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d'Avignon, fondé sur des procès-verbaux qui sont l'ouvrage de ces médiateurs, ne peut plus être discuté. (Rires et murmures.) J'ose dire à l'Assemblée que je ne redoute point cette discussion, et que j'espère de trouver dans les actes mêmes qu'on nous présente comme la preuve du vœu de la réunion, les moyens d'en prouver la nullité.

non statement, founded on official reports which are the work of these mediators, can no longer be discussed. (Laughter and murmurs.) I dare to say to the Assembly that I do not fear this discussion, and I hope to find in the very acts, which are presented to us as proof of the vote of Union, the means of proving its nullity.

Reply of Le Scène des Maisons

Chargés des pouvoirs de l'Assemblée nationale, honorés de la confiance du pouvoir exécutif, nous n'avons eu d'autres instructions que vos propres lois; c'est là que nous avons appris nos devoirs.

Arrivés à Orange, nous avons fait ce que le devoir nous dictait. Nous voyions devant nous un pays, qui, depuis 6 mois, était le théâtre de toutes les horreurs de la guerre civile; nous nous sommes arrêtés à Orange, et, j'ai déjà eu l'honneur de le dire à l'Assemblée, nous nous y sommes arrêtés parce qu'il était important de voir les chefs de tous les corps armés, toutes les autorités alors reconnues, et qu'il fallait établir la paix pour remplir vos volontés.

M. l'abbé Maury nous a reproché d'avoir admis à ces conférences les députés de l'assemblée représentative du pays, munis de 68 procès-verbaux qui les avaient établis. Cette assemblée avait à ses ordres l'armée dite de Vaucluse, qui était un des partis principaux entre tous les partis intéressés.

Charged with the powers of the National Assembly, honoured with the confidence of the executive power, we had no other instructions than your own laws; it is there that we learned our duties.

Arrived at Orange, we did what duty dictated. We saw before us a country, which, for six months, had been the theatre of all the horrors of a civil war; we stopped at Orange, and I have already had the honor of stating to the Assembly that we stopped there because it was important for us to see the chiefs of all the army corps, of all the then recognized authorities, and because it was necessary to establish peace in order to accomplish your wishes.

M. l'Abbé Maury has reproached us for having admitted to these conferences deputies from the representative assembly of the country, armed with sixty-eight formal minutes by which they had been accredited. This assembly had under its orders the so-called army of Vau

Avec qui devions-nous donc traiter pour exécuter vos lois; si nous n'appelions pas les corps reconnus auxquels l'armée obéissait? Il ne nous appartenait pas d'entrer dans toutes les injures, dans toutes les oppositions des divers partis; il ne nous appartenait pas, comme à M. Maury, de traiter ces gens de brigands. Nous allions mettre la paix parmi eux. Notre devoir était de les entendre et de les admettre au traité puisque d'eux en partie dépendait cette paix que vous nous aviez chargé d'établir. (Applaudissements à gauche.)

Le 14 juillet, nous signâmes le pacte en vertu duquel chaque parti prenait l'engagement de mettre bas les armes. et de remplir votre loi de licenciement. - Licencier une armée n'est pas désarmer un pays. Votre loi nous ordonnait de licencier deux armées qui se battaient, qui répandaient le trouble dans leur pays. Nous appartenait-il d'interpréter vos lois? Non. Notre devoir était de les exécuter. Nous licenciâmes les armées, mais nous n'otâmes pas les armes des individus qui, retournant paisiblement dans leurs communes, dans leurs familles, en avaient encore besoin dans les premiers moments d'agitation; et l'histoire de Caromb ne vous l'a que trop prouvé.

M. l'abbé Maury vous a dit, Messieurs, que, si nous n'étions pas arrivés, si nous avions retardé quelques jours, la paix se serait rétablie dans le Comtat. Quelle était ce pays? C'était le pays de la mort, la paix des

cluse, which was one of the principal parties among all the interested factions. With whom could we treat in order to execute your orders, if we did not summon the recognized bodies which the army obeyed? It was not our place to enter into all the wrongs, into all the disputes of the different parties; it was not our place, like M. Maury, to to treat these people as brigands. We were to bring them peace. Our duty was to hear them, to admit them to treaty, because on them partly depended that peace which you had charged us to establish. (Applause on the Left.) . .

On July 14 we signed the pact by virtue of which each party agreed to lay down their arms and to carry out your order to disband. Disbanding an army is not disarming a country. Your order directed us to disband two fighting armies, which were spreading trouble in their country. Was it our business to interpret your orders? No. Our duty was to carry them

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of the tomb; it was 12,000 men who would have strangled 3,000 shut up in the city of Carpentras; who from there would have carried death and destruction to the city of Avignon. That is the peace of M. l'Abbé Maury. (Lively applause on the Left.)

You no doubt remember the unhappy history of Caromb. . . . We have disarmed the authors of these crimes; we have taken away their arms, as one pulls the teeth of savage beasts and as one should tear out the tongue of calumniators. (Lively applause from the Left.)

I ask the Assembly, if we had disarmed this country, if, contrary to the powers confided to us by our mission, we had seized the arms of all the communes of all the National Guards, what what would M. l'Abbé Maury have said then? He could then have said: you have violated the laws, you have even abused your power. You have brought votes to the National Assembly, but what are these votes? Of what value are they, when you began by seizing the arms of the inhabitants of the Comtat, who then, in fear, were forced in your presence to do what you had ordered. There would then have been reason to accuse us. But, as we were obeyed in the spirit of the law, I believe that the only regret of M. l'Abbé Maury. is that we did not do the very thing of which he accuses us. (Applause

Je le demande à l'Assemblée: Si nous avions désarmé ce pays, si, contre les pouvoirs qui nous étaient confiés par notre mission, nous avions arraché les armes à toutes les communes, à toutes les gardes nationales, que ne dirait pas alors M. l'abbé Maury? C'est alors qu'il aurait pu nous dire: vous avez violé les lois, vous avez même abusé de votre pouvoir. Vous apportez des vœux á l'Assemblée nationale, et quels sont ces vœux? Quelle valeur ont-ils, lorsque vous avez commencé par arracher les armes aux habitants du Comtat, et que, dans la crainte, ils ont été forcés en votre présence, de faire ce que vous avez ordonné. Alors il y aurait lieu de nous inculper. Mais, lorsque nous avons été obéi à l'esprit de la loi, je crois que la seule chose que M. l'abbé Maury regrette, c'est que nous n'eussions pas fait la chose même dont il from the Left.) accuse. (Applaudissements à

nous

gauche.)

1 See the Report of Le Scène des Maisons, p. 46.

Des crimes et des vengeances prémédités se commettaient partout. C'est pour en empêcher l'effet que nous. volâmes dans toutes les communes du Comtat; que nous allâmes à Piolène, où déjà une maison, renfermant plusieurs citoyens, était assiégée par cinq ou six cents hommes; que nous allâmes à l'Isle, où la même chose arrivait et où déjà l'on se fusillait par les fenêtres. C'est pour cela que nous fûmes obligés de demander les forces que M. l'abbé Maury nous reproche d'avoir appelées.

D'après l'expérience des crimes commis, pour éviter ceux qui se préparaient encore, nous fûmes obligés d'appeler les gardes nationales, comme la loi nous y obligeait. La loi du 14 juillet, qui portait la garantie de la France pour la sûreté des personnes et des propriétés, nous autorisait à appeler les gardes nationales, nous les appelâmes parce que les troupes de ligne étaient en trop petit nombre dans les départements voisins, parce que les commandants de ces corps nous répondaient qu'ils ne pouvaient nous en fournir, et à cet instant même, le régiment ci-devant de la Fère, que nous eussions pu en partie requérir, avait reçu du ministre l'ordre de partir pour la Corse. Nous étions donc forcés d'appeler les gardes nationales; et, Messieurs, en appelant des gardes nationales françaises, devions-nous nous attendre que l'on nous en ferait un crime dans l'Assemblée? Qui devions-nous croire, qui établirait mieux la paix parmi les habitants du

Crimes and premeditated vengeance were committed everywhere. It was to destroy their effect that we hurried to all the communes of the Comtat; that we went to Piolène, where one house, in which several citizens had shut themselves up, was being besieged by five or six hundred men; that we went to Isle, where the same thing was happening and where they were shooting each other from the windows. It was on this account that we were obliged to ask for troops, which M. l'Abbé Maury reproaches us for having called for.

Having had experience of the crimes committed, and in order to prevent those in contemplation, we were obliged to call the National Guards, as the law required. The law of July 14, which carried with it the guarantee of France for the safety of persons and properties, authorized us to call the National Guards; we called them because the troops of the line were too few in number in the neighboring departments, because the commanding officers of these troops replied to us that they could not furnish us men, and because at this very time the former la Fère regiment, a part of which we might have been able to requisition, had received orders from the minister to leave for Corsica. We were therefore forced to call the National Guards; and, gentlemen, were we to expect that our calling the National Guards would be called a crime in the National Assembly? Were we not to think that a citizen guard would be most certain to estab

Comtat, si ce n'est une garde citoyenne? Qui devions-nous croire, qui se prêterait plutôt aux vœux de pacification, à tous les moyens de conciliation que nous voulions employer? Devions-nous attendre que M. l'abbé Maury nous reprochât comme un crime d'avoir appelé les gardes nationales?

J'entends dire auprès de moi que c'est un crime, si c'est sans nécessité. Je répondrai que l'insurrection partielle d'Avignon, qui n'avait rien de commun avec le Comtat, n'a eu lieu que parce qu'il n'y avait pas de garnison, parce que nous étions sans force, parce qu'alors beaucoup de gens qui avaient des intérêts particuliers à discuter avec les corps administratifs qui commandaient dans Avignon, des gens qui ne voyaient pas dans nos mains les moyens de les tenir à l'ordre, s'abandonnèrent à cette effervescence dont Toulon donnait alors un exemple.

Et qu'on ne croie pas que le nombre de ces gardes nationales fut très grand! Il n'y a jamais eu dans le Comtat et dans l'état d'Avignon, dans 80 et quelques communes dont la plupart sont des grandes villes, il n'y a jamais eu plus de 1,600 hommes tirés de 3 départements différents. Ainsi l'Assemblée verra que nous avons été très à l'épargne pour appeler des gardes nationales, que leur appel a été le fruit d'un travail et d'un calcul réfléchi qui plaçait un corps de 100 à 150 hommes, de manière à protéger 5, 6, 7 et même 8 communes. Nous avons

lish peace among the inhabitants of the Comtat? Were we not to believe that they would lend themselves more readily to the desire for pacification and to all the means of conciliation which we would wish to employ? Were we to expect that M. l'Abbé Maury would reproach us for having committed a crime in calling the National Guards?

I hear it said near me that it is a

crime if unnecessary. I will reply that the partial insurrection of Avignon, which had nothing in common with the Comtat, took place only because there was no garrison, because we were without forces, and because a great many people who had particular interests to discuss with the administrative body which commanded in Avignon, seeing in our hands no means of keeping them in order, abandoned themselves to that exuberance of which Toulon was then giving the example.

And do not think that the number of these National Guards was very great. There never were more than 1600 men, drawn from three different departments, in the Comtat and in the state of Avignon: eighty odd communes, most of which are large cities. Therefore the Assembly will see that we were very sparing in our call for National Guards; that their summons was the result of labor and a thoughtcut calculation, which placed a body of one hundred to one hundred and fifty men in such a manner as to protect five, six, seven, and even eight

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