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XXXVI.

Le Phénix.

Sa beauté. Il habite près d'Héliopolis, dans les cèdres du Liban. Il vit cinq cents ans. Sa mort sur l'autel du temple d'Héliopolis; de sa cendre sort un ver qui devient un oiseau. Celui-ci retourne aux lieux d'où il était venu. Moralisation. Le Phénix, c'est le Christ, qui reste trois jours dans le tombeau et ressuscite ensuite.

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XXXVII.

Le Pélican.

Son amour pour ses petits; il se perce les flancs pour les ramener à la vie quand ils sont morts. Le Serpent est le grand ennemi du Pélican. -Moralisation. Le Pélican est le Christ, ses petits, ce sont les hommes; le Serpent, c'est le diable.

XXXVIII.

L'Hirondelle.

Son plumage. Une moitié de son année se passe au désert, l'autre dans les villes. Affection pour ses petits. Herbe dont elle se sert pour rendre la vue à ses petits, s'ils deviennent aveugles. Moralisation. Toi aussi, ô homme, va au désert pleurer tes fautes, pour avoir l'héritage du Seigneur.

XXXIX.

Le Pic.

Ses efforts pour percer un arbre à coups répétés de son bec. Si l'arbre résiste, il en cherche un plus tendre.

Moralisation. Ainsi fait le diable; il tente les hommes et s'établit dans l'âme de ceux dont le cœur est tendre à la tentation.

XL.

La Huppe.

Son amour pour ses petits. Ceux-ci ne sont pas ingrats. Quand leurs parents ont vieilli, ils s'approchent d'eux, les couvrent de leurs plumes dont ils se dépouillent, ils leur lèchent les yeux et leur rendent la vue. Moralisation. Sache imiter, ô homme, ces bons sentiments; sois pieux envers tes parents pour recevoir leur bénédiction.

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XLI.

La Gorgone.

Elle ressemble à une belle femme; ses cheveux blonds se terminent en tête de serpents. Toute sa personne est pleine de charmes, mais la vue de sa figure donne la mort. Au temps de sa fureur, d'une voix harmonieuse, elle appelle à elle le lion, le dragon, les autres animaux; pas un ne se rend à son appel. Enfin, elle invite l'homme. Celui-ci s'engage à s'approcher d'elle, si elle veut bien cacher sa tête; elle le fait, on en profite pour la prendre. Avec elle on tue les lions et les dragons. Alexandre avait avec lui la Gorgone Scylla... Moralisation. Redoutez, mortels, la Gorgone. Fuyez le péché; nul ne peut dire, quand il est tenté : C'est Dieu qui me tente; non, c'est du cœur que vient la tentation.

XLII.

Le Lièvre.

Son agilité, ses ruses. Il est tantôt mâle et tantôt femelle. Il ne dort pas; il a toute la nuit les yeux ouverts.

-Moralisation. Veille aussi, toi, chrétien, veille pour ne pas tomber dans les mains de l'amour, ne pas t'incliner vers la terre comme l'àne, pour échapper au chasseur, l'ennemi funeste des hommes.

XLIII.

Le Lion.

Quand le chasseur le poursuit, il efface avec sa queue la trace de ses pas. Pour prendre les animaux, il use de stratagème. La lionne enfante un lionceau qui reste à terre comme mort pendant trois jours; le lion vient ensuite, lui souffle trois fois dans la gueule ; il s'anime et cherche la mamelle de sa mère. Le lion dort les yeux ouverts. - Moralisation. Le lion, roi des animaux, désigne le Dieu du ciel, le Verbe du Dieu vivant qui s'est fait chair, et pendant trois jours est resté dans la tombe d'où son père l'a retiré.

XLIV.

La Licorne.

Animal petit, gracieux, mais fort. Elle a une corne au milieu de la tête. On ne parvient à la prendre qu'en introduisant dans son repaire une belle jeune fille. La licorne joue avec elle, se laisse prendre et porter par elle où elle veut. David en a parlé. Moralisation. L'homme, instruit par cet exemple, doit fuir la passion qui entraîna Salomon dans les fautes qu'il a commises.

XLV.

L'Hydrippos (ou Hippopotame).

C'est un gros et vigoureux animal qui a la taille d'un boeuf; sur la tête il a deux grandes cornes; il vit dans

l'eau ; il en sort souvent pour jouer sur les rives des fleuves qu'il habite. On le prend lorsqu'il a embarrassé ses cornes dans un arbre qui croît sur les bords de l'Euphrate. Les cris douloureux qu'il pousse attirent les chasseurs qui le tuent. — Moralisation. Les deux cornes de cet animal sont le symbole des deux Testaments; l'océan, c'est le plaisir ; le chasseur, c'est le diable.

XLVI.

Le Serpent.

Le Serpent a en lui un venin mortel. Quand il est vieux, il perd la vue; alors il jeûne quarante jours, quitte sa vieille peau et redevient jeune comme auparavant. S'il veut boire, il dépose sur une pierre son venin et revient le reprendre quand il a bu. Quand le Serpent voit l'homme nu, il en a peur; s'il le voit vêtu, il l'attaque.- -Moralisation. Dieu nous a dit: Soyez prudents comme le serpent; jeunes, matez votre corps, passez par la voie étroite, et vous entrerez au ciel.

XLVII.

La Fourmi.

Salomon envoie le paresseux s'instruire à l'école de la fourmi. A l'odeur elle distingue le froment et l'orge; elle ne touche pas à l'orge, parce qu'elle est destinée à nourrir les animaux. Bel ordre d'une fourmilière. Pour empêcher le grain de blé de germer, les fourmis en retranchent une partie. Elles se multiplient vite et beaucoup. Dieu, irrité contre elles, leur donne des ailes; elles s'envolent et les oiseaux les détruisent. Moralisation. Que l'homme fasse provision de la parole divine pour n'être point pris au dépourvu. Qu'il s'ins

-

truise auprès de ce petit animal. La parole de Dieu est plus douce que le miel.

XLVIII.

L'Abeille.

L'Abeille industrieuse fait avec les fleurs sur lesquelles elle se pose un mets délicieux qui plaît à tous. Elle travaille sans y être contrainte; elle travaille sans relâche, le jour et la nuit. Salomon la propose en exemple aux paresseux. Moralisation. O homme, imite l'abeille, fais comme elle un miel délicieux (1).

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(1) Jusqu'à ces derniers temps, je croyais avoir été seul à connaître les Physiologos des manuscrits 390 et 929 de la Bibliothèque nationale. J'ai été tiré de cette erreur par des indications ayant presque le caractère d'une réclamation que m'a adressée le P. C. Cahier, de la Compagnie de Jésus. Il m'a appris que dès 1842, en expliquant les vitraux de Bourges, il avait attiré l'attention du public sur cette source d'informations. De 1850 à 1854, en imprimant 260 pages grand in-4° sur les Bestiaires latins et français du moyen âge, il écrivait que, recherchant la source évidemment greco-asiatique de ces leçons bizarres, il avait copié à la Bibliothèque nationale sept ou huit manuscrits grecs. Il ajoute, dans sa lettre : « En 1855, Dom Pitra, dans son Spicilegium solesmense (t. III, p. 338-389), imprimait nos Mss. grecs avec un Ms arménien. » J'ignorais absolument ces travaux, et par un rare bonheur, mes études me portaient à choisir surtout les deux seuls manuscrits, laissés de côté par D. Pitra. Voici, en effet, ce qu'il dit au tome déjà cité :

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«Textus noster juxta fidem cod A continuo describitur.... Ab innumeris varietatibus codd. E, s exscibendis, plerumque abstinebimus: peculiarem enim textum quin immo metricum, potius quam variam nostri scripturam continent. At in votis est huic quoioλóyy suum dare locum, eumque ampliorem quam in notis et commodiorem. >>

On lit encore à la page 360, dans une note sur l'abeille : « Api locum nul

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