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pée, & que le tems eft peu propre à agiter ces fortes de matières?.. Mais je ❝ vais vous mettre à votre aise. Perfonne je vous jure, n'a mieux connu que moi « le caractère du feu Roi mon Maître : « c'étoit un homme qui ne s'arrêtoit guère « en un lieu lors même qu'il y étoit à fon «aife. Suppofé donc qu'il foit allé en Purgatoire, je crois qu'il n'y fera pas refté long-tems, & qu'il n'y aura fait que paffer, ou tout au plus, goûter le vin en paffant.

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L'Hiftorien, qui rapporte ce fait, ajoute que cette plaifanterie mit les Docteurs fur les voies de fentir le ridicule de la querelle qu'ils vouloient élever.

Marguerite de Valois, fœur de François Premier, défigne fous le nom de l'Avocate, une galanterie de fon frere.

Un vieil & célébre Avocat avoit une jeune & jolie femme dont il étoit aufli jaloux qu'amoureux. Le Roi, qui probablement n'étoit encore que Duc de Valois, l'ayant trouvée dans une nôce, lui parla d'amour & en fut écouté favorablement. Rendez-vous en conféquence. Le Prince, déguifé, y arrive fur le foir, & rencontre l'Avocat fur l'efcalier avec une bougie à la main. François, fans fe déconcerter : Monfieur, lui dit-il, vous favez com

"bien tous ceux de ma maison ont toujours eu confiance en vous? je viens, en fecret, vous confulter fur une affaire qui « m'intéreffe fort. Mais commencez par « me donner à boire, car j'ai grand foif: " & fur tout bouche clofe fur ma vifite! j'ai mes raifons pour cela; & d'ici je

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« vais dans un endroit où je ne veux pas être connu. »

L'Avocat, ne fe fentant pas d'aife, le mène chez fa femme, & lui ordonne d'apprêter la colation la plus délicate. Le Prince, pendant la colation, trouve le moment de dire un mot à l'Avocate, & de convenir avec elle d'un autre rendez-vous.

On croit même, ajoute l'Auteur, qu'il demeura affez long-tems attaché à cette Maîtreffe.

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L'Abbé d'Olivet dit dans fon Hiftoire de l'Académie, que ce Monarque aimoit & honoroit les Sciences & la Littérature au point: Que lorfqu'on lui préfentoit "pour la première fois un Homme de Let"tres, il faifoit trois pas au-devant de « lui, & cite pour garant M. de Harlay, Archevêque de Paris, Membre de l'Académie Françoife.

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D'UN GRAND CORP S.

CI-GIT, qui ne devoit point naître,

Ou qui ne devoit point mourir :

L'Ambition lui donna l'être;

L'Ambition le fit périr.

Anonyme.

DU MARECHAL D'ESTRÉES *.

Soit qu'aux Champs d'Aftembeck il fixât la

Victoire ;

Qu'il fervît au Conseil d'organe à la Raison ;
Ci-git, qui, doublement, eut des droits à la Gloire :
Il fut vaincre en CÉSAR, & juger en CATon. **
Idem.

* (LOUIS-CÉSAR, Duc d') né à Paris en 1699, de François-Michel le Tellier de Courtenvaux, Capitaine-Colonel des Cent Suiffes, fit fes premières armes fous le Maréchal de Berwick; & fe diftingua en qualité de Maréchal de Camp dans la guerre de 1741, au blocus d'Egra, au paffage du Mein, à Selingeftad, à la journée de Fontenoy, &c. &c. Il eut la

plus grande part à la victoire de Lawfeldt. En 1756, honoré du bâton de Maréchal de France, & du Commandement d'une Armée de cent mille hommes; il dit à Louis XV, en lui montrant fon Plan de Campagne : « Aux premiers jours de Juil« let, j'aurai conduit l'ennemi au-delà du « Wefel, & je ferai prêt à pénétrer dans « le Pays d'Hanovre.» Il tint parole, & remporta fur le Duc de Cumberland une victoire complete. Rappellé en France, par une intrigue de Cour, il obtint le Brévet de Duc en 1763, & mourut le 2 Janvier 1771. On n'admira pas moins en lui le Citoyen que le héros.

** Le dernier vers de l'Epitaphe est d'après celui de Corneille dans fa Tragé die d'Othon :

«Et la Lufitanie a vu ce même OTHON,
« Gouverner en CÉSAR, & juger en CATON.

DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU.

"

ENTRE

NTRE ces Peupliers paifibles,

Repofe JEAN-JACQUES ROUSSEAU.

Approchez, Cœurs droits & fenfibles :
Votre Ami dort fous ce Tombeau.

Par M. DUCIS.

Voici le petit nombre de lignes (dit M. de Paliffor) qui fervent d'introduc «tion aux Mémoires de la Vie de J. J. «Rouffeau, & dont nous pouvons garantir l'authenticité.

"Je forme une entreprise qui n'eut ja" mais d'exemple,& dont l'exécution n'aura point d'imitateurs. Je vais montrer " à més femblables un homme dans toute « la vérité de la nature; & cet homme, c'est " moi.

"Moi feul, je fens mon cœur, & je « connois les hommes; je ne fuis fait " comme aucun autre de ceux que j'ai vus;

j'ofe croire n'être fait comme aucun de « ceux qui exiftent; je ne vaux pas mieux " ou moins: je fuis un autre.

«Si la Nature a bien ou mal fait de brifer le moule dans lequel elle m'a jetté,

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