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* OBJURGATION, s. f. Reproches, réprimande sévère.

Quant aux objurgations ou repréhensions, elles seront sans contumélye, sans injures, n'opprobres.

Amant ressuscité, liv. II, p. 71, édit. in-4o.

Voyez aussi Triomphe de la Nobl. Dame, fol. 37, vo, etc.

Les auteurs du Dictionnaire de Trévoux condamnent, comme hors d'usage, le mot objurgation, dont M. de Bissy, évêque de Meaux, s'est servi, disent-ils, dans les Anecdotes sur la constitution Unigenitus, part. I, p. 273.

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Néanmoins, ce mot a été employé par quelques-uns de nos meilleurs écrivains modernes.

Le reproche, l'objurgation, la honte, la vue de l'opprobre ou d'un plus grand péril, l'enthousiasme de la gloire, l'enivrement que peut causer l'espérance d'un meilleur sort, sont nécessaires pour réchauffer des ames que la crainte a glacées. MARMONTEL, Elém. de Littér., art. Pathétique; OEuv., t. IX, p. 205.

Latin, objurgatio. Tum objurgatio, si est auctoritas : tum admonitio, quasi lenior objurgatio.

CICER., de Orat., cap. 83.

Italien, objurgazione. Che fu la sua vita altro che ingiurie e objurgazioni?

Vit. di S. Girol.

Anglais, objurgation. If there be no true liberty, but all things come to pass by inevitable necessity, then what are all interrogations, and objurgations, and reprehensions, and expostulations?

BRAMHALL

OBNUBILER, OBNUBLER, v. a. Obscurcir, couvrir d'un nuage, envelopper d'un brouillard épais.

Qui s'esclipse comme la lune,

Que la terre obnuble et enombre,
Quant la clarté chiet en son umbre.

Rom. Rose, v. 5000.

Lorsque l'estomach est chargé de viandes, les fumosités montent au cerveau et l'obnubilent, troublent et désordonnent.

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Triomph. de la Noble Dame, fol. 39.

Je sçay comment amour, en quelque lieu qu'il pesche,
Obnubilist de soy la pensée et empesche.

Bar. d'Oppède, Trad. des triomph. de Pétrarq., fol. 34.

Latin, obnubilare. Obnubilabat hæc omnia vitium, parum quidem nocens rei communi, sed in alto judice maculosum. AMMIAN. MARCELL., 1. XXVIII, c. 4.

Voyez ENNUBLIR, append.; NUBlesse.

OBRUER, v. a. Accabler sous le poids; écraser sous une masse énorme. Il s'est dit aussi au figuré.

Les Flamands furent du tout en tout obruez et acravantez. GUILL. DE NANGIS, Chron. franç., ms., ann. 1304.

Latin,

obruere.

Concidit, et totis fratrem gravis obruit armis.

STAT., Theb., 1. XI, v. 573.

His criminibus, his testibus sic obrutus atque oppressus est. CICER., Verr. III, c. 7.

* OBSÉQUIEUX, EUSE, adj. Prévenant, complaisant à l'excès; qui cherche à plaire par une soumission constante, par des petits soins continuels, des attentions recherchées, des propos, obligeans et flatteurs.

Par obséquieux bénéfice,

Adoras celui qu'enfantas.

GUILL. CRÉTIN, Orais. à N. D.; OEuv.,

p. 35.

Et la crainte qui se renouvelle souvent fait qu'il se rend plus obséquieux à l'endroit dudit Barnevelt que jamais.

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Négociations de Jeannin, t. I, p. 414; Lett. au roi, 16 novembre 1607.

L'abbé Féraud, qui a inséré dans son Dictionnaire critique l'adjectif obséquieux, observe « que ce mot a été forgé ou du moins renouvelé de l'ancien langage, par « J. J. Rousseau. » En effet, on le trouve dans les écrits du philosophe de Genève.

Il se moque lui-même, quand il prétend qu'offrir une satisfaction très-obséquieuse et très-raisonnable à ceux qui se plaignent, c'est leur faire la loi.

J. J. ROUSSEAU, Lett. à M. D., 8 août 1765; OEuv., édit. des Assoc., t. XXIX, p. 288.

Latin, obsequiosus.

Nihilo secius

Obsequiosus mihi semper fuisti.

PLAUT., Capt., act. II, sc. 3, V. 57, 58.

Italien, ossequioso. Molto era pietoso e ossequioso circa le sepulture degli uccisi Giudei.

Comment. sul Dante, Parad., 4.

Espagnol, obsequioso, rendido, cortesáno y sujéto à hacer la voluntád de otro.

Dicc. de la real Acad. de Madrid.

Anglais, obsequious. Adore not so the rising son, that you forget the father who raised you to this height; nor be you so obsequious to the father, that you give just cause to the son to suspect that you neglect him.

BACON.

OBSTANT, ANTE, adj. Qui s'oppose, qui met empêchement, obstacle. Ce mot a été employé, ainsi que l'est encore son contraire nonobstant, comme préposition,

ou, pour parler plus exactement, sous la forme nommée par les grammairiens latins ablatif absolu.

Mais enfin, obstant ce qu'il vit que la place n'estoit pas tenable, il print argent.

Hist. de Charles VI et VII, attribuée à ALAIN CHARTIER, p. 90.

Obstant l'imperfection et fragilité des sens corporels. RABEL., 1. III, č. 13.

Nous ne pouvons entrer dedans, obstant l'eau qui est ès

fossez.

Le Jouvencel, fol. 21, гo.

Voyez aussi J. Lefebvre de S. REMY, Hist. de Charles VI, p. 110.- - Hist. de la Pucelle d'Orléans, p. 484.— DUCLOS, Hist. de Louis XI, preuv., p. 164, etc., etc.

OBSTATIF, IVE, adj. Qui met obstacle, qui empêche.

Telle prévention, comme vraysemblablement faite en fraude, ne pourra induire litispendance préjudiciable ne obstative audit remède de la paix des vingt-deux.

Coutum. général, t. II, p. 977OBSTER, v. n. Mettre obstacle, empêcher, résister, s'opposer.

Je vous envoye présentement le double de la sentence arbitraire donnée et prononcée par nostre sainct père le pape touchant la paix des Véniciens, laquelle ne obste, sinon à la ratification de vostre père.

Lett. de Louis XII, tom. IV, p. 282.

Latin, obstare. Maxima est in sensibus veritas, si omnia removentur quæ obstant et impediunt.

CICER., Acad., IV, cap. 7.

Boccac., Amet. 98.

Italien, ostare. La caligine ostando allo'ntelletto.

Espagnol, obstar. Habian hecho tales diligéncias por obstar

à tales inconvenientes, que poquissimos fueron los que se osaron descubrir.

HERRER., Hist. de Phel. II, t. III, 1. V, cap. 9.

On a dit aussi, dans le même sens, OBSISTER, V. N.

Que tu ayes le mot aussi
De la bouteille trismégiste,
Pour entendre si rien obsiste
Que tu te doibves marier.

RABEL., 1. V, c. 46.

Latin, obsistere. Omnibus ejus consiliis occurri atque obstiti. CICER., Catil. III, c. 7.

OCCISEUR, ERESSE, s. Celui, celle qui tue, qui

occit.

Sans dotance fut conut de queil sainteit il astoit, ki le bras de son ociseor avoit loiet en l'air.

S. Grégoire, dial., 1. III, c. 37.

Pour ce furent occiséor des prophètes.

Anc. écriv. fr., ms. de La Clayette, in-4°, fol. 47, col. 2.

Ma vie finera et je mourrai, pourquoi l'en poura dire que vous soyez cause de ma mort, et occiseresse de moy, vostre fin

amant.

LAUR. DE PREMIERFAICT, trad. de Boccace.

Voyez aussi P. FONTAINE, Conseils, c. 13, art. 28, p. 92, etc. Le substantif masculin occiseur a été employé par les écrivains modernes; mais seulement dans le style burlesque.

Faisons l'olibrius, l'occiseur d'innocens.

MOLIÈRE, Étourd,, act. III, sc. 4.

Ainsi qu'une saucisse on rôtira ma fille !
Moi-même j'en serai l'odieux occiseur!

La naissance d'Amadis, sc. 9, Théâtre Italien, t. III, p. 35.

Latin, occisor.

Urbicape, occisor regum.

PLAUT., Mil., act. IV, sc. 2, v. 64.

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