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Les auteurs et les éditeurs se réservent tous droits de traduction et de reproduction.

10 1079 NEW YOR

HERMINE

SIXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE.

Henri à Edouard.

Ma mère se meurt: un miracle pourrait seul la sauver. Me Derveins est veuve. Elle était allée en Espagne rejoindre son mari pour lui porter ses consolations et son pardon; elle est arrivée pour recevoir son dernier soupir et lui fermer les yeux. Elle se trouve maintenant seule à deux cents lieues de son pays, dans un grand abattement de cœur et d'âme; je viens de lire une lettre navrante qu'elle a écrite ici à une de ses cousines. Pour comble de malheur, ma femme, qui allait mieux depuis quelques semaines, est retombée tout à coup dans une sorte de mélancolie qui semble incurable. N'est-ce point trop pour les forces d'un homme, et Dieu ne prend-il point de terribles revanches, quand il veut châtier les fautes de notre jeunesse? Je ne puis rien pour ma mère, qui se traîne d'une crise à l'autre, en nous laissant tous dans les angoisses qui doivent précéder la catastrophe suprême. Je ne puis rien pour Mme Derveins; je la connais trop bien pour ne pas savoir que ces douleurs ne se consolent point et que je suis à la fois le seul qui pourrait les calmer et le seul à qui tout défende même de l'essayer. Je ne puis rien pour Hermine, âme fière qui saigne en dedans quand elle est blessée et se replie sur ellemême dès qu'on l'a touchée, comme une fleur trop délicate; d'ail

' Voir 2e série, t. XIV, p. 618 (livr. du 30 avril 1800); t. XV, p. 46 (livr. du 15 mai); p. 280 livr. du 31 mai); p. 405 (livr. du 15 juin); p. 618 (livr. du 30 juin).

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