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nion qui voyait alors dans le haut pignon de la façade, le contrefort, l'appui d'une charpente élevée, ceux-là se récrient aussi vivement. que les autres contre la fatale démonstration de l'expérience. Mais le fait est accompli, et il s'est accompli sans que l'opinion ait en à s'exprimer, sans avis préalable, sans discussion possible, sans que personne se doutât de ce qui était projeté. Un beau jour les charpentiers ont escaladé les sommets du monument et se sont mis à l'œuvre; le public n'en croyait pas ses yeux et demandait de quoi il s'agissait; à cette heure, il est tristement édifié.

Vous connaissez Saint-Appolinaire de Valence, d'un type à part dans la nomenclature des styles, et dont les dispositions et les détails offrent tant de sujets curieux d'étude et d'observation. On a voulu greffer sur sa façade occidentale une tour de hautes proportions. La greffe a mal pris à ce qu'il paraît. Les nefs en ont été ébranlées et voilà qu'on veut les démolir et les rebâtir, les démonter pièce à pièce et les remonter. Vous savez ce que donnent ces remontages, ce qu'ils conservent de l'esprit, de la physionomie, du caractère de l'œuvre ancienne? Les essais de cette nature ont été si heureux qu'en vérité ils méritent bien d'être renouvelés! Ainay, autre monument d'un caractère unique, et que les regrattages commencés il y a bientôt trente ans, achèvent de transformer, est un encouragement qui porte ses fruits. C'est à qui trouvera un fragment précieux de l'antiquité à affubler de la déplorable livrée de l'ignorance moderne.

Lyon, 18 septembre 1861.

MARQUES DE DISTINCTIONS

MAYERY.

DONNÉES A DIVERS COLLABORATEURS DE LA REVUE.

M. Ernest Breton, membre honoraire de la Société impériale des Antiquaires de France, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

M. Barbier de Montault, historiographe du diocèse d'Angers, vient d'être pourvu par Sa Sainteté d'un canonicat d'honneur dans la basilique d'Anagni. A cette dignité sont attachés la noblesse romaine et le rang de prélat.

M. l'abbé Auber, chanoine de Poitiers, où il s'occupe depuis trente ans des intérêts archéologiques et des monuments du diocèse, vient de recevoir au Congrès scientifique de Bordeaux une médaille d'or de grand module, que lui a décernée la Société française d'Archéologie. Cette récompense méritée des constants efforts de M. l'abbé Auber lui a été remise en séance générale par S. E. le Cardinal Donnet, qui présidait l'assemblée. L'illustre Prélat a félicité le lauréat des nombreux succès, partout connus, de ses études sérieuses, et le diocèse de Poitiers d'avoir trouvé en lui un solide garant des bonnes règles à suivre dans la construction ou la restauration des édifices diocésains.

Le Directeur de la Revue de l'Art chrétien a reçu le diplôme de membre correspondant de la Société impériale d'Archéologie du Midi de la France, de la Société archéologique de Soissons et de la Société Académique du département de la Marne.

NÉCROLOGIE

J. C.

M. le comte de l'Escalopier, conservateur honoraire de la Bibliothèque de l'Arsenal, membre de la Société impériale des Antiquaires de France, vient de succomber dans son château de Liancourt (Somme), à une longue et douloureuse maladie. Il s'est occupé avec succès des antiquités religieuses des premiers siècles et du Moyen Age. Ses deux publications les plus importantes sont la traduction du Traité de divers arts par le moine Théophile, et l'édition de l'Hagioglypta de Jean l'Heureux.

Nous devons mentionner aussi la mort de M. le chevalier Joseph Bard, qui a consacré une partie de sa vie à défendre la décentralisation littéraire et les intérêts de la province. Il a publié un nombre considérable d'ouvrages; nous nous bornerons à citer : Manuel d'archéologie burgundo-lyonnaise, Lyon 1844, in-8°; Journal d'un pèlerin, itinéraire de Lyon à Rome, Lyon 1845, 2 vol. in-8°; Statistique générale des basiliques et du culte dans la ville et la province ecclésiastique de Lyon. - Monographie de l'Hôtel-Dieu de Beaune, in-18. - Bulletin monumental de la ville de Lyon. Des influences et stations grecques dans les Gaules, etc.

J. C.

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XIII Stécle, 1. Gant de Caint Louis d'Anjou.2.2. Plaques en cuivre doré et émaillé appartenant a des gants conserves Saint Sernin de Toulouse-3, Ornement de gant pris sur la statue de Gérard de Couchy. 4, id emprunte aux planther de M Bock - XV: Siecle. 5, Cant tricote, soie et or, conservé à Saint-Bertrand-de Comminges.6, Ornement de gant, Cenotaphe à Hugues de Castillon, evêque de Comminges. XVI Siecle 7. id. id du Cardinal de La Grange eque

d Amiens

PONTIFICALIA DE ST LOUIS D'ANJOU

ÉVÊQUE DE TOULOUSE

Conservés à Brignoles (Var)

HUITIÈME ARTICLE

CHAPITRE VI.

GANTS DE SAINT LOUIS D'ANJOU.

Exposés à la vénération des fidèles dans une monstrance vitrée, aussi pauvre de matière et d'aspect que la custode où sa mitre est incluse, les gants de saint Louis d'Anjou (voir la planche ci-jointe, fig. 1) sont en tricot de soie blanche quelque peu jauni par le temps. Pour obéir aux termes du testament, De meis communibus, ces gants, d'une extrême simplicité, n'ont aucun ornement qui les relève. La manchette seule, longue et évasée de manière à pouvoir recouvrir l'extrémité des brachialia de l'aube, présente une légère différence avec le reste; au lieu du point uni, les aiguilles de l'ouvrier y ont tracé un élégant échiqueté dont les lignes se croisent en sens inverse comme un bâton rompu'.

Voir le numéro de novembre, page 574.

C. DE LINAS, Rapport, etc., 1857,

p. 62.

TOME V. Décembre 1861

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