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de mon âme et célébrer pendant l'an ............. de mon décès tous les jours une messe à mon intention............ pour l'expiation de mes péchés; pareilles somme de cent cinquante livres au couvent des cordeliers de ladicte ville aussy une fois donnés et avec la mesme charge de dire pendant un an chasque jour d'icelluy une messe pour moy; autre somme de cent cinquante livres à l'église parroissialle de Saint-Pierre dudict Xaintes, pour estre employée en ornemens et autres nécessitez de ladicte parroisse, une fois payée comme dessus; en outre à messire Nicolas Taselot, prebtre curé de ladicte parroisse, la somme de trente livres; au collège des pères jésuites de ladicte ville, la somme de soixante livres une fois payée; item à l'hospital de ladicte ville la somme de trois centz livres aussy une fois payée, laquelle somme de trois centz livres je veux estre dellivrée ès mains des dames de la congrégation de la miséricorde, auxquelles je veux que la disposition en appartienne, me confiant pour ce regard et remettant à leur discrétion et piété, du payment de laquelle somme de trois centz livres la supérieure de ladicte compagnie et congrégation pourra bailler valable acquit sans que ledict couvent dudict hospital ne autre personne s'en entremette, ce que je prohibe par exprès; plus la somme de cent livres à Suzanne Guillot, ma servante; à Judith Louyer, cydevant ma servante, la somme de cinquante livres, en considération des services qu'elles m'ont rendus; à Martin Cazanet, la somme de cinquante livres; à Françoise Perrineau, femme de Claude Bonnet, la somme de trente livres; item à Rose Thaunay, la somme de dix-huit livres, pour le salaire et service qu'elle m'a rendu; à Jehanne et Marie Souchet, sœurs, aussy cy-devant mes servantes, la somme de trente livres..... d'elles, tous les susditz légatz une fois payés. Et au parsus de mes biens non donnés, j'ay institué et institue, par cestuy mondict testament et ordonnance de dernière vollonté faict pour cause de mort, mes héritiers universels Pierre et Françoise Dreux, mes enfans, la direction desquelz je commetz et

recommande à monsieur maistre Thomas Dreux, conseiller et secrétaire du roy, à monsieur maistre Pierre Dreux, conseiller du roy en son grand conseil, mes beau-père et beaufrère, à noble et discretz monsieur maistre Joachim de Cerisay, doyen de l'église cathédralle Saint-Pierre de ladite ville, et ledit Charles de Cerisáy, mes frères, lesquelz de Cérisay je prie de prendre la charge et curatelle des biens de mesdits. enfans et leur conserver selon leur prudence, faire faire inventaire de leurs meubles et titres pardevant notaires et tesmoings en présence dudit monsieur maistre Thomas Dreux, sans que autre juge s'en puisse entremettre, déclairant que je certiffie mesditz frères suffizans et capables, tant pour l'exercice de ladite charge et curatelle que faction dudit inventaire, voulant aussy que ladite Françoise ma fille soict nourrie et élevée en la maison de damoiselle Jehanne Raoul, ma mère, et qu'à ces fins pension luy soict déćervie par mes ditz frères convenable à son aage et condition, ainsy que le tout sera par eux advisé, cassant et révocquant tous autres testaments et dispositions que je pourrois avoir faicts contraires en tout ou en partye à cestuy mondit testament et ordonnance de dernière vollonté, lequel je veux valloir en ladite forme de testament codicille ou autre meilleure que faire se pourra, et à l'entretien d'icelluy ay obligé et oblige tous mes ditz biens présens et futurs quelconques; et afin que se soict chose ferme et stable, ay requis le notaire royal soubzsigné voulloir rédiger par escript mondit testament. Ce que je ledit notaire ay faict et appres luy en avoir faict lecture de mot à autre et qu'elle a faict la soubzmission au cas requise, l'en ay jugée et condempnée de son consentement et vollonté. Faict et passé en ladite ville de Xaintes, en la maison de ladite damoiselle, apprès midy, le dix-neuviesme jour de décembre mil six centz vingt ung, présents tesmoings à ce appelés et requis, maistre Nouel de Messac, Anthoine Berthaud et Charles Bouyer, clercs, Jehan Cherbonnier, masson, Anthoine et Arnaud Delahaye, maistres serruriers,

et de René Maucourt, tailleur d'habitz, demeurant audit Xaintes; ledict Arnaud Delahaye a déclairé ne savoir signer. FRANÇOISE DE CERISAY. DEMESSAC. CHERBONNIER. BOUYER. BERTAUD. R. MAUCOURT. A. A. DELAHAYE. BERTAULD, notaire royal.

1629, 31 août.

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Révocation du précédent testament. Idem.

Et advenant le dernier d'aoust mil six cent vingt-neuf après midy, par devant le notaire royal à Xaintes et tesmoings bas nommés, a esté présente et personnellement establye en droict ladicte damoiselle Françoise de Cerisay desnomméc au testament de autre part; laquelle, de son bon gré, volunté, a déclairé qu'elle révocoit, comme de faict elle révoque par ses présentes, le contenu audict testament en tout ses poinctz et clauses; elle ne veult ny n'entend qu'il sorte à effaict, ains l'a cassé et annullé, casse et anulle, et emprés que lecture luy en aist par moy ledict notaire esté faicte, tant dudict testament que présente renunciation, elle en a requis acte à moy ledict notaire que luy ay octroyé pour luy servir et valloir en temps et lieu que de raison. Faict au bourg SaintPallais lais dict Xaintes, au monastère de Sainte-Clère, en présence de Jehan Tercinier, maistre chirurgien, dudict SaintPallais, Daniel Cerbelle, marchand, Jehan Foroin, praticien, Jacques Bigot, archer de monsieur le prévost, Jehan Gustin, maistre tailleur, Michel Gaudin, marchand, Denis Cillor, marchand, tous dudit Xaintes et dudit faux bourg. Ledit Gaudin a déclaré ne savoir signer.

FRANÇOISE DE CERISAY. + J. TERCINIER. SILLOR. FOROIN. Serbelle. J. BIGOT. J. GUSTIN. M. LIMOUZIN, notaire royal à Xaintes.

III.

1629, 11 mars. Charles de Cerisay, grand archidiacre de Saintonge, s'oppose à l'entrée en religion de Françoise Dreux, sa nièce, et à sa prise

d'habit de religieuse de l'ordre de Sainte-Claire 1. Minutes de Limouzin, notaire à Saintes. Communication de M. Th. de Bremond d'Ars.

Aujourdhuy onziesme de mars mil six cens vingt et neuf, heure de dix ou environ, estant dans la maison de damoizelle Françoise de Cerizay, 2 vefve de Charles Dreux, vivant escuyer, sieur du Port-d'Arclou, conseiller du roy et trezorier de l'extraordinaire des guerres en Guienne, située en la paroisse de Sainct-Pallais laiz Xainctes, pardevant le notaire royal à Xainctes et tesmoings basnommés, c'est compareu et présenté en sa personne vénérable et discret monsieur maistre Charles de Cerizay, prestre, 3 chanoyne et grand archidiacre de Xainctonge et vicquaire général de révérand père en Dieu monseigneur l'évesque de Xainctes, et y demeurant; lequel, parlant à la personne du père Marcellin, 4 récollé de l'ordre Saint-François, treuvé dans ladicte maison

1. Nous n'avons pas à faire l'histoire de Sainte-Claire. L'abbé Briand, Histoire de l'église santone, t. II, p. 280-308, a raconté la fondation du monastère, d'après le manuscrit d'une religieuse « qui se nommait sœur Marie de l'enfant Jésus », et qui « se détermina à cet utile travail par le conseil d'un père Macaire du Verger, confesseur et supérieur de son monastère. » L'auteur de ce récit, inconnu à Joseph Briand, nous est révélé par notre livre de vêtures; elle se nommait Françoise-Marie Chevreuil, fille de Christophe Chevreuil, procureur au siège présidial de Saintes, et de Louise Richard, née à Saintes, en 1661, entrée au monastère le 8 mars 1676, professe le 14 mars 1677, morte le 1er janvier 1744.

2. Françoise de Cerizav, mariée par contrat du 13 septembre 1610, était fille de Jean de Cerizay, écuyer, seigneur de La Roche, et de Jeanne Raoul de La Guérinière, sœur de l'évêque de Saintes, Michel Raoul de La Guibourgère.

3. Son frère, Joachim de Cerizay, doyen du chapitre de Saintes, était qualifié aumônier ordinaire de la reine mère, en 1629, époque à laquelle (14 avril) i afferme à Mathurin Viaud, maître coûtelier de la ville de Saintes, et pour la somme de 1,300 livres, les dîmes et autres revenus lui appartenant (sans doute comme doyen) en la paroisse de Chaniers. En 1647, il était curé de Brizambourg.

4. Marcellin de Montauzon.

de ladicte damoizelle Dreux, 1 luy a dit et déclairé

1. A côté de la relation assez circonstanciée et qu'a plus ou moins fidèlement reproduite Briand, on lira avec intérêt les pages suivantes, nécessaires pour l'intelligence de certaines de nos pièces et extraites d'un ouvrage assez rare, « Notice ou abrégé historique de la fondation des couvents de Récollets de la province de l'Immaculéc-Conception en Guyenne. A Limoges, de l'imprimerie de P. Chapoulaud, place des Bancs, MDCCLXXVIII. » Ces pages nous ont été, ainsi que celles qui concernent les récollets de Brouage, de Cognac, de l'île d'Oleron et de Saintes, fort obligeamment communiquées par M. P.-B. Barraud, de Cognac.

« Françoise de Cerizay de Dreux est fondatrice de ce couvent. Elle étoit de Nantes; son oncle, Mgr Michel Raoul, évêque de Saintes, l'appela auprès de lui et la maria avec M. de Dreux, trésorier de l'extraordinaire des guerres. Etant devenue veuve, elle renonça aux vanités du monde; elle résolut de fonder un monastère de Sainte-Claire et de s'y faire elle-même religieuse. Elle commença d'abord par bâtir un couvent, où elle se retira avec d'autres personnes pieuses qui vivoient ensemble sous la direction des pères récollets. Son oncle, ayant eu connaissance de son dessein, craignit qu'elle ne fit tort à ses enfants dont elle était tutrice, et s'y opposa. Persuadé que les récollets l'autorisoient et l'entretenoient dans ses projets, il leur défendit de la voir, de la diriger, même de lui dire la messe; il mit à leur place les pères jacobins. Elle avoit une fille qu'elle aimoit tendrement, et qui, dans la suite, fut abbesse du nouveau monastère. Il fit faire une assemblée de parents et la lui ôta. Quelque rudes que fussent ces épreuves, madame de Dreux ne se découragea pas; elle continua à bâtir son couvent ; et y ayant assemblé un nombre considérable de filles, elle s'occupa des moyens d'en faire une communauté de religieuses. Elle entretenoit toujours une correspondance secrète avec les récollets. Les pères Séverin, 1 Rubéric et Marcellin Montozon étoient ceux en qui elle avoit le plus de confiance. Ce dernier lui conseilla d'écrire au révérendissime l'. Benigne de Gênes, général de l'ordre de SaintFrançois, pour lui demander que le monastère qu'elle vouloit fonder sous la règle de Sainte-Claire, fût agrégé à l'ordre, sous la conduite et juridiction des récollets de la province de Guyenne. Sa lettre est du 26 décembre 1627. Cependant, mademoiselle de Dreux, qui, comme nous l'avons dit, fut enlevée à sa mère, avoit d'abord été placée à l'abbaye des bénédictines de Saintes, d'où elle fut transférée à l'évêché. Son attachement à sa mère fut plus fort que toutes les épreuves qu'elle eut à souffrir: elle se déroba à la vigilance

1. Jean-Joseph Surin, né à Bordeaux en 1600, mort en 1665, habita longtemps Marennes d'où il partit en 1634, pour aller diriger le couvent des fameuses ursulines de Loudun.

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