Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire: cours professé à Liège en 1848-1849, Volumen 2

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Garnier, 1861 - 457 páginas

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Página 101 - Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'empire...
Página 96 - Où l'airain sonnait le retour Du jour? Te souvient-il du lac tranquille Qu'effleurait l'hirondelle agile ; Du vent qui courbait le roseau Mobile, Et du soleil couchant sur l'eau, Si beau? Te souvient-il de cette amie, Tendre compagne de ma vie? Dans les bois en cueillant la fleur Jolie, Hélène appuyait sur mon cœur Son cœur.
Página 85 - Parthénon se coloraient de la plus belle teinte de la fleur du pécher; les sculptures de Phidias, frappées horizontalement d'un rayon d'or, s'animaient et semblaient se mouvoir sur le marbre par la mobilité des ombres du relief; au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l'éclat du jour nouveau, brillait sur l'horizon du couchant, comme un rocher de pourpre et de feu.
Página 52 - Muse, qui daignas me soutenir dans une carrière aussi longue que périlleuse, retourne maintenant aux célestes demeures! J'aperçois les bornes de la course; je vais descendre du char, et pour chanter l'hymne des morts je n'ai plus besoin de ton secours. Quel Français ignore aujourd'hui les cantiques funèbres? Qui de nous n'a mené le deuil...
Página 85 - J'ai vu, du haut de l'Acropolis, le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette : les corneilles qui nichent autour de la citadelle, mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au-dessous de nous ; leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rosé par les premiers reflets du jour...
Página 73 - Du bord de mon navire, les regards attachés à l'étoile du soir, je lui demandais des vents pour cingler plus vite, de la gloire pour me faire aimer. J'espérais en trouver à Sparte, à Sion, à Memphis, à Carthage, et l'apporter à l'Alhambra. Comme le cœur me battait en abordant les côtes d'Espagne ! Aurait-on gardé mon souvenir ainsi que j'avais traversé mes épreuves ? Que de malheurs ont suivi ce mystère ! Le soleil les éclaire encore...
Página 114 - ... radieuse, qui monte puissamment et se déploie dans les solitudes du ciel comme le condor. Il ya du démon, du sorcier et de la fée dans tout vrai talent d'imagination; il faut qu'il opère le charme: raison, justesse, art, travail, esprit, mis ensemble bout à bout, n'y suffisent pas. M. de Chateaubriand avait de ce démon. Ce qu'il faut dire en terminant, c'est qu'il était un grand magicien, un grand enchanteur: Tel nous a paru au vrai, dans les principaux traits de sa physionomie, celui...
Página 109 - Elle enflamme le génie, elle élève le cœur, elle est nécessaire à l'ami des muses comme l'air qu'il respire. Les arts peuvent, jusqu'à un certain point, vivre dans la dépendance, parce qu'ils se servent d'une langue à part qui n'est pas entendue de la foule; mais les lettres, qui parlent une langue universelle, languissent et meurent dans les fers. Comment tracera-t-on des pages dignes de l'avenir, s'il faut s'interdire, en écrivant, tout sentiment magnanime, toute pensée forte et grande?...
Página 79 - Jacob dévoient visiter mon sommeil; mais je n'irois plus chercher une terre nouvelle qui n'a point été déchirée par le soc de la charrue ; il me faut à présent de vieux déserts qui me rendent à volonté les murs de Babylone ou les légions de Pharsale, grandia ossa! des champs dont les sillons m'instruisent, et où je retrouve , homme que je suis, le sang, les larmes et les sueurs de l'homme.
Página 384 - C'est l'inspiration qui donne « les citations heureuses. La mémoire est une Muse, ou plutôt « c'est la mère des Muses, que Ronsard fait parler ainsi : Grèce est notre pays, Mémoire est notre mère. « Les plus grands écrivains du siècle de Louis XIV se sont « nourris de citations... Cicéron, qui n'avait qu'un seul idiome « au service de son érudition , prodigue les citations égale

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