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M. Gil a été nommé, par la reine Isabelle, professeur d'harmonie au Conservatoire de Madrid. Une lutte s'établit alors entre lui et Carnicer (voyez ce nom) sur la science de l'harmonie; mais la vieille routine de ce maître ne put tenir contre la clarté des démonstrations faites par Gil. Celui-ci, demeuré vainqueur, a fait pour ses élèves un résumé de cette doctrine qu'il a publié sous ce titre : Tratado elemental teorico-practico de Armonia, dedicado à M. F.-J. Fétis, etc., Madrid, Casimiro Martin, 1856, un volume gr. in-8° de quatre-vingt-huit pages. M. Gil a fourni un grand nombre d'articles à la Gaceta musical de Madrid, publiée, en 1855 et 1856, par M. Hilarion Eslava (voyez ce nom). Il a aussi composé plusieurs opéras pour le ThéâtreEspagnol de Madrid.

GILBERT (ALPHONSE), né à Paris, le 2 février 1805, fut admis au Conservatoire de cette ville, le 9 octobre 1822, comme élève de l'auteur de cette notice, pour le contrepoint. En 1827, il obtint le second grand prix de composition musicale de l'Institut de France, pour la cantate d'Orphée. Il fut attaché pendant plusieurs années à l'orchestre du théâtre de l'Odéon, en qualité de violoncelliste. Il a obtenu plus tard la place d'organiste à l'église Notre-Dame de Lorette, à Paris. En 1847, le premier prix lui fut accordé au concours ouvert par le ministre de l'intérieur pour la composition de chants historiques et religieux.

GILES (NATHANIEL), organiste du roi d'Angleterre Charles Ier, naquit à Worcester, en 1558. En 1585, il était bachelier en musique, organiste et directeur de la musique de la chapelle Saint-Georges, à Windsor. Après la mort de Guillaume Hunni (1597), on le chargea de l'éducation des enfants de chœur de la chapelle royale; plus tard, il obtint la place d'organiste de cette chapelle. En 1622, le grade de docteur en musique lui fut conféré. Il mourut à Windsor, le 24 janvier 1653. Ce musicien n'a écrit que pour l'église; ses compositions sont restées en manuscrit.

GILLES (JEAN), né à Tarascon, en 1669, fit ses premières études musicales à Aix, en Provence, sous la direction d'un maître de chapelle nommé Poitevin. Il fut le condisciple de Campra. Après la mort de son maître, Gilles lui succéda, mais il quitta bientôt sa place pour celle de maître de chapelle à Agde. Sa réputation s'étendit dans tout le midi : l'évêque de Rieux ayant entendu parler avantageusement de ses talents, demanda pour lui ta maitrise de Saint-Étienne de Toulouse ; mais

elle venait d'être donnée à un musicien italien nommé Farinelli. Il y eut entre ces deux artistes un combat de générosité, à la suite duquel Gilles fut obligé de se rendre à Toulouse et de permuter avec Farinelli; ce changement de situation eut lieu en 1697. Bien qu'àgé seulement de vingt-huit ans, Gilles avait déjà composé plusieurs messes et d'autres ouvrages pour l'église; malheureusement, il mourut jeune, en 1705, et ne put multiplier ses productions. Au nombre de ses meilleurs ouvrages, on place une Messe des morts, qu'il avait écrite pour deux conseillers au Parlement de Toulouse qui avaient cessé de vivre à peu près dans le même temps. Les héritiers de ces magistrats voulurent ensuite discuter le prix de l'ouvrage, mais le compositeur rejeta leurs offres, et déclara que la messe ne servirait que pour lui. En effet, il mourut peu de temps après. La messe des morts composée par Gilles se trouve en manuscrit à la Bibliothèque impériale de Paris. Elle a été exécutée dans l'église de l'Oratoire de Paris, pour le service funèbre de Rameau. Un Diligante, un Benedictus et cinq autres motets du même auteur sont aussi en manuscrit dans la même Bibliothèque.

GILLES (HENRI-NOEL), né à Paris, en 1779, entra au Conservatoire de musique en 1796, dans la classe de hautbois de Sallentin. L'année suivante, il obtint le deuxième prix de cet instrument au concours; le premier prix lui fut décerné en 1798. Un son agréable, un style élégant et doux, telles étaient les qualités de son talent. Entré à l'orchestre du théâtre Feydeau, en 1799, il y resta comme second hautbois les deux premières années, devint premier en 1801, et quitta cet orchestre, en 1803, pour entrer à celui de l'Opéra-Italien, où il demeura jusqu'en 1814. Dans cet intervalle, il joua plusieurs fois et toujours avec succès, des solos dans les concerts de la semaine sainte, qu'on donnait à ce théâtre. A l'époque de la restauration (1814), l'attachement de Gilles pour Napoléon le décida à s'éloigner de la France; il se rendit d'abord à New-York, puis s'établit à Philadelphie. Cet artiste a publié : 1o Air varié pour hautbois, violon, viole et basse; Paris, madame Duhan. 2o Petits airs et thème varié pour la guitare. 3o Trois romances, avec accompagnement de guitare; Paris, Hanry. 4o Six, idem, Paris, Hanry.

GILLIER (JEAN-CLAUDE), violon de la Comédie-Française, né à Paris, en 1667, cst mort en cette ville, en 1757, à l'âge de soixante et dix ans. Il a écrit la musique primitive des

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petites comédies et des divertissements de Regnard et de Dancourt.

GILSON (CORN.), professeur de musique à Edimbourg, né en Ecosse, vers 1715, a publié un traité du chant intitulé: Lessons on the Pratica of singing, Édimbourg, 1759, in-4°.

GIMENO (JOACHIM), né à Santo-Domingo de la Calzada, le 21 novembre 1817, entra dans la Compagnie de Jésus à Madrid, le 28 avril 1854. Dès son enfance, il avait appris la musique cet art continua d'être cultivé par lui, après son entrée chez les Jésuites. Après les événements qui amenèrent en Espagne la suppression des ordres religieux, le P. Gimeno se retira en Belgique, et s'y occupa de l'éducation de la jeunesse au collège de Saint-Michel, à Bruxelles. Attaqué d'une maladie de langueur, il est mort à Nivelles (Brabant), le 29 novembre 1849. On a imprimé de sa composition: 1o Cantate à quatre voix avec accompagnement de grand orchestre, composée pour une distribution de prix au collège de Saint-Michel, Bruxelles (s. d.), lithographie de Persenaire. 20 Tota pulchra, solo concertant pour basse-taille et violoncelle, avec accompagnement de deux violons, alto et basse, ibid. 5o O salutaris hostia, trio pour ténor, baryton et basse, avec accompagnement de deux violons, alto, violoncelle et cornets concertants, ibid. 4° Ave Maria, duo pour deux soprani, avec accompagnement d'harmonium ou de piano, ou d'orchestre, ibid. 5o Colleccion de canticos al sagrado corazon de Jesus y Maria santisima con varias letrillas, musica escogida por, etc. Bruxelles, Labauze et Persenaire. Le P. Gimeno a laissé en manuscrit plusieurs autres compositions.

GIN (PIERRE-LOUIS-CLAUDE), ancien magistrat, auteur d'une mauvaise traduction de J'Iliade, naquit à Paris en 1726, et mourut dans la même ville, le 19 novembre 1807, à l'âge de 81 ans. Ce médiocre littérateur a publié une brochure intitulée De l'influence de la musique sur la littérature; discours prononcé, le 11 vendémiaire an XI, à la séance publique de la Société académique des sciences et arts séant à l'Oratoire, Paris, 1802, in-12. L'auteur prétendait y démontrer que la décadence de la littérature est le fruit des progrès de la musique; thèse non moins ridicule par ses aperçus que par l'exécution et le style.

GINESTET (PROSPER DE), compositeur, fils d'un magistrat, est né à Aix, en Provence, vers 1796. Après avoir fait longtemps de la

musique la principale occupation de sa vie, entra dans les gardes du corps de Louis XVIII. Il ne quitta ce service que pour passer comme officier dans un régiment; mais après la révolution de juillet 1850, il donna sa démission, pour ne pas manquer au serment de fidélité qu'il avait fait à la famille royale de la branche aînée. Attaché au parti de l'opposition légitimiste, il prit part alors à la rédaction de l'Avenir, journal de cette opposition, et y fit les articles du feuilleton sur l'Opéra, le Théâtre Italien, l'Opéra-Comique et les concerts. Les premières productions de M. de Ginestet consistent en duos et nocturnes pour piano et violon, ou piano et violoncelle. Plus tard il a donné à l'Opéra-Comique: 1° L'Orphelin et le Brigadier, opéra en 2 actes, représenté le 15 septembre 1827; cet ouvrage ne réussit pas. 2o A l'Opéra : François Ier à Chambord, opéra en 2 actes, représenté le 15 mars 1850. 3o A l'Opéra-Comique Le Mort fiancé, en un acte, le 10 janvier 1835.

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GINESTET (E. DE), frère du précédent, amateur distingué sur le violoncelle, a publié des nocturnes concertants pour piano et vio. loncelle, un duo pour les mêmes instruments, et des airs variés pour violoncelle, Paris, A. Petit.

GINGUENÉ (PIERRE-LOUIS), littérateur, né à Rennes le 25 avril 1748, se rendit à Paris, après avoir terminé ses études avec succès. Quelques poésies, assez froidement accueillies, marquèrent ses premiers pas dans la carrière littéraire. Il comprit bientôt que la nature ne l'avait pas fait poëte. Doué de plus de talent pour la critique, ce fut par les journaux qu'il commença sa réputation. Ses lettres sur les Confessions de J.-J. Rousseau le firent connaître avantageusement. Assez bon musicien et amateur passionné de musique italienne, il prit avec chaleur la défense de cette musique et de Piccinni contre les attaques des Gluckistes; ses liaisons avec l'auteur de Didon et de Roland lui procurèrent alors les matériaux dont il s'est servi plus tard pour la notice qu'il a publiée sur la vie et sur les ouvrages de cet artiste célèbre. La littérature italienne et la littérature de la musique devinrent dès lors les objets des travaux constants de Ginguené; c'est par ces mêmes travaux qu'il a transmis d'une manière solide son nom à la postérité. Tout le monde connait son Histoire littéraire d'Italie, qu'il n'eut pas le temps d'achever, et qui fut continuée par M. Salfi. Monument de savoir, de goût et de saine critique, ce livre sera toujours considéré comme une des meil

leures productions de notre temps. Incarcéré pendant le règne des fureurs révolutionnaires, Ginguené eut à craindre un moment pour sa vie; mais l'événement qui vint changer le système du gouvernement au 9 thermidor, le rendit aux lettres et à la liberté. Tour à tour appelé à la direction de l'instruction publique, près du ministère de l'intérieur, nommé membre de l'Institut de France, dans la classe de littérature ancienne, ambassadeur auprès du roi de Sardaigne, et membre du Tribunat, il se montra digne de ces distinctions par ses talents et par sa probité. Quoique recherché dans le monde par l'agrément de son esprit et la variété de ses connaissances, il y allait peu, et dans ses dernières années il ne sortait presque plus de chez lui, consacrant toutes les heures au travail ou à sa famille. Les proscriptions dont quelques-uns de ses amis avaient été frappés en 1815 l'affligèrent; sa santé s'altéra, et il mourut le 16 novembre 1816, à l'âge de soixante-huit ans. Sa riche bibliothèque, dont le catalogue a été publié en 1817, renfermait une nombreuse collection de livres relatifs à l'histoire et à la littérature de la musique. Garat, de l'Académie française, a publié une Notice sur la vie et les ouvrages de P.-L. Ginguené, Paris, 1817, in-8°.

Les ouvrages où Ginguené a traité de la musique sont: 1° Lettres et articles sur la musique, insérés dans les journaux sous le nom de Mélophile, pendant nos dernières querelles musicales, en 1780, 1781, 1782 et 1783, Paris, 1783, in-8°. 2o Dictionnaire de musique de l'Encyclopédie méthodique, Paris, 1791-1818, deux volumes in-4°. Ce dictionnaire fut commencé par Ginguené et Framery. L'abbé Feytou avait fourni quelques articles de théorie d'après un nouveau système. Le plan était mauvais, car on avait conservé pour ia base de l'ouvrage les articles du dictionnaire de musique de J.-J. Rousseau, qui sont souvent attaqués dans les additions de l'abbé Feytou ou de Framery. Ginguené s'était chargé des articles historiques; ce sont les meilleurs du livre; il est vrai que la plupart sont traduits de l'Histoire de la musique de Burney. La première partie du premier volume avait paru en 1791; les troubles de la révolution interrompirent le travail, et Ginguené resta étranger au reste de la publication. 5o Notice sur la vie et les ouvrages de Piccinni, Paris, veuve Panckouke, 1800, in-8° de x1 ct 144 pages. Cette notice, bien écrite, a de l'intérêt; mais Ginguené y laisse apercevoir de la partialité en faveur de Piccinni contre Gluck. 4o Rapport fait

à la classe des beaux-arts de l'Institut de France par M. Ginguené, au nom de la commission, dans la séance du samedi 21'octobre 1815, sur une nouvelle exposition de la séméiographie, ou notation musicale des Grecs, par M. Perne, Paris, 1815, douze pages in-4°. 5° Histoire littéraire d'Italie, continuée par Salfi, Paris, 1811-1855, quatorze volumes in-8°. On trouve dans cet ouvrage des renseignements utiles et curieux sur l'étude de la musique au onzième siècle et sur Gui d'Arezzo (t. Ier, p. 134 et suiv.), sur les troubadours provençaux (t. Ier, p. 241-354), sur quelques musiciens célèbres de l'Italie, aux quatorzième et quinzième siècles, tels que François Landino (t. II et III en divers endroits), et sur le drame en musique (t. VI, p. 450-486). Salfi a ajouté dans le dixième volume du même ouvrage un long morceau (p. 405-424) à ce que Ginguené avait écrit sur la musique. Ce passage est relatif aux musiciens et aux théoriciens de musique qui ont vécu en Italie dans le seizième siècle : il fourmille d'erreurs.

GINI (JEAN-ANTOINE), maître de chapelle du roi de Sardaigne, à Turin, vers 1728, a écrit la musique de deux opéras, Mitridate et Tamerlano, qui ont été représentés dans cette ville.

GINZLER (SIMON), luthiste allemand, vécut à Venise, dans la première moitié du seizième siècle. On a de lui un livre de pièces de luth, en tablature, sous ce titre : Intabolatura de Lauto de ricercari, motetti, madrigali et canzon francese. Libro primo, in Venetia, Ant. Gardane, 1547, in-4° obl.

GIOBERTI (VINCENT), prêtre piémontais, né à Turin, le 5 avril 1801, fit ses études à l'Université de cette ville. Après avoir reçu le grade de docteur en théologie, il fut appelé en 1825 à professer cette science dans la même université. Impliqué dans une conspiration républicaine, en 1855, il fut arrêté et exilé sans jugement. Après avoir passé une année à Paris, il se rendit à Bruxelles, où il demeura jusqu'en 1845, dans la position de professeur à l'Institution Gaggia. Ce fut là qu'il écrivit tous ses livres de philosophie, ouvrages remarquables par l'élévation des idées autant que par la beauté du style, mais dont la plupart sont étrangers à l'objet de ce dictionnaire. Il n'est cité ici que pour le traité del Bello, qui a été traduit en français par M. Bertinatti, sous ce titre: Essai sur le beau, ou éléments de philosophie sthaique, Bruxelles, Méline, Cans et Cr, 1845, un volume in-8°. Gioberti y traite

du beau dans la musique, et établit d'une manière admirable que la conception du beau dans cet art est complétement idéale et procède d'une révélation divine. Gioberti est mort à Paris, le 25 octobre 1851.

GIOJA (GAETAN), chef d'orchestre au théâtre de Turin, en 1810, et compositeur de musique de ballets, a eu de la réputation en Italie pour ce genre d'ouvrages. En 1801, il a écrit à Turin les ballets suivants qui ont été représentés aussi à Milan et dans d'autres villes 1o Cesare in Egitto, en trois actes. 2o Le Nozze di Figaro. 5° Gundeberga. 4° I Morlacchi. En 1815, Gioja était attaché au théâtre de la Pergola, à Florence, et y écrivit le ballet de Niobe, qui fut ensuite joué à Milan; en 1816, il donna, à Florence, Odoacre, et dans la même année, à Milan, Tamerlano. Gioja est mort jeune encore à Milan, en 1826.

GIORDANI (JACQUES), compositeur, s'est fait connaitre vers le milieu du dix-septième siècle par un ouvrage intitulé: Musica per la Passione di Giesù Cristo a tre, con stromenti. Cet ouvrage se trouve en manuscrit dans la bibliothèque de M. l'abbé Santini, à Rome.

GIORDANI (le P. DOMINIQUE-ANTOINE), franciscain du couvent de Rocca Sinibalda, dans les États romains, fut d'abord maître de chapelle des cathédrales de Narni et de Rieti, el occupa en dernier lieu une position semblable à l'église des XII Apôtres, à Rome. On connait de sa composition un recueil d'offertoires intitulé: Armonia sacra a 2 voci, che contiene tutti gli offertori della prima domenica della SS. Trinità all' ultima dopo Pentecoste, Rome, 1724.

GIORDANI (JOSEPH), surnommé il Giordanello, et dont le nom de famille était Carmine, naquit à Naples, en 1755, et fut admis fort jeune au Conservatoire de Loreto, où il devint le condisciple de Cimarosa et de Zingarelli. Également distingué comme claveciniste, comme violoniste et comme compositeur, il n'était àgé que de dix-buit ans lorsqu'il écrivit, pour le théâtre de Pise, son premier opéra intitulé : l'Astuto in imbroglio. La famille de Giordani, composée de son père, de deux frères et de trois sœurs, formait une troupe chantante qui jouait des farces et des opéras bouffes dans un des petits théâtres de Naples. Toute cette famille partit pour Londres, vers 1762, pendant que Giordanello étudiait au Conservatoire de Naples, et obtint des suceès t'enthousiasme au théâtre de Hay-Market,

dans de petits opéras du genre napolitain. Actrices aussi piquantes et aussi spirituelles que cantatrices agréables, les sœurs de Giordani étaient obligées de répéter chaque soir plusieurs airs de leurs rôles et attiraient la foule. Lorsque Giordani fut sorti du Conservatoire de Loreto et eut donné son premier opéra, son père l'appela à Londres; il s'y rendit, et son premier ouvrage dramatique fut une sorte de pasticcio intitulé: Artaserse, dont il avait écrit une grande partie, et qui servit aux débuts de Millico, en 1772. Il y avait dans cet opéra un air (Infelice, ah! dove io vado) qui obtint alors un succès de vogue. L'Antigono, opéra sérieux écrit entièrement par Giordani, succéda à cet ouvrage. Les leçons de chant, de clavecin, et la publication de plusieurs compositions de musique vocale et instrumentale occupèrent cet artiste pendant les années suivantes, et l'on ne connait de lui que l'opéra bouffe il Baccio, qui ait été représenté à Londres, depuis 1774 jusqu'en 1779. De retour en Italie au printemps de 1782, il écrivit, pour le théâtre de Mantoue, il Ritorno d'Ulisse, qui fut représenté le 26 décembre de la même année. Cet ouvrage fut suivi de Acomato, opéra sérieux, à Pise, 1785. Dans les années suivantes il écrivit : Erifile, à Bergame, 1785; Epponina, à Novare, 1783; Elpinice, à Bologne, 1784; Tito Manlio, à Gênes, 1784; Pizzaro nell' Indie, à Florence, 1784; la Morte d'Abele, oratorio, à Jesi, 1785; Osmane, à Bergame, 1785; la Vestale, à Modène, 1786; Ifigenia in Aulide, Rome, 1786; l'Impegno, ossia chi la fà l'aspetta, à Rome, 1786; Ferdinando nel Messico, Rome, 1786; 1 Ripieghi fortunati, intermède, à Rome, 1787; Alciade e Telesia, à Rome, 1787; Caio Ostilio, à Faenza, 1788; Ariarate, à Turin, 1788; la Distruzzione di Gerusalemme, à Naples, 1788; il Corrivo, dans la même ville, 1788; la Disfatta di Dario, à Milan, 1788; Cajo Mario, à Venise, 1790; Medonte, re d'Epiro, à Rome, 1791; Don Mitrillo contrastato, à Venise, 1791; Atalanta, à Turin, 1792. Appelé à Lisbonne, pour y diriger le Théâtre-Italien, Giordani est mort en cette ville, au mois de mai 1794.

On a souvent confondu les compositions instrumentales de Giordanello avec celles de son frère aîné Thomas Giordani; celles qui lui appartiennent sont: 1o Trois quintettes pour clavecin, deux violons, alto et basse, op. 1, Londres, 1776, Offenbach. 2o Trois idem, op. 2, Londres, 1777, Offenbach. 5o Trois quatuors pour piano, deux violons et basse, op. 5,

Offenbach. 4° Quatorze préludes pour le clavecin, Londres, 1779. 5° Six petites sonates pour le clavecin, op. 5, Londres, 1780. 6o Six petits duos pour le clavecin à quatre mains, Londres, 1780. 7° Six trios pour clavecin, violon et violoncelle, op. 7, Londres, 1780. 8° Douze leçons pour le clavecin, op. 8, Londres, Berlin, Hummel. 9o Trois concertos pour violon et orchestre, Londres, 1781, Berlin, Hummel, comme œuvre 4. 10° Trois sonates pour piano à quatre mains, op. 10, Londres, 1781. 11° Six quatuors pour deux violons, viole et basse, op. 11, Londres, Paris, 12° Six leçons progressives pour le clavecin, Londres, 1782. 15° Six trios pour piano, violon et violoncelle, publiés chez Hummel, comme l'œuvre 11. Après le retour de Giordani en Italie, il écrivit encore un grand nombre de compositions instrumentales dont il a été répandu des copies manuscrites. On en a gravé: 14o Trois trios pour clavecin, violon et violoncelle, op. 27, Berlin, Hummel. 15o Six idem, op. 29, Londres. 16 Trois concertos pour violon, op. 51, Berlin, Hummel. 17o Trois trios pour piano, op. 32, Londres, Preston. 18° Six grands trios pour piano, op. 35, ibid. On connaît aussi de ce compositeur: 19° Duos pour deux voix de soprano, Londres, 1779. 20° Cinq livres de canzonettes italiennes à voix seule, ibid. Comme compositeur de musique d'église, Giordani s'est fait connaître par des litanies à quatre voix et orchestre, et par les psaumes Lætatus sum, Cum invocarem, In te Domine speravi, et Qui habitat, à quatre voix el orchestre. On trouve de ce maître, en manuscrit, à la Bibliothèque royale de Berlin ; Le tre ore d'agonia di N. S. Giesù Cristo, oratorio.

GIORDANI (THOMAS), frère aîné du précédent, né à Naples, vers 1744, se rendit à Londres avec sa famille, en 1762, et y parut au théâtre de Hay-Market, comme bouffe chantant, dans de petits opéras exécutés par ses frères et sœurs. Fixé dans la capitale de l'Angleterre, comme professeur de musique, il écrivit beaucoup de compositions instrumentales et vocales qu'on a souvent confondues avec celles de son frère. En 1779, il s'associa avec Leoni pour établir un Opéra à Dublin. Giordani était le directeur et le compositeur du théatre; cette entreprise ne réussit pas, et Giordani fut obligé de manquer à ses engagements. Ce fâcheux événement ne l'empêcha pas de s'établir à Dublin et de s'y marier. Il y vivait encore en 1816, à l'âge de soixantedouze ans. On ne sait pas d'une manière cer

taine si l'opéra bouffe il Baccio est l'ouvrage de Thomas ou de Joseph Giordani. On a imprimé pour le piano l'ouverture et les airs d'un opéra anglais que Thomas a fait représenter à Dublin, en 1789, sous ce titre : Perseverance, the third time is the best. Son oratorio d'Isaac a été considéré comme une bonne production dans son genre. Au nombre de ses divers ouvrages de musique instrumentale et vocale, on cite : 1o Cinq livres de duos pour deux flûtes, Londres, 1775-1783. 2o 6 Songs, from the reliques of ancient poetry (six chansons anglaises, tirées des anciennes poésies), ibid. 3o Six trios pour deux flûtes et basse, Londres, Berlin. 4° Leçons faciles pour le clavecin, Londres. 5o Six sonatinas for the Harpsichord, ibid. 6o Six duos pour deux violoncelles, op. 5, ibid. 7° Six trios pour flûtes et violoncelle, tirés d'airs d'opéras, op. 9, ibid.

GIORGETTI (FERDINAND), violoniste et compositeur, est né à Florence, en 1796. A l'âge de trois ans, il commença à jouer seul d'un petit violon que son père, professeur de mathématiques, lui avait donné. A cinq ans, il prit les premières leçons d'un maître nommé François Giuliani. Giorgetti n'était âgé que de quinze ans quand il fut attaché comme violoniste à la musique de la chambre de la reine d'Etrurie, et voyagea à sa suite en Espagne et en France. Cette princesse ayant pour demeure le château de Compiègne, le jeune artiste vécut dans celle résidence pendant deux ans, et profita de la proximité de Paris pour faire plusieurs excursions dans cette ville, et y entendre les violonistes les plus remarquables. Rode devint particulièrement son modèle, et ce fut d'après lui qu'il réforma son mécanisme d'archet et son style. Après les événements politiques de 1814, Giorgetti retourna à Florence, où il fut atteint, peu de temps après, d'une maladie grave dont il n'a jamais été entièrement guéri, et qui l'a laissé dans un état valétudinaire pour le reste de ses jours. Presque toujours renfermé dans sa maison, à cause de ses souffrances, il chercha dans la composition des distractions à ses maux. Disma Ugolini, maitre renommé à Florence, lui enseigna l'harmonie; mais ce fut surtout dans la lecture des ouvrages de Reicha et des partitions des grands maîtres, que Giorgetti apprit l'art d'écrire avec élégance. En 1839, il fut nommé professeur de violon au Lycée impérial et royal de Florence, en remplacement de Tinti, décédé depuis peu. Son enseignement a été fructueux, car plusieurs élèves sortis de son école, tels que Joseph Giovacchini, César Corazzi, Robert Ferroni, Jean Bruni,

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