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rêté par lequel cette section déclare qu'elle a vu avec plaisir l'arrêté vigoureux qu'a pris le conseil sur la liberté des opinions, et jure de défendre tous les membres du conseil qui seraient arrêtés illégalement. Cet arrêté sera imprimé et envoyé aux quarante-huit sections.

On donne lecture d'un arrêté par lequel le conseil-général de la commune de Versailles adhère à la pétition présentée par les communes du département de Paris à la Convention, relativement aux subsistances. L'arrêté du conseil-général de la commune de Versailles sera inséré au procès-verbal et communiqué aux quarante-huit sections.

La section de Popincourt se plaint de ce qu'ayant adhéré à l'adresse présentée le 15 de ce mois à la Convention, elle n'a pas vu son adhésion portée au procès-verbal.

Le conseil arrête que l'adhésion de la section de Popincourt sera réintégrée au procès-verbal, et que le présent arrêté sera communiqué aux quarante-huit sections.

Le conseil-général arrête qu'il sera fait un tableau des citoyens morts en défendant la République. Ce tableau sera exposé dans la salle des séances. Il sera ouvert des registres destinés à recevoir les noms des citoyens qui seront constatés être de ce nombre. Il sera fait dans les quarante-huit sections une collecte dont le produit sera destiné à élever une pyramide de granit en leur

mémoire.

Cet arrêté sera envoyé aux sections, qui seront invitées d'envoyer au secrétariat de la Commune les états bien constatés des noms des citoyens morts à la défense de la patrie.

TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE.

Audience du 20.

Anne-Hyacinthe Vaujours, âgé de quarante-sept ans, né à Paris, y demeurant, rue de Bièvre, n. 9, ci-devant colonel dú 3 régiment de dragons, convaincu d'avoir, en présence de plusieurs personnes et chez differens particuliers, tenu des propos

tendant à opérer par le meurtre et l'incendie la dissolution de la représentation nationale et des sociétés patriotiques et le rétablissement de la royauté en France, le tout avec des intentions criminelles et contre-révolutionnaires, condamné à la peine de mort; et ce, en conformité de la loi du 4 décembre dernier et de l'article 4 de la troisième section du titre premier de la deuxième partie du Code pénal, et ses biens acquis au profit de la République.

Antoine-Jean Clinchamp, âgé de quarante-sept ans, prêtre, né de la paroisse de Montbrisson, district du Mans, département de la Sarthe, demeurant à Beaumont-le-Vicomte, même département, convaincu d'avoir composé et imprimé un ouvrage intitulé : Aux amis de la vérité, dans lequel l'auteur provoque au meurtre, à la violation des propriétés, à la dissolution de la représentation nationale, au rétablissement de la royauté; d'avoir fait vendre, distribuer et colporter ledit ou-, vrage avec des intentions criminelles et contre-révolutionnaires, condamné à la peine de mort; et ce, en conformité de la loi du 4 décembre dernier, etc., à l'article premier de celle du 29 mars aussi dernier, et ses biens acquis à la République.

Dudit jour 20. Gabriel Duguigny, âgé de trente ans, né de Nantes, dénommé sous le nom de marquis du Bel-Air, ci-devant lieutenant de vaisseau dans la marine de l'état, demeurant à Paris, rue Croix-des-Petits-Champs, hôtel de la Marine, convaincu d'avoir émigré du territoire français dans les premiers jours de janvier 1792, et d'y être rentré vers le courant de décembre dernier, condamné à la peine de mort ; et ce, en conformité des lois du 23 octobre et 26 novembre derniers ; et ses biens acquis au profit de la République.

PRESSE.--Nous lisons dans le Patriote français, n. MCCCXLVII : ‹ Samedi 20 avril. - Le calme le plus grand règne dans cette ville; les boutiques des boulangers cessent d'être assiégées, ce qui prouve bien que cette inquiétude sur le pain n'est qu'une ma

nœuvre; et, comme cette manoeuvre a coïncidé avec le décret contre Marat, on ne peut se mépreudre sur ses véritables auteurs.

> On est bien étonné que le ministre de la justice n'ait pas encore fait arrêter cet homme, et que son journal se distribue à la porte de l'assemblée comme pour la braver. Est-il donc si difficile de découvrir sa demeure? des colporteurs on peut remon ter à l'imprimeur, de l'imprimeur à l'auteur.

› On nous assure que la section de Marseille a pris un arrêté pour présenter une pétition à la Convention pour demander le rapport du décret contre Marat; mais avant, on veut avoir la sanction de toutes les sections, et rien ne paraît plus facile au moyen de ce comité central où s'assemblent les prétendus commissaires des sections.

› Le mauvais succès de leur adresse contre les vingt-deux proscrits ne les empêche pas de faire tout au monde pour obtenir le plus de signatures possible. On emploie la force; on déclare qu'on ne renouvellera les cartes de civisme qu'à ceux qui la signeront; enfin, on a projeté une fête en apparence qui doit avoir lieu au Champ-de-Mars, et dont le but réel est de signer l'adresse. Il est vrai que le peuple, même celui des tribunes de la Commune, voit tout cela de mauvais œil; il demande du pain avant des fêtes. >

Nous avons vu cette fête demandée par quelques sections, mais aussitôt abandonnée par les avis de la Commune. Quant à Marat, il attendait que la Convention eût rédigé son acte d'accusation pour se constituer prisonnier. Il pressait lui-même, et par des lettres fréquentes et par la voie de son journal, cette dernière mesure, après laquelle, en effet, il se rendit en prison. Au reste, sa propre affaire le préoccupait fort peu. Dans l'impossibilité où nous sommes de donner place aux nombreux articles de politique révolutionnaire qu'il fit pendant son absence de la Convention, nous allons en transcrire quelques titres.Son numéro du 19 avril est intitulé : « Observation sur le respect dû aux lois. — De la résistance à l'oppression, sous quelque forme

gères.

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qu'elle se présente. Son numéro du 20 porte le sommaire suivant: Affreuses trahisons de Beurnonville, de Luckner et de Charot. Prévarications de Lebrun, ministre des affaires étran Stupeur des commissaires de la Convention envoyés à Lyon. Piéges que cache, inconvéniens qu'entraîne et dangers qu'annonce le projet de discuter l'acte constitutionnel avant le retour des commissaires patriotes, et l'affermissement de la liberté. Son numéro du 21 porte : « Les hommes d'état se mettant la corde au cou. Dilapidations du bien des pauvres pour égarer l'opinion publique et perdre la patrie. Nécessité urgente de réprimer les écrivains antipatriotes, d'ôter l'inspection à Clavières et de le destituer. Piége atroce de consulter les assem

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blées primaires sur les hommes d'état tant que ces mesures n'au

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Pétition de plusieurs communes pour contraindre les cultivateurs à porter leurs grains aux marchés. Le colonel Tilly vient rendre compte de la capitulation honorable obtenue par la garnison française à Gertruydenberg, et de la bonne conduite des troupes qui la composaient. Le lieutenant-colonel Delarue expose que ses services militaires doivent faire oublier qu'il a été aidede-camp de Dumourier. La Convention déclare qu'elle est satisfaite de la conduite de l'armée de Hollande et de ses chefs.

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Le citoyen Réal rend compte de la manière dont lui et ses collègues ont été reçus hier à la Convention nationale; il expose le tableau de toutes les scènes affligeantes qui ont eu lieu, et termine par dire qu'après une agitation de six heures ils ont été admis à assister à la séance.

Le conseil applaudit à ces détails.

Après une longue discussion sur le mode à employer pour la distribution des bourses dans les colléges, le conseil a arrêté qu'elles seraient toutes données par la voie du sort. Le conseil a nommé, pour s'occuper des divers détails relatifs aux bourses, une commission qui sera chargée de faire un rapport sur les moyens d'établir dans Paris une éducation nationale.

Le conseil a renvoyé à l'administration de police le procèsverbal des visites et recherches faites au Temple en exécution de l'arrêté d'hier. Il résulte de ce procès-verbal que l'on n'a rien trouvé de suspect.

Il sera pris des informations sur le citoyen Lequène, nommé, il y a environ deux mois, commissaire des guerres. Ce citoyen a été inculpé dans l'affaire relative au Temple.

CLUB DES JACOBINS.

Séance du 21 avril.

Présidence de Marat.

Dubuisson, vice-président, occupe le fauteuil.

Le vice-président fait lecture d'une lettre du citoyen Chabot dont voici la substance :

• Gonène. Frères et amis, dans un moment où les Jacobins sont en proie à toutes les calomnies et aux persécutions des ambitieux et des intrigans, je me fais un devoir de leur annoncer les dispositions patriotiques de nos frères dans les départemens du Tarn et de l'Aveyron. Nous avons multiplié leurs amis et dissipé le nuage que l'aristocratie avait élevé sur leurs principes et leur conduite. Tous reconnaissent aujourd'hui que les Jacobins ont sauvé la patrie; tous sont persuadés qu'ils la sauveront encore; mais les Pétion, les Buzot, les Salles, ou, pour mieux dire, tout le côté droit de la Convention, et les Rabaut et les Lanjuinais, qui siégent quelquefois au côté gauche, sont regardés comme des traîtres; mais les Danton, les Robespierre, Marat lui-même, sont regardés comme les sauveurs de la patrie. (Applaudit.)

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