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OU EST LA QUESTION DES ECOLES

16 février, 1899

Le dernier numéro du Manitoba nous apporte des renseignements importants relativement à la question scolaire. Les voici :

"La şemaine dernière, nous avons signalé d'une façon générale les plaintes de M. Keam, de Lorette, contre le fonctionnement de la loi scolaire et l'appui donné à ces plaintes par un journal de Winnipeg. M. Keam disait, entre autres choses, que M. le curé Dufresne avait entendu la confession des élèves dans l'école durant les heures de classe, et leur avait donné congé dans l'après-midi. "Depuis, Sa Grandeur Monseigneur l'archevêque de St-Boniface a autorisé la publication dans le Free Press du 2 courant, de la rectification suivante :

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"Le Rév. M. Dufresne nie catégoriquement avoir "entendu les confessions dans la salle de l'école durant les heures de classe, et il n'a jamais donné de congé "tel qu'on l'allègue. Cette fausse rumeur va de pair " avec cette autre histoire absurde selon laquelle Sa Grandeur, l'archevêque de Saint Boniface, aurait reçu "de M. Greenway, pour les écoles catholiques, un chèque de $4,000. Si les catholiques obtenaient ce qui leur est dû seulement pour Winnipeg, le montant "s'en élèverait au moins à $40,000. Sa Grandeur serait "très aise de recevoir ce montant de M. Greenway."

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"D'une autre part la Tribune du 2 courant publie le paragraphe suivant:

"Il est entendu que le département de l'éducation

"fait actuellement une enquête sur les infractions de la "loi scolaire qu'on a dénoncées dans le sud-est de la

province, mais cette enquête n'est pas terminée. Le "Dr Blakely, chef du département, est allé visiter les "écoles de Lorette et de Sainte-Anne."

Tout cela jette beaucoup de lumière sur la situation réelle de la minorité manitobaine en matière d'éducation.

En effet, qu'arrive-t-il? Se fiant aux promesses et aux bonnes paroles officieuses, une école catholique prend-elle vraiment le caractère d'école catholique, vite on la dénonce aux autorités. Il se trouve des douzaines de fanatiques pour crier: "A tel endroit l'école est conduite contrairement à la loi, la loi est violée." Et aussitôt un inspecteur protestant part pour faire une enquête et constater le délit.

Dans bien des cas nous sommes convaincus que la loi est réellement violée, par suite des assurance di plomatiques qui ont été données. Et alors quelle est la position des catholiques? Celle de violateurs de la loi, passibles de toutes les pénalités et punitions édictées en pareil cas.

Voilà, prise sur le vif, la situation actuelle des catholiques manitobains. On les induit à violer la loi tous les jours, puis, s'ils sont dénoncés comme ayant violé la loi, on fait contre eux des enquêtes.

C'est de cette manière que la question des écoles a été réglée par MM. Laurier, Tarte et Greenway. Tel est, dans toute sa beauté, le règlement dont on se vante.

Eh bien, ce règlement n'est qu'une nouvelle forme des dénis de justice dont nos coreligionnaires ont été abreuvés depuis dix ans. On les a poussés dans une

situation fausse, sur un terrain dangereux, où ils sont absolument les jouets de l'arbitraire,

Ils n'ont pas la liberté.

Ils n'ont pas l'autonomie.
Ils n'ont pas l'indépendance.
Ils n'ont pas la sécurité.

Ils sont constamment exposés à des poursuites et à des vexations odieuses.

Ils sont campés au bord d'un précipice avec les foudres officielles toujours suspendues sur leurs têtes.

Et cela en dépit des droits sacrés qui leur sont garantis par la constitution, et qui ont été sanctionnés par le plus haut tribunal de l'empire!

Où est la promesse de M. Laurier, de faire rendre aux catholiques manitobains l'intégrité de ces droits?

LES ECOLES CATHOLIQUES HORS

LA LOI

18 février 1899

Le Star de jeudi publie la dépêche suivante qui n'a pas besoin de commentaires :

Winnipeg, 16.- Parlant devant l'association libérale, ici, le premier ministre Greenway a fait l'allusion suivante à la question des écoles:

"Il y a des gens qui se donnent actuellement pour mission de faire des insinuations au sujet de l'attitude du gouvernement, concernant les écoles publiques.

Ces gens n'hésitent pas à dire que le gouvernement a faibli dans la position qu'il a prise depuis longtemps, et à ces gens, je désire dire qu'ils n'ont jamais fait si grande erreur. Il est impossible pour le gouvernement de tenir des officiers au guet à la porte de chaque école. Mais ce que le gouvernement peut faire, et ce qu'il fera, c'est de voir à ce que dans chaque cas où la loi régissant les écoles est violée, la subvention du gouvernement leur soit retenue. Le gouvernement occupe aujourd'hui la position qu'il a toujours occupée depuis l'adoption de l'acte des écoles publiques. Son but est de rendre le peuple de cette province un dans l'éducation et un dans le développement du pays, et il ne souffrira aucune intervention dans la mise à exécution de sa politique d'après ces principes."

Ces paroles brutales ont au moins le mérite de la franchise. Elles jettent un jour sinistre sur la situation réelle de nos coreligionnaires du Manitoba.

Cette situation, comme nous l'avons démontré ces jours-ci, est absolument précaire et périlleuse. Les catholiques manitobains ne peuvent avoir des écoles vraiment catholiques, qu'en violant la loi des écoles publiques; et s'ils violent la loi, ils seront frappés par le gouvernement, s'écrie M. Greenway.

Le règlement de la question des écoles, le voilà !
Est-ce là ce que M. Laurier avait promis?

Est-ce là ce que la presse libérale avait annoncé ? Est-ce là le résultat de cette fameuse conciliationthe sunny ways of conciliation-qu'on nous avait tant prônée d'avance?

M. Greenway en a assez des hypocrisies auxquelles on l'avait condamné. Il lève le masque. Il montre sa

figure de persécuteur. Il se moque des catholiques attirés sur un terrain semé de pièges, et il les menace des rigueurs de la loi.

C'est ainsi que la question des écoles est réglée!

LA QUESTION DES ÉCOLES ET SIR

WILFRID LAURIER

30 septembre 1899

Pour la première fois depuis bien longtemps, sir Wilfrid Laurier a parlé de la question des écoles, dans son discours de Drummondville.

Nous empruntons à la Patrie les paroles qu'il a prononcées en cette occasion:

Les bleus prétendent avoir reçu du ciel l'art divin de gouverner; ils croient qu'ils ont la science infuse du gouvernement. J'ai toujours répété que si nous ne pouvions pas mieux gouverner qu'eux, il ne valait pas la peine d'opérer de changement. Je me suis fait fort, pendant les dernières élections, que si nous arrivions au pouvoir, en six mois nous ferions ce qu'ils n'ont pas été capables de faire en six ans.

"Vous savez qu'en 1896, une question irritante jetait le trouble dans le pays. C'était une question où la religion et la politique étaient confondues. La solution de cette question exigeait les plus fortes qualités chez un homme d'état. L'ancienne administration prétendait avoir réglé cette question par la présentation

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