Tous ches Corps, Qui poriffent, Et attendent Qu'ils reprendent, Corps & âmes, Pour aller, Et voler Ès Saints Lieux, Ché doint Dieux! Amen. * Qu'on voit (dit-on) au grand Cime tière Saint Denis, à Amiens. DE LA FILLE AU GROS LUCAS, Si l'on doit le titre de Bonne A qui ne refufa perfonne : Paffants, qui n'êtes point ingrats, Priez que le Ciel lui pardonne! ANCIENNE ÉPITAPHE REMARQUABLE. Cy repôle Noble Homme ALAIN VEAU, celui auquel l'intégrité & fidélité au maniement des Finances, fous les Rois FRANÇOIS I, HENRI II, FRANÇOIS II & CHARLES IX, a, pour heureuse récompense, acquis, fans envie, ce beau titre de TRÉSORIER SANS REPROCHE. Cette Épitaphe eft (dit Vigneul-Marville) dans l'Eglife de S. Jean, à Paris. Il ajoute qu'il n'eft guères resté de Financiers de fi bonne race; & que peu de ces Meffieurs vont à Saint-Jean prendre des Cendres d'Alain Veau. DE MALHER BE *. J'ENTENDS les Mufes éplorées, MALHERBE, à qui les doctes Sœurs Par DE PORCHERES. 3 * Malherbe étoit avâre, & corrigeoit ainfi fon Valet: « Mon ami, (lui difoit-il ) quand on offense son Maître, on offense "Dieu, & quand on offenfe Dieu, il faut jeûner & faire l'aumône : c'eft pourquoi « je retiendrai cinq fols de votre dépenfe, que je donnerai aux pauvres à votre ་ ་་ « intention. Une heure avant que de mourir, il fe réveilla (dit Racan ),comme en furfaut pour reprendre fon Hôteffe, qui lui fervoit de Garde, d'un mot qui n'étoit pas Français à fon gré; & comme le Confef Tome II, F feur lui en fit réprimande, il lui dit : Qu'il ne pouvoit s'en empêcher, & qu'il vouloit défendre jufqu'à la mort la reté de la Langue Française. pu Il logeoit à Paris, chez M. de Bellegarde, & lorfqu'il y retournoit le foir, M. de Saint-Marc, qui y logeoit auffi, avoit coutume de l'arrêter pour lui dire des Nouvelles. Un foir qu'il vouloit lui en dire : « Bon foir, Monfieur, ( lui dit "Malherbe) tout ce que vous me diriez ne vaut pas fix blancs, & vous me feriez << ufer pour cinq fols de flambeau. » DE FRANÇOIS DE JUSSAC DE S. PREUIL, Décapité à Amiens en 1641. CI-GIT le grand SAINT-PREUIL, dont le Corps n'eft que poudre. Efpagnol, ne crains plus ce Phénix des Guerriers. Il n'eût jamais été frappé d'un coup de Foudre, S'il fe fût, dans tes Champs, moins couvert de Lauriers. Par M. D. L. P. *Saint-Preuil propofa un jour à Courselles une entreprise fur Arras, .de cette manière : r « J'ai fait choix de vous comme du plus fage & plus intrépide Soldat que je connoiffe, pour faire un coup de main qui fera votre fortune. Il s'agit de furpren«dre Arras; & voici mon idée : Vous « vous déguiserez en Payfan, & porterez « vendre des fruits fur la Place. Après « avoir été là quelque tems, vous cher«cherez querelle à quelqu'un, que vous « tuerez d'un coup de poignard. On vous prendra, on vous fera votre procès, & "on vous condamnera à être pendu. La « coutume d'Arras eft de faire les exécu❝tions hors de la Ville : c'eft là-deffus "que roule mon deffein. Je difposerai «une embuscade auprès de la porte par " où on vous fera fortir, & de laquelle «mes gens fe rendront maîtres dès qu'ils « verront que l'on fera attaché au fpec"tacle. Je marcherai en même tems pour « les foutenir, s'il en eft befoin, & pour "m'affurer entièrement de la Place. Après «quoi je fuis à vous, & je vous délivre. Voilà mon deffein. Qu'en dites-vous? « Il est beau, ( répliqua Courcelles) mais « la chofe mérite réflexion. Eh bien, fongez-y, (lui dit Saint-Preuil) & je faua rai demain votre réfolution. » Le lendemain Courcelles alla le trouver & lui dit: « Monfieur, j'ai pensé à votre def |