Images de page
PDF
ePub

après arriva l'avant-garde ennemie, composée de 300 pillards bretons et poitevins, qui passèrent à l'instant du côté des Français. Aussi les Anglais furent-ils complétement défaits, malgré le courage avec lequel ils se battirent. Cette victoire, qui fit capituler Chizey, Niort et Lusignan, compléta la conquête du Poitou.

CHLOPICKI (Jos.), général de division au service de la France, naquit à Varsovie en 1772. Après le dernier partage de la Pologne, il s'enrôla dans les braves légions polonaises auxiliaires de la république française, et prit une part glorieuse aux campagnes d'Italie. Commandant du 1er régiment de la Vistule en 1807, il entra en Espagne l'année suivante, et se distingua particulièrement au siége meurtrier de Saragosse, aux combats de Maxia et de Béchila, devant Lérida et Tortose, contre le fameux Mina, et sous les murs de Sagonte. Général et commandant d'une brigade à la suite de la garde impériale en 1812, il fut blessé à Smolensk. En 1814, Chlopicki ramena en Pologne les débris de ses légions, et fut nommé général de division. Mais, révolté de la brutalité du grand-duc Constantin, il donna sa démission en 1818, et vécut dans la retraite jusqu'au moment où, appelé par la révolution de 1830 à diriger les affaires de son pays, il commença un rôle nouveau dont l'exposition et l'appréciation ne nous appartiennent plus. Disons cependant qu'il n'a pas su comprendre le noble élan de sa patrie, qu'il l'a compromise, perdue même par sa faiblesse, et que, si on lui accorde unanimement la gloire d'avoir été un bon général, on lui refuse celle d'avoir été un bon dictateur.

[ocr errors][merged small]

de Montpensier, ce serait l'infante Marie-Thérèse, femme de Louis XIV, qui aurait apporté de son pays le goût de cet aliment, qu'elle faisait préparer en secret chez une de ses femmes, et qu'elle prenait en cachette. Si cette dernière version est la véritable, le goût de la reine finit par être connu, les courtisans l'adoptèrent, et Paris imita les courtisans. Le 11 février, madame de Sévigné recommandait à sa fille l'usage du chocolat pour se remettre, ce qui indique qu'on lui attribuait alors des vertus curatives, ou au moins hygiéniques. Cependant, quelque temps après, cet aliment, qui n'avait point opéré les miracles que l'on en attendait, tomba dans le décri, et fut chargé de malédiction. La même madame de Sévigné, revenue de son premier engouement, écrivait à madame de Grignan que le chocolat était la source de vapeurs et de palpitations, qu'il flattait pour un temps, puis allumait tout à coup une fièvre continue qui conduisait à la mort; enfin, qu'il n'était plus à la mode du bel air de le soutenir. La spirituelle marquise ne fut pas plus heureuse dans ses déclamations contre la boisson nouvelle qu'elle ne l'avait été dans ses prédictions sur Racine et sur le café. On lit en effet dans le Mercure galant, qu'en 1682, le chocolat était une des choses que l'on servait aux collations que Louis XIV donnait à Versailles en certains jours de divertissement. Le 25 mars 1684, un médecin de Paris nommé Bachot fit soutenir à la Faculté, pendant sa présidence, une thèse où il était dit que le chocolat bien fait est une invention si noble, qu'il devrait étre la nourriture des dieux plutôt que le nectar et l'ambroisie. Depuis, la consommation du chocolat est devenue de plus en plus considérable, et elle a donné naissance à un commerce important.

CHODRON, capitaine à la 25° demibrigade d'infanterie légère. Pendant le siége de Gênes, le 23 avril 1800, cet officier, se trouvant au pouvoir de l'ennemi, persuada au colonel autrichien que le chemin le plus court pour rega

gner le pont de Cornegliano était de passer par un jardin. A peine y fut-il entré avec 450 hommes, que le capitaine Mongenot, le lieutenant Henrion, le sous-lieutenant Gautheret et le chasseur Boulogne s'emparèrent de la porte, et crièrent: « Bas les armes. » Le capitaine Chodron dit aussitôt aux Autrichiens: « C'est vous maintenant qui êtes nos prisonniers. » Et les 450 hommes se rendirent à discrétion.

CHOIGNES (Combat de).- Pendant la première quinzaine du mois de janvier 1814, la grande armée des alliés avait successivement contraint à la retraite toutes les divisions françaises qui s'efforçaient d'arrêter sa marche sur Paris. Réunie entre Langres et Neufchâteau, elle n'avait plus, le 20, devant elle, que les troupes du duc de Trévise, qui avaient quitté Langres pour venir à Chaumont. Au point du jour, le prince de Schwartzemberg, généralissime des alliés, ordonna au comte Giulay et au prince royal de Wurtemberg de marcher sur cette dernière ville. Le premier s'avança par la route directe; le second prit la route de Bourbonne et Montagny. Déjà il s'était emparé de Choignes et allait devenir maître du pont qui est en avant de ce village, lorsque survinrent quatre cents grenadiers de la vieille garde. Dès lors la fortune changea: non-seulement les Français reprirent Choignes et conservèrent le pont, mais ils culbutèrent dans la Marne deux bataillons wurtembergeois qui furent entièrement noyés. Néanmoins, attaqué sur sa droite et sur son front par le comte Giulay et par le prince royal, de plus, menacé sur sa gauche par le comte de Wrede, le duc de Trévise, qui n'avait que six ou sept mille hommes, fut forcé de se replier sur Bar-sur-Aube.

CHOIN, ancienne baronnie de la Bresse, aujourd'hui du département de l'Ain.

CHOIN (Marie-Émilie Jolly de) naquit à Bourg en Bresse, d'une famille noble, et vint à la cour sous le patronage de la duchesse de Conti. Sa figure n'était pas régulière, mais elle avait de beaux yeux, de l'esprit, de la douceur,

et des manières pleines de dignité : le dauphin, fils de Louis XIV, en devint éperdument amoureux, et ne pouvant, à ce qu'on croit, en faire sa maitresse, il l'épousa secrètement, comme Louis XIV avait épousé madame de Maintenon. Mademoiselle de Choin était à moitié dauphine à Meudon, comme madame de Maintenon à moitié reine à Versailles; elle y recevait le duc et la duchesse de Bourgogne, qui la traitaient comme une belle-mère, et devant lesquels elle sut toujours conserver sa dignité, quoique son union ne fût pas avouée. Louis XIV qui, dans les dernières années de sa vie, et dominé par madame de Maintenon, se montrait fort sévère sur le chapitre des mœurs, manifesta d'abord du mécontentement; mais il finit par offrir à son fils de recevoir mademoiselle de Choin, et même de lui donner un appartement à Versailles, ce qu'elle refusa. La simplicité de ses goûts la porta sans doute à ce refus; car après la mort du dauphin, elle vécut dans la retraite, contente d'une modique fortune, et sans paraître regretter jamais sa grandeur passée. Mademoiselle de Choin mourut en 1744. Elle eut une heureuse influence sur le dauphin, homme faible et médiocre, qu'elle domina constamment.

CHOISEUL, ancienne baronnie du Bassigny, aujourd'hui du département de la Haute-Marne, à 22 kilomètres de Chaumont.

CHOISEUL (maison de).-Le premier membre connu de cette famille, l'une des plus illustres de l'ancienne Champagne, est RAYNIER, seigneur de Choiseul, premier vassal du comte de Langres, vers 1060.

[ocr errors]

Roger, son fils, alla à la croisade en 1095. Leurs successeurs furent : Raynard Ier, vers 1157.- Fouques, entre 1178 et 1182. Raynard II, en 1202 et 1210.- Raynard III, en 1235. Jean Ier, 1239-1271. Jean II, seigneur de Choiseul et d'Aigremont, connétable de Robert II, duc de Bourgogne, mort en 1308. - Jean III, sire de Choiseul, mort en 1336, et qui fit partie d'une ligue formée en 1314 par

-

les seigneurs de Bourgogne et de Champagne contre Philippe le Bel, pour la conservation de leurs priviléges. Gui, mort en 1365. Amé, chambellan du duc Jean de Bourgogne, fait prisonnier par les Anglais devant Calais. La famille de Choiseul s'est divisée en un grand nombre de branches; nous ne mentionnerons que les principales:

Branche des barons de Clémont.

Formée par Girard de Choiseul, fils puîné de Gui; il eut pour successeurs: Louis de Choiseul, baron de Clémont, vers 1412; Guillaume, mort en 1479; et Pierre, chambellan du duc François II de Bretagne.

de Choiseul, qui se trouva au bombardement d'Alger, devint capitaine de vaisseau et gouverneur de Saint-Domingue, et fut tué à son bord en revenant en France. François-Joseph de Choiseul, marquis de Stainville, héritier du nom du comte de Stainville, son oncle, ambassadeur du duc de Lorraine.

Etienne Joseph, duc de ChoiseulStainville, ministre d'État sous Louis XV, né en 1719, embrassa d'abord la profession des armes, et entra au service sous le nom de comte de Stainville. Son avancement fut rapide; mais ses goûts le portant plutôt vers la politique, il abandonna l'état militaire pour suivre la carrière de la di

Branche des barons et marquis de plomatie. La faveur de madame de

Langues.

Commencée par Philibert de Choiseul, seigneur de Lanques, Aigremont et Meuvy, fils puîné de Guillaume de Clémont, mort en 1504, après avoir été chambellan et conseiller de Charles VIII et de Louis XII, et successiment gouverneur d'Arras, de Florence (1491) et de Bourgogne. Ses successeurs furent: Antoine. Jean, seigneur et baron de la Ferté, de Lanques et d'Autreville, mort en 1564. Antoine, qui vivait en 1583. - David, Clériacolonel, mort en 1621. dus Ier, maréchal des camps et armées du roi. Clériadus II, marquis de Lanques, mestre de camp de BourbonCavalerie, mort en 1692, sans postérité.

Branche des seigneurs d'Aigremont.

Cette branche, dont le chef fut Renier Ier, fils de Jean II, sire de Choiseul, n'a produit aucun personnage remarquable; mais d'elle est sortie la

Branche des barons de Beaupré.

Cette branche a été formée par René, baron de Meuse et de Beaupré, fils puîné de Pierre II d'Aigremont. Les personnages les plus remarquables qu'elle a produits sont: Chrétien, mort en 1593, en défendant le château de Monteclair pour Henri IV contre la Ligue.-François-Joseph, dit le Comte

Pompadour lui fit obtenir l'ambassade de Rome, où il eut à s'occuper de l'affaire de la bulle Unigenitus. Envoyé à Vienne en 1756, son premier acte dans ce poste important fut la conclusion du traité d'alliance avec l'Autriche. Depuis plusieurs années, le prince de Kaunitz, ministre de l'impératrice Marie-Thérèse, négociait cette alliance dans le but d'écraser la puissance naissante de la Prusse; de son côté, Choiseul pensait, et avec raison, que la France ayant surtout à redouter l'accroissement de l'Angleterre et de la Russie, devait s'appuyer surtout sur l'Allemagne, et enlever l'Autriche à l'alliance anglaise. On a reproché au traité signé par le duc de Choiseul, d'avoir donné le signal de l'abandon de la grande politique de Sully et de Richelieu : il est vrai que ces deux ministres, continuateurs de François Ier, avaient constamment lutté contre la maison d'Autriche ; mais en diminuant son influence, l'avaient rendue moins redoutable, et Louis XIV, en lui enlevant l'Espagne, avait changé la nature de ses rapports avec la France; d'ailleurs l'Angleterre n'était pas encore, au dix-septième siècle, ce qu'elle devint au dix-huitième; et, depuis, les faits ont démontré que l'alliance de l'Allemagne est la seule que la France doive conclure dans son intérêt et dans celui de la ci

ils

vilisation du monde (*). La politique de Choiseul était donc une politique intelligente, car c'était celle de l'avenir. L'agression perfide de l'Angleterre, et la capture de nos vaisseaux en pleine paix, prouva d'ailleurs que Choiseul avait eu raison. Le cardinal de Bernis, ministre des affaires étrangères, signa le traité, mais il quitta bientôt après le ministère, et Choiseul le remplaça (1758). Après la mort du maréchal de Belle-Isle, il devint en outre ministre de la guerre, mais il donna alors à son cousin, le duc de Praslin, les deux ministères des affaires étrangères et de la marine.

La guerre contre l'Angleterre avait été heureuse à son début : la prise de Minorque était un beau succès; mais bientôt la perte de toutes nos colonies, la destruction de toute notre marine, changèrent la face des affaires. Pour résister à un ennemi si puissant, Choiseul négocia le pacte de famille (1761): il s'assurait ainsi l'appui de la marine espagnole et de la màrine napolitaine; mais malgré tous ses efforts, la France, vaincue et épuisée, fut obligée de consentir à la paix de Paris, qui nous enleva le Canada, la Louisiane, Tabago et le Sénégal, et plaça de nouveau à Dunkerque un commissaire anglais pour régler souveraine ment tout ce qui y regardait la marine, afin que cette place ne fût plus un sujet de crainte pour l'Angleterre.

Le ministre avait été obligé de céder. Il n'avait pas commencé la guerre: assailli violeminent, il s'était défendu. Après la paix de 1763, il se proposait de venger la France de ses défaites; il se préparait à la guerre maritime qui se fit sous Louis XVI, et qu'il aurait faite lui-même sans sa disgrâce imprévue et si déshonorante pour Louis XV. Cependant la mort de la marquise de Pompadour l'avait encore laissé tout-puissant; il profita de son pouvoir pour accomplir d'utiles réformes et en préparer d'importantes. Frédéric II avait opéré une révolution dans la tactique : Choiseul l'imita, et

son ordonnance de 1762 organisa l'armée française d'après le système que Frédéric avait consacré par ses victoires. Il créa des écoles militaires, organisa les corps d'artillerie et du génie, et donna à ces corps spéciaux la supériorité qu'ils ont su conserver depuis cette époque. Pour faire oublier à la France la perte de tant de colonies importantes, Choiseul s'attacha à faire prospérer les Antilles françaises; il répara leurs fortifications, leur donna des gouverneurs_habiles et intègres, et sut tirer un admirable parti de Saint-Domingue, dont la prospérité devint dès lors prodigieuse. Il s'efforçait de rendre à la France l'influence que des revers prolongés lui avaient fait perdre. Il occupait le comtat Venaissin en réponse aux anathèmes de Clément XIII contre le duc de Parme, réunissait la Corse à la France malgré l'Angleterre, et faisait punir de mort un Anglais surpris à lever les plans de Brest. Il défendait les colonies espagnoles convoitées par l'avidité anglaise, et menaçait de la guerre le cabinet de Saint-James, si celui-ci ne respectait pas les alliés de la France. Il fomentait l'insurrection des États-Unis et se disposait à les faire soutenir par la marine francaise et par celle de l'Espagne; enfin il travaillait à déjouer les projets de Catherine sur la Pologne, poussait les Turcs à la guerre contre la czarine, et se préparait à soutenir les Polonais au moyen d'un corps de troupes françaises. Plus tard, Louis XV lui-même avoua que le partage de la Pologne n'aurait pas eu lieu si Choiseul eût encore été ministre (*).

Tous ces projets, toute cette politique furent abandonnés à la chute de Choiseul. Qui le renversa? une vile créature que l'on appelait la comtesse du Barry, comme pour cacher à quel

(*) On dit que Choiseul encouragea les essais de Gribeauval qui avait construit en 1769 un chariot à vapeur; l'année suivante le célèbre ingénieur était arrivé, par le moyen de sa machine, à faire parcourir en une heure cinq kilomètres à une masse pesant cinq milliers.

(*) Voyez les ANNALES, t. II, p. 133, note. T. v. 10 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

10

degré d'abjection en était venu le chef de l'Etat. Choiseul ne voulut jamais plier devant cette courtisane de bas étage; elle le fit exiler à Chanteloup (1770).

Choiseul avait suivi le mouvement des idées de son époque l'opinion était devenue une puissance; il la respecta, la consulta, et suivit toujours ses conseils. C'était pour lui obéir qu'il avait protégé les philosophes et chassé les jésuites en 1764. Elle s'était prononcée avec mépris contre la du Barry, et Choiseul n'avait été renversé que pour avoir résisté à cette femme : il n'en fallut pas davantage pour changer son exil en trioniphe. Pour la première fois, et c'était un symptôme qui annonçait le réveil de la nation, la cour et lå ville osèrent braver le roi, et aller rendre hommage à un ministre disgracié.

A la mort de Louis XV, Choiseul sortit de son exil. Tout portait à espérer qu'il reprendrait le pouvoir sous un prince qu'il avait uni à une Autrichienne pour cimenter l'alliance des deux cours de Versailles et de Vienne : il n'en fut rien; et nous croyons devoir le regretter vivement, surtout en pensant que Louis XVI lui préféra l'incapable Maurepas. Le duc de Choi

seul mourut en 1785.

Louise Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul-Stainville, mariée fort jeune au duc de Choiseul, et élevée en riche héritière, n'hésita pas à recommencer son éducation après son mariage, et comme la nature l'avait douée de brillantes facultés intellectuelles, elle devint aussi distinguée par son esprit qu'elle l'était naturellement par le cœur. Sa vie fut un long dévouement à M. de Choiseul, Elle partagea d'abord sa faveur, puis son exil, et comme pendant ce temps la fortune de son mari fut compromise par le luxe qu'il déployait à Chanteloup, elle ne craignit pas de compromettre aussi la sienne, et vendit jusqu'à ses diamants afin de pouvoir continuer à exercer la généreuse hospitalité qui, pour elle aussi bien que pour M. de Choiseul, était devenue un besoin impérieux. Le siècle était à la littérature, et parmi

les gens de lettres qui se pressaient autour de M. de Choiseul, on doit citer l'abbé Barthélemy, le savant auteur du voyage d'Anacharsis, qui, sous les noms d'Arsame et de Phédime, nous a laissé le portrait et l'éloge de ses nobles amis. M. de Choiseul mourut en 1785; ses dettes étaient immenses, la fortune de sa femme était loin d'être intacte, et pourtant, par son testament, il laissait des dons excessifs à tous ceux qui l'avaient servi. Les gens d'affaires pressaient la duchesse de s'en tenir à ses droits : celleci, tout en leur répondant qu'elle prétendait bien user d'un droit auquel rien ne la ferait renoncer, saisit une plume, garantit les dons faits par son mari, ajoute à plusieurs d'entre eux, s'engage à payer toutes les dettes, et, dans un état voisin de la pauvreté, se retire dans un des plus pauvres couvents de Paris, avec une seule femme pour la servir. La duchesse de Choiseul vivait là retirée, honorée de tous, et visitée par quelques amis, lorsque la révolution éclata; elle ne quitta jamais la France, et au moment où tout ce qui appartenait à l'aristocratie se trouvait trop heureux qu'on voulût bien l'oublier, elle sortit de sa retraite pour réclamer chaleureusement le savant auteur d'Anacharsis, qu'elle eut le bonheur de sauver de la prison, et peut-être de la mort. Puis elle rentra dans la solitude, où elle mourut obscurément, on ne sait trop en quelle année.

Claude- Antoine - Gabriel, duc de Choiseul - Stainville, naquit en 1762, et remplaça dans la pairie, en 1787, le ministre de Choiseul. Il était colonel de Royal-Dragon lorsque la révolution éclata placé sous les ordres de Bouillé, il fut chargé de s'entendre avec Louis XVI pour le voyage de Varennes. Il attendit le roi à PontSommerville, partit avant l'arrivée de ce prince, et ne se trouva à Varennes qu'après son arrestation. Il quitta la France après les journées de septembre, leva un régiment de hussards en Angleterre, et servit à l'armée de Condé. Jeté en 1795 par une tempête sur les côtes de France, lorsqu'il pas

« PrécédentContinuer »