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marins comme des jeux de la nature formés par une sorte de cristallisation.

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Le système du passage de la cristallisation à l'organisation n'est qu'une branche appartenant à des racines plus profondes, dont les émanations dangereuses se manifestent particulièrement dans l'article Nature du même Dictionnaire....

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L'auteur de cet article donne avec le ton de la certitude, les assertions les plus contraires à tout ce qui existe. Quand on est entraîné par une imagination égarée, on tombe facilement dans des contradictions. L'auteur dit par exemple, que la nature aspire toujours à la perfection de ses œuvres, et il venoit d'affirmer que la terre s'avance vers la foiblesse et la décrépitude; et plus baut, que nous la voyons épuisée de productions. Dans cet état supposé d'épuisement et de décrépitude de la terre, comment la nature pourroit-elle tendre à la perfection de ses oeuvres, puisque, suivant lui, nous tirons notre vie et nos forces de la terre.?

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Le minéral, reste minéral et ne tend point à se rapprocher du végétal; celui-ci reste à sa place, et n'aspire point à l'animalité; chaque espèce d'animal reste ce qu'elle est, et propage son semblable; chaque espèce, en un mot, dans les règnes minéral, végétal et animal, jusqu'à l'homme, ne tendent à aucun changement ils restent tels qu'ils furent au premier moment de leur existence. C'est ainsi qu'on en impose aux hommes inattentifs qui n'observent rien par eux-mêmes, et qu'on réussit trop souvent à faire naître le doute sur les vérités les plus évidentes.

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(1) En parcourant quelques articles voisins de (1) Le fragment suivant est tiré d'un autre article du mène

auteur.

l'article Belemnite, le début de l'article Baryte, ou terre pesante, a attiré mon attention. L'auteur annonce qu'il regarde cette terre pesante comme voisine de la métalleïté; qu'il doity avoir une transition gradûée des substances terreuses aux substances métalliques : « Car, dit-il, la nature ne fait » jamais des sauts dans sa marche; c'estun prin»cipe qu'on ne doit jamais perdre devue. »

Cette hypothèse de transition graduée dans la nature, donné avec ce ton affirmatif comme un principe, tient au système qui rejette toute révélation d'une création; qui regarde la nature entière comme produite par elle-même à l'aide d'une vie interne de la matière, d'une sorte de gravitation vitale, et qui fait exister une transition non interrompue par nuances insensibles, depuis la substance la plus brute jusqu'à l'homme. Suivant les partisans de ce système, «la nature produisit » d'abord des ébauches informes, des étres impar» faits, qu'elle perfectionne lentement, en les >> imprégnant d'une plus grande quantité de vie. >> Tous les animaux, ajoutent-ils encore, ne sont » que des modifications d'un animal, d'un végétal » originaires (2). »

A entendre ces écrivains, le livre de la nature leur est ouvert; ils sont initiés dans ses secrets, ils ont pénétré jusques dans la substance intime des êtres. Cependant, tout ce qu'ils annoncent avec ce ton affirmatif, n'est autre chose qu'une suite de mots, de phrases et d'assertions, dont voici le résumé : « La nature doit être telle qu'ils la >> conçoivent; donc elle l'est. Ainsi, tous les

(1) Article Nature du Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle.;

animaux, tous les végétaux étant, suivant eux, des modifications d'un animal et d'un végétal originaires, il résulte de cette étrange conception que la baleine et le rat, le chéne et le roseau, proviendroient d'un même animal, d'un même végétal. Ces rapprochemens suffisent seuls pour montrer tout l'égarement de tels systèmes.

Mais ces scrutateurs de la nature qui, à leur dire, l'ont suivie dans sa marche dès son origine, ne pourroient pas faire seulement un brin de paille, ni reproduire la moindre des substances que l'homme détruit, dénature ou décompose.

Le chimiste, qui nous donne dans le plus grand détail la liste des ingrédiens qui entrent dans la composition d'une substance qu'il analyse, en nous apprenant qu'il y a tant de silice, d'alumine, de magnesie, etc., fait si bien la balance de ces ingrédiens avec le poids du fragment analysé, qu'il n'y manque presque rien. Cependant, s'il mêloit ensemble chacun de ces ingrédiens dans la dose qu'il a déterminée, et qu'il fit subir à ce mélange toutes les épreuves de ses fourneaux, de ses dissolvans, de ses triturations, pour reproduire la substance qu'il a décomposée, il auroit, hélas, un résultat très-différent. Les substances impondérables, qui font là liaison et peut-être le caractère de la substance analysée, n'y sont plus; elles sont dissipées; le chimiste ne peut pas les rappeler ; elles lui sont inconnues.

Cette impuissance absolue où nous sommes de rien reproduire, qui prouve qu'on est bien éloigné de connoître le vrai composé de chaque substance, devroit, ce semble, rendre plus modeste, et conduire à s'humilier, dans le sentiment de son igno

rance, devant l'Auteur de la nature, devant le Créateur de tous les êtres.

C'est d'après ce système de transitions graduées, résultat d'une imagination qui veut tout soumettre à ses propres conceptions, qu'elles soient ou non conformes à ce que dictent les phénomènes, qu'on a prétendu établir un passage de la cristallisation à l'organisation, étayé sur plusieurs substances minérales citées, dont on a totalement méconnu la

nature.

La terre pesante, dont il est question, n'ayant rien de métallique, est distincte des métaux, et ne fait point un passage à la métallisation.

Les observateurs attentifs qui sont impartiaux dans leurs recherches pour parvenir à counoître la vérité, ne voient nnlle part cette transition prétendue. Le saut est absolu, par exemple,. entre la cristallisation et l'organisation, entre les substances minérales et les corps organisés. . . .

En un mot, chaque substance, chaque espèce d'être est soi. L'observation exacte l'atteste; et celte observation est conforme à l'histoire révélée de la création, qui nous apprend que Dieu créa les plantes et les animaux chacun dans son espèce, et donna à chaque espèce la faculté de se reproduire. G. A. de J.

XLII.

Mémoires du Lycée (1) de l'Yonne.

Voici un petit athénée champenois qui se pro

duit sur la scène littéraire, et qui veut bien faire (1) Aujourd'hui athénée.

part au public de ses recherches, de ses travaux, de sa prose, de ses vers, et même de son réglement constitutionnel, qui n'est point en trentesept articles comme celui de l'Athénée de Paris, mais en vingt-quatre seulement. C'est un événemeut heureux pour tout le monde, excepté pour moi, qui me trouve dans une position difficile. En est-il de la prose et des vers imprimés d'un athénée, comme de la prose et des vers lus dans son sein? Me ferai-je un procès (1) avec l'Athénée de l'Yonne, si je me permets quelques observations sur les oeuvres de ses membres ou associés ? Voudra-t-on me défendrè de lire les livres des athénées, comme on a prétendu m'empêcher d'entendre les discours qu'on y a prononcés ? Cela seroit bien malheureux; mais je me rassure; il faut avoir une grande importance pour se donner de grands ridicules, un athénée de province ne prendra pas ces airs-là.

La prose du Lycée de l'Yonne est extrêmement sérieuse; ce n'est point un reproche que je lui fais, mais c'est une observation philosophique et

(1) Les lecteurs curieux d'avoir quelques notions sur le procès qui fut intenté au critique, ou plutôt à la critique, elle-même, (dans la personne de M. A.), par l'athénée de Paris, peuvent recourir à l'artiele suivant, qui nous a paru très-propre à les

satisfaire.

,

Nous avons cru d'ailleurs, que ce petit écrit polémique méritoit (soit pour le fonds soit pour la forme ) d'être retiré de la poussière du greffe, et d'être conservé comme monument précieux d'une de ces causes assurément célèbres, ou du moins très-singulières et très-rares au palais. Nous ajouterons (pour la consolation et l'encouragement des divers athénées de France, qui, sans doute, font cause commune avec celui de Paris et de l'Yone), que la critique perdit son procès dans cette occasion, et fut condamnée avec dépens: ce qui prouve qu'il est des cas où elle a tort, et qu'il y a une justice pour tout le monde, et même pour les auteurs d'athénée.

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