncheck à Neidenburg. Un officier d'artillerie et un officier du génie polonais commanderont l'artillerie et le génie de la division Zayoncheck. Donnez vos ordres pour què les deux régimens de la 1 légion polonaise emmènent avec eux trois cent mille cartouches, des balles du calibré de leurs fusils, ce qui complétera l'approvisionnement de cinq cent mille cartouches que doit avoir la division Zayoncheck. Il

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sera également attaché à cette division un commissaire des guerres polonais et un adjudant-commandant. Le régiment de cavalerie de la levée polonaise qui était devant Graudentz passera aux ordres du général Zayoncheck, et son altesse le grand-duc de Berg donne à ce régiment l'ordre de se rendre à Neidenburg; il donne également les ordres pour que les détachemens de ce corps qui sont à Elbing ou détachés dans tout autre lieu, même aux postes de correspondance, se rendent à Neidenburg. J'ai pres

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général Zayoncheck de me présenter aujourd'hui les généraux, colonels, et autres officiers don't il a besoin pour l'organisation de l'état-major de la division à ses ordres; je vous en enverrai l'état. Sa majesté donne également au général Zayoncheck le gouvernement et le commandement de toute la partie polonaise sur la rive droite de la Vistule; il est aussi investi de toute l'autorité nécessaire pour requérir la noblesse polonaise de la rive droite de monter à cheval et de s'armer pour marcher sur les cosaques et repousser leurs incursions. Je prescris au général Zayoncheck de tirer ses vivres du district de Plozk; ce général recevra des ordres directs de l'état-major général impérial; mais il vous rendra compte et communiquera journellement avec vous. I communiquera également avec le maréchal commandant le corps d'armée qui sera à sa gauche. J'écris au prince

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