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d'assaut, les autres, par masses ou dispersées, se cachèrent dans les bois, dans les cavernes, sur les montagnes, et quelques-unes furent épargnées à la prière de leurs évêques (*). Des chances si diverses ne faisaient qu'accroître le désordre et le péril de l'invasion; elles déconcertaient toutes les résolutions courageuses, jusqu'à celles du désespoir.

Arrivé aux bords de la Loire, Attila n'y trouva pas les Alains ; leur trahison avait été pressentie et déjouée. Il somma Orléans de se rendre ; mais, excités par leur pieux évêque, les habitants se résignèrent à toutes les conséquences d'un siége.

Ce siége était déjà commencé lorsque Aétius, qui avait appris à Rome la nouvelle de l'irruption d'Attila, accourant en toute hâte à la défense de la Gaule, reparut sur les bords du Rhône (**). Il amenait quelques renforts de troupes; mais toutes ses forces réunies n'étaient probablement pas le tiers de celles dont il avait besoin pour aborder Attila. Il ne pouvait se passer d'auxiliaires, et il n'y en avait pour lui d'autres que ces mêmes barbares, déjà maîtres d'une grande partie de la Gaule, et, en général, beaucoup plus disposés à presser qu'à retarder la chute de l'empire romain. Il fallait non-seulement gagner tous ces peuples, mais les gagner d'emblée, les enlever, pour ainsi dire, avant qu'Attila obtint un succès décisif.

La tâche était difficile; mais la renommée d'Aétius était une puissance, et ses efforts furent d'ailleurs secondés avec beaucoup d'énergie et d'habileté par Ferréolus, alors préfet du prétoire des Gaules, et par l'Arverne Avitus, qui l'avait été, et qui remplissait peut-être encore alors quelqu'un des grands offices de la préfec

ture.

Ce dernier fut député vers Théodoric, auprès duquel il jouissait d'un grand crédit. C'était dans les forces de ce prince qu'Aétius met

(*) Gesta Francorum. v.

(**) Sidon. Apollinar. Panegyr. Aviti.

tait son plus ferme espoir; mais Théodoric était celui des rois barbares de la Gaule qui, ayant le plus de moyens et de chances de s'agrandir aux dépens de l'empire, répugnait le plus à le secourir dans cette crise. Il voyait avec autant de souci que de colère les Huns, ces vieux ennemis de sa race, prêts à passer la Loire et à fondre sur lui; mais il voulait les attendre sur ses frontières, et se flattait de les écarter par ses propres forces. Il y avait, dans ce parti, un côté hasardeux qu'Avitus mit aisément à découvert; et sur ses remontrances, Théodoric se décida franchement à mettre ses moyens en commun avec ceux d'Aétius (*).

Tandis qu'Avitus assurait ainsi les secours des Visigoths à la cause romaine, d'autres négociateurs y gagnaient de même les Bretons armoricains, la partie des Burgondes stationnée entre le Rhin et les Vosges, les Franks des bords de la Meuse, la peuplade de Saxons dès lors établie sur les côtes de l'Armorique, et d'autres populations moins connues; diverses milices qui avaient autrefois combattu dans les armées romaines, mais qui, depuis, avaient posé les armes et vieilli dans d'autres fatigues que celles des camps (**).

Aétius mit une incroyable célérité à réunir toutes ces forces, levées à de grandes distances les unes des autres, et marcha à leur tête à la délivrance d'Orléans. Attila ne jugea pas à propos de l'attendre; il battit en retraite, et se retira dans la direction de l'est. L'armée romaine le suivit (***). Le roi des Huns ne cherchait, pour accepter la bataille que lui offrait Aétius, qu'une position où il pût déployer librement son immense cavalerie; mais il recula assez longtemps pour se donner un air d'hésitation et d'inquiétude, de mauvais augure pour l'issue de l'expédition. Il ne s'arrêta

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qu'à une cinquantaine de lieues d'Orléans, aux environs de Châlons, dans une vaste plaine traversée par la Marne. Là aussi, s'arrêta l'armée romaine; et l'on se prépara, de part et d'autre, à une bataille.

Jamais, peut-être, deux aussi énormes masses de combattants ne s'étaient trouvées en présence. Il y avait, sur cet immense champ de bataille, des champions, des détachements des peuples de toutes les races de l'Europe. Quelques-uns de ces peuples se trouvaient en entier dans l'un des deux camps; d'autres s'étaient partagés entre les deux ; de chaque côté, il y avait des Franks et des Burgondes; les Goths faisaient une partie considérable de chaque armée. Enfin, dans l'un et l'autre camp, il y avait des peuplades ou des bandes appartenant à des nations inconnues. L'histoire ne dit rien des Bellonotes, des Nevrions qui combattaient pour Attila (*); elle se tait de même sur les Ibrions et sur les Riparioles qui avaient répondu à l'appel d'Aétius (**).

Attila se plaça au centre de son armée, à la tête des Huns; à sa droite, il plaça les Ostrogoths et les Gépides; et forma son aile gauche des autres peuples barbares qui servaient sous lui comme sujets. Aétius se plaça à l'aile gauche de son armée, composée de Romains et d'une partie des barbares auxiliaires; Théodoric forma l'aile droite avec ses Visigoths; et au centre, les Alains, suspects d'intelligence avec Attila, furent placés de manière que leurs mouvements pussent être aisément observés, et leurs mauvais desseins prévenus (***).

L'action s'engagea par un combat entre un détachement de Huns et un corps de Visigoths, commandé par Thorismund, fils de Théodoric. Ces deux corps se disputèrent vivement la possession d'une éminence qui dominait le champ de bataille, et formait

(*) Sidon. Apollinar. Panegyr. Aviti. (**) Jornand., xXXVI. (***) Ibid., XXXVIII.

un excellent poste d'observation et de réserve. Cette éminence resta aux Visigoths, qui virent, dans ce premier succès, un présage de la victoire.

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Cependant Attila, s'ébranlant avec le centre de son armée, fondit sur le centre de son ennemi qu'il enfonça sans éprouver beaucoup de résistance, et prit en flanc la cavalerie des Visigoths, violemment ébranlée par ce choc.

« Ce fut, dit Jornandès, un terrible combat, obstiné, sanglant, tel que n'en vit jamais l'antiquité. S'il nous faut en croire les vieillards, un petit ruisseau, gonflé par le sang des guerriers morts, devint un torrent. Ce fut là que le roi Théodoric, haranguant son armée, fut renversé de cheval et termina sa vie. Les Visigoths se séparant alors des Alains, se précipitent sur les bataillons des Huns : ils eussent écrasé Attila, si celui-ci, qui avait déjà pris prudemment la fuite, ne se fût enfermé lui et les siens dans le camp que défendaient ses charits. C'était un faible rempart; et cependant les voilà ces hommes qu'aucun mur ne pouvait arrêter, cherchant la vie derrière ce misérable retranchement. Thorismund, fils de Théodoric, qui avait aussi débusqué les ennemis, croyant se rendre dans son camp, se trouva égaré par les ténèbres au milieu des chariots des ennemis. Il tomba, après des prodiges de valeur, frappé à la tête. Aétius, par une erreur semblable, errait au milieu des ennemis tremblant à la crainte de quelque malheur pour les Goths, il parvint enfin dans un camp ami, et passa le reste de la nuit protégé par les boucliers.

:

« Le lendemain, les Goths virent les champs jonchés de cadavres ; et comme les Huns n'osaient sortir, ils pensèrent que la victoire était à eux : car ils savaient bien que ce n'était qu'abattu par une affreuse défaite qu'Attila avait quitté le combat. Grand jusque dans la défaite même,

ce chef faisait entendre le son de ses trompettes et menaçait d'une nouvelle attaque. Semblable à un lion qui, pressé par les chasseurs, s'arrête à l'entrée de sa caverne, n'ose

s'élancer, mais, par ses affreux rugissements, répand l'effroi tout alentour, le terrible roi des Huns troublait, quoique enfermé dans son camp, le repos de ses ennemis. Cependant les Goths et les Romains s'assemblent, et se demandent comment ils achèveront la défaite d'Attila. Ils se décident enfin à le fatiguer par les lenteurs d'un siége, et à l'affamer dans son camp. Ce fut alors, dit-on, quece roi se fit dresser un immense bûcher, formé de selles de chevaux, pour s'y précipiter si les ennemis donnaient l'assaut il eût craint, lui, maître de tant de nations, de se voir entre les mains de ses ennemis.

<< Cependant on s'étonnait de l'absence du roi des Visigoths. Après de longues recherches, on le trouva à la place qui convient aux braves, parmi les morts du premier rang, et on l'enleva au milieu de chants funèbres, à la vue des ennemis. Alors on eût vu les Goths, avec leurs cris et leurs mille dialectes, observer les cérémonies funéraires au milieu de la fureur des combats. On répandait des larmes, mais de ces larmes que le brave a coutume de verser. Les Goths offrent, au bruit des armes, la dignité royale au valeureux Thorismund qui, couvert de gloire, rend les derniers devoirs aux mânes de son père chéri. Puis, désolé de cette perte et emporté par sa fougue guerrière, jaloux de venger sur les restes des Huns la mort de son père, il consulte Aétius qui avait toute l'expérience que donne la vieillesse. Mais celui-ci, craignant sans doute de voir l'empire romain écrasé par les Goths, si les Huns étaient anéantis, lui conseille de retourner dans ses États; et, en effet, ce prince retourna dans la Gaule. Dans ce combat fameux, et où se rencontrèrent des peuples si vaillants, il y eut des deux côtés, dit-on, cent soixante-deux mille morts, sans compter encore quatre-vingt-dix mille Gépides et Francs, qui, avant l'action générale, se rencontrèrent pendant la nuit et se tuèrent mutuellement (*). »

(*) Jornandes, de Reb. Getic., xXXVIII.

Attila n'avait sans doute pas été aussi complétement vaincu que paraît le croire l'historien des Goths. Cependant il commença sa retraite dès qu'il fut assuré que ses ennemis n'avaient plus le projet de la troubler. Aétius le poursuivit encore quelques jours; puis, quand il fut convaincu que sa retraite n'était pas une feinte, il renvoya dans leurs stations accoutumées les divers auxiliaires, Gaulois, Francs, Germains,

ou autres.

CHALOSSE, Calossia, pays de l'ancienne Gascogne, qui se divisait en Chalosse propre, tursan et marsan. A l'époque romaine, cette contrée était habitée par les Tarbelli et les Tarusates. Depuis, elle a suivi, en général, les destinées de la Gascogne.

CHALOTAIS. Voy. LA CHALOTAIS. CHALUCET (A.-L.-B. de), nommé évêque de Toulon en 1684, et sacré seulement en 1692, déploya un rare courage lorsque l'armée des alliés, commandée par Victor-Amédée, duc de Savoie, vint, au mois d'août 1707, mettre le siége devant cette ville. Les ennemis ne purent approcher de Toulon, défendue par des hauteurs garnies de troupes et de canons; mais la flotte qui bloquait la place par mer la bombarda, et treize bombes tombèrent sur le palais épiscopal. L'évêque ne voulut jamais s'éloigner; il consacra tous ses instants à entretenir l'union parmi les troupes, à relever le courage du peuple et des soldats, et vendit tout ce qu'il possédait pour les nourrir. Aussi, l'année suivante, une inscription fut-elle placée à l'hôtel de ville pour immortaliser le zèle du prélat et la reconnaissance du peuple. Chalucet, mort en 1712, a laissé quelques ouvrages de controverse, et d'excellentes Ordonnances synodales, Toulon, 1704, in-12.

CHALUS-CHABROL, petite et ancienne ville du Limousin, auj. dép. de la Haute-Vienne, à 24 kil. de Saint-Yrieix. Une tradition fort répandue dans la province attribue la fondation de cette ville, nommée en latin Castra Lucii, à Lucius Ca préolus, proconsul d'Aquitaine, sous

T. IV. 27° Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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Auguste. Si l'on interroge sur ce point un paysan limousin, il répondra que ce gouverneur romain, qui devait, du reste, son surnom à son goût, tant soit peu populaire, pour les chevrières des montagnes, fit bâtir, à l'endroit où existe aujourd'hui Chalus, un château fortifié de tours et de remparts, ainsi qu'un vaste palais; et même, si l'on en croit encore une opinion accréditée par plusieurs siècles, et appuyée par les récits des chroniqueurs, ce fut le proconsul Lucius qui cacha dans de profonds souterrains cet inestimable trésor dont la conquête tenta la cupidité de Richard Coeur de Lion. (Voyez CHALUS [siege de].)

Chalus, qui avait le titre de baronnie, appartenait anciennement aux vicomtes de Limoges. Henri, roi de Navarre, la donna à Charlotte d'Albret, sa sœur, pour sa part de la succession d'Alain d'Albret et de Françoise de Bretagne, leurs parents communs. Charlotte épousa César Borgia, duc de Valentinois; et leur fille, Louise Borgia, porta le comté de Chalus à Philippe de Bourbon-Busset, dont la postérité en jouissait encore dans le siècle, dernier.

CHALUS (Siége de). Le bruit s'était répandu que Guidomar, vicomte de Limoges, avait trouvé dans la terre un trésor d'un prix inestimable; Richard Coeur de Lion le réclama, comme comte de Poitou. Soupçonnant que ce trésor était caché à Chalus, il vint en personne investir ce petit château (1199). Au moment où il reconnaissait la place, un archer, nommé Gourdon, lui décocha une flèche qui le blessa dangereusement. Son intempérance aggrava le mal, et l'aventureux monarque ne vécut plus que onze jours. Avant sa mort, Richard fit amener devant lui le soldat qui l'avait frappé. « Que t'ai-je fait, misérable, lui dit-il, pour que tu << aies voulu me tuer?» « Ce que tu << m'as fait? répondit froidement Gour<< don : tu as tué mon père, ma mère et << mes deux frères. Mon bonheur est complet, je les ai vengés. Fais-moi « mourir, je brave ta colère.>> - «Mon

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<«< ami, dit Richard étonné, je te par<«< donne; sois libre. » Sur-le-champ il lui fit ôter ses fers, et ordonna qu'on lui donnât de l'argent. Quelques instants après, il expira. Quant à Gourdon, il fut repris, écorché vif, et pendu, comme l'avaient déjà été tous les défenseurs du château de Chalus (1199.)

CHALUSSET. Le château de Chalusset appartenait, au 13 siècle, à cette vicomtesse Marguerite, qui possédait aussi la redoutable forteresse d'Aixe, sur la rive droite de la Vienne, à huit kilomètres de Limoges, et qui eut avec les bourgeois de cette ville de si fréquentes querelles. Celle-ci le vendit, en 1273, à Gérard de Maumont. Sous Charles V, les Anglais en furent chassés par les habitants de Limoges, avec l'aide du célèbre connétable de Sancerre. En 1574, J. de Maumont, seigneur de Saint-Vic, s'en empara, et en releva les fortifications, prétendant, dit le P. Bonaventure, le tenir pour ceux de la religion réformée. En même temps, il se mit à piller les villages voisins et à rançonner paysans et voyageurs. Les bourgeois de la ville s'étant rassemblés marchèrent contre lui, et le forcèrent à s'enfermer dans ses murs. Trois jours après, ils se réunirent à ceux de Saint-Léonard, de So. lignac, d'Eymoutiers, etc. Le fort fut investi, et se rendit au bout de cinq jours. Les coalisés résolurent alors, pour assurer la paix de la contrée, de démolir cette redoutable forteresse, de manière à en rendre le rétablissement impossible.

CHALVIGNAC, bourg de l'Auvergne, auj. dép. du Cantal, à 6 kil. de Mauriac. On remarque près de ce bourg les ruines de l'antique château de Miremont, célèbre par les siéges qu'il soutint contre les Anglais, en 1183, 1196, 1357 et 1359. A cette dernière époque, Robert Knol s'en empara par surprise, et y laissa le fameux Mandonet Badafol, qui ravagea longtemps le pays, en fut chassé en 1374, s'en empara de nouveau quelque temps après, et le rendit enfin par composition. Madeleine de Saint-Nectaire, veuve de Gui

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CHAMARANDE, ancienne seigneurie de Champagne, auj. dép. de la HauteMarne, érigée en comté en 1685. CHAMAVES, peuple germain, transplanté, sous Constance Chlore, Gaule belgique.

«

dans

CHAMBELLAN (grand), officier de la chambre à coucher du roi, dont la charge était distincte de celle du grand chambrier. La distinction de ces offices, est clairement établie dans une ordonnance de Philippe III, où l'on désigne à la fois, comme témoins de l'acte, « mon<< sieur Herart, chambrier de France, et << monsieur Mathieu de Mailli, chamber<«<lenc de France. » « Le grand-cham<< bellan de France, disent les estats de << l'hôtel des rois Philippe le Bel et Philippe le Long, doit gésir, quand la << reine n'y est pas, aux pieds du lit du « roi... Après la cure de l'âme, l'on « ne doit mie être si négligent de son «< corps, que pour négligence ou aultre << mauvaise garde, nuls périls advien« nent, spéciammant quand, pour une « personne, pourroient estre plusieurs troubles, nous ordonnons, et de ce spéciamment chargeons nos cham« bellans, que nulle personne mécon«nue, ne garçon de petit estat, n'en« trent en nostre garde-robbe, ne << inettent main, ne soient à nostre lict faire, et qu'on y souffre mestre nuls draps estranges. » Le grand chambellan avait la garde du lit et l'inspection de la garde-robe du roi ; il faisait l'office de maître d'hôtel, et même d'écuyer tranchant Outre le grand chambellan, que les anciens documents désignent quelquefois par les noms de grand-chamberlenc, de maistre chambellan, de premier chambellan, il y avait encore des chambellans ordinaires, que l'on trouve mentionnés dans un acte dès l'année 1273.

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Les chambellans assistaient à l'hommage que les vassaux faisaient au roi ils interrogeaient et répondaient au nom de celui-ci; et, après l'hommage, le manteau du vassal leur

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appartenait; cette redevance s'appelait chambellage. Le jour du sacre du roi, le grand chambellan recevait les bottines royales, que l'abbé de SaintDenis lui mettait en main, pour en chausser le roi; et à lui seul appartenait le droit de revêtir ce prince de la dalmatique de bleu azuré, par-dessus le manteau royal.

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Les princes avaient aussi leurs chambellans qui jouissaient vis-à-vis d'eux des mêmes prérogatives que les grands chambellans de France. La citation suivante, tirée d'un acte du mois de juillet 1410, complétera tout ce que nous avions à dire de ces officiers: « François de Montbe<< ron, vicomte d'Aunay et chambellan << de Poitou, etc.... Premièrement, toutefois que je vicomte seray au<< dit pays de Poitou, devers ledit monseigneur, il me doit faire délivrer « pour moy, mes gens de chevaux que << j'auray, et selon ce qu'il appartien« dra. Item, quand ledit monseigneur << sera audit pays de Poitou, je dois << porter ou faire porter son seel de se«cret, duquel seel doivent estre seel«<lées toutes les lettres des hommages, « et d'avoir les profits et émolumens << des lettres, qui en doivent estre << seellées, et tout ce qui de lui sera à «< cause dudit chambellage. Item, quand « mondit seigneur viendra premiere«ment à Poitiers, que je dois de mon « droit avoir son lit garni de tous les << paremens, qui seront, esquels il « couchera la première nuit. Item, • quand madame la comtesse viendra << premierement à Poitiers, je la dois << mener par le frein, de la porte par « où elle entrera à Poitiers, jusques à « la salle, et la dois descendre, et le << mantel ou chappe qu'elle aura vestu, « et le cheval sur lequel elle sera ve<«< nue, soit destrier, coursier, palefroy, <«< ou autre monture quelconque, en

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l'estat, et aussi garni comme sera, « doit estre et sera mien. Et si ladite << madame venoit en litière ou en chaire, je la dois semblablement mener jus«ques à ladite salle, et descendre, et « la litière ou chaire garnie comme << elle seroit, et les chevaux demou

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