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Font tout le charme de ma vie.

Vous que j'adore, étres charmans,
Dont l'image feule intéreffe,
Qui jouez avec le printems,
Réchauffez l'automne des ans,
Et reffufcitez la vieilleffe;
Difpofez de mes fens troublés,
Belles Circés, tendres firenes,
Ah! commandez en fouveraines,
Et trompez-moi, fi vous voulez.
Vous favez changer en délices
Les peines dont nous foupirons;
Malheurs aux trop prudens Ulyffes
Qui ferment l'oreille à vos fons !
Parez de fleurs mes avirons,
Et qu'au fein des plaines profondes
Bercé par vos illufions,
Mon vaiffeau gliffe fur les ondes,
Au bruit flatteur de vos chanfons
D'une rêverie inquiette

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Ne fuivons point l'égarement.
Dans l'avenir dès qu'on fe jette,
On fait un larcin au préfent.
Songeons, lorfque le jour commence,
à l'embellir jusqu'à la fin:
Gardons toujours une espérance,

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Pour l'opposer au noir chagrin,,
Pour les revers un front ferein,
Pour l'inftant une jouiffance,

Un defir pour le lendemain.

Mais, quoi! déjà la nuit s'avance,

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Tenant les graces par la main;
Le bon Comus vient en cadence,
Couronner l'autel du feftin.

Amis, dans ces rians mysteres,
Ne voyons le fombre avenir,
Qu'à travers les cryftaux des verres,
Les étincelles des lumieres,

Et les feux légers du plaifir.
L'interprete de la nature,
Des atomes docte inventeur,
Raifonna, dit-on, fon bonheur:
Sa volupté feroit plus pure,
S'il n'eût confulté que fon cœur.
Affranchis de toute impofture,
A l'inftinct laiffons-nous mener;
Soyons heureux fans raifonner :
C'eft aller plus loin qu'Epicure.

Mademoiselle DE BOMBELLES prononça un compliment.

AGLAÉ, Mlle DE LASTIC.
EUPHRASIE, Mlle DE SINÉTY.
MÉLANIE, Mlle DE CRECY.

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SIDONIE, Mlle DE MONTALEMBERT, EUDOXE, Mlle D'HAUDRECY.

ÉGLÉ,

Mlle DE DURFORT.

AUSONIE, Mlle DE VILLEFORT.

ROSALIE,

Mlle DE VILLEPAILLE.

Ces deux petits ouvrages font attribués à M. 'Dorat ; o a cru faire plaifir au public en les recueillant, pour en en richir fa collection.

IDYLLES

DE SAINT-CYR,

O U

L'HOMMAGE DU CŒUR.

A l'occafion des mariages de Monseigneur LE DAUPHIN avec MARIE-ANTOINETTE D'AUTRICHE, Archiducheffe ; & de Monseigneur LE COMTE DE PROVENCE avec Josephine, princeffe de Savoye.

PREMIERE IDYLLE. SCENE PREMIER E. A GLA É.

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Ariette.

AQUILONS, fuyez nos afyles,

Gazons, couronnez-vous de fleurs,

Et que ces ombrages tranquiles

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Imitent la paix de nos cœurs:
Flore languit abandonnée,

Une autre regne dans nos champs;

C'eft ANTOINETTE, cette année,
Qui nous ramene le printems.

Comme fa préfence a changé ces lieux! la verdure eft plus fraîche; les nuages ont dif

paru.

SCENE I I.

AGLAÉ, EUPHRASIE, MÉLANIE.

EUPHRASI E.

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He bien, Aglaé, pourquoi nous avez-vous quittées? Que faifiez-vous feule & loin de nous?

AGLA É.

Je chantois la beauté, la vertu, les graces: je chantois le bonheur de la France, le nôtre.... J'étois l'écho de vos cœurs.

MÉLAN I E.

Ne vaut-il pas mieux en être la confidente?

EUPHRASI E.

Tant d'avantages réunis valent bien que nous

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