FRANC-COMTOISES.

REVUE

RELIGIEUSE, HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE.

CINQUIÈME ANNÉE.

TOME IX.

BESANÇON,

J. JACQUIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

Grande-Rue, 14, à la Vieille-Intendance.

1868.

Nijhoff

8-7-26 13603

ANNALES

FRANC-COMTOISES.

REVUE

RELIGIEUSE, HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE.

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LA CHAPELLE DU SAINT-SUAIRE.

Il arrive parfois à celui qui se livre à quelque recherche historique, fûtce à celle d'une date, d'un simple fait biographique, d'être détourné loin du but par un attrait imprévu. Un jour que je suivais l'enfance et la jeunesse de mon bisaïeul, orphelin de père et de mère, scolâtre de vingtquatre ans à l'université de Besançon, où il lui restait à conquérir ses derniers grades, je le vis avec étonnement, en 1722, recevoir le sacrement de mariage en pleine cathédrale de Saint-Jean, dans cette basilique réservée, non paroissiale, où le baptême lui-même n'était conféré que dans les octaves de Pâques et de la Pentecôte.

Sans chercher à pénétrer le secret du privilége accordé à mes ascendants, je les laissai, quelque peu cavalièrement, à leurs noces, pour m'attacher au prêtre qui venait de leur conférer la bénédiction nuptiale, messire Claude-Henri Sollaud, de Baume-les-Dames, ville qui m'est chère à plus d'un titre, secrétaire de l'illustre chapitre métropolitain de 1710 à 1746. La clarté et la précision des actes du chapitre rédigés par le secrétaire et séchal, durant ces trente-six années, augmentaient leur intérêt historique. J'allais étudier à la vraie source une catastrophe peu connue dans ses détails : l'effondrement du clocher, qui, en 1729, écrasa l'abside du Saint-Suaire, les deux travées suivantes de la grande nef et les deux