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BULLETIN

DU

Bouquiniste

PUBLIÉ PAR AUGUSTE AUBRY

Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits.
Paraissant le 1er et le 15 de chaque mois.

17° ANNÉE. 2 SEMESTRE.

Les abonnements au BULLETIN DU BOUQUINISTE partant du 1er jan vier et étant toujours pour une année entière, MM. les abonnés sont priés de renouveler, s'ils ne veulent point éprouver d'interruption dans l'envoi des livraisons.

Le prix se paye d'avance en envoyant soit un mandat sur la poste, soit des timbres-poste de 15 ou 25 centimes, adressés à M. Aug. Aubry, directeur du BULLETIN.

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CHEZ AUG. AUBRY, ÉDITEUR

LIBRAIRS DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS
Rue Séguier, 18

Et chez les principaux libraires de la France et de l'Etranger.,

Publications nouvelles en vente à la Librairie A. AUBRY.

MARQUES ET MONOGRAMMES

Nouveau dictionnaire des marques et monogrammes des faïences, poteries, grès, terre de pipe, terre cuite, porcelaines, etc., anciennes et modernes reproduites avec leurs couleurs naturelles, par Ris-PAQUOT, artiste peintre. Paris, 1873, in-12 de xx et 240 pages, illustré de 2700 marques en couleur.

DANCE MACABRE

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Recherches sur la dance macabre peinte en 1425 au Cimetière des Innocents par l'abbé VALENTIN DUFOUR, parisien. Paris, 1873, in-4. planche gravée, papier teinté.

Papier de Chine. 20 fr. - Papier Wahtmann. 25 fr.

L'IMPRIMERIE A TROYES

10.

Recherches sur l'Etablissement et l'exercice de l'imprimerie à Troyes, cont. la nomenclature des imprimeurs de cette ville depuis la fin du xy siècle jusqu'en 1789 et des notions sur leurs productions les plus remarquables, par CORRARD DE BRÉBAU, 3′ édit. revue et considérablement augmentée d'ap. les notes manuscrites de l'auteur, par THIERRY-POUX, de la Bibliothèque nationale. Volume in-8, sur pap. de fil à la forme orné des marques des imprimeurs gravées sur bois.

LE MORVAND

Une Excursion dans le Morvand, par A. D. MORLON, avocat, membre de la Soc. nivernaise. Nevers, 1872, in-8 de 106 pages.

LES MYSTÈRES A COMPIÈGNE

2.

Notice sur les mystères représentés à Compiègne au moyen âge, par ALEXANDRE SOREL, membre de la Société historique de Compiègne. Compiegne, 1873, br. in-8.

LE TOURNOI DE COMPIÈGNE

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Qui eut lieu en présence du Roi saint Louis au mois de Juin 1238, publié d'après le manuscrit de la bibliothèque de Valenciennes, publié par ED. DE BARTHÉLEMY. Saint-Quentin, 1873, br. in-8. 1 50

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HISTOIRE DE SAINT LOUIS, CREDO, LETTRE A LOUIS X

gr.

Texte original, accompagné d'une traduction par M. NATALIS DE l'institut. Paris, librairie de Firmin Didot frères, fils et comp., 11., the avec des miniatures, des gravures sur bois, des fac-simile, des cartes de gdogra phie, etc. Broché, 15 francs.

Il appartenait à l'honorable maison Firmin Didot d'entreprendre une importante publication qui a pour objet de vulgariser les plus précieux monuments de notre histoire et de notre littérature nationales, qu'on peut appeler à juste titre les chefs-d'oeuvre historiques et littéraires du moyen age. Cette publication n'aura pas moins d'uti lité ni d'intérêt que celles dont les corps académiques s'attribuaient presque exclusivement l'entreprise, et que le gouvernement tenait à honneur d'encourager et de favoriser par des subventions conside

rables.

Les meilleurs esprits et les plus éclairés ont pensé avec raison que les principaux ouvrages qui se rattachént aux origines de la langue française devaient être publiés non moins soigneusement que lest chefs-d'œuvre de l'antiquité classique. Il est bon de lire Homère et Virgil'e dans les textes originaux ou dans les traductions les plus fidèles; mais il n'est pas moins nécessaire, surtout pour des Français, de connaître la Chanson de Roland et le roman de Garin le

Loherain; cerles, on ne saurait donner trop d'intérêt à 72

d'Hérodote, de Thucydide, de Tite-Live, de Tacite et de Salluste, mais il est plus logique et plus utile de se familiariser avec nos vieux chroniqueurs nationaux, Villehardouin, Joinville, Froissard et Monstrelét. On ne veut plus s'instruire aujourd'hui dans des histoires de

seconde ou de troisième main; on recherche, on demande les an. ciens textes, et si on ne les lit pas couramment, on en suit mot mot le sens et l'esprit dans des traductions littérales qui les reproduisent le plus exactement possible.

C'est le savant académicien M. Natalis de Wailly, qui, le pre mier, a réclamé cette rénovation des études historiques; le premier aussi, il a donné l'exemple aux érudits, en publiant, dans un nou veau système, la Conquête de Constantinople, par Villehardouin, el l'Histoire de saint Louis, par le sire de Joinville. Nous n'avons à nous occuper ici que de cette dernière publication, qui est arrivée, dans une troisième édition que publie la librairie Firmin Didot, à sa perfection complète et définitive. Cette troisième édition est, en effet, supérieure aux deux précédentes, mais elle en diffère presque entièrement, tant il est vrai qu'un éditeur consciencieux aspire à transformer, à améliorer sans cesse son travail, qui ne le satisfait pas, malgré les éloges des juges les plus compétents, lorsqu'il croit pouvoir y ajouter quelque perfectionnement.

Le savant M. Ambroise Firmin Didot avait déjà publié, avec le concours de M. Francisque Michel, une très-bonne édition de Joinville, dont la notice biographique, qu'il a rédigée lui-même, est un excellent ouvrage, rempli de recherches curieuses et empreint d'une saine critique d'historien et d'archéologue; mais M. Francisque Michel n'avait fait que réimprimer le texte donné par Capperonnier, en 1761, dans l'édition sortie des presses de l'Imprimerie royale, en adoptant çà et là le texte revu par Daunou pour la collection des Historiens des Gaules. M. Ambroise Firmin Didot n'a donc fait aucune réserve en faveur de son édition, si justement estimée qu'elle pût être, quand il a consenti à prendre sous les auspices de sa librairie, qui conserve les nobles traditions de ses ancêtres, la nouvelle édition de Joinville que M. Natalis de Wailly, son collègue à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, lui proposait de publier pour servir d'introduction et de modèle à la collection projetée des chefsd'œuvre historiques et littéraires du moyen âge.

Ce que M. Natalis de Wailly a fait, ce qu'il a voulu faire, c'est surtout une édition philologique de Joinville: le texte de cet écri vain avait subi quelques altérations, à cause du rajeunissement de la langue et de l'orthographe; il en résultait un certain nombre d'obs

curités et de non-sens, qui avaient défié la sagacité des précédents éditeurs. M. Natalis de Wailly avait sous les yeux, pour rectifier ce texte plus ou moins altéré, trois manuscrits que ses prédécesseurs n'avaient pas connus ou dont ils n'avaient pas tiré tout le parti qu'on pouvait en attendre. M. de Wailly s'est donc appliqué à rétablir le texte et l'orthographe d'après les chartes mêmes du sire de Joinville, qu'il appelait à son aide; il a fait usage aussi du Credo de Joinville, dont la Bibliothèque du roi a possédé le manuscrit original, lequel s'en est allé, par suite de vicissitudes encore inexpliquées, s'enfouir dans la bibliothèque particulière de lord Asburnham, en Angleterre; mais M. de Wailly a dû faire passer avec beaucoup de précaution dans l'Histoire de saint Louis les formes de langue, de dialecte et d'orthographe, que Joinville avait adoptées dans son Credo, composé vingt ou trente ans avant sa Chronique.

Rendons pleine justice au beau travail philologique de M. Natalis de Wailly, qui a réellement reconstitué le vrai texte de Joinville avec le secours de trois manuscrits, dont le plus ancien remonte à la moitié du XIV° siècle et dont le plus moderne est de la fin du xvr". Nous regrettons que le savant éditeur n'ait point essayé de se procurer deux autres manuscrits, que nous n'avons pas vus, mais qui doivent exister dans la bibliothèque du Vatican, l'un ayant fait partie des manuscrits de la reine Christine de Suède (Histoire du roy saint Louis, no 345), l'autre provenant de la collection d'Alexandre Petau (n° 286), mais n'offrant qu'un fragment du livre de Joinville. Le même livre semble avoir existé, sous ce titre : Traité des gestes de saint Louis, dans cette célèbre collection de manuscrits. Il y avait. en outre, une copie abrégée de cet ouvrage parmi les manuscrits de Peiresc.

M. Natalis de Wailly a fixé d'une manière à peu près incontestable le texte du sire de Joinville, en le ramenant à une observation rigoureuse de la grammaire du xin siècle, que le savant académioien connaît mieux que personne. C'est dans son édition qu'il faudra désormais chercher le texte original de cet admirable livre qu'on a si bien nommé le bréviaire des rois et le manuel du peuple. Le premier éditeur, Pierre-Antoine de Rieux, avait complétement remanié et défiguré ce texte, qu'il publia en 1547, à Poitiers, sur un vieux manuscrit trouvé en Anjou, dans les archives du roi René; le se

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