Imágenes de página
PDF
ePub

de Richard Fournival, avaient devancé de beaucoup la relation du voyageur. Seulement il a pu servir au clerc de Normandie du nom de Guillaume, qui paraît au treizième siècle avoir donné une forme définitive à des légendes propagées par les prédicateurs; il a pu servir aussi aux compilations de Vincent de Beauvais et d'Albert le Grand, qui enregistrent ces mêmes fables, sans dédaigner les allégories et le sens moral auxquels elles donnent lieu. N'est-il pas aussi fort digne de remarque qu'entre saint Épiphane, dont l'ouvrage semble être le point de départ de cette zoologie chrétienne, et Jacques de Vitry, qui se flatte d'avoir lu les livres des Orientaux et des Grecs, nous trouvions, dans les manuscrits de notre Bibliothèque nationale, un poëme en vers grecs qui semble être un des agents qui ont servi à la transmission de ces fables et de ces allégories pieuses? C'est par ce titre qu'il se recommande à l'attention des lecteurs.

ANALYSE SOMMAIRE DU POÈME.

I.

L'Eléphant.

Le plus grand des animaux, usage qu'il fait de sa trompe, raideur de ses jambes, effet de la mandragore sur un couple d'éléphants, temps de la gestation, petits des éléphants déposés dans l'eau. Ruses des chasseurs pour prendre ces animaux, secours qu'ils reçoivent de leurs semblables. -Moralisation. Ressemblance entre Adam et Eve, application du mystère de la Rédemption.

II.

Le Cerf.

Sa forme extérieure, comment il rajeunit à cinquante ans en avalant un serpent. Moralisation. L'homme peut aussi se rajeunir et se renouveler dans la pénitence et dans les larmes du repentir.

III.

L'Hydrippos (Cheval d'eau).

C'est un animal des régions de l'Orient. Par la moitié de son corps il ressemble au cheval; effet qu'il produit sur les poissons à certaines époques de l'année ; ils le suivent en troupe, les pêcheurs en profitent pour les prendre. Moralisation. L'hydrippos représente Moïse; la mer représente le monde; les poissons représentent les hommes; le Levant, le Christ et l'Eglise ; les pêcheurs, les démons et la damnation.

IV.

Le Basilic.

Son regard donne la mort, sa tête est celle d'un rat, elle a une couronne comme celle d'un roi; sa queue est longue; ruse dont il se sert pour tuer ses victimes. -Moralisation. Invitation à l'homme de s'apprêter à la lutte pour triompher du Lion, du Dragon et de ses

ruses.

V.

Le Coq.

Cet oiseau, au bout de sept ou huit ans, pond des œufs; il les recouvre de fumier. Au bout de quarante

jours, il en sort deux petits. Ils ont une propriété terrible: leur regard tue ceux qu'il atteint. Si l'on peut les voir avant qu'ils aient vu, on n'a rien à craindre. Expérience qu'a faite sureux le roi Alexandre.

Moralisation. L'homme doit éviter de veiller dans le mal. Ses vices sont un poison qui tue les autres.

VI.

Le Corbeau (Morceau en prose: paroles de J.-C.)

VII.

Le Hibou.

Ressemblance avec le corbeau. Ses petits sont d'abord blancs; ils s'envolent du nid, reviennent au bout de trois jours, blancs encore; au bout de sept jours ils sont noirs. Manière étrange dont ils se nourrissent. Il préfère les ténèbres à la lumière du jour. Moralisation. Ainsi firent les Juifs. Invitation à l'homme de mettre sa confiance en Dieu.

VIII.

L'Autruche.

[ocr errors]
[ocr errors]

Sa taille, sa conformation; elle mange lefer. Manière dont elle couve ses œufs. Moralisation. Usage de suspendre des œufs d'autruche dans les églises.

XI.

La Grenouille.

Deux sortes de grenouilles : l'une vit sur la terre, l'autre dans l'eau. Leur nature différente. Autre grenouille verte qui habite les prairies; l'animal qui

la mange meurt sur-le-champ.-Moralisation. Conseils à l'homme de savoir supporter la tentation.

X.

L'Ichneumon.

Ennemi du dragon; il a de la ressemblance avec l'homme et avec le serpent; il a des ailes, comme l'aigle; il a deux cornes. Sa manière de combattre le dragon. Moralisation. Ainsi notre Sauveur a revêtu la chair humaine pour vaincre le démon, prince des ténèbres.

XI.

L'Enhydros.

Autre animal ennemi du crocodile; il s'insinue dans sa gueule pendant qu'il la tient ouverte en dormant. Lacune. Point de moralisation.

XII.

Le Chameau.

Lacune. Il attaque l'homme et le maltraite. Moralisation. Que l'homme se préserve du mal.

XIII.

Le Chien.

Sa soumission à son maître. Il endure le chaud, le froid; il partage les joies et les chagrins de l'homme, les mauvais traitements n'altèrent pas son amitié pour son maître. Moralisation. L'homme doit suivre cet exemple. S'il a irrité le ciel, il ne doit point désespérer; il doit le fléchir à force d'humilité.

XIV.

L'Ours.

Sa force, sa cruauté, ses combats avec l'homme; l'ours sedresse sur ses pieds de derrière, serre l'homme dans ses bras, ou bien il fait rouler des pierres sur lui. L'homme ne peut le combattre qu'avec une cuirasse et une épée. Autres ruses de l'ours. Moralisation. Ressemblance entre le Diable et l'Ours; l'homme doit, pour le combattre, s'armer de la cuirasse et du glaive de la foi.

XV.

L'Onagre.

Job et David en ont parlé ; ils vont en bande. Mutilation que le chef leur fait subir. Moralisation. Application aux Juifs et aux prêtres du Nouveau Tes

tament.

XVI.

La Vipère.

La Vipère a le visage de l'homme. Les pieds et la queue sont ceux du Crocodile. Manière dont les Vipères se reproduisent. Moralisation. Le Précurseur de Jésus-Christ a dit aux Juifs: Race de vipères. Ils ont tué les prophètes et mis le Christ en croix.

XVII.

La Vipère de mer.

La Vipère de mer s'attache à un navire, paralyse les mouvements du timon; le vaisseau s'arrête ; il ne reprend sa marche que lorsqu'on a percé la Vipère avec

« AnteriorContinuar »