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n'en fera aucune de bonne volonté ni avec zèle; ce n'est donc pas de cette classe si nombreuse et qui exploite une partie si considérable du territoire, qu'on peut raisonnablement attendre et espérer les progrès de l'agriculture. » (V. TRACY, Lettres sur l'agriculture, IVe lettre).

INDE. ...Les fonds ruraux sont annuellement distribués entre les habitants de chaque village en proportion du capital et des moyens que chacun d'eux possede. » (HENRI TRIANON, Rech. hist. sur les origines de la propriété foncière, ch. I).

RUSSIE. Partage des terres. « Le principe sur lequel se fonde le partage des terres parmi les paysans est que toute la population masculine représente une unité collective, en conséquence de quoi la somme des terres, tant champs de labour, prairies et pâturages que forêts, broussailles, lacs et étangs, forme aussi une unité foncière, appartenant non aux différents membres dont se compose la commune, mais à l'unité collective représentée par tous les paysans ensemble. Chaque individu mâle a le droit de réclamer pour sa part l'usufruit d'une quantité de terre égale à celle des autres membres.

» Les forêts, les pâturages, les droits de chasse et de pêche, ne pouvant être soumis au partage, restent indivisés et livrés à l'usage de tous; mais les champs ou la terre labourable et les prairies sont effectivement partagés.... Chaque commune a ses arpenteurs, gens de tradition et d'expérience, qui remplissent ces fonctions avec intelligence et au contentement de tous. Ils partagent la tota ité du bien-fonds en plusieurs grandes divisions, homogenes par leur valeur ainsi déterminée, qu'on subdivise en autant de lots que la commune a de membres et qu'on distribue par la voie du sort...

» Le lot de terre resté vacant après la mort d'un membre retombe à la réserve, que la commune donne en ferme ou cultive elle-même, jusqu'à ce qu'elle en ait besoin pour doter un nouveau membre. Quand, après la mort d'un père de famille, les fils qui jusqu'alors n'avaient foriné qu'un seul ménage désirent se séparer, ce qui est toujours regardé comme un grand malheur, alors le fils aîné garde la maison, qu'il fait estimer, et donne à ses freres une part égale à celle qui lui reste de l'héritage dont les sœurs recoivent une quatorzième et la veuve une septième part. » (HARTAUSEN, Éludes sur la situat on intérieure, la vie nationale et les institutions rurales de la Russie, t. I, p. 135).

TABLE DES MATIÈRES.

AVIS DES ÉDITEURS

PRÉFACE........

LIVRE

Jer. L'Assurance universelle.

LIVRE II. La Pacification universelle....
III. L'Inscription universelle.

LIVRE

LIVRE IV. Le Suffrage universel

LIVRE

CHAP. Ier. Exercice de la souveraineté...

Pages.

5

7

13

25

41

53

55

CHAP. II. Composition et division de l'État. 106
Constitution de la Commune.....

CHAP. III. Constitution de la Corporation....
V. L'Instruction universelle.....

LIVRE VI. La Justice universelle..

117

121

137

153

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venir en aide à plus d'infortunes, à plus de misères. Il y a d'ailleurs un luxe qui est inhérent aux administrations publiques. La vanité, l'ambition, l'orgueil des administrateurs, s'en mêlent : je suis administrateur et je parle en praticien. On veut faire parler de soi, on veut laisser un nom, et l'on fait beaucoup de sottises pour arriver à ce but.

» Je vais établir en peu de mots la différence qu'il y a entre l'action de la charité et celle de l'assistance pu' lique. >> Bruxelles possède deux institutions: l'hospice de SainteGertrude et l'hospice des Ursulines, qui sont administrés, entretenus par la charité, et qui comptent chacun deux cents pensionnaires, aussi bien hébergés, aussi bien nourris que ceux de l'hospice public de l'Infirmerie et qui sont l'objet de plus de soins pieux.

«Dans les deux hospices privés, la journée d'entretien ne dépasse pas 45 centimes; elle s'élève à 1 franc dans l'hospice public. Cette différence tient, je le répète, à la nature de l'administration publique. On loge 200 pauvres à Sainte-Ge trude pour un loyer de 6,000 fr. par an; il en coûte 10,000 pour le logement de 100 vieillards à l'hospice de l'Infirmerie, dont la construction a exigé près de 1,580,000 francs. Aussi, je me souviens, il y a plus de vingtcinq ans, quand on me fit voir cet établissement, que la personne qui me servait d'introducteur, après m'avoir fait parcourir les belles caves, les immenses galeries, les grands dortoirs et les greniers gigantesques, attira mon attention sur les trousseaux et particulièrement sur les six chemises dont chaque vieillard était pourvu. Je ne pus m'empêcher de répondre que le soldat n'était pas malheureux et se contentait de trois chemises.....

» Voici un autre fait :

» Il y a peu de mois, j'étais le cicerone d'un des hommes politiques les plus distingués de notre époque, qui est aujourd'hui premier ministre dans son pays, et je le conduisis à l'hôpital Saint-Jean. Je dois le dire, cet établissement est admirablement tenu; il n'y manque absolument rien dans aucune partie du s'rvice. Nous y passâmes trois heures. Mon compagnon s'était fait renseigner sur tous les détails, et il sortait enchanté de l'ordre, de la propreté, des soins, de l'harmonie des divers services, quand malheureusement il aperçut sous le vestibule du monument deux grandes pierres, dont l'une porte en lettres d'or que la construction de l'hôpital a coûté 2 millions 578,000 fr. Il me dit aussitôt : « J'ai beaucoup à rabattre de mon >> admiration. >>

>> Messieurs, je vous le répète, cet hôpital a coûté prés de 2 millions 600,000 francs, non compris le terrain, et il est habité communément par trois cents pauvres! En serait-il de même dans une administration particulière ?

Non, encore une fois, cela tient à la nature de l'administration publique.

» Les médecins, permettez-moi de vous le dire, qui gagnent de 15,0.0 à 25,000 fr. par an, qui logent dans des hôtels, ne se donnent pas les commodités hyg.éniques qu'ils exigent dans un hospice consacré aux pauvres. Les architectes veulent mettre le sceau à leur réputation par la construction d'un monument public: ils n'economisent rien, parce que c'est la bourse de tous qui fait les frais. Les administrateurs sont heureux de faire plus beau, plus grand que leurs devanciers. En un mot, tout conspire contre les règles que suit l'économie privée. »

DE BROUCKÈRE, maire de Bruxelles.

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