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ment toutes les parties du monde, et la justice universelle aura tout simplifié.

Que de haines qui s'apaiseraient!
Que de rivalités qui s'éteindraient!
Que de préjugés qui s'évanouiraient!
Que d'erreurs qui se rectifieraient !
Que de contestations qui se termineraient!
Que de procès qui s'arrangeraient !
Que d'ennemis qui se réconcilieraient!
Que de problèmes qui se résoudraient!
Que de nœuds qui se dénoueraient!
Que d'économies qui s'opéreraient!
Que de misères qui se transformeraient!
Que de larmes qui se tariraient!
Que de plaies qui se sécheraient!
Que de douleurs qui se calmeraient!
Que de maux qui se guériraient!
Que de fronts qui s'abaisseraient!
Que de fronts qui se relèveraient!
Que d'angoisses qui s'abrégeraient!
Que de supplices qui s'épargneraient !
Que d'arbitraires qui s'écrouleraient!

La justice universelle, c'est la réciprocité individuelle.

Elle est contenue tout entière dans cette seule ligne :

NE PAS FAIRE A AUTRUI CE QU'ON NE VOUDRait pas qu'on VOUS FÎT. » A cette règle incontestée, pour qu'elle fût observée, qu'a-t-il manqué toujours et partout? - L'une de ces deux choses: une sanction évidemment certaine ou un arbitre entièrement désintéressé.

Qui croit au Dieu dont Moïse a écrit la loi, qui croit au Dieu dont le fils a été crucifié, qui croit au Dieu dont Mahomet s'est déclaré le prophète, qui croit au Dieu dont Luther, Mélanchthon, Zwingle, Ecolampade,

Calvin, etc,, etc., ont réformé le culte, qui croit enfin à un Dieu, souverain juge, porte en soi cette sanction, lumière de sa conscience et but de sa marche, règle de sa conduite et mesure de sa foi.

D'où vient donc que cette sanction, qui devrait être si puissante, est communément si faible? · Cela ne peut s'expliquer qu'en disant qu'il lui manque la certitude, quelques efforts qui aient été faits, quelques martyres qui aient été endurés pour la démontrer et pour la répandre.

Vains efforts, martyres inutiles et qui devaient l'être, car foi et certitude sont deux mots, dont l'un implique la négation de l'autre. A défaut de cette certitude, que nul n'a pu donner, à défaut de la sanction au-dessus de tous les doutes, il faut donc chercher l'arbitre audessus de toutes les influences.

Le constituer serait-il impossible?

Serait-il impossible d'imaginer une justice pénale, criminelle, civile, qui fût plus simple et moins douteuse que celle qui régit le monde sous tant de noms différents et sous tant de formes diverses, qui punit ici ce que là elle absout, qui tantòt met l'équité au-dessus du droit, et tantôt le droit au-dessus de l'équité; qui, le plus souvent, a pour règle l'exception, qui partout, à peu près, écarte le vrai Dieu qu'elle proclame, pour ouvrir un passage au faux dieu qu'elle devrait écarter, le faux dieu dont on a tant abusé, et qui se nomme faussement la Nécessité?

Partout, en effet, je vois en perpétuel désaccord la foi et la loi.

Ce que la foi excuse, la loi le condamne.

Ce que la foi pardonne, la loi le punit.
Ce que la foi prescrit, la loi l'enfreint.

Qu'est-ce donc que la foi? qu'est-ce donc que la loi?
Si la foi, c'est la loi divine, comment au-dessus de la

loi divine la loi humaine ose-t-elle se placer, et celle-ci plus que celle-là se croire nécessaire et infaillible?

Sacrilége! sacrilége!

Je ne comprends pas, je n'ai jamais pu comprendre qu'en aucun temps et en aucun pays, la foi transmise ne fût pas toujours la loi vivante; que la loi ne fût pas relativement à la foi ce que le son est à la voix, ce que la parole est à la pensée, ce que la conscience est à la conduite, ce que la matière qui obéit est à la volonté qui commande!

Qui pourrait me nommer un seul peuple qui', considérant l'Évangile comme un livre divin, ait voulu que ses codes en fussent la traduction fidèle? Est-ce ce qu'a fait l'empereur Napoléon? Cependant, il disait de l'Évangile : « L'Évangile n'est pas un livre, c'est un être » vivant. Le voici, sur cette table, ce livre par ex>>cellence; je ne me lasse pas de le lire... Je connais » les hommes, et je vous dis que Jésus n'est pas un >> homme * ».

S'il est un pays qui n'ait pas d'autre code que l'Évangile, si ce pays existe, qu'on me l'indique, afin que je le choisisse pour ma patrie d'élection, et que, n'ayant pas eu le bonheur d'y naître, j'aie le bonheur d'y mourir.

La foi, par la bouche de l'apôtre saint Matthieu, commande en ces termes :

<< Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donnele aux pauvres, et tu auras un trésor dans le Ciel.

» Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers.

>> Vous savez que les princes des nations les MAÎTRISENT et que les grands usent d'AUTORITÉ sur elles, mais il n'en sera pas ainsi entre vous; AU CONTRAIRE, quiconque

Sentiment de Napoléon sur le christianisme, par de Beauterne.

voudra être grand entre vous, qu'il soit volre SERVITEUR! Et quiconque voudra être le premier entre vous qu'il soit votre SERVITEUR!

>> Mais vous, ne veuillez pas être appelés maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître et vous êtes tous frères, et n'appelez sur la terre personne votre père, car vous n'avez qu'un père, qui est dans les Cieux. Celui qui est le plus grand d'entre vous sera votre serviteur, — car quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.

» Nul ne peut servir deux maîtres, car il aimera l'un et haïra l'autre, ou il sera docile à l'un et méprisera l'autre. » Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.

>>> C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas de votre vie, comment vous mangerez; ni de votre corps. comment vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?

>> Cherchez premièrement le royaune de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné en surcroît.

» N'ayez donc point souci du lendemain, demain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.

» Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » N'ayez en possession ni or, ni argent, ni aucune monnaie dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni deux tuniques, ni chaussures, ni bâton, car à l'ouvrier est due la nourriture.

» Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.

>> Celui-ci est le premier et le plus grand commandement. Et le second semblable à celui-là est: Tu aimeras lon prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. »

La foi, par la bouche de l'apôtre saint Paul, s'exprime ainsi :

« Vous êtes tous enfants de Dieu par la foi en JésusChrist; vous avez été baptisés tous dans le Christ; vous avez tous revêtu le Christ. Il n'y a plus maintenant ni de juif ni de gentil, ni d'esclave, ni de libre, ni d'homme ni de femme : vous n'êtes tous qu'un en Jésus-Christ.

» Vous n'êtes tous qu'un corps et qu'un esprit, comme vous êtes tous appelés à une même espérance. Travaillez

avec soin à conserver l'unité d'un même esprit par le lien de la paix.

>> Que chacun recherche, non son propre avantage, mais celui de son prochain.

>> Unissez-vous les uns aux autres pour vous soutenir mutuellement comme le Christ vous a unis avec lui pour la gloire de Dieu,

» Maîtres et serviteurs, vous avez les uns et les autres un maître commun dans le Ciel qui n'a point d'égard à la condition des personnes.

>> Tenez-vous tous unis ensemble, n'ayant tous qu'un même amour, une même âme et les mêmes sentiments, Ne faites rien par un esprit de contention ou de vaine gloire; que chacun, par humilité, croie les autres audessus de soi; que chacun ait égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres. Vous, pourquoi condamnez-vous votre frère, et vous, pourquoi méprisezvous le vôtre? Car nous paraîtrons tous devant le tribunal du Christ.

» Nous sommes les enfants, non de l'esclave, mais de la femme libre.

» Vous avez été rachetés à un haut prix, ne vous rendez plus esclaves des hommes. Vous n'avez point reçu l'esprit de servitude; vous avez reçu l'esprit de l'adoption divine, cet esprit qui nous rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu et cohéritiers du Christ.

» Réglez vos paroles et vos actions comme devant être jugés par la loi de la liberté.

» Tenez-vous donc fermes dans la liberté à l'égard de laquelle le Christ vous a affranchis et ne vous soumettez plus au joug de la servitude.

>> Car nous n'avons pas à combattre contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les seigneurs du monde, gouverneurs des ténèbres de ce siècle. »>

La foi, par la bouche de l'apôtre saint Jacques, fait entendre ces paroles :

«Mes frères, vous qui avez la foi en la gloire de NotreSeigneur Jésus-Christ, ne faites point acception de personnes. S'il entre dans une de vos assemblées un homine ayant un anneau d'or et un habit magnifique et qu'il y entre aussi un pauvre mal vêtu, et qu'arrêtant vos re

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