DU MÊME. FILS de MINERVE & d'Apollon, Par le même. On agitoit, un jour, devant la Reine de Pologne, Epoufe du Roi Stanislas, qui de Boffuet ou de Fénelon avoit rendu à la Religion de plus grands fervices? «L'un la prouve dit cette Princeffe); mais a l'autre la fait aimer. » Un des Curés du Diocèfe de Cambrai fe félicitoit, en présence de Fénelon, d'avoir aboli la Danfe des Payfans les jours de Dimanche & de Fête : « M. le Curé (lui dit ce vertueux Archevêque ).« ne dansons point, mais permettons à ces pauvres «gens de danfer. Pourquoi les empêcher d'oublier un moment qu'ils font mal " heureux ? » Voici un Couplet de Fénelon, Vol, que taire dit tenir du feu Marquis de Fénelon, neveu du Prélat : c'eft la Parodie d'un Air de Lulli: JEUNE, j'étois trop fage, Je ne veux en partage, Et touche au dernier âge, Sans rien prévoir. DE JUMONVILLE. * PERFIDE dans la Guerre, & traître dans la Paix, A la foi des Traités par systême indocile, ANGLAIS, dans ce Tombeau repôse JUMONVILLE Rougiffez, s'il fe peut? s'écrioit un Français. « Si, par l'Affaffinat, dans vos fureurs brutales, Idem; * Les Anglais ayant franchi, en 17533 les Monts Apalaches, limites de leurs Poffeffions & des nôtres dans l'Amérique Septentrionale, bâtirent fur nos Terres un Fort,' qu'ils nommerent le Fort de Néceffité. Sur quoi le Commandant Français leur députe M. de Jumonville, jeune Officier qui s'étoit plus d'une fois fignalé contre eux, pour les fommer de fe retirer. Il part avec une Efcorte; & lorfqu'il s'approche du Fort, les Anglois font contre lui un feu terrible. Il fait figne de la main, montre de loin fes Dépêches & demandé à être entendu. Le feu ceffe, on l'entoure, il annonce fa qualité d'Envoyé, il lit la fommation dont il eft porteur; les Anglois l'affaffinent, sa troupe eft enveloppée, huit hommes font tués, le refte eft fait prifonnier; un feul Canadien fe fauve, & porte au Commandant Français cette affreufe nouvelle. M. de Villiers, frere de l'infortuné Jumonville, eft chargé d'aller venger fon propre fang & l'honneur de la France. En moins de deux heures le Fort est investi, attaqué, & forcé de capituler. De Villiers voit à fes pieds, fes ennemis lui demander la vie : il facrifie fon reffentiment à la tranquillité des Nations, à fa propre gloire, à l'honneur de la Patrie, aux devoirs de l'Humanité...... quel contraste! lire DE FONTENELLE. * CI-GIT, dont la carrière illustre, Heureux Mortel, qui, fur ses traces, Anonyme: * Le Duc d'Orléans, Régent, s'étant fait par Fontenelle, un Manufcrit que ce dernier avoit compofé fur une matière délicate; le Prince le lui demanda pour le lire lui-même, à tête repofée. Fontenelle le refufa. Le Prince infifta, promit un fecret inviolable, & une prompte reftitution. Fontenelle ne se laiffant point gagner: « Je « vous le jure! » ( lui dit S. A. Royale ). Et Fontenelle fe taifoit. « Je vous le jure foi « de Prince!». Il fe taifoit encore .... « Foi « de Gentilhomme! » Il céda enfin. Mais, depuis, il redemanda vainement fon manufcrit. Il n'y penfoit plus; lorfque, long-tems après, étant allé faire fa Cour au Prince, qu'il ne trouva pas feul, on le fit paffer dans un cabinet; où appercevant fur un bureau fon Manufcrit, il le mit dans fa poche, n'en dit rien au Régent, & il n'en fut jamais parlé. 1 La plus grande louange qui ait été donnée à Fontenelle, eft ce vers de Voltaire : L'Ignorant l'entendit, le Savant l'admira. DU MÊME. D'UN nouvel Univers il ouvrit la barrière; A nos yeux L'Ignorant l'entendit, le Savant l'admira. Par VOLTAIRE. ༦༧༢ De |