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bleu la sanctification ou le Saint-Esprit. Le dogme de la Trinité apparaît dans la Tartarie, envahit l'Orient, l'Égypte, et se reconnaît encore dans le paganisme de la Grèce et de Rome. Partout le feu et sa couleur rouge sont les symboles de l'amour régénérateur, comme l'air et sa couleur azurée désignent la vérité régénératrice.

Le feu du sacrifice est l'image du feu céleste qui repose dans le cœur. Ici, s'explique l'origine des sacrifices; un bûcher fut le premier autel, les temples en conservèrent la forme.

Les divinités d'amour apparaissent vêtues de rouge, les pontifes dispensateurs de la grâce divine sont en rouge, la royauté démembre le pontificat, lui enlève la puissance politique, et le manteau pourpre devient le signe du droit divin de souveraineté.

De Dieu émane le feu pur qui enflamme les ames pieuses; de l'enfer s'exhale la sombre fournaise, symbole de nos passions mauvaises. Le diable sera rouge et

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les méchans porteront des vêtemens de pourpre et de cramoisi.

Bientôt le rouge ne sera plus l'emblème du feu et de l'amour, mais représentera le sang répandu sur les champs de bataille, et enfin le sang versé par le

bourreau.

Le bleu est la couleur de la voûte céleste, de l'air qui nous donne la vie; le Dieu créateur par le souffle, ou l'EspritSaint, fut toujours représenté de couleur azurée. Dans l'Inde, Vischnou naquit de couleur bleue; en Égypte, Cneph était peint de cette couleur, comme le Jupiter de la Grèce.

L'homme créé par la divine sagesse, succombe aux tentations du mal; le Dieu sauveur des hommes, le rédempteur de l'humanité aura, de même, par symbole, la couleur du ciel.

Vischnou s'incarne dans Krichna, et le Dieu incarné est bleu céleste. En Égypte, Amon est le Verbe divin, l'azur est sa couleur, et, sur les peintures chrétiennes, Jésus porte la robe bleue pendant les trois années de sa prédication de vérité.

Dans l'Inde, le dieu du feu spirituel, Agni, est monté sur un bélier bleu; Amon a une tête de bélier, son corps est bleu; le Jupiter Amon est bleu; Jésus est l'agneau mystique, sa robe est bleue.

La vérité, descendue du ciel, s'unit aux maux et aux erreurs de la terre pour en arracher les hommes. Le premier degré d'initiation sera désigné par l'union du bleu et du noir; le Dieu régénérateur sera noir et bleu comme le prêtre initiateur.

C'est dans ce sens que Vischnou, Krichna, Osiris, Saturne et Mercure, sont noirs et bleus foncés. Jésus vient dans ce monde pour en écarter les ténèbres, et sa robe est noire lorsqu'il lutte contre l'enfer; par sa mère, il a revêtu les maux de l'humanité, et les plus anciennes vierges sont

noires.

Le bleu, symbole de la vérité et de l'éternité de Dieu, car ce qui est vrai est éternel, sera l'emblème de l'immortalité humaine.

Après la mort, disaient les pythagoriciens, l'ame régénérée s'élance dans l'éther libre. Les figurines et les amulettes bleus,

trouvés dans les tombeaux égyptiens, rappellent cette croyance; en Chine, le bleu est la couleur des morts; sur un monument de la symbolique chétienne, un des plus anciens et des plus curieux, Jésus au tombeau, est entouré de bandelettes bleues, et son visage est bleu; dans le moyen-âge les draps mortuaires étaient en général de couleur bleue.

Ce symbole de l'état des ames dans l'autre vie représentera plus tard la mort charnelle, et après avoir figuré l'éternité de Dieu et l'immortalité de l'ame, il deviendra dans la langue populaire l'emblème de la fidélité.

Le blanc, symbole de l'Être des êtres, a été notre point de départ; le jaune, le rouge et le bleu nous ont instruits des attributs divins dans la création spirituelle. Ici nous atteignons au dernier degré, à la matière désignée par la dernière des couleurs, par le noir.

La matière n'a rien de mal en soi, elle n'est que le dernier degré de la vie qui émane de Dieu; si l'homme se tourne vers

la création, il se détourne du Créateur; la matière est la cause du mal, mais le mal est dans le cœur humain, il ne peut être autre part que là où la liberté existe.

L'homme qui se régénère, c'est-à-dire qui se spiritualise, dépouille l'homme charnel, et franchit les portes de la mort pour entrer dans le sanctuaire de la vie.

Mourir, c'est être initié aux grands mystères. L'initiation, acquise sur cette terre, était une image de la mort. Les cérémonies de réception se pratiquaient pendant la nuit. Les divinités invoquées par les mystes et qui présidaient à leur entrée dans le temple, étaient noires. En Égypte, c'est Isis ténébreuse et la noire Athor; en Grèce, Vénus Melanis ou noire, et Cérès drapée de vêtemens noirs; dans le christianisme, c'est la Vierge noire.

Le premier degré dans les mystères s'acquérait par le baptême; on sacrifie des taureaux noirs à Neptune. Les divinités noires, Isis, Athor, Vénus et Cerès, sont en rapport avec l'eau; en Chine le noir est l'emblème de cet élément.

Le symbole de la mort charnelle, le noir,

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