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avec lui pour s'instruire. Il perdit Fouquet de concert avec le Tellier, alors secrétaire d'état ; mais il se fit pardonner cet acharnement par l'ordre invariable qu'il mit dans les finances, et par des services dont on ne doit point perdre la mémoire. Contrôleur-général en 1664, on peut le regarder comme le fondateur du commerce et le protecteur de tous les arts: il n'a point négligé l'agriculture, comme on le dit dans tant de livres nouveaux ; son génie et ses soins ne pouvaient négliger cette partie essentielle. On ne peut lui reprocher peut-être que d'avoir cédé au préjugé qui ne voulait pas que le commerce des grains avec l'étranger restât libre. Mort en 1683.

JEAN-BAPTISTE COLBERT, marquis DE SEIGNELAI, fils du précédent, d'un esprit plus vaste encore que son pere, beaucoup plus brillant, et plus cultivé; secrétaire d'état de la marine, qu'il rendit la plus belle de l'Europe; mort en 1690.

CHARLES COLBERT DE CROISSI, frere du grand Colbert, secrétaire d'état des affaires étrangeres, en 1679, après plusieurs ambassades glorieuses. Il eut la place de secrétaire d'état d'Arnaud de Pompone; mais on le place ici pour ne point interrompre la liste des Colbert. Mort en 1696.

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JEAN-BAPTISTE COLBERT, marquis DE TORCI, fils du précédent, secrétaire d'état des affaires étrangeres, à la mort de son pere. Il joignit la dextérité à la probité, ne donna jamais de promesses qu'il ne tînt, fut aimé et respecté des étrangers. Mort en 1746.

SIMON ARNAUD DE POMPONE, secrétaire d'état des affaires étrangeres, en 1671; homme savant et de beaucoup d'esprit, ainsi que presque tous les Arnaud; chéri dans la société, et préférant quelquefois les agréments de cette société aux affaires ;

renvoyé en 1679, et remplacé par le marquis de Croissi. Il ne fut point secrétaire d'état toute sa vie, comme le disent les nouveaux dictionnaires historiques; mais le roi lui conserva le titre de ministre d'état, avec la permission d'entrer au conseil; permission dont il n'usa pas. Mort en 1699.

MICHEL LE TELLIER, le châncelier, secrétaire d'état jusqu en 1666.

FRANÇOIS-MICHEL LE TELLIER, marquis DE LOUvois, le plus grand ministre de la guerre qu'on eût vu jusqu'alors, secrétaire d'état en 1666. Il fut plus estimé qu'aimé du roi, de la cour, et du public; il eut le bonheur, comme Colbert, d'avoir des descendants qui ont fait honneur à sa maison, et même des maréchaux-de-France. Il n'est pas vrai qu'il mourut subitement au sortir du conseil, comme on l'a dit dans tant de livres et de dictionnaires: il prenait les eaux de Balaruc, et voulait travailler en les prenant: cette ardeur indiscrete de travail causa sa mort en 1691.

LOUIS-FRANÇOIS LE TELLIER, marquis DE BARBEZIEUX, fils du marquis de Louvois, secrétaire d'état de la guerre, après la mort de son pere; jeune homme qui commença par préférer les plaisirs et le faste au travail: mort à trente-trois ans, en 1701.

Claude le PellETIER, président aux enquêtes, prévôt des marchands, homme de bien, modeste, retiré, travailla au code de droit canon. Cette étude ne paraissait pas le désigner pour successeur du grand Colbert; cependant il le tut en 1683. On dit au roi qu'il n'était pas propre pour cette place, parcequ'il n'était pas assez dur: « C'est pour cela que je

le choisis », répondit Louis XIV. Il quitta le ministere et la cour au bout de six ans. Toute sa famille a été renommée, comme lui, pour son intégrité. Mort

en 1711.

LOUIS PHELIPPEAUX, comte de Pontchartrain, le mème qui fut chancelier, commença par être premier président du parlement de Bretagne, contrôleur-général en 1690, après la retraite du contrôleur-général le Pelletier; secrétaire d'état après la mort du marquis de Seignelai, la même année 1690. C'est lui qui, par l'avis de l'abbé Bignon, soumit toutes les académies aux secrétaires d'état, excepté l'académie française, qui ne pouvoit dépendre que

du roi.

JÉRÔME PHELIPPeaux, comte de Pontchartrain, fils du précédent, secrétaire d'état, du vivant de son pere le chancelier, exclus par le duc d'Orléans à la mort de Louis XIV.

MICHEL CHAMILLART, conseiller d'état, contro. leur-général en 1699, secrétaire d'état de la guerre en 1701; homme modéré et doux; ne put porter ces deux fardeaux dans des temps difficiles; obligé bientôt de les quitter. Son fils, qui avait la survivance du ministere de la guerre, se démit en 1709, en même temps que lui. Mort en 1721.

DANIEL VOISIN, secrétaire d'état de la guerre en 1709, exerça le ministere, quoique chancelier, en 1714, jusqu'à la mort de Louis XIV.

NICOLAS DESMARETS, contrôleur-général en 1 708, zélé, laborieux, intelligent, ne put réparer les maux de la guerre démis après la mort de Louis XIV. En quittant sa place il donna au régent une apologie de son administration, qu'on a imprimée depuis. Il y parle avec franchise des opérations injustes en elles-mêmes auxquelles il a été forcé, par le malheur des temps, pour prévenir de nouveaux malheurs et de plus grandes injustices. Ce mémoire prouve qu'il avoit des talents, une grande modestie, et des intentions droites. On peut le regarder comme un modele de la maniere simple, noble, respec

tueuse, et ferme, qui convient à un ministre obligé de rendre compte de son administration. Il fut immolé à la haine publique, et ses successeurs le firent regretter. Mort en 1721,

CATALOGUE

De la plupart des écrivains français qui ont paru dans le siecle de Louis XIV, pour servir à l'histoire littéraire de ce temps.

ABADIE, OU LABADIE (Jean), né en Guienne, en 1610, jésuite, puis janséniste, puis protestant; voulut faire enfin une secte et s'unir avec Bourignon, qui lui répondit que chacun avait son SaintEsprit, et que le sien était fort supérieur à celui d'Abadie. On a de lui trente et un volumes de fanatisme. On n'en parle ici que pour montrer l'aveuglement de l'esprit humain. Il ne laissa pas d'avoir des disciples. Mort à Altena, en 1674.

ABBADIE (Jacques), né en Béarn, en 1658, célebre par son Traité de la religion chrétienne, mais qui fit tort ensuite à cet ouvrage par celui de F'Ouverture des sept sceaux. Mort en Irlande,

en 1727.

ABLANCOURT (Nicolas Perrot d'), d'une ancienne famille du parlement de Paris, né à Vitri, en 1606. Traducteur élégant, et dont on appela chaque traduction la belle infidele. Mort pauvre en 1664.

ACHERI (Luc d'), bénédictin, grand et judicieux compilateur, né en 1608, mort en 1685.

ALEXANDRE (Noël), né à Rouen, en 1639, dominicain. Il a fait beaucoup d'ouvrages de théologie,

et disputé beaucoup sur les usages de la Chine, contre les jésuites qui en revenaient. Mort en 1724.

AMELOT DE LA HOUSSAIE (Nicolas), né à Orléans, eu 1634. Ses traductions avec des notes politiques, et ses histoires, sont fort recherchées ; ses mémoires, par ordre alphabétique, sont très fautifs. Il est le premier qui ait fait connaître le gouvernement de Venise. Son histoire déplut au sénat, qui était encore dans l'ancien préjugé qu'il y a des mysteres politiques qu'il ne faut pas révéler. On a appris depuis qu'il n'y a plus de mystere, et que la politique consiste à être riche, et à entretenir de bonnes armées. Amelot traduisit et commenta le Prince de Machiavel, livre longtemps cher aux petits seigneurs qui se disputaient de petits états mal gouvernés, devenu inutile dans un temps où tant de grandes puissances, toujours armées, étouffent l'ambition des faibles. Amelot se croyait le plus grand politique de l'Europe; cependant il ne sut jamais se tirer de la médiocrité et il mourut dans la misere: c'est qu'il était politique par son esprit, et non par son caractere. Mort en 1706.

AMELOTTE (Denis), né en Saintonge, en 1606, de l'Oratoire. Il est principalement connu par une assez bonne version du Nouveau Testament. Mort en 1678.

AMONTONS (Guillaume), né à Paris, en 1663, excellent mécanicien : mort en 1699.

ANCILLON (David), né à Metz, en 1617, calviniste; et son fils, Charles, mort à Berlin, en 1715, ont eu quelque réputation dans la littérature.

ANSELME, moine augustin, le premier qui ait fait une histoire généalogique des grands officiers de la couronne, continuée et augmentée par du Fourni, auditeur des comptes. On a une notion

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