DU MÊME. CI-GIT celui qu'au Temple de mémoire, Les fiécles avenir verront toujours vivant; N'eufent pas trop, & trop souvent, Mais, pour s'en confoler, ne pourroit-on pas croire, Que moins petit, peut-être, il eût été moins grand Par le même. M. le Marquis de la Fare, digne Neveu de celui dont nous avons donné l'Epitaphe, fit un jour à l'Impromptu, les Vers ci-deffous: RIEN ne change fur la Terre Que de forme & de nom : Les Payens nommoient APOLLON quatre Le Dieu que nous nommons VOLTAIRE, DE JEAN JACQUES ROUSSEAU. * CI-Gîr, qui né pour vivre au-dela du Trépas, D'abord, il fe donna pour ce qu'il n'étoit pas, * Idem. * Né à Genève en 1712. Arrivé à Paris à l'âge de ans, avec le defir d'y trouver un fort agréable, il fit, fuivant l'ufage en pareil cas, tout ce qu'il falloit pour s'y procurer des Protecteurs ; & même de petits vers galans, qu'un Académicien diftingué par fon mérite & par fes mœurs, (i) à qui il faifoit très affidûment fa Cour, préfentoit aux perfonnes de l'un & l'autre fexe qu'il jugeoit pouvoir être utiles au jeune Auteur, & dont enfuite on enrichiffoit le Mercure de France. Mais le Protégé las enfin de ce manége, ainfi que de la modicité de fon produit, ayant été forcé de fe charger d'une Education, qui, en entretenant fes efpérances, pût du moins pourvoir à fes befoins les plus preffans; les nouvelles humiliations qu'il crut appercevoir dans cette carriere le déter(1) Marivaux. minerent à quitter Paris, pour en tenter quelque autre plus analogue avec fon ca ractere. On fait comment après une longue abfence, & bien des fortunes diverfes, il s'eft remontré dans cette Capitale, tant en perfonne que dans fes Ouvrages. Marivaux ayant eu lieu de fe plaindre de lui lorsqu'il revint à Paris avec un caracteredifférent, a raconté plus d'une fois cette Anecdote à des perfonnes dignes d'en être crues, dont plufieurs vivent encore & pourroient l'attefter. Mais fans rien adopter de ce que l'enthousiasme de fes admirateurs, & la malignité de fes Adverfaires ont répandu fur cet homme auffi fingulier que célébre, ainfi que fur fes Ecrits; nous dirons feulement, (quels que foient les défauts qu'on eut droit de lui reprocher) que tant par l'abondance des idées & la façon de les préfenter, que par l'énergie des fentimens, par la vérité des images, & furtout par l'extrême chaleur du ftyle, il est très peu, peut-être même pas d'Ecrivains, qui puiffent, du moins à tous égards, foutenir avec lui le paralléle. Il est mort en 1778 & a été enterré à Ermenonville, où M. de Girardin (attendu que Rouffeau étoit Calvinifte) lui a fait ériger un Tombeau, au milieu d'un Ilot, qui fe trouve dans le Parc du Château. BILLET DE J. J. ROUSSEAU, A une Demoiselle qui lui avoit demandé un Lacet de fa façon pour le jour de Jes nóces. « LE voila, Mademoiselle, le beau préfent que ❤ vous avez défiré. S'il s'y trouve du fuperflu, faites« en bon ménage, & qu'il ait bien tôt son emploi. « Portez fous d'heureux aufpices cet emblême des « liens de douleur & d'amour dont vous tiendrez * enlacé votre heureux Epoux; & fongez que porter un lacet tiffu par la main qui traça les Devoirs des « Meres, c'eft s'engager à les remplir. M. Maréchal a dit de J. J. Rouffeau: SON efprit exerça cruellement fon cœur : D'UN VÉRITABLE ANGLAIS. DANS ANS ce Tombeau gît un Anglais, Dont on vantoit les mœurs & le courage. Mais qui forcé d'eftimer un Français, Idem. DE DEUX EPOUX. Idem. Le Mari, convaincu que fa Femme l'avoit empoisonné, lui caffa la tête d'un coup de Pistolet. |