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LE GOLFE DE BAYA.

VOIS-TU comme le flot paisible
Sur le rivage vient mourir?
Vois-tu le volage zéphyr

Rider, d'une haleine insensible,
L'onde qu'il aime à parcourir?
Montons sur la barque légère
Que ma main guide sans efforts,
Et de ce golfe solitaire

Rasons timidement les bords.

Loin de nous déjà fuit la rive:

Tandis que d'une main craintive

THE GULF OF BAIE.

TRANSLATED FROM THE FRENCH OF LAMARTINE.

SEE'ST thou along the shelving shore
The languid waves in ripples die,
While fickle zephyrs, whisp'ring nigh,
Dimple the seas they wander o'er
Half imperceptibly?

In this light bark, which seems to glide
Spontaneous o'er the slumb'ring sea,

Let us along the peaceful tide
Of this lone gulf move silently.

Now, lessening in our rear, the land
Retires, and while thy timorous hand

Tu tiens le docile aviron,

Courbé sur la rame bruyante,

Au sein de l'onde frémissante

Je trace un rapide sillon.

Dieu ! quelle fraîcheur on respire!
Plongé dans le sein de Téthys,
Le soleil a cédé l'empire

A la pâle reine des nuits;

Le sein des fleurs demi-fermées
S'ouvre, et des vapeurs embaumées

En ce moment remplit les airs;

Et du soir la brise légère

Des plus doux parfums de la terre

A son tour embaume les mers.

Quels chants sur ces flots retentissent ?
Quels chants éclatent sur ces bords?
De ces deux concerts qui s'unissent
L'écho prolonge les accords.
N'osant se fier aux étoiles,

Le pêcheur, repliant ses voiles,

Still bids the helm obey,

Bending upon the oar, I cleave

Through waves, which soon behind we leave,

The line that marks our way.

Refreshing comes the breath of even
From tranquil Thetis' waters green,

And Phoebus yields the throne of Heaven
To Night's pale queen.

The bosom of each op'ning flower

Exhales, at this enchanted hour,

Its perfumes to the breeze

e;

And, in its course, the evening gale

Bids earth's most favour'd sweets prevail

Along the balmy seas.

What strains are floating soft and clear
O'er slumb'ring waves and moonlit shores,
While Echo on the listening ear

Their sweetly-mingling concord pours? The fisherman, though stars are bright, Mistrusts, as wont, their treacherous light,

Salue en chantant son séjour;

Tandis qu'une folle jeunesse
Pousse au ciel des cris d'allégresse,
Et fête son heureux retour.

Mais déjà l'ombre plus épaisse
Tombe et brunit les vastes mers;
Le bord s'efface, le bruit cesse,
Le silence occupe les airs.

C'est l'heure où la mélancolie

S'asseoit pensive et recueillie

Aux bords silencieux des mers,

Et, méditant sur les ruines,

Contemple, au penchant des collines,
Ce palais, ces temples déserts.

O de la liberté vieille et sainte patrie!
Terre autrefois féconde en sublimes vertus !
Sous d'indignes Césars maintenant asservie,*
Ton empire est tombé! tes héros ne sont plus!

*Ceci étoit écrit en 1813.

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