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avoir forgé des chartres de privilége, et un chanoine de Neufchâtel fut noyé dans le lac pour avoir participé à cette fourberie.

Il jaillit des roches de Neufchâtel plusieurs sources minérales, tant ferrugineuses que sulfureuses; celles que l'on fréquente le plus, ce sont les eaux et bains de la Brevine et de Ponts; mais les malades seuls ont la coutume de s'y rendre aussi n'ont-elles pas la réputation des eaux fréquentées par les désœuvrés. Dans le Val-Travers on connaît une source d'asphalte; la Reuse charrie des paillettes d'or; enfin, ce qui excite encore l'attention des amateurs des curiosités naturelles, ce sont des grottes intéressantes à visiter: celle de la Côte-des-Fées porte un nom qui peint la surprise causée par son aspect; c'est celui d'un temple soutenu par des colonnes; il y a une baume plus vaste 5..

TOME I.

auprès de Motiers dans le Val-Travers, où l'on trouve atissi une glacière naturelle, comme à Monléry au-dessus de Bouveresse.

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CANTON DE ZUG.

C'EST le plus petit des cantons suisses

sous le rapport de l'étendue et de la population, puisqu'il n'a que six lieues de long sur trois de large, et qu'il ne renferme que quatorze mille ames. Encore les lacs de Zug et d'Egeri occupent-ils une partie considérable de sa superficie qui d'ailleurs est couverte de montagnes, à l'exception du pays situé entre le mont de Zug, la Reuss et la rivière de Lorez. Les plus hautes des montagnes du canton, le Ruffi et le Rossberg, ne s'élèvent pas à plus de quatre mille huit cent trente-six pieds au-dessus du niveau de la mer, et de plus de trois mille cinq cent seize pieds au-dessus du lac de Zug. Toutes les montagnes du canton sont de formation nouvelle, étant composées

de terrein d'alluvion, d'argile, de pierre sablonneuse. Les rives du lac de Zug sont parsemées d'énormes blocs de granit, roulés, qui proviennent du SaintGothard, et d'autres monts primitifs des hautes Alpes.

Des pâturages occupent dans ce canton, comme dans celui de Schwytz, la plus grande partie du terrein; il y a peu de champs labourés, et moins de vignes encore, qui ne donnent qu'un vin médiocre. Mais dans la plupart des villages les vergers ombragent les maisons des paysans; et le cidre et le lait font la boisson commune des habitans. Quoique ni leurs pâturages ni leurs bestiaux ne vaillent ceux de Schwytz, et qu'ils ne confectionnent que des fromages et du beurre d'une qualité inférieure, on voit néanmoins, dans quelques villages, une grande aisance qui se manifeste dans les usages et dans le costume. Les

jeunes gens aiment à se parer de nœuds de rubans et d'étoffes bigarrées, ce qui contraste un peu avec la simplicité de leur vie habituelle; et il est assez plaisant de voir un jeune pâtre robuste, coiffé d'un petit chapeau de paille d'où flottent des bandelettes, portant des bas à fleurs, et des souliers couverts d'écarlate. On ne s'attendrait pas à trouver de pareils adonis dans les chalets des Alpes. Les jeunes paysannes montrent le même goût pour la parure légère; ce sont des rubans et des fleurs qui ornent leurs chapeaux de paille; d'autres rubans de couleur rouge attachés à leur corset, à leur collerette; une chaîne d'or faux qui entoure les reins, et retombe sur le tablier; ajoutez à cette parure un court jupon vert et des bas rouges, et vous aurez quelque idée du costume bigarré de la paysanne zugoise qui veutplaire.

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