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l'efprit de louis XIII. Privé de fes Penfions & de fon Gouvernement, il refusa toutes les offres des Ennemis de la France: «< il aimoit mieux (difoit-il) être malheureux qu'infidéle.»-« Qu'on me donne (s'écrioit le fameux Spinofa) « cinquante mille hommes, auffi vaillants, & auffi bien dif ciplinés, que les Troupes qu'a formées Toyras, & je me rendrai maître de l'Europe.

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Après qu'il eut expiré, les Soldats tremperent leurs mouchoirs dans le Sang de fa Plaie, en difant: que tant qu'ils les porteroient fur eux, ils vaincroient leurs Ennemis.

Sa défense de Cazal lui avoit fait tant de réputation, qu'étant à Rome quatre ans après, le Peuple crioit après lui avec tranfport: Vive Toyras!

DU CONNÉTABLE DE BOURBON.*

PASSANT, il ne faut pas que ton œil s'émerveille, S'il voit que, dans l'enclos de ce feul Tombeau-cy, Gift ensemble un Vainqueur & un Vaincu aussy, Bien encor qu'en effet un seul Corps y fommeille.

C'eft, hélas! que ce Corps, durant qu'il a vescu, A vaincu pour un autre, &, pour foi fut vaincu. Idem.

*La révolte du Connétable de Bourbon, fi fatale à la France, & les entreprises des Guifes, qui porterent leurs vues jufqu'à la Couronne, apprenent aux Rois (dit le Président Hénault) « qu'il eft également dangereux de perfécuter les hommes d'un grand mérite, & de leur laiffer trop d'au

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« torité. »

Le Connétable de Bourbon pria le Roi d'être le Parrain d'un fils qu'il venoit d'avoir contre toute efpérance, Suzanne de Bourbon étant infirme & contrefaite. « Le

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Baptême, dit un Hiftorien du temps, & le Feftin furent fi fomptueux, qu'un Roi « de France eût été bien empêché d'en faire un pareil, tant pour la grande abondance des vivres, que pour les Tournois, Maf

carades, Danfes & Affemblées de Gen« tilshommes, defquels il y en avoit cinq cents habillés tous de Velours, que tout le monde en ce temps là, ne portoit pas, .. & chacun avoit une chaîne d'or au col, faifant trois tours, qui étoit pour lors une grande parade, & figne de Nobleffe & "Richeffe. "

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Le Roi même, tout faftueux qu'il étoit, fut frappé de cette Magnificence, & en conçut un peu de jalousie.

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DE LA DAME DE KERBONNE.

PEU fenfible au Qu'en dira-t-on,

Ci-gît la Dame de KERBONNE,
Qui, de la Race d'ARCABONNE
Fut le plus digne Rejetton.

Par M. D. L. P.

DE

DE L'ABBÉ BIGNON.*

Les Sciences, les Arts, lui dûrent des hommages;

Il en fut l'ardent Protecteur.

S'il fût né dans les premiers âges,

Il en eût été l'inventeur.

Par LA MOTHE-HOUDART.

* Abbe de Saint Quentin, Bibliothécaire du Roi, l'un des Quarante de l'Académie Française &c. embraffa toutes les Connoiffances, & protégea tous les Gens de Lettres. Mort à l'Ifle Belle, fous Meulan, en 1743.

La Maison de Plaifance de l'Abbé Bignon, à Saint-Cofine (ou l'Ifle-Belle ) a été célébrée par plus d'un Bel Efprit. Voici, fur ce fujet, une Chanfon de Moreau de Mantour:

DANS Athènes & dans Rome,
Brilloit T'Esprit autrefois;
Mais du féjour de Saint-Cosme,
Il a fait un nouveau choix.

C'est pour cette Isle enchantée,

Par les Muses habitée,

Tome II,

I

1

Que le Divin Apollon

Quitte le facré Vallon.

*

Jours de SATURNE & de RHÉE
Régnent dans ce lieu charmant ;
MINERVE, au retour d'ASTRÉE,
Vient y préfider gaîment.

Au Plaifir COMUS invite,
Chaffe l'Amour & fa fuite:
MOMUS, fans bleffer les Loix,
Y vient rire quelquefois.

*

Les Savans de tous étages
Vont y dreffer des Autels;
Et, par leurs doctes Ouvrages
Ils s'y rendent immortels.

Ceft-là que

l'eau de la Seine

Se change en eau d'Hypocrène.

Quoi! du Ciel feroit-ce un don?..... C'est le pouvoir de BIGNON.

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