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Si la citadelle de Gratz peut remplir l'objet dont je viens de vous parler, vous devez la faire armer et approvisionner de suite, et même y mettre un hôpital. L'opinion de l'empereur est que, dans le genre de guerre que nous faisons, les hôpitaux des maladies graves ne peuvent, sans inconvénient, être placés de manière à les laisser prendre à l'ennemi.

Vous vous êtes déjà trouvé dans le cas, général, où cette citadelle pouvait être utile; comme sagement vous l'avez fait en vous portant sur Vienne, en manoeuvrant de manière à ce que le prince Charles ne pût s'y porter avant vous.

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Faites connaître si la citadelle de Gratz, sous les rapports dont il est question ci-dessus, peut, dans douze ou quinze jours de travail, servir à garder les magasins et les bagages d'un corps d'armée de trente à quarante mille hommes pendant huit à dix jours, étant défendue par trois ou quatre cents hommes, temps nécessaire pour que l'armée qui agirait pût venir prendre la position....

L'empereur désire encore que vous fassiez reconnaître et prendre tous les renseignemens pour avoir l'itinéraire bien exact de la route que devrait suivre une armée de trente à quarante mille hommes pour se rendre de Gratz à Pest. Vous devez faire connaître l'étendue, la nature de la route, les défilés, les ravins; enfin la position que pourrait prendre

l'armée. Vous m'enverrez le plus promptement possible ce travail, afin que je le mette sous les yeux de l'empereur.

Au maréchal DAVOUST.

Schoenbrünn, le 26 frimaire an XIV.

L'INTENTION de l'empereur, monsieur le maréchal, est que vous vous occupiez de faire jeter un pont sur le Danube, à la hauteur de Presbourg, et que vous fassiez construire deux têtes de pont ; une du côté de la rive droite, l'autre du côté de la rive gauche, pour défendre le pont.

Je vous prie de me faire connaître les moyens que vous avez pour exécuter cet ordre, et de m'envoyer un petit plan de la reconnaissance de l'endroit où vous vous proposez de faire jeter le pont, ainsi qu'un croquis des têtes de pont, que je veux soumettre à l'empereur.

Au maréchal BERNADOtte.

Schoenbrünn, le 26 frimaire an XIV. L'EMPEREUR me charge, monsieur le maréchal, de vous faire connaître que vous devez voir, par l'ordre du jour, qu'une trop grande sécurité serait funeste; que son intention est que vous tenież en première ligne les Bavarois devant le prince Ferdinand, et que vous vous placiez de manière à vous porter

rapidement à sa droite, et à cacher vos mouvemens à l'ennemi. Les princes Charles et Jean sont devant nous; le corps du général Meerfeld sur la gauche de la March; le prince Jean, depuis la rive droite du Da nube jusqu'aux positions vis-à-vis Neustadt ; et enfin le prince Charles, depuis la position vis-à-vis Neustadt jusqu'aux positions vis-à-vis Gratz. Sa majesté pense que tout cela peut encore former une armée de plus de soixante-dix mille hommes. Il lui paraît donc convenable, comme elle en a déjà donné l'ordre, que les troupes françaises de votre corps d'armée soient dans le cercle d'Iglau, et à portée d'arriver en quatre ou cinq jours sur Vienne, et en deux jours sur Brünn. Selon les circonstances les Bavarois doivent être bientôt en force pour pouvoir, dans un cas extraordinaire, tenir tête au prince Ferdinand, et lui disputer le terrain le temps nécessaire pour faire entièrement disparaître le prince Charles.

Au marchal DaroUST.

Schoenbrünn, le 27 frimaire an xiv.

D'APRÈS les dernières dispositions que vient d'arrêter l'empereur, monsieur le maréchal, votre commandement comprendra Presbourg, le pays compris entre Presbourg et Marchech, tout le pays de la Basse-Autriche sur la rive droite du Danube jusqu'à

Fischament, et le long du petit ruisseau qui y passe jusqu'à Goëzendorf, et jusqu'aux limites de la Hongrie.

L'intention de l'empereur est que vous mettiez une division d'infanterie à Presbourg et une autre à la rive droite du Danube, le long de la Layta, occupant la partie de terrain désignée ci-dessus, à la rive droite du Danube.

Votre cavalerie légère sera en grande partie le long de la rivière de la Layta. Vous ferez construire un pont de bateaux à Presbourg, avec une tête de pont sur les deux rives; vous vous étudierez à bien connaître le pays, depuis Presbourg jusqu'au lac, sur la rive droite du Danube; vous chargerez des ingénieurs d'en lever toutes les positions; vous ferez surtout bien reconnaître celle d'Haünbourg.

Je vous prie de me faire connaître de quelle manière vous répartirez vos troupes dans l'espace de terrain ci-dessus désigné.

Arrangez tout cela, en le conciliant autant que vous le pourrez avec les conditions de l'armistice.

Quant à M. le maréchal Soult, il a ordre de tenir sa cavalerie légère depuis Goëzendorf jusqu'à Neustadt; mais il ne mettra aucune troupe d'infanterie dans le pays entre Fischament, Goezendorf et la frontière de Hongrie, jusqu'à Presbourg, qui vous est exclusivement destiné.

Je pense que votre quartier-général sera bien à

Haimbourg; la division d'infanterie que vous mettrez le long de la Layta doit être celle qui est la plus reposée de votre armée.

Au maréchal MORTIER.

Schoenbrünn, le 27 frimaire an xiv.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, me charge de vous dépêcher un des officiers de mon état-major, pour Vous faire connaître que vous devez vous rendre à l'extrémité de votre ligne à Prosnitz, pour vous informer vous-même de ce qu'il peut y avoir du côté d'Olmütz; de m'envoyer un rapport particulier, ainsi que de tout ce qui se passe à Zwittau; comme aussi de me faire connaître ce que l'ennemi fait, et où est sa cavalerie légère. L'empereur se plaint de ce qu'il n'a pas encore reçu un rapport de vous depuis qu'il est revenu de Brünn. Enfin, vous devez voir, par l'ordre du jour, qu'une trop grande sécurité pourrait devenir funeste, et que l'armée, tout en se reposant, doit se préparer à recommencer les hostilités au premier ordre; il est surtout important de savoir ce que fait l'ennemi.

Vous devez garder la ligne de démarcation du pays que vous occupez, depuis Prosnitz, en faisant observer les débouchés de Zwittau, et vous liant par votre gauche aux postes du maréchal Bernadotte.

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