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16,000 hommes d'infanterie, et 1,800 hommes de cavalerie, ayant sous ses ordres les généraux Kray et Ott, était formé sur deux lignes, entre la route de Novi, Bosco et Basaluzzo.

Au centre, les deux divisions russes de Förster, Schweikowsky, sous les ordres du général Derfelden, 12,000 hommes d'infanterie et 3,000 hommes de cavalerie autrichienne. Les deux lignes étaient formées l'une en avant, l'autre en arrière de Pozzolo Formigaro.

A la gauche, le corps du général Mélas, de 11,000 hommes d'infanterie, et 4,000 de cavalerie, s'appuyant à Rivalta sur la Scrivia.

Une réserve de 5,000 hommes d'infanterie et de 400 hommes de cavalerie, était à Spinetti sur la rive droite de la Scrivia.

Enfin, le général russe Rosenberg couvrait les travaux du siége de Tortone, avec la division de Rehbinder, 2,000 cosaques, et les dragons de Wurtemberg. Ce corps était de 9,000 hommes d'infanterie, et 3,000 hommes de cavalerie.

Les forces des Alliés étaient donc de 53,000 hommes 'd'infanterie, et de 12,000 hommes de cavalerie.

Souwarow avait fixé la bataille au 15 août. Son plan, ses instructions ne furent autres que l'ordre suivant, remarquable par son laconisme, et qui doit être conservé comme un trait caractéristique.

<< Les corps des généraux Kray et Bellegarde, atta» queront à la pointe du jour l'aile gauche de l'en>> nemi à Pasturana, pendant que les Russes atta» queront le centre, et Mélas l'aile droite ».

Nous ne nous étendrons point ici sur les divers mouvemens par lesquels cette disposition générale fut exécutée; nous avons tâché d'en présenter le résultat dans le Chapitre VI. Nous observerons seulement ici que le général Souwarow, qui avait réservé aux troupes russes l'attaque la plus difficile, la plus dure, sur le centre de la position des Français, attendit que celle des généraux Kray et Bellegarde, qui agissaient contre la gauche de la position par des pentes plus accessibles, eût réussi. Il ne se mit en mouvement que quelques heures après le commencement de l'affaire, et lorsque la première attáque du général Kray avait été repoussée. Aussi les Autrichiens lui ont-ils reproché de n'avoir pas agi avec l'ensemble et la promptitude que la précision de son ordre leur avait fait supposer.

Le courage, la fureur avec laquelle l'infanterie russe, conduite par le prince Bagration et par le général Milloradowitch, aborda cette formidable position de Novi, et trois fois rejetée au pied de l'escarpement, désunie, écrasée par le feu de mitraille et de mousqueterie, ramenée à la charge, donna le temps au général Mélas d'exécuter par l'aile gauche

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le mouvement de conversion, qui décida le succès de la bataille.

Les généraux Bellegarde et Kray, avaient à la vérité rétabli le combat contre l'aile gauche de l'armée française, dont la vigoureuse résistance et les charges réitérées les avaient mis deux fois dans un désordre presque égal à celui de l'infanterie russe; cependant la retraite, ordonnée à temps par le général Moreau, se serait faite en assez bon ordre, et la bataille eût été presque sans résultat, si l'artillerie et les divisions qui formaient l'arrière-garde eussent pu s'écouler par Pasturana.

Une circonstance particulière, et peu connue, causa l'encombrement qui livra aux Alliés cette arrière-garde, quatorze pièces de canon et quarantedeux caissons.

Vers les six heures du soir, 400 tirailleurs autrichiens s'étaient jetés assez loin sur l'extrême droite. Ils parvinrent, à la faveur du terrain, à se glisser sans être vus, fort près de Pasturana, et s'apercevant que le château n'était rempli que de blessés et qu'il était mal gardé, ils l'attaquèrent, le prirent, et s'y établirent au moment où l'artillerie de l'arrièregarde française entrait dans la grande rue pour traverser le village. Ils tuèrent aussitôt les chevaux du premier caisson; l'encombrement et le désordre se mirent dans la colonne, et l'artillerie fut aban

pour

donnée. Ce fut là que les généraux Pérignon, Grouchy et Colli firent de généreux et inutiles efforts donner le temps à cette artillerie, ainsi qu'aux dernières troupes engagées, de gravir le chemin roide et difficile qui traverse le village. La mêlée y fut horrible; les Russes, exaspérés de la perte qu'ils avaient éprouvée, ne faisaient point de quartier.

C'était plus qu'une négligence, c'était une faute de n'avoir pas pourvu à la défense du château de Pasturana, car c'était un très-bon poste. Ce bâtiment carré, élevé sur une terrasse de même forme, à l'extrémité et en arrière du village, termine le plateau sur lequel ils est assis; il n'est abordable que sur un point, et par une rampe de deux à trois toises de largeur, et son feu commande à la fois la grande rue du village et la route. On voit combien il était important de l'occuper fortement, et quelle facilité la défense de ce poste eût donné pour le passage du défilé.

TABLE RAISONNÉE

DES CHAPITRES ET DES MATIÈRES

DU TOME SECOND

DE LA CAMPAGNE DE 1799.

CHAPITRE VII.

Guerre des Anglais dans l'Inde. - Défaite de Tippoo-Saib, prise de Seringapatam. - Affaires d'Italie. Marche des Russes d'Italie en Suisse.

Manoeuvres du général Masséna. - Bataille de Zurich. Retraite du général Korsakow

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CONCURRENCE, rivalité, division et opposition des intérêts de commerce des nations d'Europe. - Objet des colonies modernes. Influence de la révolution de l'Amérique septentrionale sur la révolution française. Politique de l'Angleterre. Expédition

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