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L'adjectif strident a été employé dans ce dernier sens

par J. B. Rousseau.

Car ces menins de la cour éthérée

Sont tous doués d'un appétit strident
De se venger, quand ils sentent la dent.

Liv. I, épít. 3.

Toutefois, malgré l'autorité de ce classique, je ne crois pas que l'on doive jamais s'en servir sous cette acception figurée : il ne me paraît admissible que dans

le sens propre.

Latin,

stridens.

Contentâ cervice trahunt stridentia plaustra.

VIRG., Georg., 1. III, v. 536.

Italien, stridente. Gli stridenti grilli, per le rotture della secca, s'avevano fatto cominciare a sentire.

BOCCAC. Amet. 99.

M. de Buffon a dit STRIDEUR, s. f., pour désigner un cri perçant, un son aigre et désagréable.

Tout le monde sait.... que l'on fait cesser par un grand bruit la strideur incommode des grillons.

Hist. Nat. suppl.; OEuv., t. XI, p. 196.

La voix habituelle du cygne privé est plutôt sourde qu'éclatante; c'est une sorte de strideur parfaitement semblable à ce que le peuple appelle le jurement du chat.

Ibid.; Oiseaux, t. XVII, p. 37, art. Cygne.

Latin, stridor. Troglodytis stridor, non vox.

PLIN., Hist. nat., 1. V, c. 8.

Italien, stridore. Con lamentevoli stridori manifestano le misere loro voci.

GUID. GIUD.

STYPTICITÉ, s. f. Qualité de ce qui est styptique

ou astringent.

Mangez un peu de ce pasté de coins : ils ferment proprement

l'orifice du ventricule, à cause de quelque stypticité joyeuse qui

est en eux, et aydent à la concoction première.

RABEL., liv. III, ch. 32.

Ce mot se trouve dans le Dictionnaire de Trévoux.

Italien, stiticità, stiticitade. In esso (capelvenere) è stiticitade.

CRESCENZ., Agric. 6, 33, I.

Anglais, stypticity. Catharticks of mercurials precipitate the viscidities by their stypticity, and mix with all animal acids.

FLOYER.

SUPERADDITION, s. f., ou mieux, SURADDITION. Action d'ajouter de nouveau à ce que l'on avait déja ajouté; ce que l'on ajoute de nouveau.

Aussi l'on ne peut par positifs, escritures, mémoires, interdicts, additions, superadditions, ou responses, ou par autres pièces, articuler aucuns faits non proposez.

Cout. génér., tom. II, p. 953.

Quelques écrivains modernes ont dit dans le même sens SURADDITION.

Il est prouvé que les lames les plus antérieures s'ossifient, et que c'est par la suraddition de ces lames à l'os qu'il croît en

tous sens.

CH. BONNET, Consid. sur les corps organ.; OEuv., t. V, p. 399.

Anglais, superaddition. Let the same animal continue long in rest, it will perhaps double its weight and bulk; this superaddition is nothing but fat.

Voyez SUR-AJOUTER.

ARBUTHNOT.

SUPPLÉTIF, IVE, adj. Qui supplée, propre à suppléer.

Yceux pourront semblablement prétendre le salaire et taxe

desdites dépesches, audit chef-lieu, en les exhibant et prestant serment supplétif, si besoin est.

Cout. de Mons; Cout. génér., t. II, p. 191, col. 2.

Italien, suppletivo, termine de' legisti.... giuramento suppletivo.

FR. D'ALBERTI, Dizz. crit. enciclop.

SUR-AJOUTER, v. a. Ajouter au-dessus de ce qu'on avait précédemment ajouté.

A quoy je suradjousteray: opinion la pouvez-vous bien appeller, madamoiselle, et non nature, quelque chose que tout le vulgaire en estime.

ÉT. PASQUIER, Monophile, 1. I, OEuv., Amst. 1723; t. II, col. 743.

Ce mot a été employé par nos écrivains classiques modernes.

Une femme sur-ajoutée à celle qu'on a déjà ne peut être légitime.

BOSSUET, Hist. des variat., déf., disc. 1, $ 60.

J'appelle nécessaires toutes les idées sans lesquelles le sens ne saurait être terminé; et j'appelle sur-ajoutées, les circonstances, le moyen, la fin, le motif, toutes les idées, en un mot, qu'on ajoute à un sens déjà fini.

CONDILLAC, Art d'écrire, l. I, c. 4.

Toute espèce particulière d'animaux a une propriété commune avec d'autres espèces, et une propriété sur-ajoutée qui les distingue.

DIDEROT, Opin. des anc. philos. (Sarrasins); OEuv., t. VII, p. 214.

Latin, superaddere.

Lenta quibus torno facili superaddita vitis.

Voyez SUPERADDITION.

VIRGIL., Eclog. 3, v. 38.

*SUR-HUMAIN, E, adj. Qui est au-dessus de l'humanité, soit par sa nature, soit par des qualités acquises. Toutes les sciences sur-humaines s'accoustrent du style poétique. MONTAIG., Ess., 1. II, c. 12.

L'on ne doit croire d'un homme que ce qui est humain, s'il n'est authorisé par approbation surnaturelle et sur-humaine, qui est d'un seul.

CHARRON, Sag., l. I, ch. 7.

Princesse sur-humaine et céleste, et en tous points parfaite et accomplie.

BRANTOME, Dam. ill., p. 178.

Ce mot, qui se trouve dans le Dictionnaire de Trévoux, a été employé par nos écrivains modernes.

Il y eut quelque chose de sur-humain dans sa valeur et dans sa capacité en cette occasion.

C. DE RETZ, Mém., 1. III.

Italien, soprumano.

Ancorchè 'l valor suo sia soprumano.

ARIOST., Orl. fur., 38, 62.

SUSTENTATION, s. f. Action de sustenter, ce qui

sert à sustenter.

Par lequel ilz souloient avoir souffisemment leur vivre et substentacion.

Règl. de Charl. rég., 22 fév. 1359; Ordonn. des rois de Fr., t. III, p. 397.

Jacob de sustantacion

Portoit, pour consolation,

La verge et le baston joli.

EUST. DESCHAMPS, Poés. mss., fol. 538, col. 4.

Nos roys ont pleine puissance de leur assigner une place de religieux, pour leur vivre et sustentation, en certaines abbayes. ÉT. PASQUIER, Rech., 1. III, ch. 39.

Ce mot se trouve dans le Dictionnaire de Trévoux ; mais les auteurs observent qu'il est peu usité.

Latin, sustentatio. Necessitas imponatur marito omnem talem mulieris sustentationem sufferre.

ULPIAN., Digest., 1. II, tit. 3, leg. 22.

Italien, sostentazione. Renduto dagli uditori il debito soldo per sostentazione della lor vita.

Moral. di S. Gregor.

Espagnol, sustentación. Recibió del obisbo D. Fulcon, y del Conde Simon de Monfort muchos bienes muebles, y raices, y rentas para la sustentación de los predicadores.

HERN. DE CASTILL., Hist. de S. Dom., t. I, l. I, c. 51.

Anglais, sustentation. When there be great shoals of people, which go on to populate, without foreseeing means of life and

sustentation.

BACON

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