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D'UNE DAME DE COU R.

Cr-eîr, qui fréquenta la Cour dès son enfance,

Haute & puissante Dame, au cœur noble & discret ; Et qui, debout, mourut d'impatience,

En attendant le Tabouret.

Idem.

D'UN MAUVAIS MAR I.

CI-Gir le Mari de cinq Femmes:
Soupçonneux, avare & brutal.

Il les traita toutes fi mal,

Que fi, là-bas, ces bonnes Dames
Ont un Procès, ce ne fera

Sûrement pas à qui l'aura!

- Idem.

D'UN BON MARI.

PASSANT, la rigueur des Destins

A renfermé fous cette Lame

Un tendre Époux avec fa Femme,
Et celle de tous fes Voifins.

Idem.

D'UN PARASITE.

CI-Gir, de mémoire gloutonne,
SILVESTRE, qui n'aimoit que les gros Potentats,
Et dont la Cuifine étoit bonne.

Las! au Pays où l'on ne mange pas,
SILVESTRE n'aimera perfonne.

Idem;

*

DE NINON LENCLOS *.

L'INDULGENTE & fage Nature

A formé l'âme de NINON
De la Volupté d'ÉPICURE,

Et de la Vertu de CATON.

Par-S. EVREMONT.

(Anne, dite Niñon de ) née à Paris en 1615, de parens nobles. Sa mere vouloit en faire une dévote; fon pere, homme d'efprit & de plaifir, réuffit beaucoup mieux à en faire une aimable Epicurienne. Elle penfoit en Socrate, agiffoit en Lais, & tous fes amans (car elle en avoit beaucoup) reconnurent que Ninon cherchoit moins à fatisfaire fa vanité que fon goût.

Sa maifon fut le rendez-vous de ce que la Cour & la Ville avoit de plus poli, & de ce que la République des Lettres avoit de plus illustre. Elle mourut en 1706, à l'âge de 90 ans.

Ninon avoit un fils qu'elle avoit mis en penfion aux Jéfuites. Etant allée un jour voir ce fils, elle dit au Pere Principal, qui avoit foin de fes mœurs & de fes études: Je vous prie fur- tout, mon Pere, « de lui infpirer de la Religion, car "mon fils n'eft pas affez riche pour s'en paffer. »

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Le Chevalier de la Boiffiere, autre fils naturel de Ninon, qui mourut en 1732, l'âge de 75 ans, étoit un très bon Officier de marine, mais d'un caractère fingulier. La Mufique étoit fa paffion favorite, quoiqu'il n'en connût pas une note. Il avoit un cabinet rempli de violons, de guitares, de baffes, de violes, de clavecins, de luths, de toutes fortes d'inftrumens connus, & il n'en favoit jouer d'aucun. Il demeuroit à Toulon. Il invitoit à fa table tous les Muficiens Italiens & autres qui paffoient par cette Ville, foit pour venir en France, foit pour s'en retourner en Italie. Après les avoir bien régalés, il leur' faifoit exécuter un Concert pour lui tout feul,& ne les voyoit jamais partir qu'à regret.

Ninon difoit un jour «Que fi elle avoit affifté au Confeil des Dieux au • moment de la Création, elle auroit opiné " pour qu'ils plaçaffent les rides des femmes « où ils avoient mis le foible d'Achille. »

DE LA MÊME.

FOIBLE & fripponne tour-à-tour,
NINON eut trop d'Amans pour connoître

l'Amour.

Par DESMAHAIS.

D'UN FINANCIER,

Fils d'un Foffoyeur.

CI-sîT, qui fut plus riche

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oiqu'à peu-près avec mêmes talens:

Car l'un mettoit les Morts en terre

L'autre dépouilloit les Vivans.

Anonyme.

DE M. DE SARDIERES,

CI-GIT, qui toujours bredouilla,
Sans avoir jamais pu rien dire ;
Beaucoup de Livres farfouilla,
Sans avoir jamais pu s'inftruire;
Et beaucoup d'Écrits barbouilla,
Que perfonne ne pourra lire.

Attribuée à VOLTAIRE.

D'UN MECIIANT HOM ME..

CI-GIT MARTIN l'abominable ;
Au Diable il a rendu l'efprit.

Paffant, ne crains pas fon femblable:

<

Jamais Monftre n'a reproduit.

Anonyme,

DE

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