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logne prussienne, dans le Brandebourg, dans la Pomeranie; puis il s'établit à Dantzig, en 1685, comme musicien du conseil. De retour à Breslau, il fut nommé organiste à Sainte-Élisabeth, et occupa cette place jusqu'à sa mort, en 1739. Je possède en manuscrit dix fantaisies pour l'orgue, à deux claviers et pédale, composées par cet artiste.

GLETTLE (MELCHIOR), maitre de chapelle de la cathédrale d'Augsbourg, naquit à Bremgarten, en Suisse, dans la première moitié du dix-septième siècle. On a imprimé de ce maitre 1o Expeditionis musicæ classis I. Motetta sacræ concertatæ 36; 18 ́vocales tantum absque instrumentis; 18 vocales ac instrumentis simul; potissimum 2, 3, 4, 5, cum nonnullis 6, duabus 7, et una 8 voc. Opus 1, August., 1667, in-4°. 2o Ejusdem classis II. Missæ 5 voc. concert. necessarium, et 5 instrum. concert. ad libitum, cum capella 5 vocum, ibid., 1667. 3o Ejusdem classis III. Psalmi breves, breviores, brevissimi, 5 voc. concert. necess. et 5 instr. concert. ad libit., ibid., 1667. 4° Ejusdem classis IV. Missæ concertatæ 5 vocibus conc. necess. 5 instrum. concert. ad libit., 5 ripienis seu pleno choro; addita una ab 8 vocib. et 7 instr., op. III, ibid., 1670, in-4°. 5o Ejusdem classis V. Motettæ 36 a voce sola et 2 violinis, cum aliis quoque instr., ibid., 1667. 6° Musica generalis latino-germanica, oder neue lateinische und teutsche weltlichen Mus. conc. von. 1, 2, 3, 4, 5 Stimmen, theils mit 2 Violinen ad libit., samt 2 Sonaten und 56 Trompeter-Stücklein, auf 2 TrompettenMarinen, ibid., 1674, in-4°. 7o Musica generalis latino-germanicæ classis II, oder neue lateinisch und teutschen weltlicher musikalischer Concerten, anderer Theil, von 2 und 3 Stimmen, ohne Instrum., Opus VIII. posthumum II, ibid., 1684. 8° Psalmi 18 omnibus totius anni dominicis ac fesiis ad vesperas concinnendi, 5 voc., ibid., 1685.

GLIMES (JEAN-BAPTISTE-JULES DE), né à Bruxelles, le 24 janvier 1814, fut envoyé, à l'âge de six ans, à l'École royale de musique de cette ville, et y apprit le solfége, puis les éléments du piano. Il reçut ensuite quelques leçons d'harmonie de M. Charles-Louis Hanssens, d'après la méthode de Reicha (voyez ce nom). Enfin, lorsque l'auteur de cette notice fut appelé à Bruxelles pour y occuper les places de maître de chapelle du roi des Belges et de directeur du Conservatoire, de Glimes devint un de ses élèves et refit, sous sa direction, des études de composition. Ses progrès furent ra

pides, et il put bientôt occuper la position de répétiteur du cours. Après le mort de Cassel (voyez ce nom), M. de Glimes fut chargé par intérim de l'enseignement du chant au Conservatoire pendant les années 1837 et 1838. En 1859, il fut professeur-adjoint de Géraldy (voyez ce nom) pour cette partie de l'art, dans la même école; mais il quitta cette position, en 1840, pour se livrer à la composition et faire des cours particuliers de chant et d'accompagnement. Il a eu l'honneur de donner des leçons de chant au prince Albert de Saxe-Cobourg, pendant son séjour à Bruxelles. En 1842, il est allé à Londres comme professeur de chant, et depuis lors il a passé alternativement une partie de l'année dans cette capitale, et l'autre partie à Bruxelles, puis il s'est fixé de nouveau dans cette dernière ville. Professeur distingué, et l'un des meilleurs accompagnateurs au piano de l'époque actuelle, M. de Glimes s'est aussi fait connaitre comme compositeur de romances et de mélodies charmantes, où l'on remarque un goût fin dans les idées et dans la forme, une harmonie distinguée et l'expression juste de la parole. La plupart ont été publiées à Paris et à Bruxelles. Parmi celles qui ont cu le succès le plus décidé, on remarque celles-ci : le Papillon; la Neige; ▲ une Femme; une Nuit d'été; Laisse-toi donc aimer; Rose et papilion; la Tombe et la Rose; le Prisonnier et l'Hirondelle; 6 ma Charmante; l'Extase; Dieu qui sourit; Etoile de l'amour; Tu vas partir; Belle épousée, à deux voix; l'Oiseau bleu, idem; le Pays inconnu, idem; etc., etc. Il a fait exécuter, à la Société de l'hôtel d'Angleterre, à Bruxelles, une ouverture à grand orchestre; une ouverture, pour le drame Artevelde, a été exécutée au grand théâtre de Bruxelles. M. de Glimes a écrit aussi la Maison inhabitée, ballet, au même théâtre; Tobie, trio à trois voix; les Trois sœurs, trio pour trois voix de soprano; les Tyroliennes, quatuor de chant, etc., etc. Il a formé une belle bibliothèque de musique composée de huit cents grandes partitions, de beaucoup d'autres pour le piano, d'un grand nombre d'œuvres manu-scrites des maîtres les plus célèbres, dont quelques-unes autographes, et d'une nombreuse collection d'ouvrages théoriques et historiques.

GLINKA (MICHEL DE), compositeur russe, naquit en 1804, d'une famille noble et riche, dans une terre près de Smolensk. Bercé par les mélodies si originales de sa patrie, il conçut pour elles, dès son enfance, un goût passionné qui ne s'est pas affaibli par la suite, et qui a exercé sur son talent une influence considéra

ble. On ignore le nom du maître qui dirigea ses premières études musicales: il était âgé de dixhuit ans lorsqu'il reçut, à Moscou, des leçons de piano de Field, et c'est à ce maître de la bonne école d'autrefois qu'il fut redevable de l'exécution élégante autant qu'expressive qu'il eut, dans sa jeunesse, sur cet instrument. Homme de plaisir et jouissant, par les avantages de la naissance et de la fortune, de tous les agréments réservés en Russie aux membres de la haute société, M. de Glinka ne considéra d'abord la musique que comme un art d'agrément, suivant l'expression usitée dans le monde. Son heureux instinct lui inspirait des mélodies où se révélait un sentiment trèsfin de cet art elles se répandaient chez les amateurs, et les éditeurs s'empressaient de les publier. Le pianiste et compositeur distingué Henselt a pris quelques motifs de ces mélodies comme thèmes de plusieurs morceaux de piano. Glinka laissa aussi mettre au jour de jolies inspirations pour cet instrument sur lequel il brillail.

Après avoir résidé quelque temps à Varsovie, d'où il ne s'éloigna que par suite des événements de 1830, il obtint de son gouvernement l'autorisation de se rendre en Italie. Il séjourna d'abord à Vienne pendant plusieurs mois, puis il se rendit à Venise, où il s'arrêta pour jouir de la vie facile et polie de cette reine de l'Adriatique. A Milan, il publia des canzones italiens; des divertissements pour piano et instruments à cordes sur des thèmes de Bellini et de Donizetti; une sérénade pour piano, harpe, cor, basson, alto, violoncelle et contrehasse, sur des motifs d'Anna Bolena; un sextuor original pour piano, deux violons, alto, violoncelle et contrebasse; des variations brillantes et des rondeaux pour piano seul, sur des thèmes de la Somnambule de Bellini, enfin, des danses pour piano à quatre mains. En 1835, M. de Glinka était à Naples et y charmait les salons par son talent de pianiste, par ses cantilènes que chantait Iwanoff, alors dans la possession complète de son admirable voix de ténor, et par la manière dont le compositeur les accompagnait. En 1856, il était de retour à Pétersbourg, après s'être arrêté quelque temps à Berlin, où Dehn lui donna des leçons de contrepoint. Un changement considérable s'était alors opéré en lui : de délassement que la musique était autrefois, elle était devenue pour lui une chose sérieuse, parce qu'il avait compris qu'il était destiné à y occuper un rang d'artiste par son talent. Le désir de révéler à sa patrie ce talent par une grande composition

lui fit entreprendre l'opéra en langue russe dont le titre traduit est la Vie pour le Czar. Plusieurs années furent employées par M. de Glinka à la composition de cet ouvrage, qui fut représenté, en 1839, au théâtre du GrandOpéra de Saint-Pétersbourg. Un succès d'enthousiasme l'accueillit, et l'auteur fut placé immédiatement par l'opinion publique au rang des plus célèbres compositeurs. La cour impériale avait pris intérêt à la mise en scène de l'œuvre patriotique de M. de Glinka, et rien n'avait été négligé pour donner de l'éclat à sa représentation. Léonoff, fils naturel du célèbre pianiste Field, ténor et bon musicien, une cantatrice russe dont l'éducation avait été faite en France, et qui fut connue à Paris sous le nom de mademoiselle Verteuil, madame Stepanowa, seconde femme, et le bassiste Péterof, chantèrent convenablement les rôles; les chœurs furent très-bien exécutés, et l'orchestre, dirigé avec soin par Cavos, artiste italien de beaucoup de mérite, rendit avec exactitude les intentions du compositeur.

A la première partition de M. de Glinka succéda un grand opéra en cinq actes, Rouslann et Lioudmita, dont le sujet, pris dans l'histoire ancienne des Russes et des grands-ducs de Kiew, est populaire chez les Russes par le poème de Pouschkine. Quoique cette composition ait été bien accueillie, le succès n'eut pas autant d'éclat que celui de la Vie pour le Czar. La faveur dont l'auteur jouissait à la cour impériale lui fit obtenir l'autorisation de faire de nouveaux voyages dans le midi de l'Europe. M. de Glinka était âgé de quarante ans lorsqu'il arriva à Paris, en 1844. Inconnu de tous, à l'exception de quelques artistes qui avaient visité la Russie, il voulut prendre position en France parmi les compositeurs renommés, et le seul moyen qui lui fut offert consista à donner un concert pour y faire entendre quelques fragments de ses œuvres. A cet effet, il loua la salle de Herz, y fit réunir un orchestre sous la direction de M. Tilmant, et y fit entendre quelques morceaux de peu d'importance qui ne pouvaient donner qu'une idée fort imparfaite de ses grands ouvrages. Le public, qui n'entendait pas les paroles et ne connaissait rien des situations dramatiques auxquelles appartenaient les choses qu'il entendait, trouva cette musique ennuyeuse, et les artistes ne considérèrent M. de Glinka que comme un arrangeur habile des mélodies de son pays, dont il a fait, en effet, un emploi trèslarge dans ses deux opéras.

Trompé dans son attente, et blessé qu'on

l'eût jugé avec précipitation d'une manière défavorable, dans une ville dont l'opinion lui avait paru importante, il partit vers le milieu de 1845. Au mois de juillet de la même année, il était à Valladolid, et au mois d'octobre il arriva à Madrid. L'objet de son voyage était de recueillir dans la péninsule une riche collection de mélodies populaires du pays. Homme du monde et ami du plaisir, il passa plusieurs années en Espagne, dans le dolce far niente, ou n'ayant d'autre occupation que celle de collectionneur et d'arrangeur d'airs populaires. Ses amis voyaient avec regret s'écouler le temps sans qu'il produisit rien de sérieux pour l'art; mais il était dans une de ces phases de dégoût qui sont plus fréquentes qu'on ne pense, même chez les artistes qui n'ont connu que le succès. M. de Glinka ne retourna en Russie qu'à la fin de 1852: alors il parut se réveiller et vouloir rentrer avec activité dans la carrière où il s'était précédemment distingué. Un changement se fit bientôt dans sa position, car l'empereur de Russie lui confia la direction de sa chapelle et de l'Opéra. Ses nouvelles fonctions lui inspirèrent le goût de la musique d'église; il écrivit plusieurs œuvres de ce genre, au nombre desquelles était une messe avec orchestre à laquelle il mettait la dernière main lorsque la mort le surpris à Berlin, le 15 février 1857, à l'âge de cinquante-trois ans. Sa perte est regrettable pour les progrès de la musique en Russie; car, quel que soit le jugement que portera la postérité des deux grands ouvrages qui ont fait sa réputation chez ses compatriotes, elle ne pourra méconnaitre dans sa musique un caractère tout spécial qui s'éloigne des tendances et des formes de la musique des écoles française, italienne et allemande, de toutes les époques. Les partitions réduites pour le piano de la Vie pour le Czar, et de Rouslann et Lioudmita, ont été gravées à Saint-Pétersbourg, où l'on s'occupe de la publication des œuvres posthumes de M. de Glinka.

GLIRO (JEAN-FRANÇOIS), compositeur du seizième siècle, né à Bari, dont on trouve quelques compositions dans le Primo libro a due voci di diversi autori di Bari, publié à Venise, en 1585, par De Antiquis.

GLISS (JEAN), bon facteur d'orgues à Nuremberg, dans la première moitié du dix-huitième siècle, a construit dans l'église luthérienne de cette ville, en 1757 et 1758, un orgue de trente et un registres avec deux claviers et pédales.

GLOEGGL (FRANÇOIS-XAVIER), maitre de

chapelle de l'église cathédrale de Linz, naquit dans cette ville, le 21 février 1764. Bénédict Kraus fut son maître de chant; il apprit le violon sous la direction de Freudenthaler et d'Antoine Hoffmann, et chez le tromboniste Messerer, à Vienne. Il n'était âgé que de dix-huit ans lorsqu'il fut nommé directeur de musique au théâtre de Linz; quelques années après, il ouvrit une école publique de musique dans cette ville. Sa nomination de maitre de chapelle de la cathédrale lui fut accordée en 1790. Parvenu à l'âge de soixante-huit ans, Glæggl a célébré en 1802 son jubilé de 50 ans comme directeur de musique. On a de cet artiste les ouvrages dont voici les titres: 1o Musikalische Monatschrift (Journal mensuel de musique), Linz, 1803. Quatre nnméros seulement ont paru dans les mois de juillet, août, septembre et octobre. Cette publication, n'ayant point de succès, fut alors arrêtée. 2o Ein musikalische Blatter zur Zeit (Petite feuille périodique musicale), Linz, 1810, in-8°. Ce journal n'a eu qu'une année d'existence. 3o Erklarung des musikalischen Haupt-zirkels (Explication claire du domaine supérieur de la musique), Linz, 1810. Cet ouvrage est un petit traité d'harmonie.4° Allgemeines musikalischer Lexikon, aus den bewahrtesten Schrifstellern gesammelt (Dictionnaire général de musique en quatre livraisons, recueilli d'après les meilleurs auteurs), Linz, 1822, in-8°, livre qui n'a point été achevé et n'a pas été mis dans le commerce, n'ayant été imprimé que jusqu'à la page 248. Il s'en trouve quelques exemplaires en cet état entre les mains de plusieurs artistes à Vienne et dans plusieurs autres villes de l'Autriche. 5o Musikalish Notizen (Notices musicales). Cet écrit devait être une sorte de journal paraissant à des époques indéterminées : il n'en a paru que trois numéros. 6o Der musikalische Gottesdienst, oder Anleitung wie dieser nach höchster Vorschrift solle gehalten werden, etc. (Le service divin en musique, ou introduction à sa connaissance, d'après les meilleurs ouvrages connus, etc.), Linz, 1822. Glæggl a laissé en manuscrit plusieurs autres productions.

GLOEGGL (FRANÇOIS), fils du précédent, né à Linz vers 1788, est élève de son père pour la musique. Fixé à Vienne, il s'y est livré à l'enseignement et a publié plusieurs ouvrages méthodiques. Il est archiviste et secrétaire de la Société des amis de la musique de l'empire d'Autriche, et directeur de musique à l'église de Saint-Paul. Les ouvrages de François Glogg! ont été attribués à son père par plusieurs auteurs; ce sont ceux dont voici les titres :

1o Allgemeine Anfangsgründe der Tonkunst (Éléments généraux de la musique), Vienne, chez l'auteur, in-8°. André a publié une édition de cet ouvrage, à Offenbach (sans date), in-8°. 2o Kurzgefasstes Schulbuch der Tonkunst (Manuel abrégé de musique à l'usage des écoles), Vienne, chez l'auteur, in-4°. 3° Musikalische Zeitung für die Oesterreichischen Staaten (Gazette musicale des États autrichiens), Vienne, chez l'auteur, première année, 1812, in-4o; deuxième année, 1813. Cette deuxième année n'a pas été achevée; elle finit au treizième numéro. 4° Kirchen Musik-Ordnung; erklarendes Handbuch des musikalischen Gottesdienst für Kappelmeister, Regenschori, Sänger und Tonkünstler (l'Ordre de la musique d'église; manuel instructif du service divin pour les maîtres de chapelle, les directeurs de choeur, les chanteurs et les musiciens), Vienne, chez l'auteur, 1828, in-4o. Cet ouvrage semble n'être qu'une nouvelle édition du livre de François-Xavier Gloeggl sur le même sujet. 5° Calendrier musical pour les États autrichiens, Vienne, 1842, in-8°.

GLOESCH (CHARLES-GUILLAUME), fils de Pierre Gloesch, hautboïste de la musique de chambre du roi de Prusse, naquit à Berlin en 1732, et apprit, sous la direction de son père, à jouer de la flûte et du clavecin. Vers 1765, il fut attaché au prince Ferdinand de Prusse, comme musicien de la chambre et comme maître de clavecin de la princesse. Il est mort à Berlin, le 21 octobre 1809, à l'âge de 77 ans. Cet artiste a composé la musique de deux petits opéras 1° la Fête des Vertus et des Gráces, en 1773. 2o Der Bruder Graurok und die Pilgerinn (le Moine gris et la Pèlerine); ce dernier a été publié en extrait pour le piano chez Rellstab, à Berlin. Les œuvres de musique instrumentale composées par Gloesch sont: 1° Marche variée pour plusieurs instruments, Berlin, 1779. 2° Six duos pour flûte ou violon et basse, op. 1, ibid., 1779. 3o Trois concertos pour flûte, opera 2. 4° Six sonatines pour clavecin, op. 3, 1780. 5o Vaudeville de Figaro, varié pour clavecin, Amsterdam.

GLOGGNER (GOTHARD), né le 7 septembre 1765, à Kreut, en Bavière, reçut son instruction littéraire et musicale chez les Bénédictins de Tegernsée, entra dans cet ordre en 1781, et fut ordonné prêtre le 18 octobre 1789. L'abbé du monastère ayant remarqué les heureuses dispositions de Gloggner pour la musique, lui fit donner des leçons de composition par Michl, maître de chapelle du prince électoral de Bavière; ses progrès furent rapides.

Gloggner a écrit pour son couvent plusieurs messes et cantates d'église qui se sont fait remarquer par leur style facile et agréable. Après la suppression du monastère de Tegernsée, Gloggner s'est occupé de l'instruction de la jeunesse de ce lieu. Il vivait encore en 1817.

GLOVATZ (HENR1), facteur d'orgues allemand du seizième siècle, vivait à Rostock, vers 1590. Il y construisit, en 1593, un orgue de trente-neuf jeux, dont on trouve la description dans les Syntagm. mus. de Prætorius, t. II, p. 64.

GLUCK (JEAN), diacre à Markswærzenbach, sur la Saale, naquit à Plauen dans la première moitié du dix-septième siècle. Ce musicien a écrit sept morceaux dans le style madrigalesque, pour les sept dernières paroles de JésusChrist sur la croix; l'ouvrage a pour titre : Heptalogus Christi musicus, musicæ ecclesiastica prodromus, oder musikalischen Betrachtung den 7 Worte Christi am Creutz gespræchen, als ein Vortrab einer geistlichen Kirchenmusik, Leipsick, 1660. La même idée a servi de thème à J. Haydn, plus d'un siècle après, pour un de ses plus beaux ouvrages.

GLUCK (CHRISTOPHE-WILLIBALD), illustre compositeur dramatique, partage avec plusieurs grands hommes la singulière destinée d'avoir illustré le cours d'une vie dont les circonstances les plus importantes ont été longtemps inconnues et ont donné lieu aux assertions les plus contradictoires. Le Lexique allemand de la conversation, d'après Forkel, et la Biographie universelle des frères Michaud, disent qu'il naquit, en 1714, dans le Haut-Palatinat, sur les frontières de la Bohême; Lipowsky, dans son Lexique des musiciens de la Bavière, place la date de sa naissance au 14 février 1712, et ajoute qu'il dut le jour à des parents obscurs et pauvres du Palatinat; j'ai suivi cette indication dans la première édition de mon livre. Le P. Dlabacz, de l'ordre des Prémontrés, au couvent de Strahow, en Bo-. hême, publia, dans la septième partie de la Statistique de la Bohême, un essai sur les artistes de cette partie de l'empire d'Autriche, dans lequel il établissait que Christophe Gluck était né en 1714, à Weidenwangen, dans le Haut-Palatinat, où son père était chef des gardes-chasse du prince de Lobkowitz. Gerber suivit ce renseignement dans son Nouveau Lexique des artistes musiciens (1. II, col. 344) Le même P. Dlabacz donna ensuite (1815) son Lexique général et historique des

artistes de la Bohême (1), où il ajoutait au prénom de Christophe, connu jusqu'alors, celui de Willibald, et disait que Gluck était né le 4 juillet 1714, à Weidenwang, que son père se nommait Alexandre et sa mère, Walburge. Dans l'article Gluck du Dictionnaire de Schilling (2), la date du 4 juillet 1714 est répétée, mais le prénom de Willibald est supprimé, ainsi que ceux des parents de l'artiste.

Un document qui renversait toutes ces données parut, en 1832, dans un journal qui se publiait à Munich sous le titre de : Feuille bavaroise pour l'histoire, la statistique, la littérature et l'art (3) : il fut répété par plusieurs autres. Ce document, découvert par un curé de Neustadt, sur la Naab, nommé Lintl, est un acte de baptême par lequel il paraissait que Gluck était né dans ce village, en 1700. Il est ainsi conçu: 25 martii anno 1700 baptizatus est à me M. Andrea Dozler, cooperator, Joannes Christophorus, Joannis Adami Gluck, venatorii aulici et Anna Catharina filius legitimus, tenante prænobili Domino Joanne Christophoro Pfreimbder de Bruckenthurn et Altensteinreith. De ce document il résultait que Gluck serait né à Neustadt et non à Weidenwang; qu'il se serait appelé JeanChristophe et non Christophe - Willibald ; que son père se serait appelé Jean-Adam au lieu d'Alexandre, et sa mère Anne-Catherine au lieu de Walburge; enfin, qu'il serait né quatorze ans avant l'époque indiquée par Forkel, Dlabacz et leurs copistes. Gassner s'empressa de recueillir cette version nouvelle pour le supplément du Lexique de Schilling; mais il est revenu à celle de Dlabacz et de Schilling dans son Dictionnaire universel de musique (4). Le fait est que le document découvert par le curé de Neuhaus se rapporte à un individu différent du grand artiste connu par les belles créations admirées dans toute l'Europe : cette vérité est démontrée par deux autres documents originaux qui existaient dans la précieuse collection d'Aloïs Fuchs, qui fut chanteur de la chapelle impériale et employé de la chancellerie de la guerre, à Vienne. Le premier de ces monuments historiques est un certificat de vie délivré à Gluck par le marquis de Noailles, ambassadeur à Vienne, et dans lequel on lit:

(1) Allgemeines historisches Künstler - Lexikon für Böhmen, etc. Prague, 1815, 4o, 1er vol. col., 469.

(2) Universal Lexikon der Tonkunst. T. 111, p. 234. (5) Bayerischen Blätter für Geschichte, Statistik, Literatur und Kunst, 1852, no 21.

(4) Universal Lexikon der Tonkunst. Stuttgart, 1849, grand in-8.

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Nous, Emmanuel-Louis, marquis de Noail« les..., certifions à tous ceux à qui il appar<< tiendra que Christophe Gluck, né le deux juillet mil sept cent quatorze, compositeur «et directeur de la musique de Sa Majesté Im<< périale, demeurant en cette ville, rue de Carinthie, paroisse Saint-Étienne..., est ac«<tuellement vivant, pour s'être présenté aujourd'hui devant nous, à l'effet d'obtenir le présent certificat de vie, qu'il a signé << avec nous. En foi de quoi, etc... Fait à << Vienne, en notre hôtel, le huit octobre mil «sept cent quatre-vingt-cinq. » L'autre document est l'extrait des registres de la paroisse de Weidenwang, près de Neumarkt, en cette forme :

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Il résulte de cette pièce que la date du 4 juillet, donnée par Dlabacz et adoptée dans le Lexique de Schilling comme celle de la naissance de Christophe-Willibald Gluck, est celle du jour de son baptême. Enfin, des deux documents qui viennent d'être cités, et qui ont été publiés pour la première fois dans la Gazette générale de musique de Leipsick, no 16 de l'année 1832, il est prouvé que l'illustre compositeur naquit le 2 juillet 1714, que ses prénoms étaient Christophe-Willibald, que son père se nommait Alexandre, sa mère, Walburge, et, enfin, que le lieu de la naissance fut Weidenwang, près de Neumarkt, dans le Haut-Palatinat, aux frontières de la Bohême.

Antoine Schmid, savant conservateur de la Bibliothèque impériale de Vienne, a publié, en 1854, une monographie de la vie et des œuvres de Gluck dans laquelle il a porté les soins minutieux qu'on remarque dans tous ses ouvrages. J'emprunte à ce livre des renseignements sur la jeunesse de ce grand artiste qui n'ont pas été connus antérieurement à celle publication. Les premières années de son enfance se passèrent dans la seigneurie d'Eisenberg, qui appartenait au prince de Lobkowitz, dont Alexandre Gluck était serviteur. Il reçut sa première instruction élémentaire, dans l'école de ce lieu. A l'âge de douze ans, il fut envoyé au Collége des Jésuites dans la petite ville de Kommotau et y fit ses études entre les années 1726 et 1752. Il y reçut des leçons de chant, de violon, de clavecin et d'orgue, et fut employé à chanter au chœur dans l'église

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