Imágenes de página
PDF
ePub

sineau. 8° Méthode pour la harpe; Paris, Louis. Petrini est auteur d'un Système d'harmonie, qui fut publié, en 1796, chez Louis. Plus tard il revit cet ouvrage, y fit des changements, et le publia sous ce titre : Étude préliminaire de la composition, selon le nouveau système de l'harmonie, en soixante accords; Paris, chez l'auteur, 1810, in-4°. On voit par ce titre que Petrini n'avait pas cherché la simplicité dans son système.

Cet artiste a eu un fils (HENRI), né à Paris, vers 1775, qui fut harpiste comme lui, et qui mourut jeune. Il a publié deux livres de sonates pour la harpe, Paris, Cousineau; deux pots-pourris idem, op. 3o et 5e, ibid.; trois recueils d'airs variés idem, op. 8, 9e et 10o, ibid.; et un recueil de chansons avec accompagnement de harpe, op. 7o, ibid.

PETRINO (JACQUES), compositeur italien du seizième siècle, n'est connu que par un recueil de morceaux à plusieurs voix intitulé: Jubilo di S. Bernardo con alcune canzonette spirituali a 3 e 4 voci; Parme, 1589, in-fol.

PETROBELLI (FRANÇOIS), maître de chapelle de la cathédrale de Padoue, né à Bologne, vers 1655, n'est connu que par ses ouvrages, dont on n'a pas la liste complète. Son premier œuvre paraît être un recueil de motels imprimé à Venise, en 1657. L'œuvre cinquième est intitulé: Motetti e Litanie della B. V., et a paru à Anvers, chez les héritiers de P. Phalèse. C'est une réimpression d'une première édition dont la date est inconnue. En 1662 a paru un ouvrage de Petrobelli qui n'a pas de numéro d'œuvre et dont le titre est : Salmi a quattro voci con stromenti obligati; Venise, Fr. Magni, in-4°. L'œuvre huitième a pour titre Musiche sacre concertate con istromenti; Bologne, Jacques Monti, 1670, in-4°. Il y a une deuxième édition de cet ouvrage; Bologne, 1690, in-4°. La dédicace est adressée au cardinal Rospigliosi. Les cantate a una e due voci co'l basso continuo; Bologne, 1676, forment l'œuvre 10°, et les Mottetti, Antifone e Litanie della Beata Vergine a 2 voci; ibid., 1677, sont l'œuvre onzième. L'œuvre quinzième a pour titre : Musiche da camera; Venise, J. Sala, 1682, in-fol., en partition. Les autres ouvrages de ce compositeur sont : Psalmi breves octo vocibus, op. 17; Venise, 1684, in-4°; Salmi Dominicali a 8 voci, op. 19; in Venezia, 1686, in-4o; Scherzi musicali per fuggir l'ozio, op. 24; Venise, 1695, in-4°. Ce recueil contient des cantates et des airs à deux et trois voix, avec deux violons et basse continuc.

PETRUCCI (OTTAVIANO DEI), célèbre inventeur de la typographie de la musique en caractères mobiles, naquit le 14 juin 1466, à Fossombrone, petite ville du duché d'Urbino, dans les États-Romains. A l'âge de vingt-cinq ans, il se rendit à Venise et s'y fit bientôt connaître comme un des hommes les plus habiles dans l'art de la typographie, qu'il avait appris vraisemblablement à Rome. On ignore dans laquelle de ces deux villes il conçut la première idée de la possibilité d'imprimer la musique mesurée par des types métalliques (1). La réalisation de cette pensée offrait alors d'immenses difficultés, parce que les signes de la notation proportionnelle, qui seule était en usage à cette époque pour la musique mesurée, sont en si grand nombre et se combinent de tant de manières différentes, que la composition des groupes de caractères devait présenter à l'imprimeur une multitude de cas embarrassants. Mais telles étaient les ressources ingénieuses de Petrucci, telle son habileté dans l'art de graver les types, qu'avant de mettre au jour ses premiers produits, tous les obstacles étaient vaincus, et que l'inventeur avait atteint une perfection non encore surpassée par les procédés de la typographie moderne, et rarement égalée. Le système de Petrucci consiste dans l'impression à deux tirages, le premier pour les lignes de la portée, l'autre pour le placement des caractères de notes sur cette portée (2). Les

(1) Le mérite de Petrucci est d'avoir résolu tous les problemes de la combinaison des types pour la notation proportionnelle de la musique mesurée; car il est certain que l'art d'imprimer le plain-chant en caractères mobiles avait été trouvé précédemment. Dans le Missel de Würzbourg, daté de 1484, dont je possède un exemplaire imprimé partie sur papier et partie sur vélin, les préfaces des messes pour toutes les fêtes de l'année sont imprimées en ancienne notation allemande non mesuréc, sur des portées de quatre lignes rouges, et en caractères mobiles; mais les lignes sont faites à la plume ou à l'aide d'un instrument particulier. Le livre de Nicolas Wollick, Opus aureum Musice castigatissimum, imprimé à Cologne par Henri Quentel, en 1501, in-40, a tous les exemples de plain-chant imprimés en caractères mobiles, d'après le système de la vieille notation allemande; mais, dans la partie du volume où il est traité du contrepoint, les portées des exemples de musique mesurée sont seules imprimées, et vides dans mon exemplaire : ils devaient être remplis à la main.

(2) Il est hors de doute que le système de l'impression de la musique à deux tirages, imaginé par Petrucci, fut le premier qu'on adopta; on en voit la preuve dans les rarissimes Melopoiæ sive harmoniæ tetracenticæ, imprimées par Erhard Oglin, à Augsbourg, en 1507, par Opusculum musices, de Jean à Quercu (Van der Eiken), sorti des presses de Jean Weyssenburger, de Nuremberg, en 1513, enfin dans les Magnificat octo tonorum, de Sixte Dietrich, imprimés a Strasbourg, par Pierre Schaffer,

deux formes de ses presses se repliaient l'une sur l'autre par des charnières si bien ajustées, qué dans toute la musique imprimée par lui, il n'y a jamais la moindre incertitude sur les notes placées sur les lignes ou dans les espaces. Petrucci fut l'inventeur de ces presses comme de tout le reste de son matériel.

Avant de publier les premiers résultats de ses travaux, il présenta requête au conseil de la seigneurie de Venise, pour obtenir le privilége de seul imprimeur de musique mesurée, ainsi que de tablature d'orgue et de luth, pendant vingt ans, ce qui fut accordé par ces mots placés au bas de sa pétition :

1498. Die XXV. Maij.

Quod suprascripto supplicanti conceditur prout petit. Consilarij.

Ser Marinus Liono.

Ser Jeronimus Vendrameno.

Ser Laurentius Venezio.

Ser Domenicus Bollani (1).

M. Caffi s'est trompé, lorsqu'il a cru que le privilége n'avait été accordé à Petrucci que dans l'année 1502 (2).

le jeune, en 1533, ainsi que par toutes les autres œuvres sorties des mêmes presses. Ce fut en France qu'on imagina d'imprimer la musique en un seul tirage. Pierre Hautin parait être le premier qui grava des types de notes avec des fragments de lignes qui, dans la composition de l'ensemble, forment la portée. Cette invention fut faite en 1525, et les caractères de Hautin servirent à Pierre Attaingnant, de Paris, pour l'impression de toutes ves collections. Jacques Moderne, de Lyon, a imprimé tous les ouvrages sortis de ses presses avec des caractères de même espèce. Guillaume Le Bé, de Paris, grava deux sortes de gros caractères de musique pour l'impression des messes in-folio que publiaient Adrien le Roy et Robert Ballard. Le premier de ces caractères était fait pour l'impression en un seul tirage; c'est celui dont les éditeurs se sont toujours servis; en 1555, Le Bé grava l'autre caractère pour l'impression à deux tirages; mais il en fut fait peu d'usage. Fournier, le jeune, qui a publié un Traité historique et eritique sur l'origine et les progrès des caractères de fonte pour l'impression de la musique, se persuade que le second caractère de Le Bé fut le premier essai qu'on fit pour l'impression à deux tirages; on abandonna, dit-il, cette sorte de caractère comme sujette à trop d'inconvénients; l'on continua à graver les poinçons de musique portant leurs filets. Cet homme n'entend rien au sujet qu'il traite; il ne sait pas même les noms de Petrucci, d'Oglin, et des autres premiers imprimeurs de musique. Antoine Gardane, musicien français qui s'établit à Venise avant 1537, comme imprimeur de musique, fut le premier qui introduisit en Italie le systéme de l'impression en un seul tirage, avec les caractères de Hautin. A Nuremberg, ce fut Jérome Andreæ, surnommé Formschneider, à cause de son état de graveur de caractères d'imprimerie, et aussi imprimeur, qui fit les premiers poinçons de types dont on se servit en Allemagne pour l'impression de la musique en un seul tirage. Ses premiers produits sont de 1532. (1) Voyez le livre d'Antoine Schmid, intitulé: Octaviano dei Petrucci da Fossombrone, etc., p. 11.

(2) Storia della Musica sacra nella già capella ducale di San Marco di Venezia, t. II, p. 203.

Le premier produit des presses de Petrucci est un recueil de quelques motets et d'un grand nombre de chansons, la plupart françaises, à trois et à quatre voix, des maltres les plus habiles de la seconde moitié du quinzième siècle. Ce recueil est divisé en trois livres, dont le premier, marqué A, a pour titre : Harmonice musices Odhecaton. L'épitre dédicatoire, adressée à Jérôme Donato, noble vénitien, la seule que Petrucci ait faite, est datée de Venise, le 15 mai 1501. Le deuxième livre, marqué B, n'a pas le titre du premier, mais seulement celui-ci Canti. B. numero cinquanta. Ces deux premiers livres avaient été mentionnés dans les Pandectes de Conrad Gesner, ainsi que par Zacconi (Prattica di musica, 1re partie, fol. 84); mais on n'en connaissait pas d'exemplaire, lorsque M. Gaëtan Gaspari (voyez ce nom) fut assez heureux pour en découvrir un, dont M. Angelo Catelani (voyez ce nom) a donné une intéressante description (1). On vient de voir que la dédicace du premier livre est datée du 15 mai 1501; à la dernière page du deuxième livre on lit la souscription suivante : Impressum Venetiis per Octavianum Petrutium Forosemproniensem die 5 februarii salutis anno 1501, cum privilegio invictissimi Domini Venetiarum q. nullus possit cantum figaratum imprimere sub pena in ipso privilegio contenta. Il semble que ce second livre a dû paraitre avant le premier, puisqu'il était achevé d'imprimer depuis le 5 février 1501, tandis que la dédicace du livre A porte la date du 15 mai de la même année. En considérant l'étendue de ce livre A, et voyant que, seul, il a le titre de l'ouvrage, M. Catelani tire l'induction qu'il a dû être imprimé dès l'année 1500, et que le livre B n'a été vraisemblablement publié que plusieurs mois après la date de l'impression, et après la mise en vente du recueil A. Le savant auteur de la dissertation n'aurait eu aucune peine à concilier les dates, qui paraissent contradictoires au premier coup d'œil, s'il se fùt souvenu qu'à l'époque où furent imprimés ces premiers monuments de la typographie musicale, le renouvellement de l'année, à Venise, comme dans une grande partie de l'Europe, avait lieu, non le premier janvier, comme aujourd'hui, mais la veille de Pâques, immédiatement après la cérémonie de la bénédiction du cierge pascal. En 1501, l'année a commencé le 11 avril; elle a fini le 26 mars

(1) Di due stampe ignote di Ottaviano Petrucci da Fossombrone; Milano, Tito di Gio. Ricordi, in-8o de 22 pag. avec planches et fac-simile.

suivant le 15 mai a donc précédé le 5 février d'environ neuf mois; d'où il suit que volume B de l'Odhecaton ne fut achevé d'imprimer que le 20 février 1502. Le format des deux livres est un petit in-4o obl., comme celui de tous les ouvrages imprimés par Petrucci.

et

Dans la même année 1502, le 9 mai, sortit des mêmes presses un recueil intitulé Motetti XXXIII. Ces motets sont à quatre voix; mais le seul exemplaire connu jusqu'à ce jour, qui est à la bibliothèque du Lycée musical de Bologne, est incomplet de la partie du superius. Cinq de ces motets sont de Josquin Deprès, deux de Compère, un d'Antoine Brumel, neuf de Gaspard (Van Veerbeke), huit de Ghiselin, deux d'Alexandre Agricola, et six de Jean Pinarol. Il est remarquable que le nombre considérable d'oeuvres musicales publiés par Petrucci, à l'exception de certains chants italiens dont il sera parlé tout à l'heure, a été produit par des compositeurs belges. Les quelques noms français qu'on trouve mêlés aux leurs sont ceux de leurs élèves. Un recueil de cinq messes de Josquin Deprès, qui a simplement pour titre Misse Josquin, fut achevé d'imprimer le 27 septembre de la même année. Au superius on trouve le nom de l'auteur écrit de cette manière : Josquin-de-Pres. Un exemplaire complet de ce livre est à la bibliothèque royale de Berlin. Le 27 décembre de la même année, ce même livre de messes de Josquin sortit de nouveau des presses de Petrucci avec le titre Liber primus Missarum Josquin. Il n'est pas vraisemblable que l'édition publiée trois mois auparavant ait été épuisée; cependant ce n'est pas un simple changement de frontispice, car le motet à quatre voix, Ecce tu pulchra es, amica mea, de Josquin, qui se trouve après la messe de l'homme armé, dans la première édition, n'est pas dans celle-ci. Le second livre des messes de Josquin (Missarum Josquin liber secundus) et le troisième livre, furent publiés par Petrucci, en 1503. L'exemplaire de la bibliothèque impériale de Vienne n'a que le superius, l'altus et le ténor; celui de la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise, a le superius, le ténor et la basse; celui que possédait Lansberg (voyez ce nom), à Rome, était aussi incomplet de l'altus; l'exemplaire du Muséum britannique est complet.

:

En 1505 parut le troisième livre de l'Odhecaton, sous le titre de Canti C. no cento cinquanta. Un exemplaire complet de ce précieux recueil de chansons françaises, à quatre et à cinq voix, est à la bibliothèque impériale

de Vienne. Dans la même année, Petrucci publia un recueil de cinq messes d'Obrecht, sous le titre de Misse Obrecht; un livre de cinq messes de Brumel, qui porte simplement au frontispice Brumel, et les titres des messes; un livre de cinq messes de Jean Ghiselin, avec le nom simplement de l'auteur et les titres des messes; et, enfin, un livre de cinq messes de Pierre De la Rue, avec ces mots au frontispice: Misse Petri De la Rue, et les titres des messes. Des exemplaires des messes d'Obrecht sont aux bibliothèques de Berlin et de Munich; celui de la bibliothèque de Vienne est incomplet de la basse; le mien est complet, ainsi que celui des messes de Brumel, dont la bibliothèque de Berlin a un exemplaire complet, ainsi que des messes de Ghiselin. Les exemplaires des messes de Pierre De la Rue qui sont à Berlin et au Muséum britannique sont complets; la basse manque à celui de la bibliothèque impériale.de Vienne. Les exemplaires des messes de Jean Mouton, Fevin, Ghiselin, Agricola, Brumel, Pierre De la Rue, Obrecht, Isaak, de Orto (Dujardin), et de Gaspard, imprimées par Petrucci, qui se trouvent à la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise, sont tous incomplets de la basse.

En 1504, Petrucci mit au jour cinq messes d'Alexandre Agricola (Misse Alexandri Agricole), dont il y a des exemplaires dans les bibliothèques de Berlin, de Vienne, du Lycée musical de Bologne, de la chapelle pontificale de Rome et dans la mienne. Cette publication fut snivie du recueil intitulé Motetti C. C'est le troisième livre de la collection de motets dont le premier, A, fut publié en 1502. On sait que le deuxième livre, marqué B, contenait des motets pour le dimanche et pour l'octave de la Passion, mais on n'en connaît pas d'exemplaire.

Dans les années 1504 à 1508, Petrucci publia neuf livres de chants italiens d'un caractère

populaire en usage dans les États vénitiens, et qu'on appelait frottole. Le premier livre porte la date du 28 décembre 1504; le second livre, qui est sans doute une réimpression, celle du 29 janvier 1507; le troisième, celle du 26 novembre 1507; le quatrième a pour titre : Strambotti, Ode, frottole, Sonetti, et modo de cantar versi latini e capituli, libro quarto. Le cinquième livre est daté du 25 décembre 1505; le sixième, du 5 février 1505; le septième, du 6 juin 1507; le huitième, du 20 mai 1507; le neuvième et dernier, du 22 janvier 1508. Les bibliothèques de Munich et de Vienne contiennent les divers livres de

cette collection: M. Butsch, libraire à Augsbourg, a eu les quatre premiers livres, en 1846, et Landsberg a possédé les deux premiers. C'est par ces mêmes recueils qu'on connait les noms de quelques compositeurs de mélodies populaires (dont un certain nombre en patois de Venise) lesquels ont vécu dans la seconde moitié du quinzième siècle, tels que Antoine Caprioli, de Brescia, André de Antiquis, de Venise; Antoine Rosseti, de Vérone; Antoine Stringari, de Padoue, Bartholomé Tromboncino, de Vérone, Michel Pesenti, de la même ville, Philippe de Luprano, François Anna, organiste de Venise, Jean Brocchi, de Vérone, Marc Cara, de la même ville, Nicolas Pifaro, de Padoue et Rossini, de Mantoue.

En 1505, Petrucci publia un livre de cinq messes de De Orto (Dujardin); dont une avec deux Credo, le quatrième livre de motets à quatre voix (Motetti libro quarto), et un livre de motets à cinq voix, fort intéressant, parce qu'on y trouve trois motets de Regis (dont le nom flamand était De Koninck), compositeur du quinzième siècle, qui fut au premier rang et dont les ouvrages sont rares. Dans l'année 1506, on ne trouve que deux livres de Lamentations de Jérémie, dont le premier a pour titre Lamentationum Jeremie prophete, liber primus, l'autre, Lamentationum, liber secundus, et un livre de cinq messes de Henri Isaak (Misse Henri Izac). On ne connaît des années 1507 et 1508 que quatre livres de tablature de luth et un livre de messes de divers auteurs (Missarum diversorum auctorum liber primus). Le premier livre de tablature a pour titre Intabolatura de Lauto libro primo. Au deuxième feuillet, on trouve une Regula pro illis qui canere nesciunt, en latin et en italien. Il paraît que l'auteur de ce premier livre, ainsi que du second, fut un luthiste nommé François Spinaccio, car on trouve au troisième feuillet une pièce de vers latins avec cette inscription: Christophorus Pierius Gigas Forosemproniensis in Laudem Francisci Spinaccini. Dans le second livre, le nom de Spinaccio se trouve en tête d'un certain nombre de morceaux. Il n'a pas été retrouvé jusqu'à ce jour d'exemplaire du troisième livre. Le titre du quatrième livre a cette forme bizarre :

Intabolatura de Lauto

Libro quarto: Padoane diverse. Calate a la spagnola.

Calate a la taliana.

rastar de corde con li soi recercar dietro. Frottole. Joanambrosio.

C'est-à-dire pavanes de différents genres; calates (danses) à l'espagnol; danses à l'italienne; arpéges des cordes en montant et à reculons; Frottole. A l'égard du dernier mot (Joanambrosio), on en a l'explication dans la table des pièces contenues dans l'œuvre, car on y lit Table de cet œuvre, composé par l'excellent musicien et joueur de luth Jean Ambroise Balza, de Milan. François Spinaccio et Jean Ambroise Dalza sont les plus anciens luthistes dont les noms figurent dans l'histoire de la musique.

[ocr errors]

:

Dans l'année 1509, on ne trouve qu'un seul ouvrage sorti des presses de Petrucci; il a pour titre Tenori e contrabassi intabulati col sopran in canto figurato per cantar e sonar col lauto libro primo. Francisci Bos-. sinensis Opus; ce qui signifie que la partie de soprano est écrite en notation ordinaire pour être chantée par la voix, tandis que le ténor et la basse, écrits en caractères de tablature, sont joués sur le luth; enfin, que l'ouvrage a été composé par un certain François, né dans la Bosnie, et dont le nom de famille n'est pas indiqué. Diverses œuvres ou collections ont été imprimées par Petrucci entre les années 1502 et 1510, mais sans date. On connaît particulièrement celles-ci: 1° Misse Gaspard (Van Verbeeke); ces messes sont au nombre de cinq. Tous les exemplaires de ce recueil, connus jusqu'à ce jour, sont incomplets; la basse manque à ceux qui sont dans les bibliothèques impériales de Vienne et de Saint-Marc de Venise; celui de M. Gaspari de Bologne, vendu Paris, en 1862, n'avait pas de ténor. 2o Fragmenta Missarum. Parmi ces fragments, on trouve les Credo des messes de Josquin Deprès qu'on ne possède pas entières et qui ont pour titres : La belle se sied; De tous biens; Villayge (village); Ciaschun (chacun) me crie; ainsi que d'autres fragments des messes Ferialis et de Passione. 5° Deux autres ouvrages sont cités sans date par Conrad Gesner, dans ses Pandectes, ou deuxième partie de sa Bibliotheca universalis: l'un est le deuxième livre d'un recueil de Laudi indiqué de cette manière : Laude liber secundus, ibidem (Venetiis per Octavianum Petrutium); l'autre est intitulé: Frottole de misser Bartolomeo Tromboncino con tenori et bassi tabulati, et con soprani in canto figurato, per cantar et sonar col canto, Venetiis impressæ.

On ignore le motif qui détermina Petrucci à ne pas user pendant le terme de vingt ans du privilége qui lui avait été accordé par le

conseil de la seigneurie de Venise; mais il est certain que, dès 1512 au plus tard, il était retourné à Fossombrone, et qu'il y avait transporté son imprimerie. Ce qu'on peut présumer, c'est que ses affaires commerciales n'avaient pas prospéré à Venise, car dans l'avant-propos d'un opuscule qu'il imprima en 1515, il dit qu'il a souffert jusqu'alors de longues maladies et de revers de fortune (quas diutina ægritudo, et adversa fortuna adeo appresserent). Quoi qu'il en soit, il obtint du pape Léon X un privilége de quinze ans pour exercer son art dans les États romains. Ce privilége est daté du 22 octobre 1513.

Le premier ouvrage imprimé à Fossombrone par Petrucci, en 1515, fut un livre de messes in-folio, pour le chœur, dont un exemplaire se trouve à la chapelle pontificale de Rome; puis il donna une nouvelle édition des trois livres de messes de Josquin Deprès, dont le premier parut en 1514, le second en 1515, et le troisième en 1516. En 1514, il commença la publication de la collection de motets intitulée Motetti de la corona, parce qu'ily a une couronne royale au frontispice. Le premier livre fut achevé d'imprimer le 17 août 1514; les trois autres livres ont paru en 1519. En 1515, le célèbre typographe mit âu jour un livre de cinq messes de Jean Mouton (Missarum Joannis Mouton liber primus), et un livre de messes d'Antoine Fevin, qui en contient une de Robert Fevin et une de Pierre De la Rue, sous le nom de Pierzon. Cet ouvrage a pour titre Misse Antonii de Fevin. Le Muséum britannique possède des exemplaires complets de ces collections; ceux de la bibliothèque impériale de Vienne et de la bibliothèque de SaintMarc, à Venise, n'ont pas les parties de basse. Conrad Gesner cite aussi, sous la date de cette année, une collection intitulée Missarum decem à clarissimis musicis compositarum necdum antea (exceptis tribus) æditarum libri duo. Impressi Forosempronii 1515. Aucune publication connue n'a été faite par Petrucci pendant les années 1517 et 1518. Dans une vente qui fut faite à Rome, en 1829, trois messes, très-grand in-folio, pour le lutrin du choeur, imprimées par Petrucci à Fossom brone, dans les années 1520-1525, ont été acquises par une personne inconnue. Ces produits étaient de la plus grande beauté sous le rapport des caractères, du tirage et du papier. Après 1523, on ne trouve plus rien de Petrucci il est vraisemblable qu'il cessa de vivre dans cette même année, ou peu de temps après.

[ocr errors]
[blocks in formation]

PETSCHKE (ADOLPHE-FRÉDÉRIC), candidat en théologie et directeur de l'Institut des sourds et muets de la Saxe électorale à Leipsick, naquit en 1759, dans cette ville, et y mourut le 7 avril 1822. Il a publié, sous le voile de l'anonyme, un supplément à la méthode de piano de Merbach, intitulé: Anhang zu Merbachs Clavierschule; Leipsick, 1784, in-4°. L'année suivante, il fit aussi paraître : Versuch eines Unterrichts zum Clavierspielen (Essai d'une instruction pour l'art de jouer du piano); ibid., 1785.

PETZ (JEAN-CHRISTOPHE), né à Munich, dans la seconde moitié du dix-septième siècle, y fut d'abord attaché comme simple musicien de la cour, puis entra au service du prince électoral de Cologne, à Bonn, en qualité de maître de chapelle, et fut en dernier lieu appelé à Stuttgard, où il mourut en 1716, avec le titre de maître de chapelle du duc de Wurtemberg. Il a fait imprimer de sa compotion: 1o Sonate a tre cioè 2 violini, violoncello e basso continuo, op. 1; Augsbourg, 1701. 20 Prodromus optatæ pacis, op. 2; ibid., 1705, in-folio. Cet ouvrage consiste en psaumes à quatre voix, trois instruments et basse continue. 3o Sonate da camera a flauti e basso, op. 3, ibid. 4° Jubilum Missale; ibid., 1706 collection de messes solennelles, 5° Corona stellarum duodecim; Stuttgard, 1710 collection de douze motets à quatre voix, deux violons et basse continue pour l'orgue.

[ocr errors]

PETZOLD (GUILLAUME-LEBRECHT), fils d'un pasteur protestant, est né le 2 juillet 1784, à Lichtenhayn, village de la Saxe (cercle de Misnie). Son père, voulant lui faire embrasser une profession à la fois industrielle et artistique, le conduisit au mois d'avril 1798, à Dresde, où il entra dans les ateliers de CharlesRodolphe-Auguste Wenzky, facteur d'orgues et de pianos de la cour. Après cinq années passées en apprentissage chez cet habile artiste, Petzold partit pour Vienne avec une lettre de recommandation de Wenzky pour son confrère Walther. Il travailla dans les ateliers de celui-ci jusqu'au mois de décembre 1805, puis se rendit à Paris, où il forma, au mois d'avril 1806, une association avec J. Pfeiffer (voyez ce nom) pour la fabrication de pianos, d'après un nouveau système. Les premiers produits de cette association fu

« AnteriorContinuar »