DE M. DE R. A. D. T.......... CI-DESSOUS GIT Monfieur DE R.....GNA, CARON fui demandant le droit de fon passage : Idem. SUR PHILIPPE Roi d'Espagne. I 1, * Une heure après la mort de ce Prince, un Seigneur Espagnol écrivit avec un charbon fur la cheminée de fon appartement l'Epitaphe de ce Salomon 'd'Efpagne, en quatre petits Vers que voici: SIENDO moço, luxurioso, Siendo hombre, fut cruel; Tome II. C Ce qu'on a tâché de rendre ainfi, en Fran çois : LIBIDINEUX dans fon jeune âge, Fier & cruel dans l'âge mûr Dans fa vieilleffe, avare & dur: Pour fon falut, Dieu, quel préfage! Par M. D. L. P. * Mort le 13 Septembre 1598. Philippe II encore Infant d'Efpagne, étant arrivé à Trente durant la tenue du Concile, les Peres imaginerent devoir lui donner un Bal. Les Dames les plus qualifiées de la Ville & des environs y furent invitées. Le Cardinal de Mantoue ouvrit ce fingulier Bal, où tous les Peres du Concile danferent avec autant de modeftie que de dignité. Il en fubfifte (dit-on) une Eftampe très recherchée par les Curieux, & très digne de l'être. Don Juan d'Autriche, fils naturel de Charles-Quint, prenant congé de Philippe II, qui l'envoyoit faire la guerre en Flandres, mena avec lui un jeune lion qui le fuivoit par-tout. Cet animal ayant fauté fur ce Monarque pour le careffer; la gravité de Philippe, déconcertée de cette attaque, lui fit regarder Don Juan de fi mauvais œil, qu'il dit après le départ de ce Prince: « J'apprendrai à ce petit Sol❝ dat à fe mieux comporter,lorfqu'il fe pré«fentera devant moi. » Ce reffentiment qu'il garda contre le jeune Prince, aigri par la jaloufie de fes victoires de Gemblours & de Lépante, engagea ( dit-on) ce cruel Monarque à lui ôter la vie par le poifon à l'âge de 33 ans. DU CARDINAL MAZARIN. Ici gît le Cardinal Jule, Qui, pour le faire Pape, amassa force Écus. Il avoit bien ferré fa Mule, Mais il ne monta pas deffus. Anonyme. On peut juger des richeffes qu'avoit accumulées le Cardinal Mazarin par l'Anecdote fuivante : J'ai entendu conter (dit Voltaire) à feu M. de Caumartin, Intendant des Finances, que, dans fa jeuneffe, quelques années après la mort du Cardinal, il avoit été au Palais Mazarin, où logeoient le Duc, fon héritier, & la Ducheffe Hortenfe; qu'il y avoit une grande armoire de marquetterie, fort profonde, qui tenoit du haut jufqu'en bas, tout le fond d'un cabinet. Les clefs en avoient été perdues depuis long-tems, & on avoit négligé jufques là d'en ouvrir les tiroirs. Sur quoi M. de Caumartin, étonné de cette négligence, dit à la Ducheffe de Mazarin qu'on trouveroit peut-être des curiofités dans cette armoire; on l'ouvrit. Elle étoit toute remplie de quadruples, de jettons d'or & de médailles d'or. Madame de Mazarin en jetta au peuple des poignées par les fenêtres pendant plus de huit jours. DU DUC DE BOUFLERS *. Au fein de la Victoire, à la fleur de ton âge, D'un Peuple de Héros tu mourus regretté, BOUFFLERS!.... Tu lui laissas le plus noble de * héritage: Ton exemple & la Liberté. Idem. (Jofeph-Marie), fuccéda à fon pere dans le Gouvernement de Flandres, à l'âge 5 ans, & foutint depuis, tant à la Cour qu'à l'Armée, l'éclat d'un fi beau nom. Envoyé en 1747 au fecours de Gènes, bloquée par les Autrichiens, manquant de toute efpece de provifions, même de poudre, & la méfintelligence régnant entre le Sénat & le peuple; il fut pourvoir à tout, rétablit l'ordre par-tout, & avec le peu de François qu'il avoit, encouragea G bien les Génois, qu'il força enfin leurs ennemis de lever le blocus. Mais Bouflers ne jouit pas long-tems de fa gloire; il mourut de la petite-vérole le jour même que les Autrichiens fe retiroient. Il étoit fils du Maréchal de Bouflers ce Général fi eftimé fous Louis XIV; homme vertueux, bon Citoyen, & le Duc avoit les qualités de fon pere. |