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roient jugés peu propres à s'avancer dans les lettres, ou dont les mœurs, la conduite, des vices reconnus, le caractère indocile, leur auroient attiré des reproches mérités sans espoir de les ramener au bon ordre et à la vertu.

On ouvrira chaque année, un concours sur l'éloquence, la doctrine, religieuse et morale, et la poésie. Les noms de ceux qui auront été admis en conséquence des éloges que méritera leur composition, seront inscrits sur une tablette qui sera exposée aux yeux du public. On accordera des améliorations et des priviléges aux colléges, à proportion de leur utilité et de l'importance faites pour fixer les regards. du gouvernement.

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Il falloit encore rendre aux études du collége impérial, l'éclat dont elles avoient joui avant les troubles de l'État ce beau monument renfermoit deux cent quarante corps de logis, dix-huit cents, chambres, sans y comprendre les salles d'études et plusieurs autres appartemens communs. Tout fut réparé, et même de beaucoup augmenté. Que n'attend-on pas de la munificence de votre majesté, est-il dit dans le placet qui fut présenté à l'empereur, pour un établissement pational qui doit redevenir, tel que l'ont vu nos ancêtres, le foyer où se réunissent tous les rayons scientifiques de l'empire, le brillant miroir fait pour réfléchir toutes les lumières propres à éclairer l'Univers ?

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Un second emplacement très-vaste, situé près du collége impérial, fut ajouté à sa propriété pour augmenter encore le nombre des élèves : l'édit du

prince porte qu'il sera élevé deux nouvelles salles, dont l'une sera uniquement destinée aux lettrés qui expliqueront la doctrine sacrée et les King; l'autre à rendre dans les fêtes solennelles, les honneurs dus à Confucius, que les lettrés et la nation chinoise vénèrent comme le maître de la science et de tout l'empire.

L'empereur vint faire lui-même l'inauguration de ce glorieux monument, et ne dédaigna pas de se prosterner devant la représentation du philosophe chinois, avec autant de respect que le moindre des étudians. De là, il visita tout le collége, et jusqu'aux chambres des étudians; il se transporta ensuite, à la salle des King, et assista pendant quelque temps, à la leçon que le professeur faisoit sur ces livres sacrés.

C'est une coutume encore respectée et toujours. en vigueur, que chaque année, l'empereur accompagné des cinq ordres de princes, et des grands de sa cour, va faire la visite du collége impérial. On lui rend compte de l'état des études, du progès des élèves; et c'est un gage certain de la protection du prince que l'honneur de pouvoir montrer son nom inscrit parmi ceux des élèves qui se sont distingués. L'empereur assiste aux fêtes qui s'y donnent, et surtout au discours prononcé par un grand mandarin de lettres, et dont le sujet ordinaire roule sur la piété filiale, les devoirs des pères et des enfans, du prince et du sujet, et sur la gloire qu'on acquiert par la vertu qui s'unit à la science dans l'esprit et le cœur d'un citoyen fidèle à Dieu, (le Tien ).

Honorer ses ancêtres, c'est servir le prince et la patrie.

Les plans d'éducation que l'on suit encore à la Chine, datent de la plus haute antiquité. Sous les trois premières dynasties, il y avoit des écoles dans les bourgs, des classes dans les villes, des colléges dans les capitales des provinces, et dans la capitale de l'empire, le grand collége impérial où l'on élevoit ceux des fils des grands mandarins de la cour, qui montroient des talens distingués. L'enseignement des colléges se divisoit en trois parties principales; tout ce qui a rapport au culte religieux, le cérémonial de l'Etat, et les devoirs de la vie civile. La morale y tenoit un des premiers rangs; elle renferme les devoirs. de la piété filiale, ceux de l'amitié qui étoit comptée parmi les vertus, la déférence, la modestie, l'amour de la patrie et la compassion pour les malheureux. Dès les premières années, on établissoit la morale sur la religion, et on en déduisoit toutes les vertus; la prudence, la bienfaisance, la droiture, la concorde et la justice qui renfermoit tous les devoirs de l'homme social. On faisoit subir chaque année, des examens aux élèves, et le dernier qui terminoit la septième année, étoit décisif. On choisissoit ceux dont le caractère, les talens, les les vertus, donnoient de grandes espérances, on les envoyoit dans le Ta→ hio, ou grande école, pour y étudier la philosophie, les loix, l'histoire et tous les principes de la politique et du gouvernement. Les autres étoient renvoyés dans leurs familles pour y suivre la profession de leurs parens, ou s'ils étoient fils de mandarins, pour

y prendre l'état que leurs pères jugeroient à propos de leur donner. Ceux qui étoient reçus à la grande école, y étudioient jusqu'à environ l'âge de trente ans. L'administration des colléges étoit confiée à des mandarins lettrés. Voici littéralement le texte de la

loi pour le collége impérial: « l'empereur vient ad*monester par lui-même, les élèves de ce collége qui lui sont dénoncés. S'ils ne se corrigent pas, on les exile dans les pays éloignés et sauvages. Le grand mandarin prend les noms des écoliers du collége impérial qui se distinguent le plus, et les présente à l'empereur. Le Se-ma les propose pour divers em-plois, selon leurs talens, leurs vertus et leur capacité ».

Les règles de l'éducation, à commencer par la première éducation de l'enfance jusqu'aux dernières années qui complétent l'instruction, les qualités que l'on exige des maîtres et les formes de l'enseignement sont décrites dans les plus grands détails, et tout contribue à donner la plus haute idée du gouvernement chinois. Je me borne à la manière dont il s'explique sur la nécessité et les avantages de l'éducation.

La science, y est-il dit, est le flambeau de la vérité, le bouclier de la vertu, et le premier germe de la félicité publique. Veiller sur les études de la jeunesse, est donc un des premiers devoirs du prince. Une pierre précieuse n'a d'éclat qu'autant qu'elle est bien taillée, le mérite ne brille de toute sa lumière que par le savoir. Si vous n'étudiez pas, comment sentirez-vous les charmes de la sagesse,

et les attraits de la vertu? Tous les devoirs découlent de la religion, de l'humanité, de la justice. Commencez et finissez votre carrière dans les bras de l'étude. Réprimez de bonne heure les passions de votre élève, et étudiez ses inclinations: mettezvous au niveau de sa capacité, n'exigez de lui que ce qu'il peut faire sans effort, ne lui faites voir que des exemples de vertu. Ces quatre points renferment tout ce qu'il y a d'essentiel dans l'éducation de la jeunesse.

DES, CENSEURS DE L'EMPIRE.

L'INSTITUTION des censeurs qui remonte à la Chine jusqu'au berceau de la monarchie, et qui, pen dant une si longue durée de siècles, a toujours surveçu aux orages et à toutes les secousses des révolutions, suffiroit seule pour préparer l'esprit aux plus hautes idées sur le gouvernement politique des Chinois, et acquérir à ce peuple, déjà si vénérable par son antiquité, la gloire d'être proposé, sous un si grand nom bre de rapports, pour modèle à toutes les nations de l'Univers.

Les magistrats qui composent ce tribunal, sont tous des lettrés du premier ordre, d'un mérite supérieur, et d'une fidélité reconnue. Rien n'est plus délicat et en même temps plus imposant que les fonc. tions que l'honneur les force à remplir. Institués pour être les censeurs de tous les hommes publics, soit de robe soit d'épée, les admoniteurs des citoyens de tous les ordres, les défenseurs continuels des loix, les

pro

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