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parlementaire, où l'on agit peu et où l'on parle beau

coup.

Sous ce régime nouveau, suppression de tous les détours et de tous les conflits administratifs; prompte expédition de toutes les affaires communales; irresponsabilité locale de l'administration centrale; simplification de tous les rouages bureaucratiques; réduction considérable de dépenses résultant d'une meilleure répartition de la force publique mobilisée par les chemins de fer, auxquels l'armée rendrait en protection ce qu'elle leur devrait en accélération de mouvement.

Tout, sans que l'on s'en rende exactement compte, tend à s'universaliser.

Plus les voies de communication et de transport se perfectionneront et gagneront en rapidité et en économie, plus cette tendance des nations et des choses à l'universalité sera sensible et manifeste.

Le vote universel n'est encore que français; il est appelé à devenir européen.

Qui dit vote universel dit réforme radicale de tous les vieux mécanismes de gouvernement, comme admettre la cause c'est admettre l'effet.

Aussi, de même que j'ai cherché un mode d'exercice du vote universel qui puisse être adopté par tous les pays civilisés, comme tous ont adopté successivement l'usage de la boussole et du chronomètre, de l'imprimerie et de la vapeur, de même j'ai cherché un mode de perception de l'impôt qui, par sa précision rigoureuse, fût appelé à devenir l'impôt universel; de même encore j'ai cherché un mode de constitution de la Commune, qui, offrant toutes les garanties, se prêtât à tous les besoins et dénouât tous les nœuds: telles sont la simplicité, la force et la flexibilité de ce mode de constitution de la Commune, qu'applicable à l'État,

il s'appliq ne aver la meme exactitude a l'organisation des professions en CorporaTÍOR.

I marque à la fos 1Universalite, la Majorité et la Minorite, comune les dena agulles du cadran marquent There, le minutes et les secrades.

De la Confiance il fait la force, et de la Defiance il fait le frein.

Il est le pivot de toute association, que cette association s'appelle Commune, Paroisse, Corporation, État. Qu'est-ce que la Commune? M. Thierry répond :

« Le mot Commune exprimait. Il y a sept cents ans, un systeme de garantie analogne pour l'époque à ce que nous comprenons par le mot constitution. Comme les constitutions de nos jours, les communes s'élevaient à la file, et les dernières en date imitalent de point en point l'organisation des anciennes. »

M. Royer-Collard repond:

« La Commune est comme la famille, avant l'Etat. La loi politique la trouve et ne la crée pas. »

M. Henrion de Pansey répond:

« Au-dessous des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, il en est un quatrième qui est à la fois public et privé; il réunit l'autorité de magistrat à celle de pere de famille, c'est le pouvoir municipal. Quoique au-dessous des trois autres, ce pouvoir est cependant le plus ancien de tous, et c'est sur cette première assise que les législateurs ont élevé l'édifice social. >>

M. de Sismondi répond :

« La Commune n'est point un être idéal, fantastique, c'est la vraie patrie.

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M. Benjamin Constant répond :

« Le patriotisme qui naît des localités est aujourd'hui surtout le seul véritable. On retrouve partout les jouis

sances de la vie sociale, il n'y a que les habitudes et les souvenirs qu'on ne retrouve pas. Il faut donc attacher les hommes aux lieux qui leur présentent des souvenirs et des habitudes, et pour atteindre ce but, il faut leur accorder, dans leur domicile, au sein de leurs Communes, autant d'importance politique qu'on peut le faire sans blesser l'ordre général. >>

M. de Bonald répond :

<< La Commune est le premier élément de la famille politique; c'est un corps plus réel, plus solide, plus visible que le département ou le royaume, qui sont plutôt des corps moraux, et comme ces trois corps, commune, dépar tement, royaume, forment le corps politique, l'Etat tout entier, il est naturel que, dans la manière de composer la représentation universelle de la nation, les mêmes corps participent dans le même ordre à la députation. »

M. Béchard répond :

« La Commune est l'anneau qui rattache la famille à l'Etat.

» L'idéal de la Commune, c'est une réunion de familles jouissant à la fois des ressources nécessaires à la vie matérielle et des moyens de développement intellectuel et moral. >>

M. le baron de Haxthausen trace le tableau suivant de ce que la Commune est en Russie :

« Chaque commune rurale est, en Russie, une petite république qui se gouverne elle-même pour ses affaires intérieures, qui ne connaît ni propriété foncière personnelle, ni prolétariat; qui a élevé à l'état de fait accompli depuis longtemps une partie des utopies socialistes; on ne sait pas vivre autrement ici; et l'on n'y a même jamais autrement vécu. »

M. le maréchal Vaillant, ministre de la guerre, dans son rapport sur l'Algérie, publié en juin 1854, répond:

« La Commune, en créant des besoins et des intérêts collectifs, fait naître par cela même, parmi les membres

actifs, le concert des volontés et la solidarité des efforts en vue du bien général; et dans cette solidarité se confondent, pour s'effacer avec le temps, les diversités d'origine et de race qui caractérisent à ses débuts toute agrégation coloniale.

» Ce n'est qu'au sein de la Commune s'administrant elle-même, avec ses propres ressources, que se développera cet esprit d'initiative et d'entreprise qui pousse les populations énergiques à s'ingénier, à s'imposer des sacrifices pour conquérir le bien-être et la richesse par le progrès. L'expérience n'a que trop prouvé que, sous l'influence d'une sorte de communisme administratif qui les accoutume à tout attendre de la vigilance et de la sollicitude du pouvoir central, les masses comme les individus s'abandonnent volontiers à l'imprévoyance et à l'inertie. En perpétuant la minorité des populations, on ne fait que perpétuer leur enfance et leur débilité. »

M. Haussmann, préfet de la Seine, dans son exposé au conseil municipal, publié en novembre 1853, répond:

<< La Commune existe presque aussi anciennement que la famille. Elle est née spontanément de la force des choses. Ce n'est pas simplement une division territoriale; c'est l'élément qui a formé les empires, le principe et le point de départ de toute organisation politique. Les individus qui la composent sont liés par des intérêts présents aux yeux de chacun, intérêts tout à la fois moraux et matériels. Elle a toujours eu ses ressources propres, son budget indépendant, ses affaires distinctes. Devenue partie intégrante et subordonnée de l'administration générale, et soumise à la forte tutelle de l'Etat, elle est encore une unité vivante, douée d'une féconde activité.

» Le département, au contraire, de création récente, a été tout d'abord une pure circonscription administrative, dont les limites pouvaient être arbitrairement étendues ou restreintes. Le lien de ses habitants est essentiellement politique.

» Dans un but de décentralisation, la loi du 10 mai 1838, inspirée par l'esprit parlementaire, a fait du département une personne civile; mais l'individualité qu'elle lui a donnée est plus nominale que réelle. Les importants services dont la réunion constitue l'administration départementale sont d'utilité générale, d'ordre public, et n'ont

de local que leur action immédiate et le contrôle dont ils sont l'objet. »

Enfin, l'empereur Napoléon Ier disait :

« Si la guerre ne m'était nécessaire, je commencerais la prospérité de la France par les Communes.

» L'administration de la France est encore une machine qui s'organise. Il reste, par exemple, à reconstruire les Communes.

» Chaque commune représente en France 1,000 habitants. Travailler à la prospérité des 36,000 communautés, c'est travailler au bonheur des 30,000,000 d'habitants, en simplifiant la question, en diminuant la difficulté de tout ce qu'établit de différence le rapport de 36 mille à 30 millions. C'est ainsi que Henri IV entendait faire lorsqu'il parlait de sa poule au pot, autrement il n'eût dit qu'une sottise. >>

Qu'est-ce, en résumé, que la Commune?

-

· La Commune est l'association d'habitants unis par le même intérêt local.

Qu'est-ce que la Paroisse? - La Paroisse est l'association locale de croyants unis par la même foi religieuse.

Qu'est-ce que la Corporation?- La Corporation est l'association de tous les travailleurs d'une profession unis contre le même risque celui d'atteinte, par la concurrence, au taux nécessaire de leur salaire.

Qu'est-ce que l'État? - L'État est l'association de toutes les Communes d'un pays unies contre le même péril: celui d'atteinte, par la guerre, à l'indépendance de leur territoire.

Lorsqu'on a ainsi reconnu que la Commune et l'État, la Religion et la Corporation ne sont que quatre formes différentes de l'association, tous les rapports s'établissent d'eux-mêmes, tous les noeuds se dénouent sans effort, tous les problèmes offrent leur solution.

S'il est vrai que l'État soit l'association de toutes les Communes d'un pays unies contre le même péril : ce

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