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ciennes connaissances qu'on aime par habitude, et qui ont toujours leur couvert mis chez vous, en quelqu'état qu'elles s'y présentent. Vous recevrez aussi tous les cinq jours un petit journal de moderne origine, bien connu sous le nom de Journal des Arts: il a toutes les qualités de la jeunesse, de la gaîté, de la malice, de la franchise et de la grâce. Je ne vous parle pas du Moniteur, parce qu'il se recommande par des intérêts d'une plus grande importance, eț je vous fais grâce du Journal des Modes et des Petites-Affiches, parce que vous n'avez point de femme, et que je ne suppose pas que vous en cherchiez une.

Après avoir montré le beau côté de la médaille, vous attendez que je vous en fasse connaître le revers; je me contenterai de vous l'indiquer vaguement : car si quelques personnes trouvent l'éloge déplacé dans ma bouche, tout le monde trouverait la critique suspecte. Je vous recommanderai donc, sans aucune désignation spéciale, de vous prémunir, en lisant vos journaux, contre le ton doctoral et la morgue des uns; contre l'ennui et la futilité des autres ; contre la partialité choquante et quelquefois

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vénale de ceux-ci; contre l'ignorance et le mauvais goût de ceux-là; contre la mauvaise foi de presque tous. Au moyen de ces petits correctifs et de quelques autres renseignemens que je vous communiquerai d'une manière plus discrète (car il ne faut pas trahir le secret du corps), vous pourrez retirer de la lecture des journaux instruction, plaisir et profit.

Si pourtant vous persistez à ne prendre qu'un seul journal, et m'en laisser le choix, vous dès ce moment, à quoi vous en tenir ; on n'est pas obligé d'être modeste aux dépens des autres.

savez,

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N° LVII. -31 octobre 1812.

LES CATACOMBES.

Dans ces lieux souterrains, dans ces sombres abîmes,

La mort confusément entasse ses victimes.

LEGOUVÉ, Poëme des Sépultures.

J'AI Souvent entendu raconter au peintre Robert, et toujours avec un nouvel intérêt, son aventure des Catacombes de Rome. Le récit très-simple de ses craintes, de ses angoisses dans cette affreuse circonstance, produisait encore, après vingt ans, une impression de terreur que l'on ne retrouve peut-être pas tout entière dans les vers admirables où M. Delille a traité le même sujet. Je me rappelle le début de ce touchant épisode :

Sous les remparts de Rome et sous ces vastes plaines
Sont des antres profonds, des voûtes souterraines

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