Imágenes de página
PDF
ePub

Un bain de pied fort chaud de cinq minutes dégage la tête. Le 28 à 4 heures.

(Follo 450.)

Dulcamara pour détruire l'effet du froid d'hier qui a donné la goutte au coude gauche. - 1er mars.

S'il n'y a pas soulagement arnica.
Traitement de la tête.

Deux ou trois fois par jour aconit.
Le soir, quinze globules de nux vomica.
Ce traitement prévient l'accident.

(Idem.)

La fin a été sabrée le plus ; le libraire Dupont trouvait le volume énorme. 17 novembre 1839. Ca Va.

[ocr errors]

(Folios blancs de la fin du 2me volume.)

Ajouter des bouts de paysage. Ces paysages seront peut-être ridicules

en 1900, si nous

allons jusque-là. Ca Va.

(Folios blancs de la fin du me volume.)

27 juillet 1840.

Faire trois volumes.

Bleu d'ardoise.

(Folios blancs de la fin du 2me volume)

Et vert d'oliviers bien vernis,

Couleurs du ciel et de la mer, jour de siroco.

Commencement de Fromentin.

Ciel ardoise.

Mer à l'horizon, vert d'oliviers vernis.

Cette couleur commence à deux cents pas du rivage.

(Folios blancs de la fin du 2me volum.)

28 février 1841.

Suite de la Consultation.

Huit heures de sommeil suffisent.

Le profond sommeil du matin est mauvais.
Quatre ou cinq verres d'eau le matin.

Bain de pied chaud de cinq minutes.

Lav. d'un demi-verre d'eau froide matin et soir. Petit demi

verre.

Continuer quatre semaines les petits lavements.

A

Charlatan!

Il faut boire de l'eau pure; les verres d'eau meilleurs à Rome

qu'à Ca Va.

28 février 1841.

Ce matin avait dù consentir à la saignée que je demandais. Ce n'est qu'un menteur: il n'y a pas eu interruption de vie.

[blocks in formation]

Beaucoup de mots à changer, surtout dans les cent dernières

pages.

Ajouter des bouts de description.

(Idem.)

(Idem.)

Faire trois volumes en développant la fin étranglée par M. Dupont et diviser le manuscrit en trois parties égales.

(Idem.)

[blocks in formation]

Une autre nuit de tranquillité et de tumulte alternatifs. Mais le matin arriva, petit à petit. Ce fut un nouveau réveil heureux au milieu des fraîches brises, des vastes étendues de verdure unie, des clairs rayons de soleil, d'une solitude impressionnante totalement dénuée, à la vue, d'êtres humains ou d'habitations humaines ; l'atmosphère était douée d'un tel pouvoir rapprochant que des arbres paraissant à portée de la main étaient éloignés de plus de cinq kilomètres. Nous reprîmes notre costume de déshabillé, nous grimpâmes par-dessus la voiture en marche, nous laissâmes pendre nos jambes le long de ses côtés, et nous criions de temps à autre après nos mulets frénétiques, simplement pour les voir rejeter leurs oreilles en arrière et décamper plus vite; nous avions attaché nos chapeaux sur nos têtes pour empêcher le vent d'emporter nos cheveux et nous jetions un regard circulaire autour de nous, sur le vaste tapis du monde, pour y chercher des objets nouveaux et étranges. Aujourd'hui encore, je vibre de la tête aux pieds à penser à l'activité, au plaisir et à la sensation sauvage d'indépendance qui me faisaient danser le sang dans les veines pendant ces belles matinées de voyage.

Environ une heure après déjeuner, nous vîmes les premiers villages de chiens de prairie, la première antilope, et le premier loup. Si je me rappelle bien, ce dernier était le véritable cayote du fond du désert. Et si c'était bien lui, ce n'était ni une jolie. bête ni un animal respectable, car j'ai lié par la suite une connaissance approfondie avec sa race et je peux en parler en toute assurance. Le cayote est un squelette long et mince, de triste mine, sur lequel on a tendu une peau de loup grise dont la queue, passablement fournie, traîne perpétuellement à terre d'un air désespéré d'abandon et de misère, l'œil fuyant et méchant, la figure longue et aiguë, aux lèvres légèrement retroussées

(1) Voir La revue blanche du 1er octobre 1901.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

et aux dents découvertes. Tout son être a l'air furtif. C'est l'allégorie vivante et respirante du besoin. Toujours il a faim. Il est toujours pauvre, malechanceux et sans amis. Les plus viles créatures le méprisent, et les puces elles-mêmes le déserteraient pour un vélocipède. Il est si plat et si lâche que, au moment même où ses dents en bataille font semblant de menacer, le reste de sa figure s'en excuse. Il est si débraillé! si crotté, si osseux, si ébouriffé, et si pitoyable! En vous voyant il retrousse sa lèvre, vous lance un éclair de ses dents, et prend un long trot velouté à travers les sauges, vous jetant un coup d'oeil pardessus l'épaule, de temps en temps, jusqu'à ce qu'il se trouve hors de portée de pistolet; puis il s'arrête et vous examine posément; il trotte une cinquantaine de mètres et s'arrête encore: cinquante mètres encore et nouvel arrêt; finalement le gris de son corps fuyant se confond avec le gris des sauges et il disparait.

Tout cela a lieu quand vous ne faites aucune démonstration hostile contre lui; mais si vous en faites, il s'applique à la course avec plus d'ardeur, il électrise immédiatement ses talons et place une telle étendue de territoire entre lui et votre arme qu'au moment où vous levez le chien, vous vous apercevez qu'il vous faudrait une carabine Minié, qu'au moment où vous le couchez en joue, il vous faudrait un canon rayé, et, au moment où vous le tenez sur votre guidon, vous voyez clairement que seul un éclair extraordinairement inessoufflable pourrait désormais l'atteindre. Mais si vous lancez à sa poursuite un chien au pied léger, vous en aurez bien de l'amusement, surtout si ce chien a bonne opinion de lui-même et a été élevé dans l'idée qu'il s'y connait en fait de vitesse. La cayote file, se balançant doucement au rythme trompeur de son trot; à chaque instant il sourit par-dessus son épaule d'un fallacieux sourire qui remplit absolument le chien d'encouragement et d'ambition mondaine et qui lui fait baisser le museau encore plus bas, allonger le cou plus en avant, haleter plus fièrement, raidir la queue plus droite en arrière, agiter ses jambes furieuses avec une frénésie toujours plus acharnée et soulever, en un nuage toujours plus large, plus haut et plus épais, le sable du désert fumant derrière lui et marquant son long sillage à travers la plaine unie. Pendant tout ce temps. le chien n'est qu'à vingt petits pas en arrière du cayote, sans pouvoir comprendre, quand ce serait pour sauver son âme, pourquoi il n'arrive pas à s'en rapprocher sensiblement; il commence à être vexé et désolément il considère avec quelle

aisance glisse le cayote sans jamais panteler, suer ou cesser de sourire; il s'irrite de plus en plus de voir avec quelle imprudence il a été dupé par un parfait étranger et quelle ignoble fourberie il y à dans ce trot allongé, calme et velouté; ensuite il remarque qu'il commence à se fatiguer et que le cayote doit s'appliquer à ralentir son propre train pour ne pas être perdu de vue c'est alors que ce chien de la ville s'affole pour de bon, qu'il commence à peiner, à geindre et à sacrer, à faire voler la poussière plus haut que jamais et à se ruer sur le cayote avec une énergie concentrée et désespérée. Cet « emballage» le conduit à six pieds en arrière de son glissant ennemi et à trois kilomètres de ses amis. Alors, au moment où une nouvelle ́espérance dérisoire illumine son visage, le cayote se retourne et sourit aimablement avec quelque chose dans l'expression qui semble dire: « Eh bien ! je vais être forcé de vous fausser compagnie, mon petit; les affaires sont les affaires, et je n'ai pas le moyen de gaspiller toute ma journée avec vous comme ça. » Immédiatement on entend un bruit impétueux, une longue déchirure fend l'atmosphère et voici que le chien se trouve seul et abandonné au milieu d'une vaste solitude

Cela lui fait tourner la tête. Il s'arrête et regarde autour de lui; il grimpe sur le prochain monticule de sable pour contempler l'horizon, secoue la tète d'un air pensif et, sans une parole, il s'en retourne cahin-caha vers sa caravane où il prend humblement position sous le chariot d'extrême arrière, plein d'une inexprimable mortification, la mine honteuse, et la queue en berne pour huit jours.

D'ici une année, toutes les fois qu'on criera haro sur un cayote, ce chien-là se contentera de regarder dans la direction indiquée sans aucune émotion, se disant apparemment en lui-même : « Je n'ai pas envie de goûter à ce plat-là, il me semble ».

Le cayote habile principalement les déserts les plus désolés et les plus impraticables, on considère que le cayote et les Indiens du désert témoignent de leur communauté de race en ce qu'ils vivent ensemble dans les parties abandonnées de la terre sur un pied de parfaite confiance et amitié, tandis qu'ils haïssent toutes les autres créatures et participent volontiers à leurs funérailles. Il n'hésite pas à aller déjeuner à 150 kilomètres et à aller dîner à 250, parce qu'il est sûr d'avoir trois ou quatre jours entre ses repas et qu'autant vaut pour lui voyager et voir du pays que de flâner oisif à la maison et d'être à la charge de sa famille.

Nous apprîmes vite à reconnaître l'aboiement méchant et aigu

« AnteriorContinuar »