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M. le président remercie, au nom de la Société, M. le trésorier de sa vigilante sollicitude et de son exactitude.

M. Fée reproduit une demande déjà faite dans une séance précédente, et qui avait été prise en considération. Selon l'honorable membre, il serait dans l'intérêt de la Société que le nombre des membres fût fixé d'une manière définitive, et que chaque récipiendaire fût tenu de fournir un travail dans un délai qui ne devrait pas être trop long.

La Société, après une courte discussion, charge une commission spéciale d'examiner cette double proposition; MM. Spach, Fée, Fustel de Coulanges, de Schauenburg et Goguel formeront cette commission.

M. Goguel achève la lecture de son mémoire sur Annibal. L'auteur montre le grand capitaine, constamment occupé à susciter des ennemis à Rome, à la cour d'Antiochus, roi de Syrie, et à celle de Prusias, roi de Bythinie. Il discute la question de son séjour dans l'île de Crète, et, après avoir parlé de sa mort, passe en revue les qualités remarquables de ce redoutable adversaire des Romains, ainsi que les jugements divers qui ont été portés sur lui par les historiens anciens.

Après cette lecture, le caractère d'Annibal et le but qu'il s'était proposé donnent lieu à une discussion intéressante, à laquelle prennent part tour à tour MM. Fée, de Schauenburg, Fustel de Coulanges, Bergmann, Schnitzler, Bécourt, Lemaistre-Chabert et Goguel.

La séance est levée à 9 heures.

Séance du 14 février 1865.

Présents MM. SPACH, président; GOGUEL, secrétaire; l'abbé POLIN, FÉE, le baron DE SCHAUENBURG, FUSTEL DE COULANGES, BERGMANN, BECK, MAURIAL, LEMAISTRECHABERT.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le secrétaire, ayant dû quitter la séance, est remplacé par M. Lemaistre-Chabert.

L'ordre du jour appelle la lecture de l'Ouvrier, par M. le professeur Fée.

La fiction n'y est pour rien, c'est une peinture réelle; les personnages y sont vrais, et l'auteur, sous forme de lettres, laisse l'ouvrier décrire, dans sa propre vie, celle de toute la classe ouvrière de Lille.

Après un certain nombre de lettres, M. Fée suspend sa lecture.

M. Spach prend, à son tour, la parole et commence la lecture de son travail sur les poëtes didactiques allemands du moyen-âge.

La séance est levée à 9 heures.

Séance du 14 mars 1865.

Présents: MM. SPACH, président; BERGMANN, BECK, l'abbé CAZAUX, l'abbé CONRATH, l'abbé GUERBER, l'abbé Krauth, GOGUEL, KIRSCHLEGER, LEMAISTRE - CHABERT, LEDERLIN, l'abbé P. MURY, De Schauenburg.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le président annonce qu'il est prêt à livrer à l'impression le Bulletin annuel de la Société.

BVBA

M. Beck donne lecture d'un mémoire sur les sermons de Bossuet.

L'auteur, après avoir parlé de la famille de Bossuet et de ses premières études, qui, on le sait, se firent sous l'influence des deux antiquités, s'étend plus particulièrement sur sa carrière oratoire, où il ne débuta, à vrai dire, qu'à l'âge de 31 ans, c'est-à-dire à Metz, où il fut appelé à prononcer ses premiers sermons. Ces productions, qui ne manquent ni de vivacité, ni de hardiesse, mais où l'on rencontre encore d'assez nombreuses imperfections de style et de langage, sont encore loin d'égaler les discours qui furent prononcés plus tard devant la cour de Louis XIV, et qui comptent avec raison parmi les plus belles productions de notre littérature classique.

M. Beck, après avoir lavé Bossuet de l'accusation de flatterie dont il a été l'objet, examine la substance même de ses sermons. Il y retrouve parfois, il est vrai, maintes beautés qui ont été empruntées à l'antiquité profane, maints passages qui se ressentent évidemment des premières études philosophiques du grand orateur; mais ces diverses influences ne sont nulle part prédominantes, elles sont, au contraire, toujours subordonnées au dogme et aux mystères de la religion; la philosophie n'est en quelque sorte que le point de départ de la foi.

L'auteur termine son mémoire, dont la lecture a été écoutée avec une vive satisfaction, et donne lieu à une conversation fort intéressante, par quelques détails sur les principales éditions des sermons de Bossuet, et par une appréciation fort juste de la critique maladroite dont ces productions si originales et si remarquables à tant de titres ont été l'objet de la part de Laharpe.

M. Spach reprend sa lecture sur les poëtes didactiques allemands du moyen-âge. L'auteur, après avoir donné un

aperçu général de la poésie didactique, telle qu'elle s'est développée en Allemagne pendant les trois derniers siècles du moyen-âge, s'applique surtout à caractériser les œuvres si riches et si instructives de ces poëtes gnomologues, qui, tout en faisant la guerre aux Minnesænger et à l'amour mondain, préconisé par les troubadours de l'Allemagne, ont popularisé les préceptes de la religion, en les appliquant aux besoins de l'individu, de la famille et de la nation.

M. Spach analyse successivement les œuvres de Henri le Laïc (1150), du pauvre Hartmann, auteur d'un poëme sur la foi; puis il aborde le Winsbeeke (1200-1250), reproduction d'un poëme populaire plus ancien, et termine préliminairement cette revue par l'examen de l'Hôte italien (der welsche Gast), de Thomassin de Zirclaere ou Zirclaria, auteur italien, qui a écrit dans les deux langues, et dont les sentences morales sont frappées au coin du bon sens, de l'honnêteté et de la charité.

L'auteur promet de poursuivre cette revue, qu'il a su rendre des plus attrayantes, jusqu'au temps du fabuliste Boner.

La séance est levée à 9 heures.

Séance du 9 mai 1865.

Présents: MM. SPACH, président; BERGMANN, BÉCOURT, BECK, DE SCHAUENBURG, GOGUEL.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le président dépose sur le bureau les publications suivantes :

1o Bulletin de la Société d'archéologie, sciences, lettres et arts du département de Seine-et-Marne, 1re année, 1865;

2o Mémoires de la Société de médecine de Strasbourg, t. IV, 1er et 2e fascicules, Strasbourg, 1865;

3o Revue de l'Est, nouvelle série, 1re année, novembre

et décembre 1864;

4° Litterarisches Centralblatt für Deutschland, no 16 (15 avril 1865). Dans ce numéro, M. le docteur Zarncke rend un compte flatteur des publications de la Société.

M. Spach continue la lecture de son mémoire sur les poëtes didactiques allemands du moyen-âge.

Il examine d'abord un recueil de sentences morales, de proverbes et de récits, publié au treizième siècle sous le titre de Bescheidenheit de Freidank, et dont l'auteur, que M. Grimm croit être Walther von der Vogelweide, est en tout cas d'origine suisse et d'extraction bourgeoise, et accompagna l'empereur Frédéric II en Terre-Sainte. Ce qui distingue tout particulièrement cette œuvre magistrale, qui a eu le rare privilége de rester un poëme populaire jusqu'au dix-septième siècle et même de nos jours, c'est cette idée fondamentale que la vie de l'homme a sa racine en Dieu, et que ce qui sépare l'homme de son créateur, ce sont les vices auxquels il se laisse aller. On aurait tort, selon M. Spach, de rechercher un enchaînement logique dans cette composition poétique, où les pensées les plus saillantes nous apparaissent, non point comme des pensées propres à l'auteur, mais comme le résultat de la sagesse de la nation allemande; mais on y retrouve bien certainement, à côté d'un sentiment profondément religieux et empreint d'une grande tolérance, un jugement sain et éminemment pratique sur les hommes et les choses d'alors.

En lisant le recueil de Freidank, on sent déjà que l'époque des Hohenstauffen va passer, que le rôle de la bourgeoisie devient de plus en plus prépondérant, et surtout que la poésie de cour tend, de plus en plus à se réfugier

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