Imágenes de página
PDF
ePub

conduisait son existence de pâtre, que ses parents, émerveillés, consentirent à l'envoyer à Berne, pour y commencer des études littéraires. Michel Rubellus, professeur en cette ville, lui inspira le goût de la belle latinité, forma son style et lui enseigna les éléments de la musique. Sorti de chez ce maître, Glaréan se rendit à l'Université de Cologne, où il demeura sept ans. Ce fut là qu'il reçut de Cochlæus (voyez COCHLEE) des leçons de théorie et de pratique de la musique. C'est à Cologne que Glarean fut couronné comme poète, en 1512, par Maximilien Ier, après avoir chanté le panégyrique de ce prince, en présence de toute la cour, en s'accompagnant d'un instrument. En 1517, il s'établit à Paris et y fonda un pensionnat. Schreiber a démontré, dans une monographie intéressante de ce savant, qu'il ne fut jamais professeur à l'Université, comme on le croit généralement. Parvenu à l'âge de trente ans, Glaréan ́éprouva le besoin de retourner dans sa patrie. Son projet fut d'abord de s'établir à Zurich; mais sur les instances des chefs de l'Université de Bâle, il alla demeurer dans cette ville, et y fonda une institution libre, quoiqu'il y fit des cours publics. Son savoir était universel, et dans tous ses travaux il a porté des vues profondes qui décèlent l'homme supérieur. Amateur passionné des arts, il cultiva surtout avec succès la poésie et la musique. Ses vers latins étaient admirés de son temps. Des troubles religieux ayant éclaté à Bâle, vers 1529, Glaréan n'y voulut point prendre part, et comme il arrive presque toujours en pareille circonstance, sa sagesse lui fit des ennemis dans tous les partis. Ami du repos, il se retira alors à Fribourg, en Brisgau, y ouvrit un cours d'histoire et de littérature, et y attira un grand nombre d'élèves qui devinrent par la suite des savants distingués, et répandirent le goût des lettres dans toute l'Allemagne. Dans sa jeunesse, Glaréan avait eu de la gaieté; mais les injustices dont il fut victime, et la perte de quelques amis, rendirent son humeur chagrine lorsqu'il fut devenu vieux. Il passa ses dernières années dans une retraite absolue, et mourut à Fribourg, le 28 mai 1565, à l'âge de soixante-quinze ans. Glaréan se maria à Båle, à l'âge de trente-quatre ans, avec une femme qu'il aimait beaucoup, et avec laquelle il vécut dix-sept ans ; mais il n'en eut pas d'enfants, et il en fut de même d'un second mariage.

Érasme, ami de Glaréan, Juste Lipse, Vossius, et d'autres savants hommes, lui ont accordé des éloges; le premier, particulière

ment, a dit de lui: «Henri Glaréan, à la fleur « de l'âge, d'une santé robuste, et d'une acti«vité infatigable, très-expérimenté dans la « dialectique, s'est approché du sommet de la << théologie... de laquelle, cependant, il s'est retiré, à cause de la glaciale et pointilleuse << subtilité qui, maintenant, est presque seule « applaudie dans les écoles... Ses essais, << comme poëte, ne sont pas dépourvus de grâce. Il possède de grandes connaissances « en histoire... C'est dans la musique, la géo«graphie et les autres sciences mathémati«ques que consiste sa force principale... Mo«mus lui-même ne pourrait découvrir en lui « d'autre défaut que l'excessive franchise avec « laquelle il se déchaîne contre les sophistes. « Glaréan descend contre eux dans l'arène « avec une ardeur égale à celle dont Hercule << était animé quand il combattait les mon« stres. Pour peu qu'avec eux il y ait avantage « à crier bien fort, les poumons ne lui font pas « défaut plus que le courage herculéen... Au « surplus, il est éloigné de toute présomption. « Ses procédés sont remplis de complaisance « et se conforment aux usages de la bonne << société. »

Plus tard, il paraît qu'il y eut quelque refroidissement dans la liaison de ces deux hommes célèbres; ce qui a été attribué aux railleries que Glaréan se permettait quelquefois sur le système de prononciation de la langue grecque qu'Érasme avait essayé de faire adopter, et à la jalousie que ce dernier aurait eue parce que le savant professeur de Bâle et de Fribourg possédait des connaissances plus profondes que les siennes dans l'histoire et dans les antiquités. Quoi qu'il en soit, il est remarquable que Glaréan fut le seul de ses amis qu'Erasme oublia dans son testament.

A l'égard de la théorie de la musique, on peut considérer Glaréan comme un des auteurs qui l'ont exposée avec le plus de clarté et de savoir dans le seizième siècle. Le premier ouvrage qu'il a publié sur cet art a pour titre : Isagoge in musicen Henrici Glareani Helvetii poet. laur. e quibusdam bonis authoribus latinis et græcis ad studiosorum utilitatem multo labore elaborata. Ad Falconem Coss. urbis Aventicensis, petit in-4o de vingt feuillets non chiffrés, avec les signatures A2 —E 3, sans nom de lieu et sans date; mais l'ouvrage a été vraisemblablement publié en 1516, car l'épitre dédicatoire de Glaréan, qui remplit le verso du premier feuillet, a pour souscription : Basilea, anno Christi MDXVI, ad idus martias. Ce petit ouvrage est de la plus grande

rareté. A la publication du catalogue de feu Van Hulthem, je fus étonné de trouver dans le deuxième volume (n° 9748) le même opuscule indiqué sous ce titre Isagoge in musicen Henrici Glariani (sic) Helvetii Pact. laur. ad Falconem coss. urbis Aventicensis, Basiliæ, 1506, petit in-4°, etc. Il ne me fut pas difficile de voir que Glariani pour Glareani, et Pact. laur. pour Poet. laur., étaient des fautes d'impression. Quant à la date de 1506, elle me paraissait évidemment fausse, car Glaréan n'a été poëte couronné qu'en 1512. Cependant, pour éclaircir le fait, j'ai écrit à M. Voisin, bibliothécaire de l'Université de Gand, et laborieux rédacteur du catalogue de la nombreuse bibliothèque de Van Hulthem; il a eu l'obligeance de confirmer mes conjectures, et de m'envoyer le titre véritable, tel qu'il est cidessus, avec la description du volume. Je ne fais ces remarques qu'afin d'éviter que quelque compilateur ne copie étourdiment le titre du catalogue Van Hulthem, en s'appuyant de son autorité, et qu'une nouvelle erreur ne s'accrédite ainsi dans la bibliographie de la musique, où il y en a déjà trop. L'opuscule de Glaréan est divisé en dix chapitres qui n'ont point de titres, et qui traitent de la solmisation, des muances, des intervalles, de la constitution des tons ou modes, et de leur usage. L'ouvrage est terminé par un éloge en vers de la musique.

Trente et un ans s'écoulèrent entre l'époque de la publication de ce premier ouvrage et celle d'un deuxième traité de musique beaucoup plus important; celui-ci a pour titre : Glareani Dodecachordon. A la dernière page, au-dessous des errata, on lit Basilea per Henrichum Petri mense septembri anno post Virginis partum MDXLVII, in-fol. de quatre cent cinquante pages, avec neuf feuillets d'épitre dédicatoire et d'index non chiffrés, et trois pages d'errata à la fin. L'objet de Glarean est de démontrer, dans ce livre savant et bien écrit, que les tons du plain-chant, qui servaient de base à toute la musique de son temps, ne sont pas au nombre de huit, comme le prétendent la plupart des auteurs qui ont traité de la tonalité du plain-chant, mais au nombre de douze qui correspondent à chacun des modes de l'ancienne musique grecque. Déjà vers la fin du huitième siècle, une discussion avait été agitée à ce sujet, et l'on avait même voulu porter les tons du chant ecclésiastique jusqu'à quatorze. Les partisans de ce système disaient:

Les sons de la musique se représentent par « les sept lettres A, B, C, D, E, F, G (qui cor

[ocr errors]

<< respondent aux notes la, si, ut, ré, mi, fa, sol); or, chacune de ces lettres peut être la << première d'une échelle musicale, d'où il suit « qu'une nouvelle suite de lettres est engen« drée et représentée, dans des sons plus « élevés par a, b, c, d, e, f, g. Or, les mélo« dies sont de deux sortes, savoir, celles qui << ont leur note fondamentale à la quatrième « note du ton, et celles qui ont cette note à la « tonique, en sorte qu'on doit compter qu'il «y a quatorze modes ou tons; mais attendu « que la lettre B n'a pas de quinte juste, ce << nombre doit être réduit à douze. » On prétend que le sujet de la discussion entre les partisans de huit tons et ceux de douze modes fut soumis à Charlemagne, et qu'après avoir écouté tous les arguments, ce prince décida que huit tons étaient suffisants (octo modi videntur sufficere). L'ouvrage de Glaréan est divisé en trois livres. Le premier traite du plainchant, selon les principes établis dans la plupart des livres de cette espèce. L'auteur y a refondu, dans les premiers chapitres, la plus grande partie de son petit traité de musique publié en 1516. Il y expose la doctrine des huit tons usités du plain-chant, mais avec des considérations importantes qui rendent cette première partie du livre fort instructive. Dans le second livre, il établit sa doctrine des douze modes. Quoique cette partie de l'ouvrage ait été souvent attaquée et par les contemporains et par les successeurs de Glaréan, on ne peut nier que les chants de cinquième et du septième tons n'appartiennent au onzième mode transposé; car ils ont pour base les mêmes espèces de quintes et de quartes, et leurs demi-tons doivent se trouver aux mêmes places. De même, les chants du premier ton, avec la sixième note abaissée, sont du neuvième mode transposé. La plupart des auteurs de traités de plainchant n'ont rien compris à cela.

Le troisième livre du Dodecachordon est consacré à l'application de la doctrine des douze modes à la musique harmonique et mesurée. Cette partie de l'ouvrage est du plus haut intérêt, à cause des nombreux exemples de musique à plusieurs parties puisés par Glaréan dans les œuvres des compositeurs des quinzième et seizième siècles, entre autres d'Ockeghem, d'Obrecht, de Josquin Deprès, et autres. Ce recueil est d'autant plus précieux sous ce rapport, que les ouvrages de ces maltres sont d'une rareté excessive, et qu'il est surtout difficile d'en trouver les différentes parties réunies. Au résumé, le livre de Glaréan est de grande valeur pour l'histoire de la mu

sique; il offre la preuve la plus complète du profond savoir de Glaréan dans cet art. Tout y est traité avec ordre, méthode, et l'esprit d'analyse y brille à un haut degré. Un abrégé dc cet excellent ouvrage a été fait par Jean Litavicus Wonegger, et a paru sous ce titre : Musica epitome ex Glareani Dodecachordo. Ce volume, composé de 150 pages chiffrées petit in-8°, et de quatre feuillets d'épître dédicatoire, non chiffrés, est terminé par cette souscription: Basilea per Henricum Petri, mente (sic) martio, anno MDLVII. L'épître dédicatoire est datée de Fribourg en Brisgau, 1556. Une autre édition de ce petit ouvrage a été publiée deux années après, c'est-à-dire en 1559; celle-là a pour titre Musica epitome ex Glareani Dodecachordo und cum quinque vocum melodiis super ejusdem Glareane Panegyrico de helveticarum XIII urbium laudibus, per Manfredum Barbaricum Coregiensem. Le format et le nombre des pages chiffrées du Traité de Musique sont sembla bles à l'édition précédente, mais l'épître dédicatoire, datée de Fribourg 1559, a cinq pages, et la souscription est au dernier feuillet conçue en ces termes: Basilea ex officina Hieronymi Curionis, impensis Henrici Petri, anno MDLIX, mense martio. Quoiqu'on puisse croire que cette deuxième édition n'est que la précédente renouvelée par un titre et une épitre dédicatoire, elle est pourtant réelle, car au titre courant de la page 19 de l'édition de 1557, il y a cmpendium, et à la mème page, édition de 1559, on lit compendium. Il existe une traduction allemande de l'abrégé de Wonnegger; elle a pour titre : Uss (sic pour Aus) Glareani Musik ein Usszug (pour Auszug), mit Bewilligung und Hilf Glareani, allen christlichen Kirchen alt und gættliche Gesang zu lernen, auch zu verstan ganz nuzlich, und denen zu Hilf, so Mathemath und villicht der latinschen (sic) Sprach mit ganz Unterricht, Bâle, Henri Petri, 1557, in-8o. Un exemplaire de cette traduction est à la Bibliothèque royale de Munich ; je n'en connais pas d'autre. A l'égard du panégyrique des villes fédérées de la Suisse par Glaréan, mis en musique à cinq voix, par Manfred Barbarin, et qui est composé de 102 pages petit in-8o, ajoutées à l'ouvrage de Wonegger, ce n'est que la reproduction d'une édition de cet œuvre publiée à Bâle en 1558 chez Henri Petri, et intitulée : Quinque vocibus cantiones elegantissimæ in gratiam et laudem tredecim urbium Helvetia. L'abrégé du Dodécacorde, par Wonegger, est divisé en deux parties: la première, qui contient seize

chapitres, est relative aux principes de la musique plaine (planus-cantus), et à la constitution des tons; c'est un résumé bien fait des deux premiers livres. Wonegger dit avec raison, dans son épître, qu'il n'a rien négligé de ce qui pouvait établir le système de Glaréan pour la division des douze modes. La deuxième partie, divisée en douze chapitres, est un abrégé du troisième livre sur le chant mesuré.

Draudius et l'Athena Raucicæ citent un livre de Glaréan intitulé, selon le premier : De musices divisione ac definitione, Bâle, 1549, in-fol., et suivant l'autre : De Arte musicd. Walther, qui suit en cela Draudius, dans son Lexique de musique, conjecture que cet ouvrage doit être une réimpression de celui de 1516. Forkel, Gerber, Lichtenthal, et tous les copistes, ont répété cette erreur. Le fait est que cet ouvrage n'existe pas, et que le titre De musices divisione ac definitione, n'est que celui du premier chapitre du Dodécacorde; en sorte qu'il y a lieu de croire que Draudius a cité le livre d'après un exemplaire dont le frontispice manquait, et que, par une faute d'impression, on aura mis dans son catalogue 1549 pour 1547. Glaréan avait préparé une excellente édition des œuvres de Boèce; elle n'a paru que sept ans après sa mort, par les soins de Martianus Rota, sous ce titre : Anitii Manilii Severini Boethi, philosophorum et theologorum principis opera omnia, Basileæ, ex officina Henrici Petrinae, 1570, in-fol. de 1,546 pages chiffrées, et de 22 feuillets d'épitres, préfaces et tables. On a joint à cette édition les commentaires de Jean Marmelius et de Rodolphe Agricola sur le traité des consolations de la philosophie, et ceux de Gilbert Porreta sur celui de la Trinité. Glaréan n'a point fait de commentaires ni de notes sur les cinq livres du Traité de musique de Boèce; mais, en plusieurs endroits, il a ajouté des figures pour l'intelligence du texte, et il a corrigé avec soin ce texte, le donnant tel qu'il est dans les meilleurs manuscrits, et mettant à la marge ses corrections. Il est à regretter que des fautes assez considérables se soient glissées dans l'impression, et ne soient point réparées par une table d'errata. Je les ai toutes corrigées dans mon exemplaire pour une édition du Traité de musique de Boèce, que je me proposais de donner avec une traduction française.

Jodocus Castner a publié, à l'occasion de la mort de Glaréan, un recueil d'éloges intitulé : Epicedion et epigrammata quædam funebria de obitu Henrici Loriti Glareani. Basileæ,

:

1563, in-4°. M. Henri Schreiber a donné une très-bonne monographie de ce savant, sous ce titre Heinr. Loritus Glareanus gekrönter Dichter und Mathematiker aus dem 16. Jahrhundert, etc. (Henri Lorit Glarean, poëte couronné et mathématicien du seizième siècle, etc.), Fribourg en Brisgau, 1837, in-4°.

GLASER (JEAN-ADAM), né en Allemagne dans la seconde moitié du dix-septième siècle, était étudiant en philosophie à Schauenstein, lorsqu'il y soutint une thèse sur les instruments de musique dont il est parlé dans les psaumes IV et V. Cette thèse fut ensuite imprimée sous ce titre : Exercitatio philologica de instrumentis Hebræorum musicis ex psalm. 4 et 5, Leipsick, 1686, in-4° de deux feuilles et demie. Ugolini a inséré la dissertation de Glaser dans son Trésor de l'antiquité sacrée, t. XXXII, p. 157.

GLAUCUS, philosophe, né à Rhegium (aujourd'hui Reggio, dans le royaume de Naples), a écrit, selon Plutarque, un Traité historique des poëtes et des musiciens de l'antiquité, que d'autres écrivains ont attribué à l'orateur Antiphon. Diogène Laërce dit que Glaucus était contemporain de Démocrite le philosophe, et qu'il avait eu pour maître un pythagoricien.

GLEICH (FERDINAND); sous ce nom d'un écrivain sur lequel on n'a pas de renseignements, a été publié un livre intitulé: Wegweiser für Opernfreunde. Erläuternde Besprechung der michtigsten auf dem Repertoire befindlichen Opern, nebst Biographien der Componisten (Guide des amateurs d'opéras. Résumé explicatif de ce qui concerne les opéras qui sont au répertoire, avec les biographies des compositeurs), Leipsick, H. Matthes, 1857, un volume petit in-8°.

GLEICHEN (ANDRÉ), directeur de musique au Gymnase de Géra, naquit à Erfurt, le 4 février 1625. En 1648, il entra en fonctions à Géra; il les remplit pendant quarante-cinq ans et mourut le 23 février 1693. Plusieurs éloges funèbres furent prononcés sur sa tombe par les professeurs de Géra, et le recteur du Gymnase de cette ville. Kober fit imprimer à cette occasion une dissertation intitulée: De Musica quibusdam admirandis, Geræ, 1695, in-4°. Le docteur Jean-André Gleichen, fils du directeur de musique, rassembla les oraisons funèbres qui avaient été faites pour son père, et les publia avec la dissertation de Kober, à Dresde, en 1714. On trouve dans ce recucil le portrait d'André Gleichen. On a de ce musicien deux

petits traités de musique, à l'usage des élèves du Gymnase de Géra; le premier a pour titre : Compendium musicum instrumentale, Leipsick, 1651, in-8°, réimprimé en 1653, deux feuilles et demie. Le deuxième est intitulé : Compendium musicum vocale, Jéna, 1657, in-8°.

GLEICHMANN (JEAN-GEORGES), bourgmestre et organiste à Ilmenau, dans la Thuringe, naquit à Steltzen, près d'Eisfeld, le 22 décembre 1685. Après avoir reçu des leçons d'orgue et de clavecin de Zahn, organiste de Hildbourg, il fut lui-même nommé organiste à Schalckau, près de Cobourg, en 1706; puis il fut appelé à Ilmenau, en 1717. En 1744, on le choisit pour être bourgmestre de ce lieu. Après cette époque, on n'a plus de renseignements sur lui. Gleichmann inventa, à l'âge de vingtquatre ans (en 1709), un clavecin-viole qui a été imité par un de ses parents, nommé Reisch, en 1758. Plus tard, il fit aussi un clavecinluth, monté de cordes de boyau qui étaient pincées par des crochets. C'est ce dernier instrument que Dietz a renouvelé depuis lors par un mécanisme tout nouveau, sous le nom de claviharpe, et en substituant aux cordes de boyau des cordes métalliques filées de cannetille.

GLEICHMANN (JEAN-ANDRÉ), directeur de musique à la cour du duc de Hildburghausen, est né à Bockstadt, le 13 février 1775. Dans sa jeunesse, ses études ne se sont pas bornées à la musique; il a reçu une bonne éducation littéraire et scientifique. On connaît peu de compositions de cet artiste; celles qu'on peut citer sont: 1° Verbesserte Melodie der Einsetzungsworte der heiligen Abendmahlen (Mélodies corrigées des paroles de consécration de la sainte Cène), avec accompagnement d'orgue, Hildbourg et Brunswick. Cet ouvrage est estimé en Allemagne. 2o Deux recueils de Lieder, avec accompagnement de piano. 3o Pot-pourri pour piano et clarinette ou violon, Hildburghausen. 4° Cantates religieuses pour des choeurs de voix d'hommes, nos 1 et 2. Hildburghausen, Kesselring, 1837-1840. En partition. 5° Cantate pour la fête de la Réformation, à quatre voix et orchestre. Meiningen, 1838. C'est particulièrement comme critique que M. Gleichmann occupe une place distinguée parmi ses compatriotes. La plupart de ses articles en ce genre ont paru dans la Gazette musicale de Leipsick. Les principaux sont: 1° Recherches sur la théorie du troisième son (au grave), ann. 1805, pag. 277. 2o Sur la manière et la

mode dans la musique pratique, particulièrement dans l'exécution sur le violon, ann. 1814, p. 173. 3o Sur l'invention de l'Aeoline ou de l'Aeolodicon, 1820, p. 505. 4o Exposé de quelques principes posés par les anciens Grecs dans la musique, 1822, p. 193. 5° Observations sur la musique considérée comme science, 1828, p. 729, deuxième partie, 1830, p. 839. 6o Du mérite de la musique d'église, 1831, p. 837. Plusieurs articles du même auteur ont été publiés dans la Cæcilia; le plus considérable consiste dans des Observations sur la prétendue influence du climat sur la voix humaine (t. XII, p. 169).

GLEISSNER (FRANÇOIS), né à Neustadt en 1760, était, vers 1800, musicien de la cha pelle de l'électeur de Bavière. Il fut envoyé fort jeune au séminaire d'Amberg, et y montra de rares dispositions pour la poésie et pour la musique. Doué d'une belle voix, il chantait au chœur; plus tard il y joua la partie de contrebasse. Il n'était âgé que de dix-huit ans lorsqu'il écrivit, en 1778, un Requiem pour la mort du prince électoral Maximilien-Joseph de Bavière. Quelques années après, il se rendit à Munich pour y achever ses études de philosophie. Il y compléta ses connaissances dans la musique. Cet artiste s'est fait connaître avantageusement et par ses compositions, et par l'invention de la gravure de la musique sur pierre, dont il dut l'idée aux recherches et aux procédés de Senefelder pour la lithographie. Les plus grandes difficultés qu'il rencontra pour l'emploi de ses procédés consistaient dans la forme et dans les fonctions de la presse; ces difficultés furent levées par l'éditeur de musique Falter, de Munich, avec qui Gleissner s'associa. Le premier ouvrage imprimé par ce procédé fut un recueil de six chansons avec accompagnement de piano, composé par ce dernier ; il parut à Munich, chez Falter en 1798. En 1799, Gleissner suivit M. André à Offenbach et y fonda un grand établissement d'imprimerie lithographique pour le compte de cet éditeur; on sait que cet établissement est devenu par la suite un des plus florissants de l'Europe. Plus tard, Gleissner fit aussi des voyages à Vienne, dans le but de propager son invention de la lithographie de la musique. De retour à Munich, il y fut nommé membre de la commission royale pour la répartition des contributions directes, et inspecteur de l'imprimerie. Il occupait encore ces emplois en 1815. Le Lexique de musique de Schilling, qui ne contient pas même ces détails biographiques sur Gleissner, dit que ses compositions sont estimées

en Allemagne, mais ne sont pas connues en France. Au nombre de ses ouvrages on compte : 1° Symphonies faciles, œuvre premier, nos 1, 2, 3, Offenbach, André. 2o Idem pour deux violons, alto, basse, deux hautbois et deux cors, op. 15, Vienne, Haslinger. 3o Six pièces pour flûte, trois clarinettes, deux cors et basson, Offenbach, André. 4o Trois quatuors pour deux violons, alto et basse, op. 13, Vienne, Haslinger. 5° Quatuors pour flúte, violon, alto et basse, op. 38, Leipsick. 6o Six duos pour deux flûtes, op. 12, Vienne, Haslinger. 7° Des variations pour flute. 8° Des duos faciles pour deux cors ou deux trompettes, Munich, Falter. 9o Deux œuvres de sonates pour piano et violon, Vienne, Haslinger. 10° Plusieurs recueils de petites pièces pour le piano, ibid. 11° Des menuets, des allemandes et des valses, Vienne et Munich. 12° Six messes brèves et offertoires à quatre voix, orchestre et orgue, op. 2, Augsbourg, Lotter. 13° Der Pachtbrief (le Bail), petit opéra, gravé en extraits pour le piano. 14° Quelques ballets héroïques représentés à Munich, et parmi lesquels on remarque Paul et Virginie. 15o Agnès Bernauerin, mélodrame qui a obtenu un brillant succès à Munich. 16° Lazare, oratorio, exécuté à Munich en 1795.

GLEITSMANN (PAUL), maître de chapelle et valet de chambre du comte de Schwarzbourg à Arnstadt, naquit à Weissenfels, où son père était musicien de la ville. Le maître de concert Jean Bæhr lui enseigna la composition. Gleitsmann obtint sa nomination de maître de chapelle en 1690, et mourut le 11 novembre 1710. On a imprimé de ce musicien : Concentus harmonicus, oder 20 Stücke für 2 Violinen und Cont., Nuremberg, 1703.

GLEITSMANN (...), luthiste et compositeur, vraisemblablement fils du précédent, naquit à Arnstadt, vers la fin du dix-septième siècle. En 1716, il étudiait le droit à Leipsick; il alla ensuite à Prague pour y perfectionner son talent dans la musique et fut placé comme musicien de chambre au service du prince de Wurzbourg. Il y avait autrefois, chez Breitkopf, 12 partite a Liuto solo, et un trio pour luth, violon et basse, en manuscrit, de la composition de Gleitsmann.

GLETTINGER (JEAN), organiste de l'église Sainte-Élisabeth, à Breslau, naquit en cette ville, le 20 août 1661. Son père, qui était musicien à Sainte-Marie-Madeleine, lui enseigna à jouer du clavecin, du violon, de la basse de viole, de la harpe et de plusieurs instruments à vent. En 1684, il voyagea dans la Po

H

« AnteriorContinuar »