« c'est ce dont on ne peut juger qu'après « m'avoir lu. Que la Trompette du juge« ment dernier fonne quand elle voudra; je viendrai, ce livre à la main, me pré«fenter devant le Souverain Juge. Je dirai « hautement: Voilà ce que j'ai fait, ce « que j'ai pensé, ce que je fuis: j'ai dit le "bien & le mal avec la même franchise. « Je n'ai rien tu, rien déguifé, rien pallié; je me fuis montré coupable & vil quand « je l'ai été; j'ai montré mon intérieur «comme tu l'as-vu toi-même, Être éter"nel! raffemble autour de moi l'innom«brable foule de mes femblables? Qu'ils « écoutent ma Confeffion; qu'ils rougiffent « de mes indignités; qu'ils gémiffent de "mes misères; que chacun dévoile, à fon ❝ tour, fon crime aux pieds de ton trône; & qu'un feul te dife: Je fus meilleur que acet homme-là. »

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DE VIRGILE.

ANDÉ m'a donné la naissance ;

J'ai vécu chez les Calabrois:.

Parthénope, à préfent, me tient fous fa puiffance...

J'ai chanté les Bergers, la Campagne & les Rois.

Anonyme.

La noble fimplicité de cette Epitaphe peint on ne fauroit mieux la modeftie de cet illuftre & très célébre Poëte. L'un des plus grands reproches qu'on a faits à Virgile, eft d'avoir un peu trop loué Augufte. Auffi pour faire fentir au Poëte combien il étoit ridicule d'étendre les conquêtes de l'Empire de ce Prince au-delà des Garamantes & des Indiens, même au-delà des pays qui font dans une éternelle nuit, ultra Garamantas & Indos, &c. Augufte affigna, dit-on, la penfion que Virgile lui demandoit, fur les prétendus revenus, qu'en qua. lité de Souverain, il devoit tirer de ces nouveaux fujets :

RECIVEURS généraux de toute la Finance
Que je léve au Pays de mon obéissance,
Dans ces lieux inconnus où le jour ne luit

pas,

Et qui font au-delà de l'Ourfe & de l'Atlas ;
Payez la Penfion qu'à VIRGILE je dopnę :
C'eft AUGUSTE qui vous l'ordonne.

C'est ainfi que, du tems de la Régence, & peut être en partant de cette idée, les Chefs du Régiment de la Calotte affignoient, par Brévet, des penfions chimériques aux perfonnes de tous états qu'ils trouvoient dignes, par quelque fottife écla tante, d'être affociées à leur Corps.

Je courtifai toutes les Belles.

Avec eux je perdis mon temps:
Je l'employai mieux avec elles.

Par M. IMBERT DE CHAMP-RÉAL

D'UN

PARASITE.

PAU

A U L jamais ne mangea chez lui; Sur le Prochain PAUL tiroit à cartouche ; Et lorfque PAUL ouvroit la bouche,

Ce n'étoit qu'aux dépens d'autrui.

Par M. L. D. B,

D'UN PRÉTENDU MÉDECIN,

Ci-cîr, qui fut, durant sa vie,
Un plat Gascon de Normandie,
Qu'à Montmartre on fit Médecin :
Faux comme un Historiographe,
Ignorant comme un Capucin,
Et menteur comme une Épitaphe.

-Par M. D. L. P.

D'UN HOMME D'ESPRIT,
Mais fort avare.

Cr-Gir, qui, pleuré, même à Rome,

Autant habile que mesquin,

Avoit l'efprit d'un galant homme,

Et les fentimens d'un faquin.

Par BRÉBEUF,

DE JACQUES DE PUYSÉGUR *.

Le Tombeau même aux yeux n'offre plus rien

d'obfcur

Quand la Gloire l'éclaire.,. Ici gît PuySÉGUR!
Par M. D. L. P.

*(JACQUES DE CHASTENET, Seigneur de) Lieutenant-général des Armées du Roi fous Louis XIII, d'une ancienne famille originaire du Comté d'Armagnac, avoit pour feptieme Aïeul Bernard de Chastenet, qui en 1365 étoit Confeiller & Chambellan du Roi de Navarre. Il fuffit de dire, pour faire juger des fervices de ce brave Officier Général, qu'il fe trouva à plus de 120 fiéges, à plus de 30 combats, ba