DES LOIX, OU DU RAPPORT QUE LES LOIX DOIVENT AVOIR AVEC LA CONS- à quoi l'Auteur a ajoûté Des recherches nouvelles fur les Loix Romaines, touchant les Suc- NOUVELLE EDITION. Corrigée par l'Auteur, & augmentée d'une Table des Matieres, & d'une PREMIERE PARTIE. Prolem fine matre creatam. Ovid. A GENEVE, Chez BARRILLOT & FILS. M. DCC. XLIX. S PREFACE I dans le nombre infini de chofes qui font dans ce Livre, il y en avoit quelqu'une qui contre mon attente pût offenser, il n'y en a pas du moins qui y ait été mise avec mauvaise intention. Je n'ai point naturellement l'efprit defapprobateur. Platon remercioit le Ciel de ce qu'il étoit né du tems de Socrate; & moi je lui rends graces de ce qu'il m'a fait naître dans le Gouvernement où je vis, & de ce qu'il a voulu que j'obéiffe à ceux qu'il m'a fait aimer. Je demande une grace que je crains qu'on ne m'accorde pas; c'est de ne pas juger par la lecture d'un moment d'un travail de vingt années, d'approuver ou de condamner le Livre entier & non pas quelques phrafes. Si l'on veut chercher le deffein de l'Auteur, on ne peut le bien découvrir que dans le dessein de l'Ouvrage. J'ai d'abord examiné les hommes, & j'ai crû que dans cette infinie diverfité de Loix & de mœurs, ils n'étoient pas uniquement conduits par leurs fantaisies. J'ai posé les principes, & j'ai vû les cas particuliers s'y plier comme d'eux - mêmes, les Hiftoires a |