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1er janvier. VARIETES BIBLIOGRAPHIQUES. - E. DE BARTHÉLEMY. Dictionnaire des terres et des seigneuries comprises dans l'ancien comté nantais, etc., par E. de Cornulier.-BONIFACE-DELCRO. Les Mystères de la Chevalerie au moyen âge, par E. Aroux. - CORRESPONDANCE. LA FONS-MELICOQ. La Bibliothèque du Vatican en 4485. - OUVRAGES EN VENTE A PRIX MARQUÉS. -Ouvrages divers anciens et modernes, la plupart reliés en maroquin et provenant de la vente Solar. PUBLICATIONS NOUVELLES. Histoire de France, par H. Bordier et E. Charton.-Les Maîtresses du régent, par de Lescure.-Annuaire de la noblesse pour 1864, etc. etc.

Les prochains numéros du Bulletin du Bouquiniste: contiendront entre autres articles littéraires :

Siége d'Orléans en 1429, mémoire sur les dépenses fait par les Orléanais en prévision du siége, etc., par M. Vergnaud - Romagnési (suite).

Bibliographic Tourangelle, par M. E. de La Noue.

Bibliographie Orléanaise, par M. H. de Monteyremar (suite.) Histoire de la Bibliothèque Mazarine, par A. Franklin, compte-rendu par M. E. J. B. Rathery, etc., etc.

Parmi les ouvrages en vente à prix marqués. Ouvrages divers provenant des bibliothèques Solar Leber, Sauvageot, de Jonghe de Bruxelles, etc., etc. Grand nombre d'ouvrages relatifs à l'histoire de la Normandie, la Provence, etc.

En souscription à la librairie d'Aug. Aubry :

MANUEL DU LIBRAIRE

ET DE L'AMATEUR DE LIVRES,

Par J.-Ch. BRUNET. 5e édition originale, entièrement refondue et augmentée d'un tiers par l'auteur. Paris (septembre 1860), in-8 à deux colonnes, orné de marques typographiques gravées sur bois. (Tome 4r. -Première partie.)

Prix de l'ouvrage entier pour les souscripteurs, avant le 31 déc.

li formera six gros volumes publiés en douze parties, à 10 fr.
La onzième et la douzième seront données GRATIS aux souscripteurs.

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Vient de paraitre :

LA DEUXIÈME PARTIE DU TOME PREMIER.

40 .

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DICTIONNAIRE DES TERRES ET SEIGNEURIES comprises dans l'aneien comté Nautais et dans le territoire actuel du département de la LoireInférieure, par M. ERNEST DE CORNULIER. 4 vol. in-8. Paris et Nantes, 18601. Il serait à désirer que chaque département possédât un homme assez patient et assez versé dans l'étude des chartes pour pouvoir doter sen pays d'un travail analogue à celui de M. de Cornulier. Ce n'est pas, assurément, un de ces ouvrages brillants, destinés à plaire à la foule, mais un de ceux qui rendent de véritables services à l'histoire locale et aux généalogies des vieilles familles.

M. de Cornulier s'est uniquement proposé de donner la liste complète des terres et fiefs renfermés entre les limites que je viens de détailler, en indiquant les différentes familles qui les ont possédés jusqu'au temps présent, et la date de l'avénement de chacune; une table alphabétique des paroisses avec tous les fiefs qui en dépendaient, et des familles avec les noms des fiefs qu'elles possédèrent, complètent cet excellent dictionnaire.

Dans les huit derniers siècles, l'usage à peu près général avait prévalu dans les familles nobles de donner à leurs divers membres des surnoms terriens derrière lesquels disparaissait le nom patronymique : « C'est un vilain usage, a dit Montaigne, et de très-vilaine conséquense en notre France, d'appeler chacun par le nom de sa terre de seigneurie, et la chose du monde qui fait le plus mesler et mescognoistre les races. » Le travail de M. de Cornulier a pour premier résultat de remédier à cette confusion à l'égard de toutes les familles du pays nantais; et, pour ce travail, M. de Cornulier ne s'est adressé qu'aux documents originaux, qu'il a été assez heureux pour retrouver en grand nombre dans les archives, et notamment aux extraits des enquêtes faites aux xye et xvie siècles dans les paroisses, enquêtes dont les originaux ont été presque tous brûlés comme inutiles en 1792, et aux aveux qui renferment les détails les plus minutieux et les plus intéressants.

1 Chez A. Aubry, prix 6 francs.

M. de Cornulier trace ensuite en quelques pages,-trop brièvement à mon sens l'état des seigneuries et des fiefs. La seigneurie, à ses yeux, était une propriété complexe comprenant deux parties très distinctes: le domaine foncier et la justice. L'un était à proprement parler la seigneurie, l'autre le fief; et souvent ces deux parties se parlageaient entre deux possesseurs distincts. Mais ces divisions rigoureuses ont été peu ou point observées, et le fief a été considéré généralement comme le démembrement de la seigneurie.

Tel qu'il est, le travail de M. E. de Cornulier mérite de sérieux éloges, et surtout d'être proposé comme modèle aux érudits de nos pro

vinces.

E. de BARTHÉLEMY.

LES MYSTÈRES DE LA CHEVALERIE

et de l'Amour platonique au moyen âge, par E. AROUX.
Paris, veuve Renouard, 1858.

Je vais entretenir le lecteur d'un livre que le Bulletin du Bouquiniste annonçait dans un de ses derniers catalogues', et qui, par l'importance du sujet autant que par les convictions de l'écrivain, sollicite l'attention de quiconque fait profession d'aimer la vérité. Quand une théorie, à la fois neuve et ingénieuse se produit sur une question aussi intéressante que celle qui se rattache à l'époque chevaleresque, ce n'est pas ici qu'elle pourrait rencontrer ni indifférence de la part du lecteur, ni prévention dans les jugements de la critique,

M. Aroux pense que les écrivains qui ont étudié jusqu'à ce jour les siècles de la chevalerie ont fait fausse route; si sa théorie doit prévaloir, langage, dogmes, mœurs, institutions, tout n'est que symbole ; il ne faut voir dans les chantres d'amour que « les organisateurs de l'immense conspiration dirigée contre l'édifice catholique ; » dans les cours d'amour que « des conciles provinciaux où étaient convoqués les pasteurs opposants, albigeois ou vaudois, pour conférer sur les besoins de leur Eglise; si ces assemblées étaient entourées d'un grand appareil, précédées de fêtes, de tournois, etc., c'était afin de détourner tout soupçon qu'on pût s'y occuper de choses sérieuses 3; » enfin la

195e Bulletin, no 8138.

2 Page 4.

3 Pages 79 et 80.

chevalerie elle-même « inventée et mise en œuvre par le protestantisme albigeois, n'est qu'un symbole 1».

1

Telle est en substance la théorie de l'autenr, et il la développe à l'aide de nombreux exemples qui attestent une sérieuse érudition et de consciencieux efforts; mais, dominé par l'idée dont il veut assurer le triomphe, n'a-t-il pas pris souvent ses désirs pour des réalités? Je ne puis sans doute, pour répondre à cette question, suivre pas à pas l'auteur à travers les nombreux arguments sur lesquels il s'appuie; mais, par exemple, il prend à partie Fauriel, auquel il reproche de n'avoir pas compris le sens allégorique d'un usage que cet auteur rapporte. Au XIIIe siècle, dit Fauriel, il y avait une façon toute particulière de se consacrer au service, ou plutôt au culte d'une dame; cela se faisait par une sorte de vœu analogue aux vœux de religion, en témoignage duquel on se faisait couper les cheveux, ou peut-être faire une tonsure circulaire vers le sommet de la tête, à l'imitation de la tonsure cléricale. » M. Aroux en conclut que les dames ne sont ici que le symbole d'une Eglise ou d'un diocèse. Ne serait-il pas plus vraisemblable de considérer cet usage comme un exemple de la confusion si fréquente alors entre les images religieuses et l'enthousiasme de la passion, et d'admettre que le poëte se vouait à sa dame comme le prêtre se voue à Dieu? Assimilation indécente; si l'on se place au point de vue de notre civilisation, mais qu'il faut juger selon ces temps de simplicité naïve, où l'imagination absorbait toute la vie intellectuelle ; incapable de distinguer entre les divers objets qui sollicitaient son amour, le poëte les confondit dans le même enthousiasme, et voilà pourquoi cet amour s'éleva parfois jusqu'au plus incroyable fanatisme. Cette imagination ardente et indomptée par la raison me parait être le trait le plus caractéristique de cette curieuse époque; elle en explique les généreux enthousiasmes et les funestes écarts; elle suffit également à rendre compte de ce qu'il y a d'étrange dans les institutions, dans les mœurs et dans les productions de l'esprit. Telle n'est pas l'opinion de M. Aroux, mais est-il parfaitement conforme à la vérité historique de transformer les troubadours en précurseurs de Luther, et en pionniers du rationalisme?

1 Page 76.

1 Page 126.

J. BONIFACE-DELCRO.

CORRESPONDANCE

LA BIBLIOTHÈQUE DU VATICAN EN 1485.

A monsieur le Directeur du Bulletin du Bouquiniste.

Monsieur le Directeur,

C'est à un pieux pèlerin' que j'emprunterai aujourd'hui le document suivant, qui m'a paru important pour l'histoire de la célèbre bibliothèque du Vatican.

Voici donc la description qu'il nous a laissée :

Je veis la librarie du pape, où il i a cincq chambres plaines de tout libvres attintes 2, comme en tel cas appartient. La plus grande, où yl y a deux gros pilliers au millieu, y peult aller chascun estudier : en deux aultres, cardinaulx, évesques et samblables: ès deux aultres chambres nostre sainct Pierre y va aulcunes fois. Ce jour me fut' monstrée une ostrice (autruche) quy estoit fort grande, et puissante et rade. Les piedz avoit comme beuf, le hatriau (cou) fort long, et, de ma main, la mettant au plus hault, ne poois advenir à sa teste. Et me fut dict qu'elle portoit ung homme par la longueur d'une salle, aiant grosses cuisses et genoulx bien faictz, et portoit plumes touttes telles que les jeunes compaignons portent à leurs cappeaux.

Croyez, monsieur le Directeur, à la haute considération, etc.
DE LA FONS-MELICOCQ.

Raismes, le 48 décembre 1860.

1 Georges Lenguerant, de Mons, en Hainaut, qui se rendait à Jérusalem, manuser. no 453 de la bibliothèque de Valenciennes, fol. 41, verso.

2 Sans doute enchaînés. Un autre pèlerin de Valenciennes, Jehan de Tournay, parlant (ibid., fol. 79, verso) du temple des Juifs d'une ville d'Italie, dit (4487) « qu'ilz y ont une aulmerrette (petite armoire), où ilz mettent leurs libvres pour dire leurs heures, et l'escripture nous ne le scaurresme lyre; car ylz le m'ont monstré et donné à lyre, et sont comme piedz de mouches, et comme on faisoit, en tempz passé, les libvres de chant aux églises. De son côté, Lenguerant nous apprend qu'il lui fut dit que saint Jhérosme composa les messes qui, pour le présent, se disent en langaige d'esclavon. Fol. 50, verso.)

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