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de lui. Quand il monta les degrés de l'autel, on crut voir la victime sainte, s'offrant volontairement en sacrifice. Il redescendit; et, traversant de nouveau les rangs en désordre, it revint s'asseoir auprès de la reine et de ses enfans. Depuis ce jour, le peuple ne l'a que sur l'échafaud.' II. 54, 55.

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Soon after, the allies entered France; the King refused to take shelter in the army of M. de la Fayette at Compiegne. His palace was stormed, and his guards butchered, on the 10th of August. He was committed to the Temple, arraigned, and executed; and the reign of terror, with all its unspeakable atrocities, ensued.

We must pass over much of what is most interesting in the book before us; for we find, that the most rapid sketch we can trace, would draw us into great length. Mad. de S. thinks that the war was nearly unavoidable on the part of England; and, after a brief character of our Fox and Pitt, she says,

Il n'est pas nécessaire de décider entre ces deux grands hommes, et personne n'oseroit se croire capable d'un tel jugement. Mais la peasée salutaire qui doit résulter des discussions sublimes dont le parlement anglois a été le théâtre, c'est que le parti ministériel a tonjours eu raison, quand il a combattu le jacobinisme et le despotisme nilitaire; mais toujours tort et grand tort, quand il s'est fait l'ennemi des principes libéraux en France. Les membres de l'opposi tion, au contraire, ont dévié des nobles fonctions qui leur sont attribuées, quand ils ont défendu les hommes dont les forfaits perdoient la cause de l'espèce humaine; et cette même opposition a bien mérité de l'avenir, quand elle a soutenu la généreuse élite des amis de la liberte qui, depuis vingt-cinq ans, se dévoue à la haine des deux partis en France, et qui n'est forte que d'une grande alliance, celle de la vérité.' II. 105, 106.

Il pouvoit être avantageux toutefois à l'Angleterre que M. Pitt fût le chef de l'état dans la crise la plus dangereuse où ce pays se soit trouvé; mais il ne l'étoit pas moins qu'un esprit aussi étendu que celui de M. Fox soutînt les principes malgré les circonstances, et sût préserver les dieux pénates des amis de la liberté, au milieu de l'incendie. Ce n'est point pour contenter les deux partis que je les loue ainsi tous les deux, quoiqu'ils aient soutenu des opinions trèsopposées. Le contraire en France devroit peut-être avoir lieu; les factions diverses y sont presque toujours également blamables; mais dans un pays libre, les partisans du ministère et les membres de l'opposition peuvent avoir tous raison à leur manière, et ils font souvent chacun du bien selon l'époque; ce qui importe seulement, c'est de ne pas prolonger le pouvoir acquis par la lutte, après que le danger est passé.' II. 113.

There is an excellent chapter on the excesses of the parties and the people of France at this period; which she refers to

the sudden exasperation of those principles of natural hostility by which the high and the low are always in some degree actuated, and which are only kept from breaking out by the mutual concessions which the law, in ordinary times, exacts from both parties. The law was now annihilated in that country, and the natural antipathies were called into uncontrolled activity; the intolerance of one party having no longer any check but the intolerance of the other.

Une sorte de fureur s'est emparée des pauvres en présence des riches, et les distinctions nobiliaires ajoutant à la jalousie qu'inspire la propriété, le peuple a été fier de sa multitude; et tout ce qui fait la puissance et l'éclat de la minorité, ne lui a paru qu'une usurpation. Les germes de ce sentiment ont existé dans tous les temps; mais on n'a senti trembler la société humaine dans ses fondemens qu'à l'époque de la terreur en France: on ne doit point s'étonner si cet abominable fléau a laissé de profondes traces dans les esprits, et la seule réflexion qu'on puisse se permettre, et que le reste de cet ouvrage, j'espère, confirmera, c'est que le remède aux passions populaires n'est pas dans le despotisme, mais dans le règne de la loi.

'Les querelles des patriciens et des plébéiens, la guerre des esclaves, celle des paysans, celle qui dure encore entre les nobles et les bourgeois, toutes ont eu également pour origine la difficulté de maintenir la société humaine, sans désordre et sans injustice. Les hommes ne pourroient exister aujourd'hui ni séparés, ni réunis, si le respect de la loi ne s'établissoit pas dans les têtes: tous les crimes naîtroient de la société même qui doit les prévenir. Le pouvoir abstrait gouvernemens représentatifs n'irrite en rien l'orgueil des hommes, et c'est par cette institution que doivent s'éteindre les flambeaux des furies. Ils se sont allumés dans un pays où tout étoit amour-] r-propre, et l'amour-propre irrité, chez le peuple, ne ressemble point à nos nuances fugitives; c'est le besoin de donner la mort.

des

Des massacres, non moins affreux que ceux de la terreur, ont été commis au nom de la religion; la race humaine s'est épuisée pendant plusieurs siècles en efforts inutiles pour contraindre tous les hommes à la même croyance. Un tel but ne pouvoit être atteint, et l'idée la plus simple, la tolérance, telle que Guillaume Penn l'a professée, a banni pour toujours, du nord de l'Amérique, le fanatisme dont le midi à été l'affreux thâtre. Il en est de même du fanatisme politique; la liberté seule peut le calmer. Après un certain temps, quelques vérités ne seront plus contestées, et l'on parlera des vieilles institutions comme des anciens systèmes de physique, entièrement effacés par l'évidence des faits.' II. 115-118.

We can afford to say nothing of the Directory, or of the successes of the national army; but it is impossible to pass quite over the 18th Fructidor (4th September) 1797, when the majority of the Directory sent General Augereau with an armed force to disperse the legislative bodies, and arrest certain of their mem

bers. This step Mad. de S. considers as the beginning of that system of military despotism which was afterwards carried so far; and seems seriously to believe, that, if it had not been adopted, the reign of law might yet have been restored, and the usurpation of Bonaparte prevented. To us it seems infinitely more probable, that the Bourbons would then have been brought back without any conditions-or rather, perhaps, that a civil war, and a scene of far more sanguinary violence would have ensued. She does not dispute that the royalist party was very strong in both the councils; but seems to think, that an address or declaration by the army would have discomfited them more becomingly than an actual attack. We confess we are not so delicate. Law and order had been sufficiently trod on already, by the Jacobin clubs and revolutionary tribunals; and the battalions of General Augereau were just as well entitled to domi neer as the armed sections and butchering mobs of Paris. There was no longer, in short, any sanctity or principle of civil right acknowledged; and it was time that the force and terror which had substantially reigned for three years, should appear in their native colours. They certainly became somewhat less atrocious when thus openly avowed.

We come at last to Bonaparte-a name that will go down to posterity, and of whom it is not yet clear, perhaps, how poste rity will judge. The greatest of conquerors, in an age when great conquests appeared no longer possible--the most splendid of usurpers, where usurpation had not been heard of for centuries-who entered in triumph almost all the capitals of Continental Europe, and led, at last, to his bed, the daughter of her proudest sovereign--who set up kings and put them down at his pleasure, and, for sixteen years, defied alike the swords of his foreign enemies and the daggers of his domestic factions. This is a man on whom future generations must yet sit in judgment; but the evidence by which they are to judge must be transmitted to them by his contemporaries. Mad. de S. has collected a great deal of this evidence; and has reported it, we think, on the whole, in a tone of great impartiality. Her whole talents seem to be roused and concentrated when she begins to speak of this extraordinary man; and much and ably as his character has been lately discussed, we do think it has never been half so well described as in the volumes before us. We shall venture on a pretty long extract, beginning with the account of their first interview; for on this, as on most other subjects, Mad. de S. has the unspeakable advantage of writing from her own observation. After mentioning the great popularity he had ac

quired by his victories in Italy, and the peace by which he had secured them at Campo Formio, she says-

C'est avec ce sentiment, du moins, que je le vis pour la première fois à Paris. Je ne trouvai pas de paroles pour lui répondre, quand il vint à moi me dire qu'il avoit cherché mon père à Coppet, et qu'il regrettoit d'avoir passé en Suisse sans le voir. Mais, lorsque je fus un peu remise du trouble de l'admiration, un sentiment de crainte très-prononcé lui succéda. Bonaparte alors n'avoit aucune puissance; on le croyoit même assez menacé par les soupçons ombrageux. du directoire; ainsi, la crainte qu'il inspiroit n'étoit causée que par le singulier effet de sa personne sur presque tous ceux qui l'approchent. J'avois vu des hommes très-dignes de respect, j'avois vu aussi des hommes f roces: il n'y avoit rien dans l'impression que Bonaparte produisit sur moi, qui pût me rappeler ni les uns ni les autres. J'aperçus assez vite, dans les différentes occasions que j'eus de le rencontrer pendant son séjour à Paris, que son caractère ne pouvoit être défini par les mots dont nous avons coutume de nous servir; il n'étoit ni boa, ni violent, ni doux, ni cruel, à la façon des individus à nous connus. Un tel être n'ayant point de pareil, ne pouvoit ni ressentir, ni faire éprouver aucune sympathie: c'étoit plus ou moins qu'un homme. Sa tournure, son esprit, son langage sont empreints d'une nature étrangère, avantage de plus pour subjuguer les Fran çois, ainsi que nous l'avons dit ailleurs.

Loin de me rassurer en voyant Bonaparte plus souvent, il m'intimidoit toujours davantage. Je sentois confusément qu'aucune émotion de cœur ne pouvoit agir sur lui. Il regarde une créature humaine comme un fait ou comme une chose, mais non comme un semblable. Il ne hait pas plus qu'il n'aime; il n'y a que lui pour lui; tout le reste des créatures sont des chiffres. La force de sa volonté consiste dans l'imperturbable calcul de son égoïsme; c'est un habile joueur d'échecs dont le genre humain est la partie adverse qu'il se propose de faire échec et mat. Ses succès tiennent autant aux qualités qui lui manquent, qu'aux talens qu'il possède. Ni la pitié, ni l'attrait, ni la religion, ni l'attachement à une idée quelconque ne sauroient le détourner de sa direction principale. Il est pour son intérêt ce que le juste doit être pour la vertu: si le but étoit bon, sa persévérance seroit belle.

'Chaque fois que je l'entendois parler, j'étois frappée de sa superiorité; elle n'avoit pourtant aucun rapport avec celle des hommes instruits et cultivés par l'étude ou la société, tels que l'Angleterre et la France peuvent en offrir des exemples. Mais ses discours indiquoient le tact des circonstances, comme le chasseur a celui de sa proie. Quelquefois is racontoit les faits politiques et militaires de sa vie d'une façon très-intéressante; il avoit même, dans les récits qui permettoient de la gaieté, un peu de l'imagination italienne. Cependant rien ne pouvoit triompher de mon invincible éloignement pour ce que j'apercevois en lui. Je sentois dans son âme une épée froide et tranchante qui glaçoit en blessant; je sentois dans son esprit une

ironie profonde à laquelle rien de grand ni de beau, pas même sa propre gloire, ne pouvoit échapper; car il méprisoit la nation dont il vouloit les suffrages, et nulle étincelle d'enthousiasme ne se mêloit à son besoin d'étonner l'espèce humaine.

Ce fut dans l'intervalle entre le retour de Bonaparte et son départ pour l'Egypte, c'est-a-dire, vers la fin de 1797, que je le vis plusieurs fois à Paris; et jamais la difficulté de respirer que j'éprouvois en sa présence ne put se dissiper. J'étois un jour à table entre lui et l'abbé Sieyes: singulière situation, si j'avois pu prévoir l'avenir! J'examinois avec attention la figure de Bonaparte; mais chaque fois. qu'il découvroit en moi des regards observateurs, il avoit l'art d'ôter à ses yeux toute expression, comme s'ils fussent devenus de marbre. Son visage étoit alors immobile, excepté un sourire vague qu'il plaçoit sur ses lèvres à tout hasard, pour dérouter quiconque voudroit observer les signes extérieurs de sa pensée.

Sa figure, alors maigre et pâle, étoit assez agréable; depuis, il est engraissé, ce qui lui va très-mal: car on a besoin de croire un tel homme tourmenté par son caractère, pour tolérer un peu que ce ca ractère fasse tellement souffrir les autres. Comme sa stature est petite, et cependant sa taille fort longue, il étoit beaucoup mieux cheval qu'à pied; en tout, c'est la guerre, et seulement la guerre qui lui sied. Sa manière d'être dans la société est gênée sans timidité; il a quelque chose de dédaigneux quand il se contient, et de vulgaire, quand il se met à l'aise; le dédain lui va mieux, aussi ne s'en fait-il pas faute,

ques

Par une vocation naturelle pour l'état de prince, il adressoit déjà des questions insignifiantes à tous ceux qu'on lui présentoit. Etesvous marié ? demandoit-il à l'un des convives. Combien avez-vous d'enfans? disoit-il à l'autre. Depuis quand êtes-vous arrive? Quand partez-vous? Et autres interrogations de ce genre qui établissent la supériorité de celui qui les fait sur celui qui veut bien se laisser tionner ainsi. Il se plaisoit déjà dans l'art d'embarrasser, en disant des choses désagréables: art dont il s'est fait depuis un système, comme de toutes les manières de subjuguer les autres en les avilissant. Il avoit pourtant, à cette époque, le désir de plaire, puisqu'il renfermoit dans son esprit le projet de renverser le directoire, et de se mettre à sa place; mais, malgré ce désir, on eût dit qu'à l'inverse du prophète, il maudissoit involontairement, quoiqu'il eût l'intention de bénir.

Je l'ai vu un jour s'approcher d'une Françoise très-connue par sa beauté, son esprit et la vivacité de ses opinions; il se plaça tout droit devant elle comme le plus roide des généraux allemands, et lui dit : Madame, je n'aime pas que les femmes se mêlent de politique. "Vous ❝avez raison, général, "lui répondit-elle : "mais dans un pays où on "leur coupe la téte, il est naturel qu'elles aient envie de savoir pourquoi." Bonaparte alors ne répliqua rien. C'est un homme que la résistance véritable apaise; ceux qui ont souffert son despotisme, doivent en être autant accusés que lui-même.' II. 198–204.

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