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de Juifs vagabonds, morts dans les déserts, auraient pu dire à Moïse.

VOLTAIRE, Dict. philosoph., art. Moïse.

M. l'abbé Féraud, Dict. critique, pense que l'on peut «< se servir sans scrupule du mot murmurateur. » Il ajoute même qu'on pourrait employer aussi le féminin murmuratrice.

Latin, murmurator. Illi adversus Deum murmuratores, qui profectò alias escas non desiderarent, si hoc eis saperet manna quod vellent.

S. AUGUST., Retract., 1. II, c. 20. Italien, mormoratore, mormoratrice. A' mormoratori è apparecchiata procella di tenebre in eterno.

Sarà inferma, e mormoratrice.

CAVALC., Med. cuor.

Zibald., Test. di Andreini, 76.

Espagnol, murmuradór. Celui qui murmure, qui parle en secret contre son prochain, médisant.

Esta detracción de los murmuradóres, es un mal mui frequente entre los hombres, y mui grave y peligroso.

Anglais, murmurer.

NIEREMB., Catec., part. I, lecc. 17.

Still might the discontented murmurer cry,

Ah! hapless fate of man! ah! wretch doom'd once to die!
BLACKMORE, On the creat.

On trouve aussi dans nos anciens écrivains français les mots:

MURMURATION, s. f. Action de murmurer, murmure. Et pour le fait de ces papes, entendoient volontiers aux murmurations du peuple qui venoient vers eulx.

FROISSART, Chron., vol. IV, c. 89.

Qu'elles servent de bon cœur et sans murmuration à leurs

sœurs.

S. FRANÇOIS De Sales.

Latin, murmuratio. Optimum est, Deum, sine murmuratione, comitari.

SENEC., Epist. 107.

Italien, mormorazione. Subuglio, e mormorazione nacque in Genova tra i Guelfi, e i Ghibelini.

GIOV. VILLANI, Stor. XI, 24, I.

Espagnol, murmuración, médisance. La murmuración, ù detracción es quitar la fama al próximo, diciendo mal de el. NIEREMB., Catec., part. I, lecc. 17.

MURMUREMENT s. m. Action de murmurer.

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La cause de cest murmurement peut estre entendue double. Vies des SS., ms. de S. Victor de Paris, no 8, fol. 15, vo, col. 1. Voyez aussi Lett. de rémiss., ann. 1448; Trés. des Chart., reg. 179, ch. 195, etc.

Italien, mormoramento. Per li mormoramenti delli credenti. GIOV. VILLANI, Stor. XI, 3, 13.

Murmureux, EUSE, adj. Qui murmure.

Par quoy n'a pas le Rédempteur donné responce à ces murmureux pharisiens qui disoient, qui est cestuy-cy qui pardonne les péchez ?

CARTHENY, Voy, du chev, errant, c. 10, fol. 125, ro.

Latin barbare, murmurosus. Coram nobis in capitulo invenimus litigiosum et murmurosum.

Reg. visitat. Odon., archiepisc. Rotom., ms. du roi 1245, fol. 56.

Voyez G. J. Vossius, de Vit. serm., 1. III, c. 28, p. 515. Italien, mormoroso. Temperati dalle lagrime, e da' mormorosi lamenti.

GUID. GIUD.

Au reste les mots murmuration, murmurement, murmureux, ne me paraissent point de nature à être réintégrés dans le langage moderne.

MUSARDIE, ou mieux MUSARDISE, s. f. Caractère

de celui qui est musard; action de muser, d'être lent et indécis, de s'occuper de futilités, de bagatelles; niaiserie; amusemens frivoles.

Je ne voi coment on peut baier,

Ne entendre à plas grant muzardie,
Que de querre le bien où il n'est mie.

GILLES DE VIÉS-MAISONS, poèt. fr. avant 1300, ms., t. II, p. 700.

Dont je me tiens à trop musarde;
Et quant ma musardie esgarde,
Bien est droit que je m'en repente.

Rom. Rose, v. 17115.

L'an soutient contre cinq ou six

Qu'estre accoudé c'est musardie.

CL. MAROT, Ballad. 8°; OEuv., t. II, p. 17.

Quelle musardie ou chétiveté de cueur vous tient les mains ployées et les voulentées amaties?

AL. CHARTIER, Quadril. invect.; OEuv., p. 409.

Voyez aussi Anciens écriv. franç., ms. de La Clayette, in-4o, fol. 398, col. 2; 419, col. 1; 436, bis, col. etc.-FROISSART,

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poés. mss., fol. 331, col. 1.-CL. FAUCHET, Lang. et poés. franç., ÉT. PASQUIER, Lett., t. III, p. 586, etc., etc.

p. 146.

On a dit également :

MUSARDERIE, s. f.

Et le past terminé, au son de ma musette, mesureray la musarderie des musars.

MUSERIE, s. f.

RABELAIS, 1. III, Prolog.

Prince, l'ottroy vueil, on le refuser,

A un seul coup, sans trop grant muserie.
EUST. DESCHAMPS, Poés. ms.,

fol. 168, col. 3.

Bien estoit sa muserie veue de plusieurs pucelles; car luy, comme ententif, estoit moult embronché en la fontaine clere et

luysant.

Perceforest, vol. V, fol. 85, ro, col. 2.

Lequel (bateleur) faisoit agenoiller les bonnes gens devant lui, et leur preschoit plusieurs gabuseries et museries.

Lett, de rémiss., ann. 1448; Tres. des Chart., reg. 179, c. 191.

MUSAGE, s. m.

Je vos vueil proyer et rouver
A départir de tel usage;
Quar trop i payer le musage.

HENRI D'ANDELI, Lay d'Aristote, v. 173.

Ils font trembler et payer le musage,

Aller, venir, penser, et pou dormir.

EUST. DESCHAMPS, Poés. mss., fol. 145, col. 1.

Voyez aussi Anc. poet. franc., ms. du Vatican, no 1490, fol. 142, vo.- Id., no 1522, fol. 163, vo. — Id., ms. de la Clayette, in-4°, fol. 822, col. 2.- Partenop. de Blois, ms. de S. Germ., fol. 127, ro, col. 3.—Perceforest, vol. V, fol. 83, v, col. 1, etc.

MUSETEUR, s. m. Celui qui muse, qui ne s'occupe que de bagatelles.

Ne soyons pas musetéeur.

GAUTIER DE COINSI, Miracl. de Nost. Dame, 1. II.

Au reste les mots musage, museteur, ne sont point admissibles; je ne les ai relatés ici que pour compléter l'histoire du mot Musardie, Musardise.

APPENDICE.

M.

MAIRESSE, s. f. Femme d'un maire. Rec. de poèt. franc. avant 1300, ms., tom. IV. p. 1373.

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MAMELETTE, s. f. Petite mamelle. Anc. écriv. fr., ms. de la Clayette, in-4°, fol. 384, col., 2.— Guillaume au faucon, v. 108.-Aucassin et Nicolette; Fabl. Méon., tom. I, p. 393.— Blanchandin, ms. de S. Germain, fol. 176, vo, col. 3 EUST. DESCHAMPS, Poés. mss., fol. 72, col. 3.-J. MAROT, Poés., p. 185. — Jac. JAC. TAHUREAU, Poés., p. 269, etc.—Italien, mammelletta, Boccac., Amet.—MAMELLIÈRE, s. f. Partie de l'armure qui couvre les mamelles. Compt. de J. Lafontaine, argentier du roi, ann. 1352, cité par Du CANGE, Gloss. ad script., au mot mamillaria. MAMELLER, présenter la mamelle, allaiter.-LOYS LE CARON, Poés., fol. 6, ro.— Latin barbare, mammare; grec barbare, pauμɛúвiv. Consultez G. J. Vossius, de vit. serm., l. IV, c. 13, p. 710. -Le substantif mamellière, et surtout le verbe mameller, ne me paraissent pas de nature à être réintégrés dans le langage moderne. Voyez MAMILLAIRE.

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MANCIPE, s. m. Serf, esclave; celui qui, selon l'ancienne jurisprudence, était devenu la propriété d'un autre, soit qu'il eût été acheté à prix d'argent, soit qu'il fût né d'une esclave, soit enfin qu'il eût fait un abandon volontaire de sa liberté. Liv. de justice et de plet, ms. de la bibl. du roi, no 8407, fol. 91.-- Anc..

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