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ces et des lettres; on ne fait plus commeautrefois, d'inutiles secrets d'état des découvertes les plus importantes au commerce, à la navigation, aux intérêts communs de l'humanité. Les cartes dressées par le général Andréossi et par d'autres officiers du génie et de l'état-major, et dont les observations de Nouet et de Méchain ont déterminé les grandes bases, seront sans doute publiées comme l'a été le grand ouvrage de la commission de l'Institut d'Égypte, l'un des plus beaux monumens des arts de notre siècle, seul prix de tant de sang versé et de tant de trésors vainement dissipés.

Un des objets qui occupait le plus Bonaparte, et piquait son ardente curiosité, était l'existence problématique du canal de Suez, qui devait joindre la mer Rouge à la Méditerranée. Il avait détaché, vers la fin de novembre, sous les ordres du général Bon, un corps de 1,500 hommes, qui avait pris possession de Suez; il s'y rendit lui-même, le 26 décembre 1798, avec Monge et Berthollet; il fit d'abord une reconnaissance

très-détaillée de la ville et des côtes adjacentes, ordonna la construction de quelques ouvrages, pourvut à la défense de ce poste important, et arrêta diverses dispositions favorables au commerce.

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Ayant remonté la côte du Nord, il trouva l'entrée du canal, et le suivit l'espace de quatre lieues; passant ensuite par le fort d'Adgerond, traversant le désert, et revenant par Belbeis, il retrouva dans l'Oasis d'Honoreb les vestiges du canal de Suez, son entrée sur les terres cultivées de la BasseÉgypte assuré des deux issues, il chargea l'ingénieur des ponts et chaussées, Peyre, d'en faire le nivellement, en commençant son opération à Suez.

Ce fut pendant cette reconnaissance que Bonaparte fut informé des mouvemens de Djezzar Pacha, que le Grand-Seigneur avait nommé pacha d'Égypte. Il avait porté un corps de troupes du côté d'El-Arisch, à une marche de l'entrée du Désert du côté de la Syrie: la division d'avant-garde, commandée par le général Reynier était déjà rassémblée à Salahieh, sur la frontière du Désert;

ce général reçut ordre de faire occuper et fortifier Katieh; le général Lagrange y marcha avec une demi-brigade, et il était maître de ce poste le jour même que Bonaparte, de retour au Caire, donnait ses derniers ordres pour la composition et la marche de son armée de Syrie, et pour l'emploi et les divers commandemens des troupes qui devaient rester en Égypte.

Voici le tableau des forces actives de l'armée qui devait traverser le désert.

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Il est essentiel d'observer ici que la diffi

culté du transport de l'artillerie et des mu

nitions avait forcé à n'attacher aux quatre divisions qu'un nombre de pièces bien audessous de la proportion ordinaire; la réserve du n'était que de

parc

27 pièces de canon, dont 4 de 12, 15 de 8, 8 de 3, 11 obusiers et 3 mortiers de 5 pouces.

Quant aux garnisons qui devaient rester dans la Basse-Egypte, elles furent formées par la dix-neuvième demi-brigade, par les troisièmes bataillons des demi-brigades de l'expédition de Syrie, et par les légions nautique et maltaise, et les dépôts de cavalerie. Le général Dugua fut chargé du commandement du Caire; le général Menou conserva celui de Rosette, l'adjudant-général Almeyras reçut, avec le commandement de Damiette, l'ordre de presser les travaux des fortifications. La place d'Alexandrie, qui devenait de plus en plus importante, et qui, menacée par les Anglais, l'était aussi par les symptômes de peste qui venaient de s'y manifester, fut confiée au général Marmont. Le général Desaix, avec son corps d'armée, resta dans la Haute-Egypte; et redoubla

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de vigilance et d'activité pour contenir les Mamelucks, et empêcher que Mourad-Bey ne profitât de l'expédition de Syrie comme d'une diversion favorable pour rallier son parti et se porter vers la Basse-Egypte..

Telle était la situation politique et militaire dans laquelle Bonaparte laissa l'Egypte; il n'employa au-dehors que l'excédant des forces nécessaires pour défendre les côtes dans cette saison de l'année où les débarquemens sont presque impossibles: il ne redoutait rien du côté de la Haute-Egypte, contenue par le général Desaix: cette division avait supporté de grandes fatigues, et perdit beaucoup d'hommes, que la cécité, effet trop ordinaire des vapeurs du Nil, avait mis hors d'état de servir; mais tout le réste était acclimaté, et accoutumé à ce genre de guerre. Enfin Bonaparte laissait au Caire, et dans les postes principaux des provinces de l'inté rieur, assez de troupes pour y maintenir l'ordre et l'obéissance. non f

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La division du général Kléber, qui commandait sous Bonaparte, fut embarquée

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