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vérifié la réalité, et dont on a trouvé les lois. Une traduction allemande de cet ouvrage, intitulée Neue Hall-und Thon-Kunst, oder mechanische Geheim-Verbindung der Kunst und Natur (Nordlingue, 1684, in-fol.), a été publiée sous le nom d'Agatho Carione, qui n'est vraisemblablement qu'un pseudonyme.

Dans son traité du magnétisme intitulé: Magnes sive de arte magneticâ opus tripartitum (Rome, 1641, in-4°; Cologne, 1643, in-4o, et Rome, 1654, in-fol.), Kircher a traité au troisième livre De Magnetismo musicæ. Il y disserte longuement sur des faits mal observés et des suppositions gratuites. On y trouve les airs qui, de son temps, passaient pour guérir du tarentisme. Enfin, le savant jésuite a donné un chapitre rempli de rêveries sur la musique hieroglyphique, dans son célèbre livre intitulé: Œdipus ægyptiacus, hoc est universalis hieroglyphicæ veterum doctrinæ, temporum injurid abolitæ, instauratio, Rome, 1652-1654, trois volumes in-fol.

KIRCHGÆSSNER (MARIANNE), virtuose sur l'harmonica, naquit en 1770 à Waghousel, dans le duché de Bade. A peine âgée de quatre ans, elle perdit la vue; néanmoins, douée d'un sentiment musical très-actif et de beaucoup d'adresse, elle apprit en peu de temps, quoique sans maître, à jouer quelques petits morceaux sur le piano; ses succès intéressèrent à son sort le baron de Beroldingen, capitulaire de la cathédrale de Spire, qui la confia aux soins du maître de chapelle Schmittbauer, de Carlsruhe, et qui lui fit présent d'un harmonica de cent ducats. Après avoir étudié avec persévérance les ressources de cet instrument, mademoiselle Kirchgæssner parvint à un degré d'habileté qu'aucun autre artiste n'avait atteint avant elle. Au mois de février 1791, elle entreprit son premier voyage en Allemagne, accompagnée du conseiller Bossner, de Spire, et se rendit d'abord à Munich où elle se fit entendre dans quelques sonates, quatuors et quintettes, composés pour elle par Eichhorn. De Munich elle alla à Vienne, où elle donna un grand concert au Théâtre National. Son talent produisit une si vive impression sur Mozart, que cet homme célèbre écrivit pour elle un délicieux quintetto pour harmonica, deux violons, viole et basse. Ce morceau a été publié longtemps après. Le vieux Vanhall écrivit aussi pour cette virtuose quelques compositions qu'elle a exécutées dans plusieurs grandes villes. Elle ne s'éloigna de Vienne que pour se rendre à Dresde, où l'électeur lui fit de beaux présents en témoignage de sa satisfac

tion. Le compositeur Naumaun, qui l'entendit aussi dans cette ville, déclara qu'elle était sans rivale sur l'harmonica. A Berlin, le roi, ému par son talent, voulut l'entendre quatre jours de suite, et lui fit donner cent frédérics d'or, à quoi la reine ajouta le cadeau d'une montre d'or. Vers la fin de 1792, elle quitta Berlin pour aller à Hambourg, où l'admiration pour son jeu alla jusqu'à l'enthousiasme. A Copenhague, en Hollande, partout elle recueillit des témoignages du même intérêt. Arrivée à Londres au commencement de l'année 1794, elle y donna son premier concert le 17 mars; son succès fut un véritable triomphe. Son séjour en Angleterre fut pour elle une source de félicité, car, outre les richesses considérables qu'elle y amassa, elle eut le bonheur de recouvrer la vue, de manière à distinguer les objets et les couleurs. Un médecin de Londres fit cette cure sans opération, et par le seul usage de collyres. Ce fut aussi dans cette ville qu'elle fit l'acquisition de l'harmonica dont elle joua toujours dans la suite; Froeschel, mécanicien allemand, le construisit pour elle.

En 1796, mademoiselle Kirschgæssner retourna en Allemagne. Au mois de novembre de cette année, elle se fit entendre de nouveau à Hambourg; puis elle partit pour la Russie. Au mois de mars 1798, elle était à Saint-Pétersbourg, où elle obtenait de brillants succès. De retour dans sa patrie, elle acheta une jolie maison de campagne à Gohlis, près de Leipsick, où elle se proposait de passer le reste de ses jours dans le repos, avec ses fidèles compagnons de voyage, le conseiller Bossler et sa femme. Cependant elle entreprit un nouveau voyage en Suisse, en 1808; mais arrivée à Schaffouse, elle y fut atteinte d'une inflammation de poitrine qui la mit au tombeau le 9 décembre de la même année, à l'âge de trentehuit ans. Le 13 de ce mois, elle fut inhumée dans le cimetière du couvent Paradis, et un service solennel fut chanté à ses obsèques.

KIRCHHOF (GODEFROID), né à Muhlbeck, près de Bitterfeld, le 15 septembre 1685, étudia dans sa jeunesse le clavecin et la composition près du célèbre organiste Zachau, à Halle, et fut nommé, en 1709, maître de chapelle du duc de Holstein-Glücksbourg, puis, en 1711, organiste de l'église des Bénédictins à Quedlinbourg. En 1714, il fut appelé à Halle pour y remplir les fonctions d'organiste et de directeur de musique à l'église Notre-Dame, et depuis lors, il refusa toutes les places de maître de chapelle qui lui furent offertes, ne voulant pas quitter cette position. Il la con

serva jusqu'à sa mort, arrivée au mois de mars 1746. On a publié de cet artiste L'A B C musical, contenant des fugues et des préludes dans tous les tons pour le clavecin, Amsterdam, Witbogel. Gerber possédait aussi de Kirchhof des chorals variés et des suites de pièces pour l'orgne.

KIRCHHOFF (...), harpiste allemand, né en Saxe, se fixa à Copenhague, et fut attaché à la musique du roi de Danemark. Il mourut au mois de février 1799, à l'âge de soixantedix-sept ans. Vers 1758, il avait fait un voyage en Russie, et s'était fait entendre avec beaucoup de succès à Saint-Pétersbourg. On connaît de sa composition quelques solos de harpe, et six quatuors pour harpe, deux violons et basse. Tous ces morceaux sont restés en manuscrit.

En 1858, un chef d'orchestre du Théâtre de Breslau, nommé Kirchhoff ou Kirchhof (Wilhelm), y fit exécuter une ouverture de sa composition. On retrouve cet artiste à Ulm, en 1847, occupant une position semblable et faisant représenter au théâtre de cette ville, le 17 décembre, son opéra intitulé: André Hofer, en trois actes. Kirchhof était alors pensionné comme ancien chef d'orchestre à la cour de Sondershausen. On connait aussi de cet artiste des mélodies à voix seule, avec accompagnement de piano, publiées à Stuttgard, chez Ebner, à Nuremberg, chez Eudter, et à Mannheim, chez Heckel.

Un autre musicien, nommé Kirchhoff (F. F. G.) était, vers 1840, professeur de musique à Aix-la-Chapelle, et y a publié plusieurs recueils de Lieder et de mélodies avec accompagnement de piano.

KIRCHMAIER (GEORGES-GASPARD), savant chimiste et littérateur allemand, né en 1655, à Offenheim, en Franconie, fit ses études dans les universités principales de l'AIlemagne. Il mourut le 28 septembre 1700. Joecher donne la liste de cent quarante-huit ouvrages composés par ce savant. Dans ce nombre est comprise une dissertation De Tarentula, où il parle de la morsure de cet insecte, de l'exaltation qu'elle produit, et de sa guérison par la musique. Ce morceau a été imprimé avec d'autres dissertations du même auteur, à Wittenberg, 1669, in-8°.

KIRCHMAIER (THÉODORE), professeur de philosophie et adjoint à la faculté des sciences de Wittenberg, dans la seconde moitié du dix-septième siècle, a fait imprimer une dissertation intitulée : Schediasma Physicum de viribus mirandis toni consoni,

Wittenberg, 1672, in-4o de trois feuilles et demie. Il y traite: De viribus mirandis toni consoni 1o in movendis affectibus; 2o in concitandis ać rumpendis corporibus ; 3° in curandis morbis.

KIRCHNER (....), cantor à Buchlohe, bourg de la Bavière, en 1770, est connu par une année complète de musique d'église avec orchestre, et par quelques symphonies. Toutes ces compositions sont restées en manuscrit.

KIRCHNER (JEAN-HENRI), fils du précédent, né à Buchlohe, fit ses premières études dans quelques colléges du Mecklenbourg, et suivit un cours de théologie à l'Université de Jéna. Vers 1798, il se rendit à Rudolstadt, où il fut nommé cantor, puis, en 1801, troisième diacre. Il a publié un traité élémentaire de musique intitulé: Theoretisch-praktisches Handbuch zu einem für künstige Landschullehrer næthigen musikalischen Unterricht (Manuel théorique et pratique de l'instruction musicale nécessaire à un instituteur de la campagne), Arnstadt, Langbein, 1801. On a aussi du même auteur: 1° Douze airs en chœur, deux suites, Arnstadt, Hildebrandt. 2o Le 149 psaume, en manuscrit.

KIRCHNER. Plusieurs musiciens de ce nom se sont fait connaître depuis 1830 : mais tous les biographes allemands gardent le silence sur eux. Le premier en date est un chanteur en voix de fausset, né à Hambourg, au commencement du dix-neuvième siècle. Il vécut quelque temps à Munich et s'y fit connaître comme ténor et comme exécutant sur le piano puis il s'établit à Berlin et y resta pendant les années 1824 et 1825. En 1827, il se rendit à Vienne et y entra au théâtre de Léopoldstadt. Ce fut alors que, remarquant l'étendue, la sonorité et la flexibilité de sa voix de fausset, il travailla cet organe factice et parvint à lui donner un caractère de voix féminine qui produisait une illusion complète. Il écrivit sous le titre de La Fausse prima donna un opéra en un acte qui fut représenté avec succès, à Vienne, à Prague, à Stuttgard et à Koenigsberg. Le compositeur y remplissait le rôle principal, et lui-même fut connu longtemps, en Allemagne, sous le nom de La fausse Catalani. Il chantait encore au théâtre Léopoldstadt, à Vienne, en 1858; mais après cette époque, on ne trouve plus aucun renseignement sur lui.

Un autre compositeur, du nom de Kirchner, était directeur de musique au théâtre de Strasbourg, en 1854, et y fit représenter un opéra intitulé: Les deux Duègnes. Enfin, un

pianiste, fécond auteur d'une infinité de petites pièces, particulièrement de polkas pour son instrument, s'est produit depuis 1840. Cet artiste, né à Neukirchen, bourg de la Bavière, se nomme enceslas Kirchner: il vivait à Lemberg (Gallicie), en 1842.

KIRCHRATHI (RENIER), chantre de l'Église cathédrale de Cologne, vécut dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. Il est auteur d'un livre qui a pour titre Theatrum musica choralis, das ist : Kurze und gründlich gelehrte Verfassung der Aretinischen und Gregorianischen Singkunst, zusammengetragen und in den Druck gegeben von u. s. w. (Théâtre de musique chorale, c'est-à-dire, constitution solide et savante de l'art du chant arétinien et grégorien, etc.), Cologne, Godschalk, 1782, in-4o, de quatrevingt-huit pages, non compris la préface.

KIRKMAN (JEAN), musicien hollandais, né vers le milieu du dix-huitième siècle, se fixa à Londres, en 1782, et y fut organiste de la chapelle réformée du rit luthérien. Il mourut de consomption à Norwich, en 1799. On a de cet artiste: 1o Trois trios pour piano, violon et basse, op. 1, La Haye, 1781. 2o Trois sonates à quatre mains et une à deux mains pour le clavecin, Amsterdam, 1782. 5° Six leçons ou sonates pour le piano, op. 3, Londres, 1785. 4° Versets pour les psaumes, composés pour l'orgue, en collaboration avec Keeble, ibid. 5° Deux sonates et un duo à quatre mains, op. 6, Londres, Preston. 6o Trois sonates pour clavecin et violon, op. 6, ibid. 7° Sonate pour le piano, dédiée à Clementi, op. 8, Londres, Clementi. 8" Organ pieces, op. 9, ibid. 9° Huit ballades dédiées à la marquise de Salisbury, op. 10. 10° Quatre rondos pour piano seul, op. 14, ibid.

KIRMAYER (WOLFGANG), musicien de la chapelle de l'électeur de Bavière, mourut à Munich,, en 1795. On connait de sa composition des sérénades et des nocturnes à plusieurs instruments.

KIRMAYER (Frédéric-Josepa), fils du précédent, a changé l'orthographe de son nom en celle de Kirmair. Il naquit à Munich, et fit ses études musicales sous la direction de son père. Destiné au barreau, il suivit d'abord des cours de droit, mais son goût pour la musique lui fit abandonner cette carrière pour celle de pianiste et de compositeur. Après avoir longtemps voyagé en France, en Italie, en Suisse, en Hollande et en Allemagne, il arriva à Berlin en 1795, et y fit admirer son habileté dans l'exécution des traits difficiles, particu

lièrement des tierces et des octaves. Ses succès lui procurèrent en 1795 l'honneur d'être choisi pour maître de piano de la princesse royale, depuis lors reine de Prusse. Il fit ensuite des séjours de peu de durée dans les cours de quelques petits princes d'Allemagne, puis accepta un engagement à Cassel, où la musique fit sous sa direction de notables progrès. En 1803, il quitta cette position pour prendre celle de maître de concert du duc de Gotha. On a publié de sa composition: 1° Sonates pour piano avec violon et violoncelle, op. 9, 13, 21, 22 et 23, Offenbach, André, et Hambourg, Bohme. 2o Sonates pour piano seul, op. 2, 5, 12, 17, 19, ibid. 5° Pièces détachées pour piano, op. 29, Hambourg, Bohme. 4o Thèmes variés pour piano, environ trente œuvres, chez la plupart des éditeurs d'Allemagne. 5o Grande symphonie pour l'orchestre, Berlin, Hummel, 1800. Kirmayer est mort à Gotha, en 1814.

KIRNBERGER (JEAN-PHILIPPE), né le 24 avril 1721, à Saalfeld, dans la Thuringe, apprit dans cette ville les éléments de la musique, du clavecin et du violon, puis alla continuer ses études chez J.-B. Kellner, alors organiste à Græfenrode. En 1758, il se rendit à Sondershausen, où il reçut des leçons de violon de Meil, musicien de la chambre du prince, et chercha les occasions de former son goût, en fréquentant la chapelle. Il y fit aussi la connaissance de Gerber, élève de Bach, qui lui parlait souvent de ce grand homme, et qui lui suggéra l'idée de se rendre à Dresde pour l'entendre et profiter de ses leçons. Kirnberger réalisa en effet ce projet dans l'année 1759, et pendant deux ans, il eut le bonheur d'étudier sous la direction du plus grand musicien de l'Allemagne. En 1741, il partit pour la Pologne, où il demeura pendant dix ans au service de plusieurs princes, en qualité de claveciniste, puis comme directeur de musique d'un couvent de filles à Lemberg. En 1751, il retourna en Allemagne, et quoiqu'il eût alors plus de trente ans, il reprit l'étude du violon, dans le dessein d'entrer comme simple symphoniste dans la chapelle du roi de Prusse, Frédéric II. Arrivé à Berlin vers la fin de la même année, il y eut en effet une place, et y resta jusqu'en 1754. A cette époque, il obtint l'autorisation du roi pour passer au service du prince Henri; mais il n'y resta pas longtemps, parce que la princesse Amélie le prit pour son maître de composition, et le chargea de la direction de sa musique. Kirnberger remplit ces fonctions pendant les vingt dernières années de sa vie.

Il mourut à Berlin, dans la nuit du 27 au 28 juillet 1783, après une maladie longue et doujoureuse.

Comme organiste, Kirnberger fut imitateur du style de Bach. Ses fugues n'ont pas le cachet de création qu'on remarque dans celles de son maître; mais on y trouve du savoir et de l'habileté dans l'art de développer un sujet, et dans les mouvements des différentes parties. Il a écrit beaucoup de musique instrumentale dont une partie a été publiée, et quelques morceaux pour l'église, qui sont restés en manuscrit. Sa musique de clavecin est remplie de choses charmantes, d'un goût naturel et d'une naïveté élégante. Dans les vingt dernières années de sa vie, il s'occupa particulièrement de la didactique et de la théorie de l'art. On a publié de sa composition 1° Allegro pour clavecin seul, ou pour violon et violoncelle, 1750. 2o Fugue pour clavecin en contrepoint double à l'octave, 1760. 3o Chansons avec mélodies, 1762. 4° Douze menuets pour deux violons, deux hautbois, deux flûtes, deux cors et bassé continue, 1772. 5° Quatre recueils d'exercices pour le clavecin, dans la manière de Bach, 1761-1764. 4° Deux solos pour flûte, 1763. 7° Deux trios pour deux violons et basse, 1763. 8° Deux solos pour flûte, 1767. 9° Pièces de musique mêlée, 1769. 10° Odes avec mélodies, Dantzick, 1773. 11o Chansons à Doris, avec accompagnement de clavecin, Leipsick, 1774 (seconde édition). 120 Huit fugues pour le clavecin ou l'orgue, Berlin, 1777. 15° Recueil d'airs de danses caractéristiques, consistant en vingt-quatre pièces pour le clavecin, ibid., 1779. 14° Chant pour la paix, sur un texte de Claudius, ibid., 1779. 15° Diverses pièces pour le clavecin, 1780. Kirnberger a été aussi l'éditeur d'un choix de pièces de différents compositeurs, comme modèles d'harmonie pure, consistant particulièrement en duos, trios, quintettes, sextuors et choeurs de Graun, quatre volumes, Berlin et Koenigsberg, 1775 et 1774; ainsi que des psaumes et chants chrétiens à quatre voix, de Jean-Léon Hassler. Il a laissé en manuscrit plusieurs morceaux de musique instrumentale, des messes latines, Ino, cantate de Ramler, à dix voix, la Chute du premier homme, cantate, le 51o psaume à quatre voix. et le 157° idem, à quatre voix. On trouve de Kirnberger, à la Bibliothèque royale de Berlin, les ouvrages suivants en manuscrit : 1o Les motels Gott ist unsre Zuversicht (en si bémol); Wende dich zu mir (en ut mineur); Erbarm dich unser Gott (en si mineur); tous

:

ces morceaux sont à quatre voix et orgue; les cantates spirituelles der Fall der ersten Menschen, pour soprano (en si mineur); Christus ist gesetzes Ende, à quatre voix et instruments (en ré majeur); des préludes et des fugues pour l'orgue, des sonates de clavecin, etc. Quelques-unes de ces compositions sont en manuscrit original.

Mais c'est surtout comme écrivain didactique et comme théoricien que Kirnberger s'est fait une honorable réputation. Ses idées sur la construction rationnelle du système de l'harmonie furent plus nettes et plus avancées que celles de Marpurg et des autres harmonistes de la seconde moitié du dix-huitième siècle. Le premier, il comprit bien le mécanisme général de la prolongation des notes sur la succession des accords, et des modifications qu'elles y introduisent; il en exposa les principes dans son livre intitulé: Die wahren Grundsætze zum Gebrauch der Harmonie (Les vrais principes concernant l'usage de l'harmonie, etc.). Il pourrait y avoir à la vérité plus d'ordre dans l'exposé des idées de son système qu'il n'en a mis dans cet ouvrage; mais le seul aperçu de sa théorie fut un service immense rendu à la science, et ce fut la seule chose réelle faite pour l'avancement de cette science depuis la classification des accords fondamentaux et dérivés de Rameau, jusqu'aux travaux de Catel. Voici la liste des écrits de Kirnberger: 1° Construction der gleichschwebenden Temperatur (Construction du tempérament balancé), Berlin, 1760, une feuille avec une planche. C'est ce même opuscule qui a été publié à Paris chez Beaucé, sous le titre de Nouvelle méthode d'accorder le pianoforte. Le tempérament de Kirnberger a l'inconvénient de manquer de simplicité depuis longtemps les accordeurs de piano en ont abandonné l'usage. Le général de Tempelhof (voyez ce nom) a fait un analyse critique de ce tempérament et en a fait voir les défauts considérables. 2o Die Kunst des reinen Satzes in der Musik, aus sicheren Grundsætzen hergeleitet und mit deutlichen Beyspielen erlæutert (L'art de la composition pure dans la musique, d'après des principes positifs expliqués par des exemples). Berlin, H.-A. Rottmann, sans date, un vol. in-4o de 252 pages. Une deuxième édition de cette première partie parut peu de temps après, Berlin et Konigsberg, G.-J. Decker et G.-L. Hartung, 1774, in-4°. Deuxième partie, première section, ibid., 1776, in-4o de 155 pag. Idem, deuxième section, ibid., 1777, in-4° de 252 pages.

Idem, troisième section, ibid., 1779, in-4o de 188 pages. Kirnberger a reproduit, au commencement de la première partie de cet ouvrage, son système de tempérament. Vient ensuite le traité des accords et de l'harmonie, où l'auteur expose sa théorie sur les harmonies produites par la prolongation. Kirnberger y traite aussi de la manière d'accompagner la mélodie en général, et les chorals en partic..lier. Les sections VII, VIII et IX de cette première partie sont relatives à la modulation et aux transitions; les deux dernières, au contrepoint simple. La deuxième partie manque d'ordre; sa première division aurait dû être l'appendice de l'ouvrage, afin de ne rien introduire d'étranger entre le contrepoint simple qui termine la première partie, et les différentes espèces de contrepoints doubles qui remplissent la deuxième division. La troisième, où Kirnberger revient sur quelques cas particuliers de ces contrepoints, et où il traite des canons, est incomplète, en ce qu'il n'y donne ni les règles ni les exemples des divers systèmes de fugues. Toutefois, tel qu'il est, cet ouvrage peut être considéré comme un des meilleurs traités de composition publiés en Allemagne, quoiqu'il y ait plus de méthode dans les livres de Marpurg et d'Albrechtsberger. 3o Die wahren Grundsætze zum Gebrauch der Harmonie, darinn deutlich gezeigt wird, wie alle mægliche Accorde aus dem Dreyklang und dem wesentlichen Septimenaccord, und deren dissonirende Vochælten, herzuleiten und zu erklæren sind, als ein Zusatz zu der Kunst des reinen Satzes in der Musik (Les vrais principes concernant l'usage de l'harmonie, etc.), Berlin et Koenigsberg, 1773, in-4° de 115 pages. Tous les écrivains qui ont parlé de ce livre disent que Kirnberger y a réduit l'harmonie aux deux accords fondamentaux, parfait et de septième. Lui-même, dans ses préfaces, et surtout dans celle de ses Principes de basse continue, se félicite d'être arrivé à ce degré de simplicité. Nul doute qu'il eût atteint le dernier terme de la perfection du système normal de l'harmonie, si sa prétention était fondée en réalité mais de même qu'il prend pour point de départ de l'harmonie consonnante l'accord parfait avec tierce majeure, ou avec tierce mineure, ou avec quinte mineure (sur le septième degré), de même il considère comme accords primitifs les quatre accords de septième sol, si, ré, fa; la, ut, mi, sol; si, ré, fa, la; ut, mi, sol, si, qui ne lui paraissent différer que par la qualité de leurs inter

valles. Il ne s'est pas aperçu que le premier seul est un accord primitif qui s'attaque sans préparation, comme les accords consonnants, et que les autres, étant toujours préparés, sont nécessairement d'autre nature, et résultent de la prolongation réunie au mécanisme de la substitution, ou à d'autres circonstances qui, toutes, lui ont été inconnues. Ne supposons donc point ce qui n'est pas, et n'accordons à Kirnberger que ce qui lui appartient réellement la découverte du mécanisme de la prolongation dans les accords qui ne sont point modifiés par d'autres circonstances. C'est cette découverte que Catel a introduite en France dans son traité d'harmonie. Une deuxième édition de l'ouvrage dont il s'agit a été publiée à Vienne chez Haslinger, in-4°. 4° Grundsætze des Generalbasses als erste Linien der Composition (Principes de la basse continue, comme premiers éléments de la composition), Berlin, Hummel, 1781, in-4o de 88 pages avec 25 planches de musique. Diverses autres éditions ont paru à Hambourg, chez Boehme, à Berlin, chez Lischke, à Offenbach, chez André, à Vienne, chez Haslinger. Cet ouvrage est le développement pratique de la théorie de l'auteur sur la formation et la classification des accords. 5o Gedanken über die verschiedenen Lehrarten in der Composition, als Vorbereitung zur Fugenkentniss (Idées sur les différentes méthodes de composition, comme introduction à la connaissance de la fugue), Berlin, 1782, 52 pages in-4°. Il est vraisemblable que cet opuscule aurait été suivi d'un traité spécial sur la fugue, comme complément de l'art de la composition pure, si la mort ne fût venue arrêter les travaux de Kirnberger. Dans ce petit ouvrage, il fait l'éloge des livres de Berardi, de Bononcini et de Fux sur la composition; mais il vante par dessus tout la méthode pratique de J.-S. Bach. 6o Anleitung sur Singkomposition, mit Oden in verschiedenen Sylbenmassen begleitet (Instruction sur la composition du chant, etc.), Berlin, 1782, 85 pages in-fol. Après une dissertation sur le chant, Kirnberger a placé quelques odes bien traitées dans les différents rhythmes, suivant la doctrine des anciens. 7° L'art de composer des menuets et des polonaises sur-le-champ, Berlin, 1757, in-4°. Une édition allemande a paru dans la même année sous ce titre : Der allzeitfertige Menuetten und PolonaisenComponist, Berlin, 1757, 19 feuilles in-4°. L'artifice de cette espèce de secret consiste dans la combinaison d'un certain nombre de mesures de menuets ou de polonaises qu'il

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