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les concerts de l'Opéra-Bouffe, pendant les années 1805, 1806 et 1807. A cette époque, il était second cor de ce spectacle, puis il entra à l'orchestre de l'Opéra-Comique, en 1809, et n'en sortit qu'en 1826, pour entrer dans l'administration des forêts, où il a obtenu le grade d'inspecteur.

PETIT JAN. voyez DELATTRE.

PETITPAS (mademoiselle), cantatrice de l'Opéra, née en 1706, fut admise pour chanter les rôles, en 1725, aux appointements de douze cents francs, avec une gratification annuelle de trois cents francs, et eut des augmentations de traitement qui s'élevaient, en 1738, à trois mille deux cents francs. En 1732, elle passa furtivement en Angleterre ; mais elle rentra à l'Opéra l'année suivante, et mourut à Paris, le 24 octobre 1759. Cette cantatrice brillait particulièrement dans les airs, tandis que la Pélissier (voyez ce nom), autre actrice célèbre de cette époque, montrait surtout du talent dans le récitatif.

PETRÆUS ou PETER (Christophe), cantor à Guben, vers 1655, a publié de sa composition une collection d'airs à quatre et cinq parties, sous ce titre : Andachts-Cymbeln und lieblich klingende Arien von 4 bis 5 Stimmen; Fribourg, 1656. Walther cite aussi de ce compositeur des litanies et des messes à cinq, sept et huit voix, qui ont paru à Guben, en 1669.

PETRALI (LOUIS), compositeur,

élève

de Mercadante, né à Mantoue, a donné à Milan, en 1844, Sofonisba, qui tomba et n'eut qu'une représentation. Dans l'année suivante, il a écrit pour le théâtre de sa ville natale Antonio Foscari, qui fut plus heureux. Le nom de cet artiste a disparu depuis lors du monde musical.

PETREJUS (JEAN), célèbre imprimeur de musique, né à Langendorf, en Franconie, fit de bonnes études dans sa jeunesse et obtint à l'université de Nuremberg le grade de Ma gister. Vers 1526, il acheta une imprimerie à Nuremberg et y ajouta uue typographie musicale dix ans après. Il mourut à Nuremberg, le 18 mars 1550. Parmi les nombreux produits de ses presses, on remarque la précieuse et rarissime collection de messes intitulée : Liber quindecim Missarum a præstantissimis musicis compositarum; Noribergæ, 1558, petit in-4o obl.; et les Harmoniæ poetica de Paul Hofheimer (voyez ce nom).

PETRELLA (HENRI), compositeur napolitain, élève du collège royal de musique San Pietro a Majella, a fait jouer, en 1829,

au petit théâtre de cette institution, l'opéra en un acte Un Diavolo color di rosa. Dans l'année suivante, il donna au théâtre Nuovo la farce Pulcinella marito e non marito. Les autres ouvrages de ce musicien de peu de mérite sont I Pirati, représenté à Naples, en 1858; le Miniere di Freiberg, dans la même ville, au carnavai de 1845; Galeotto Manfredi, dans la même année, à Modène; Jone, à Milan, en 1848.

PETRI (JEAN-GODEFROID), né à Sorau, le 9 décembre 1715, fit à l'université de Halle des études de droit, et fut ensuite chargé d'y enseigner les Institutes. Plus tard, il obtint la place de cantor à Gorlitz, où il mourut le 6 juillet 1795, à l'âge de quatre-vingts ans. Il a publié de sa composition : 1o Cantates pour les dimanches et fêtes; Gorlitz, 1757, in-4°. 2o Amusements de musique; deux suites pu→ bliées en 1761 et 1762. 3o Les trois jeunes hommes dans la fournaise, oratorio, 1765, in-4°. On a aussi de Petri une dissertation concernant l'utilité de l'étude de la musique, intitulée Oratio sæcularis qua confirmatur conjunctionem studii musici cum reliquis litterarum studiis erudito non tantum utilem esse, sed et necessariam videri. Gorlicii, ex officina Fickelscheriana, 1765, in-4° de seize pages.

PETRI (JEAN-SAMUEL), écrivain didactique, naquit à Sorau, le 1er septembre 1758. Bien que cantor, et conséquemment musicien, son père ne voulait pas lui permettre de se livrer à l'étude de la musique; mais il apprit les principes de cet art en fréquentant l'école du lieu de sa naissance, et fit des progrès sur le clavecin, sans avoir reçu les leçons d'aucun maître. A l'âge de seize ans, on le choisit pour remplacer l'organiste nouvellement décédé, et il en remplit les fonctions, tirant toute son instruction de la musique des grands maîtres qu'il jouait sur l'orgue. Après neuf mois, l'organiste cut un successeur qui donna quelques leçons à Petri, et rectifia les erreurs où il était tombé. Ce fut alors qu'il trouva dans les pièces d'orgue de Bach et dans ses sonates des modèles de style, qu'il étudia avec persévérance. Après que ses études universitaires furent terminées, il fut nommé professeur de musique à l'école normale de Halle. La connaissance qu'il fit en cette ville de GuillaumeFriedmann Bach lui fut d'un grand secours pour son instruction. En 1767, Petri reçut sa nomination de cantor à Lauban. Il y publia dans la même année la première édition de son traité élémentaire de musique. Cinq

:

ans après, il fut appelé à Bautzen pour y remplir les mêmes fonctions. Il y est mort, le 12 avril 1808, à l'âge de soixante-dix ans. Le livre par lequel Petri s'est fait connaltre, est un des meilleurs qu'on ait écrits concernant les éléments de la musique instrumentale; la précision du style et la clarté des définitions y égalent l'exactitude des faits : ces qualités sont rares chez les écrivains sur la musique. L'ouvrage est intitulé : Anleitung zur praktischen Musik, vor neuangehende Sænger und Instrumentspieler (Introduction à la musique pratique, à l'usage des chanteurs et des instrumentistes commençants); Lauban, Christophe Wirth, 1767, in-8° de cent soixantequatre pages. A peine Petri eut-il publié son ouvrage, qu'il conçut un nouveau plan plus étendu il employa plusieurs années à la rédaction de ses additions, refondit tout le livre, et le donna sous le titre plus concis. Anleitung zur praktischen Musik; Leipsick, Breitkopf, 1782, in-4o de quatre cent quatre-vingtquatre pages. Le livre est divisé en trois parties la première contient une histoire abrégée de la musique, depuis son origine jusqu'au dix-huitième siècle; la seconde, qui s'étend depuis la page 121 jusqu'à 282, traite des éléments de la musique, et la dernière renferme des traités complets, quoique peu étendus, de l'art de jouer de l'orgue, du clavecin, du violon, de la viole, du violoncelle, de la contrebasse et de la flùte. On a publié sous le nom de Petri un petit traité de l'art de jouer de l'orgue, intitulé: Anweisung zum regelmæssigen und geschmackvollen Orgelspielen für neue angehende Organisten und solche Clavierspieler, etc.; Vienne, 1802, in-8° de trente-deux pages; mais cet opuscule n'est qu'un extrait de l'Introduction à la musique. Petri a écrit de la musique pour l'orgue et pour l'église mais ces productions sont restées en manuscrit.

PETRI (CHRISTOPHE), cantor et maître d'école à Sorau, s'est fait connaître par un recueil de chansons avec accompagnement de piano, et par une cantate intitulée Rinaldo ed Armida, qui fut publiée, en 1782. Quatre ans après, il annonça six sonates faciles pour le clavecin, qui ne paraissent pas avoir été imprimées.

PETRI (JEAN-FRANÇOIS), curé dans une paroisse du duché de Ferrare, a écrit, en 1788, un poème intitulé la Musica. Cet ouvrage, qui ne parait pas avoir été imprimé, est composé de 226 terzine, et commence par ces mols: Abbia il vero (voyez Dizion. di opere

anonime e pseudonime di scrittori italiani, t. II, p. 218).

PETRI (RODOLPHE-GUILLAUME-FREDERIC), est né le 9 juillet 1811, à Benau, près de Sorav, dans la basse-Lusace, où son père était pasteur. L'instituteur de ce lieu lui enseigna les éléments de la musique, du piano, de l'orgue et de plusieurs autres instruments. En 1826, il entra au collège de Sorau et y continua ses études de musique. Après avoir terminé ses humanités, il alla suivre les cours de théologie à l'université de Leipsick, puis à Berlin, où il fréquenta les cours de théorie musicale du professeur Marx. Ses études étant achevées, il remplit d'abord les fonctions de précepteur dans plusieurs familles nobles, puis il se fixa à Breslau, en 1845, en qualité de professeur de musique. Il a publié dans cette ville, chez Leuckart, des Lieder, avec accompagnement de piano, et de petites pièces pour cet instrument.

PETRINI (FRANÇOIS), fils d'un harpiste de la musique du roi de Prusse, naquit à Berlin, en 1744, et apprit de son père à jouer de la harpe. Son habileté surpassa bientôt celle de son maître. Le duc de MecklembourgSchwerin l'engagea à son service, vers 1765; mais Petrini resta peu de temps à la cour de ce prince, car il se rendit à Paris avant 1770. Il y fut bientôt un des professeurs les plus renommés pour cet instrument, et ses compositions eurent de la vogue jusqu'à l'époque où la musique de Krumpholtz les eut placées en second ordre. Petrini continua cependant d'enseigner la harpe et l'harmonie jusqu'en 1812. Il mourut à Paris, en 1819, à l'âge de soixante-quinze ans. Cet artiste a publié de sa composition : 1o Concertos pour la harpe : 1er, œuvre 4, Paris, Bailleur; 2o, œuvre 7o, Paris, Lachevardière; 3o, œuvre 18°, Paris, Cousineau; 4, Paris, Naderman. 2o Sonates pour la harpe, œuvres 1er, 5o, 5o, 9, 10o, Paris, Cousineau; op. 58, Paris, Naderman; Vive Henri IV, op. 48, ibid.; Recueil de variations et de petits morceaux, op. 49, ibid. 3o Sonates pour l'exercice des pédales, œuvres 57 et 40; Paris, Cochet. 4° Duos pour deux harpes, nos 1, 2, 5; Paris, Naderman. 5o Potspourris pour la harpe, nos 1 à 6; Paris, Cousineau et Naderman. 6o Airs variés pour la harpe, en recueils et détachés, op. 2o, 8o, 15, 14, 15, 16, 17, Paris, Cousineau ; op. 44, 47, Paris, Naderman; Air tyrolien varié avec violon, op. 46, Paris, Richault. 7° Recueils d'airs avec accompagnement de harpe, op. 6o, 20, 21, 22, 23°; Paris, Cou

sineau. 8° Méthode pour la harpe; Paris, Louis. Petrini est auteur d'un Système d'har· monie, qui fut publié, en 1796, chez Louis. Plus tard il revit cet ouvrage, y fit des changements, et le publia sous ce titre : Étude préliminaire de la composition, selon le nouveau système de l'harmonie, en soixante accords; Paris, chez l'auteur, 1810, in-4°. On voit par ce titre que Petrini n'avait pas cherché la simplicité dans son système.

Cet artiste a eu un fils (HENRI), né à Paris, vers 1775, qui fut harpiste comme lui, et qui mourut jeune. Il a publié deux livres de sonates pour la harpe, Paris, Cousineau; deux pots-pourris idem, op. 3o et 5o, ibid.; trois recueils d'airs variés idem, op. 8, 9 et 10°, ibid.; et un recueil de chansons avec accompagnement de harpe, op. 7o, ibid.

PETRINO (JACQUES), compositeur italien du seizième siècle, n'est connu que par un recueil de morceaux à plusieurs voix intitulé: Jubilo di S. Bernardo con alcune canzonette spirituali a 3 e 4 voci; Parme, 1589, in-fol.

PETROBELLI (FRANÇOIS), maître de chapelle de la cathédrale de Padoue, né à Bologne, vers 1635, n'est connu que par ses ouvrages, dont on n'a pas la liste complète. Son premier œuvre paraît être un recueil de motels imprimé à Venise, en 1657. L'œuvre cinquième est intitulé: Motetti e Litanie della B. V., el a paru à Anvers, chez les héritiers de P. Phalèse. C'est une réimpression d'une première édition dont la date est inconnue. En 1662 a paru un ouvrage de Petrobelli qui n'a pas de numéro d'œuvre et dont le titre est : Salmi a quattro voci con stromenti obligati; Venise, Fr. Magni, in-4°. L'œuvre huitième a pour titre Musiche sacre concertate con istromenti; Bologne, Jacques Monti, 1670, in-4°. Il y a une deuxième édition de cet ouvrage; Bologne, 1690, in-4°. La dédicace est adressée au cardinal Rospigliosi. Les cantate a una e due voci co'l basso continuo; Bologne, 1676, forment l'œuvre 10e, et les Mottetti, Antifone e Litanie della Beata Vergine a 2 voci; ibid., 1677, sont l'œuvre onzième. L'œuvre quinzième a pour titre : Musiche da camera; Venise, J. Sala, 1682, in-fol., en partition. Les autres ouvrages de ce compositeur sont : Psalmi breves octo vocibus, op. 17; Venise, 1684, in-4°; Salmi Dominicali a 8 voci, op. 19; in Venezia, 1686, in-4°; Scherzi musicali per fuggir l'ozio, op. 24; Venisc, 1693, in-4°. Ce recueil contient des cantates et des airs à deux et trois voix, avec deux violons et basse continue.

PETRUCCI (OTTAVIANO DEI), célèbre inventeur de la typographie de la musique en caractères mobiles, naquit le 14 juin 1466, à Fossombrone, petite ville du duché d'Urbino, dans les États-Romains. A l'âge de vingt-cinq ans, il se rendit à Venise et s'y fit bientôt connaître comme un des hommes les plus habiles dans l'art de la typographie, qu'il avait appris vraisemblablement à Rome. On ignore dans laquelle de ces deux villes il conçut la pre.mière idée de la possibilité d'imprimer la musique mesurée par des types métalliques (1). La réalisation de cette pensée offrait alors d'immenses difficultés, parce que les signes de la notation proportionnelle, qui seule était en usage à cette époque pour la musique mesurée, sont en si grand nombre et se combinent de tant de manières différentes, que la composition des groupes de caractères devait présenter à l'imprimeur une multitude de cas embarrassants. Mais telles étaient les ressources ingénieuses de Petrucci, telle son habileté dans l'art de graver les types, qu'avant de mettre au jour ses premiers produits, tous les obstacles étaient vaincus, et que l'inventeur avait atteint une perfection non encore surpassée par les procédés de la typographie moderne, et rarement égalée. Le système de Petrucci consiste dans l'impression à deux tirages, le premier pour les lignes de la portée, l'autre pour le placement des caractères de notes sur cette portée (2). Les

(1) Le mérite de Petrucci est d'avoir résolu tous les problemes de la combinaison des types pour la notation proportionnelle de la musique mesurée; car il est certain que l'art d'imprimer le plain-chant en caractères mobiles avait été trouvé précédemment. Dans le Missel de Würzbourg, daté de 1484, dont je possède un exemplaire imprimé partie sur papier et partie sur vélin, les préfaces des messes pour toutes les fêtes de l'année sont imprimées en ancienne notation allemande non mesurée, sur des portées de quatre lignes rouges, et en caractères mobiles; mais les lignes sont faites à la plume ou à l'aide d'un instrument particulier. Le livre de Nicolas Wollick, Opus aureum Musice castigatissimum, imprimé à Cologne par Henri Quentel, en 1501, in-4o, a tous les exemples de plain-chant imprimés en caractères mobiles, d'après le système de la vieille notation allemande; mais, dans la partie du volume où il est traité du contrepoint, les portées des exemples de musique mesurée sont seules imprimées, et vides dans mon exemplaire : ils devaient être remplis à la main.

(2) Il est hors de doute que le système de l'impression de la musique à deux tirages, imaginé par Petrucci, fut le premier qu'on adopta; on en voit la preuve dans les rarissimes Melopoiæ sive harmoniæ tetracenticæ, imprimées par Erhard Oglin, à Augsbourg, en 1507, par l'Opusculum musices, de Jean à Quercu (Van der Eiken), sorti des presses de Jean Weyssenburger, de Nuremberg, en 1513, enfin dans les Magnificat octo tonorum, de Sixte Dietrich, imprimés a Strasbourg, par Pierre Schaffer,

deux formes de ses presses se repliaiert l'une sur l'autre par des charnières si bien ajustées, que dans toute la musique imprimée par lui, il n'y a jamais la moindre incertitude sur les notes placées sur les lignes ou dans les espaces. Petrucci fut l'inventeur de ces presses comme de tout le reste de son matériel.

Avant de publier les premiers résultats de ses travaux, il présenta requête au conseil de la seigneurie de Venise, pour obtenir le privilége de seul imprimeur de musique mesurée, ainsi que de tablature d'orgue et de luth, pendant vingt ans, ce qui fut accordé par ces mots placés au bas de sa pétition :

1498. Die XXV. Maij.

Quod suprascripto supplicanti conceditur prout petit.

Consilarij.

Ser Marinus Liono.

Ser Jeronimus Vendrameno.

Ser Laurentius Venezio.

Ser Domenicus Bollani (1).

M. Caffi s'est trompé, lorsqu'il a cru que le privilége n'avait été accordé à Petrucci que dans l'année 1502 (2).

le jeune, en 1533, ainsi que par toutes les autres œuvres sorties des mêmes presses. Ce fut en France qu'on imagina d'imprimer la musique en un seul tirage. Pierre Hlautin parait être le premier qui grava des types de notes avec des fragments de lignes qui, dans la composition de l'ensemble, forment la portée. Cette invention fut faite en 1525, et les caractères de flautin servirent à Pierre Attaingnant, de Paris, pour l'impression de toutes xes collections. Jacques Moderne, de Lyon, a imprimé tous les ouvrages sortis de ses presses avec des caractères de même espèce. Guillaume Le Bé, de Paris, grava deux sortes de gros caractères de musique pour l'impression des messes in-folio que publiaient Adrien le Roy et Robert Ballard. Le premier de ces caractères était fait pour l'impression en un seul tirage; c'est celui dont les éditeurs se sont toujours servis; en 1555, Le Bé grava l'autre caractère pour l'impression à deux tirages; mais il en fut fait peu d'usage. Fournier, le jeune, qui a publié un Traité historique et critique sur l'origine et les progrès des caractères de fonte pour l'impression de la musique, se persuade que le second caractère de Le Bé fut le premier essai qu'on fit pour l'impression à deux tirages; on abandonna, dit-il, cette sorte de caractère comme sujette à trop d'inconvénients; l'on continua à graver les poinçons de musique portant leurs filets. Cet homme n'entend rien au sujet qu'il traite; il ne sait pas même les noms de Petrucci, d'Oglín, et des autres premiers imprimeurs de musique. Antoine Gardane, musieien français qui s'établit à Venise avant 1537, comme imprimeur de musique, fut le premier qui introduisit en Italie le système de l'impression en un seul tirage, avec les caractères de Hautin. A Nuremberg, ce fut Jérome Andreæ, surnommé Formschneider, à cause de son état de graveur de caractéres d'imprimerie, et aussi imprimeur, qui fit les premiers poinçons de types dont on se servit en Allemagne pour l'impression de la musique en un seul tirage. Ses premiers produits sont de 1532. (1) Voyez le livre d'Antoine Schmid, intitulé : O:taviano dei Petrucci da Fossombrone, etc., p. 11.

(2) Storia della Musica sacra nella già capella ducale di San Marco di Venezia, t. 11, p. 275.

Le premier produit des presses de Petrucci est un recueil de quelques motets et d'un grand nombre de chansons, la plupart françaises, à trois et à quatre voix, des maltres les plus habiles de la seconde moitié du quinzième siècle. Ce recueil est divisé en trois livres, dont le premier, marqué A, a pour titre : Harmonice musices Odhecaton. L'épitre dédicatoire, adressée à Jérôme Donato, noble vénitien, la seule que Petrucci ait faite, est datée de Venise, le 15 mai 1501. Le deuxième livre, marqué B, n'a pas le titre du premier, mais seulement celui-ci Canti. B. numero cinquanta. Ces deux premiers livres avaient été mentionnés dans les Pandectes de Conrad Gesner, ainsi que par Zacconi (Prattica di musica, 1re partie, fol. 84); mais on n'en connaissait pas d'exemplaire, lorsque M. Gaëtan Gaspari (voyez ce nom) fut assez heureux pour en découvrir un, dont M. Angelo Catelani (voyez ce nom) a donné une intéressante description (1). On vient de voir que la dédicace du premier livre est datée du 15 mai 1501; à la dernière page du deuxième livre on lit la souscription suivante: Impressum Venetiis per Octavianum Petrutium Forosemproniensem die 5 februarii salutis anno 1501, cum privilegio invictissimi Domini Venetiarum q. nullus possit cantum figaratum imprimere sub pena in ipso privilegio contenta. Il semble que ce second livre a dû paraître avant le premier, puisqu'il était achevé d'imprimer depuis le 5 février 1501, tandis que la dédicace du livre A porte la date du 15 mai de la même année. En considérant l'étendue de ce livre A, et voyant que, seul, il a le titre de l'ouvrage, M. Catelani tire l'induction qu'il a dû être imprimé dès l'année 1500, et que le livre B n'a été vraisemblablement publié que plusieurs mois après la date de l'impression, et après la mise en vente du recueil A. Le savant auteur de la dissertation n'aurait eu aucune peine à concilier les dates, qui paraissent contradictoires au premier coup d'œil, s'il se fùt souvenu qu'à l'époque où furent imprimés ces premiers monuments de la typographie musicale, le renouvellement de l'année, à Venise, comme dans une grande partie de l'Europe, avait lieu, non le premier janvier, comme aujourd'hui, mais la veille de Pâques, immédiatement après la cérémonie de la bénédiction du cierge pascal. En 1501, l'année a commencé le 11 avril; elle a fini le 26 mars

(1) Di due stampe ignote di Ottaviano Petrucci da Fossombrone; Milano, Tito di Gio. Ricordi, in-8° de 22 pag. avec planches et fac-simile.

suivant le 15 mai a donc précédé le 5 février d'environ neuf mois; d'où il suit que le volume B de l'Odhecaton ne fut achevé d'imprimer que le 20 février 1502. Le format des deux livres est un petit in -4° obl., comme celui de tous les ouvrages imprimés par Petrucci.

Dans la même année 1502, le 9 mai, sortit des mêmes presses un recueil intitulé Motetti XXXIII. Ces motels sont à quatre voix; mais le seul exemplaire connu jusqu'à ce jour, et qui est à la bibliothèque du Lycée musical de Bologne, est incomplet de la partie du superius. Cinq de ces motets sont de Josquin Deprès, deux de Compère, un d'Antoine Brumel, neuf de Gaspard (Van Veerbeke), huit de Ghiselin, deux d'Alexandre Agricola, et six de Jean Pinarol. Il est remarquable que le nombre considérable d'oeuvres musicales publiés par Petrucci, à l'exception de certains chants italiens dont il sera parlé tout à l'heure, a été produit par des compositeurs belges. Les quelques noms français qu'on trouve mêlés aux leurs sont ceux de leurs élèves. Un recueil de cinq messes de Josquin Deprès, qui a simplement pour titre Misse Josquin, fut achevé d'imprimer le 27 septembre de la même année. Au superius on trouve le nom de l'auteur écrit de cette manière : Josquin-de-Pres. Un exemplaire complet de ce livre est à la bibliothèque royale de Berlin. Le 27 décembre de la même année, ce même livre de messes de Josquin sortit de nouveau des presses de Petrucci avec le titre : Liber primus Missarum Josquin. Il n'est pas vraisemblable que l'édition publiée trois mois auparavant ait été épuisée; cependant ce n'est pas un simple changement de frontispice, car le motet à quatre voix, Ecce tu pulchra es, amica mea, de Josquin, qui se trouve après la messe de l'homme armé, dans la première édition, n'est pas dans celle-ci. Le second livre des messes de Josquin (Missarum Josquin liber secundus) et le troisième livre, furent publiés par Petrucci, en 1503. L'exemplaire de la bibliothèque impériale de Vienne n'a que le superius, l'altus et le ténor; celui de la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise, a le superius, le ténor et la basse ; celui que possédait Lansberg (voyez ce nom), à Rome, était aussi incomplet de l'allus; l'exemplaire du Muséum britannique est complet.

En 1503 parut le troisième livre de l'Odhecaton, sous le titre de Canti C. no cento cinquanta. Un exemplaire complet de ce précieux recueil de chansons françaises, à quatre et à cinq voix, est à la bibliothèque impériale

de Vienne. Dans la même année, Petrucci publia un recueil de cinq messes d'Obrecht, sous le titre de Misse Obrecht; un livre de cinq messes de Brumel, qui porte simplement au frontispice Brumel, et les titres des messes; un livre de cinq messes de Jean Ghiselin, avec le nom simplement de l'auteur et les titres des messes; et, enfin, un livre de cinq messes de Pierre De la Rue, avec ces mots au frontispice: Misse Petri De la Rue, et les titres des messes. Des exemplaires des messes d'Obrecht sont aux bibliothèques de Berlin et de Munich; celui de la bibliothèque de Vienne est incomplet de la basse; le mien est complet, ainsi que celui des messes de Brumel, dont la bibliothèque de Berlin a un exemplaire complet, ainsi que des messes de Ghiselin. Les exemplaires des messes de Pierre De la Rue qui sont à Berlin et au Muséum britannique sont complets; la basse manque à celui de la bibliothèque impériale de Vienne. Les exemplaires des messes de Jean Mouton, Fevin, Ghiselin, Agricola, Brumel, Pierre De la Rue, Obrecht, Isaak, de Orto (Dujardin), et de Gaspard, imprimées par Petrucci, qui se trouvent à la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise, sont tous incomplets de la basse.

En 1504, Petrucci mit au jour cinq messes d'Alexandre Agricola (Misse Alexandri Agricole), dont il y a des exemplaires dans les bibliothèques de Berlin, de Vienne, du Lycée musical de Bologne, de la chapelle pontificale de Rome et dans la mienne. Cette publication fut suivie du recueil intitulé Motetti C. C'est le troisième livre de la collection de motets dont le premier, A, fut publié en 1502. On sait que le deuxième livre, marqué B, contenait des motets pour le dimanche et pour l'octave de la Passion, mais on n'en connaît pas d'exemplaire.

Dans les années 1504 à 1508, Petrucci publia neuf livres de chants italiens d'un caractère

populaire en usage dans les États vénitiens, et qu'on appelait frottole. Le premier livre porte la date du 28 décembre 1504; le second livre, qui est sans doute une réimpression, celle du 29 janvier 1507; le troisième, celle du 26 novembre 1507; le quatrième a pour titre : Strambotti, Ode, frottole, Sonetti, et modo de cantar versi latini e capituli, libro quarto. Le cinquième livre est daté du 23 décembre 1505; le sixième, du 5 février 1505; le septième, du 6 juin 1507; le huitième, du 20 mai 1507; le neuvième et dernier, du 22 janvier 1508. Les bibliothèques de Munich et de Vienne contiennent les divers livres de

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